Bonsoir Foxglove, Il est… 00h20, la nuit est déjà bien entamée et tu es au chaud chez toi. Seul peut être. Est ce que tu n’arrives pas dormir ? Est ce le remord, la peur ou les questions qui te tiennent éveillés ? Ce n’est pas mes affaires n’est-ce pas ? Mais ne t’en fais cela pourrait le devenir. Je sais que tu as vu quelque chose un soir, à l’orée de la nuit et que cette apparition te taraude et t’obsède et te tourne dans la tête sans que tu puisses en parler. Parce que tu aurais l’air fou… n’est-ce pas ? Et les gens, les autres, ils se riraient de toi, hein ? Alors tu as peur et tu te tais mais ne t’en fais pas, je suis la pour toi.
Aux nouvelles de la nuit, aux brèves effrayantes; On me murmure que qu’il se passe des choses étranges au sein du réseau de transport en commun de la ville. Vous êtes vous déjà retrouvé à ces heures où la ville dort, à l’ouest de l’observatoire, à l’angle de King street et Cross street ? Que feriez vous là me demandez vous. Je ne juge pas les errances de ceux qui me rapportent leurs dires. Toujours est-il que, il arrive que certains soir, toujours à la même heure et si vous vous armez de patience, vous puissiez voir le bus n°7 passer devant vous. Jusque là rien de bien étrange, mais réfléchissez un instant. Si vous êtes un habitué des transports en communs de la ville (dont le service laisse à désirer, franchement mais que fait la mairie ? Enfin, bref, là n’est pas le sujet) vous savez pertinemment que le réseau ne comporte que 6 lignes. Les seules occurrences d’un bus numéro 7 remontent à la création du réseau un peu après la seconde guerre mondiale, et d’après quelques recherche le service fut suspendu au debut des années 70 suite à des coupes budgétaire, nous dira-t-on… En fouillant dans les archives j’ai pu retracer le chemin suivit par cette ligne et malgré quelques trous dû au manque d’informations dans les archives municipales, il semble que cette ligne desservait l’ouest de la ville, fort foyer d’habitation entre 1940 et 1970, servant plus précisément au ramassage scolaire des élèves de la Pricefield Academy. On raconte que le bus passe. Qu’il ne s’arrête pas. Qu’il n’allume pas ses phares mais que, pourtant, son intérieur reste illuminé d’une lumière blanchâtre comme un vieux néon. On murmure que dans ce halo se découpent quelques silhouettes qui parfois s’agitent contre les fenêtres embuées, mais restent calmes la plupart du temps. Il a toujours l’air rempli du même nombre de personne ce bus et, s’il vous passe devant sans vous voir, vous aurez beau courir après, lorsqu’il tourne l’angle de la rue : il a déjà disparu. J’ai dernièrement trouvé un article de journal datant de l’hiver 1969, un petit fait diver qui avait secoué la ville : un accident de bus à cause du verglas. Un soir, rempli d’écoliers rentrant des cours, le bus n°7 s’est renversé sur la chaussée : très peu de morts furent à déplorer, parmi eux le chauffeur. Le bus n’a jamais atteint son prochain arrêt et terminus : King street.
Si jamais vous voyez le bus de la ligne 7 évitez peut être de trop trainer dans son sillage. Et si jamais il s’arrête ne songez pas à y monter. On ne sait pas ce qu’il pourrait vous arriver. Ne prenez plus le bus: marchez.
Encore une histoire étrange pour une ville étrange. Ne crois pas tout ce qu’on te dit; tu n’es pas obligé de me croire. Doute de moi, je te le demande, mais tu n’es plus obligé de te taire. Il est tard et la nuit s’étire, s’étend, s’étiole. Il faut bientôt rejoindre le monde des vivants. Je suis Antinoüs, tu écoutes digitalis et en attendant d’autre brèves, j’aimerais te souhaiter une bonne nuit…Même si j’en doute.
Ne mens pas, je sais que tu ne dors pas. Il est 00h05, l’heure du crime passée de 5 minutes. C’est une heure qui chasse le sommeil, une heure où les pensées les plus sombres nous taraudent n’est-ce pas ? As tu passé une bonne journée ? Qu’as tu fait aujourd’hui, peut être quelque chose de condamnable. Je ne te jugerais pas bien sûr. Ce n’est pas mon genre. On les fait tous ces horreurs du quotidien, les petite choses qui nous angoissent la nuit, les petits details qu’on tente de refaire avec des « si ». C’est comme ça qu’on refait le monde ? Non c’est comme ça qu’on devient fou. Et c’est peut être à cause de cette insomnie que tu viens m’écouter ce soir.
Aux nouvelles de la nuit, aux brèves effrayantes; voilà une question : Avez-vous fait les courses récemment ? Oui, bien sûr quelle question idiote. Le grand super-marché dans le centre ville, tout le monde le connait. Une surface de rayons à perte de vue qui s’enfoncent dans les entrailles du centre-commercial, des rangs de caissiers robotiques et précis dans leur façon professionnelle de scanner les étiquettes. Quinze pour le prix de deux, deux pour le prix de huit. Que d’affaires pour les familles nombreuses. Magnifique… Vraiment. En bon consommateur, moi compris, vous avez bien sûr fait la queue pendant des heures, les minutes s’égrainant comme des ans au son des bips monotones des caisses. Mais avez-vous déjà erré ? Errer, comme une âme en peine parmi les rayons seulement guidé par vos pas et la longueur du rayon que vous longez. Sachez que parfois si votre errance est trop longue, et que seulement pour une seconde vous perdez conscience de ce qui entoure vous pourriez vous retrouver face à ce rayon. Dans le super marché? Y êtes vous encore au moins ? Ce rayon semble s’étendre sur des kilomètres devant vous comme un labyrinthe géant dans lequel vous êtes piégé. Il ne vend qu’un seul produit, un seul et unique produit que vous ne pouvez pas décrire mais que vous connaissez bien. Vous n’en n’avez pas besoin, pourtant vous en avez envie. Vous restez, vous hésitez, vous faites les cents pas, vous amorcez un retour vers les caisses puis revenez au dernier moment. Vous vous demandez un instant pourquoi vous n’avez jamais vu ce rayon. Pourquoi vous êtes le seul ici. Pourquoi tout à coup s’arrête-t-il ? le tumulte des bruits des caisse et des gens, des caddies, des enfants pleurant et hurlant. Et vous commencez à angoisser un peu devant ce rayon vide ou le choix, qui est pourtant toujours le même, toujours indescriptible, vous affole. Au moment où vous prenez une decision vous vous rendez compte que Vous n’avez pas assez de monnaie. Vous n’avez jamais assez de monnaie. Quoi qu’il arrive il vous manquera toujours quelques traitres centimes. Et vous devez absolument trouver ces quelques sous alors frénétiquement vous tatez vos poches, vous regardez le fond de votre sac, inspectez votre porte monnaie, la doublure du manteau, avez vous bien regardé dans votre jean ? Pourquoi ne pas reinspecter votre sac on ne sait jamais. Peut être que vous trouvez une pièce, mais ce n’est jamais assez. Ce n’est jamais jamais jamais assez. Quel est cet endroit si ce n’est un cauchemar ?Appartient-il a notre monde ? Il semble comme construit par l’esprit connaissant le mieux les peurs de l’homme du XIXeme siècle. N’êtes vous pas… Autre part ? Et d’un claquement de doigts alors que vous tournez au bout d’un rayon parmi ces rayons qui se répètent, vous vous retrouvez à loisir devant les brosses à dents ou les céréales ou les legumes frais Et dans votre dos le rayons a disparu. Alors vous refaites la queue, rythmée par les bipbipbip. Alors vous sortez Sans ce que vous étiez venus chercher au départ.
C’est à se demander si ce n’était pas qu’un rêve. Mais ne errez plus sans but dans le super-marché. Qui sait ? Il pourrait vous avaler pour de bon.
Encore une histoire étrange pour une ville étrange. Ne crois pas tout ce qu’on te dit; tu n’es pas obligé de me croire. Doute de moi, je te le demande, mais tu n’es plus obligé de te taire. Il est tard et la nuit s’étire, s’étend, s’étiole. Il faut bientôt rejoindre le monde des vivants. Je suis Antinoüs, tu écoutes digitalis et en attendant d’autre brèves, j’aimerais te souhaiter une bonne nuit…Même si j’en doute.
Je me permets de te dire bonsoir car, vois-tu, le jour nous est revenu peu à peu, il est plus aisé de te dire « bonsoir » lorsque la nuit tombe vraiment. Enfin, il est minuit passé de quelques minutes, pardonne moi mes imprécisions mais le sujet du soir est grave. Plus grave que d’habitude peut être.
Aux nouvelles de la nuit, aux brèves effrayantes; tu sais de quoi je veux parler, toi même tu es chez toi, tu as froid à cause de la chute drastique des températures, le ville que tu as connu dans la nuit prend une face nouvelle en ce nouveau jour. L’éclipse. Cela faisait 5 mois que nous étions plongés dans le noir. 5 mois sans avoir vu le jour voila une chose bien étrange. 5 mois figés dans la nuit. Avant toutes choses je voulais nous replonger un peu dans l’histoire. Les éclipses ont toujours apeuré les hommes habitués à vivre au gré des caprices du soleil : présage de fin du monde, châtiment divin (quelle divinité aurions-nous pu offenser ?), pouvoirs surnaturels, on lui a apposé pleins de cause que la science a su éclaircir par la suite. Mais pour ce qui est du cas de Foxglove nous nous retrouvons face à quelque chose qui défie toute logique : une éclipse, seulement autour de notre petite ville. Une éclipse durant laquelle tout s’est retrouvé figé. Les spéculations sont nombreuse et, excuse-moi je n’ai pas de réponse finale à t’apporter, je crains ne pas pouvoir expliquer ce dont nous avons tous été témoins. Seulement évoquer et donner une voix à nos peurs. Car oui, bien sûr, soufflons : l’éclipse est passée, revoilà le soleil; mais … Es-tu certain d’être encore toi-même ? Tu ne te pose pas de questions ? Qu’est ce qui était devant le soleil ? La lune ? Quelque chose d’autre ? Etait-ce un astre ou quelque chose d’origine humaine ? quelque chose dont on ne connait pas l’origine. Je sais que tu as vu les agents gouvernementaux qui pullulent maintenant parmi nous. Qui nous dit qu’ils ne sont pas impliqués ? On sait déjà que le gouvernement n’a pas de scrupules en témoigne ses expériences « paralégales » passées. Le projet MK-ultra par exemple orchestré par la CIA entre les années 1950 et 1970 : notre cher gouvernement s’est donné le droit de tester des substances chimiques sur des cobayes humains non-volontaires dans le but de maitriser les esprits. Drogues, ondes, testes sur les enfants : Serions nous face à un nouveau projet du genre ? Un projet de grande envergure permettant d’installer un siège sur des villes entières de manipuler toute une population. Qui sait ce qu’ils ont fait de nous. Il serait tellement aisée d’empoisonner les réserves d’eaux de la ville pour droguer toute une population plus ou moins sédentaire. En manipulant les bon pions… Cela pourrait expliquer par exemple les nombreux symptômes physiques ressentis par les les habitants : complications de grossesses, épidémie de grippe etc… Peut être qu’en ce moment même ils étudient sur nous les effets de leurs agissements, ils sont cachés parmi nous et nous cataloguent, nous traitent comme des souris de laboratoire. C’est comme si pour nous le temps s’était arrêté, et maintenant on nous laisse dans la peur, dans l’angoisse de devoir affronter les conséquences on cherche des explications mais tout ce tumulte interne, comme externe nous épuise et peut être…. Peut être nous cache quelque chose de plus gros. Mais finalement, à qui cela profite ? Constructeurs, lobby immobiliers, commerciaux prêt à exploiter l’intérêt que suscite Foxglove pour les amateurs de paranormal… Cette éclipse aura des retombées étranges, surnaturelles, physiques, mais les enjeux sont plus profond que cela et aussi d’ordre sociaux et politique. Partir ? Rester ? Que faire que choisir ? La surveillance policière et l’oppression redoublent, de même pour l’attention médiatique de la ville. Est-ce un freakshow moderne ? Il est certain que le tissu social de Foxglove Valley va se retrouver changé, mais n’endormez pas votre méfiance, nous avons des traitres parmi nous, des gens qui nous surveillent, qui en savent plus. Mais aussi de nouveaux curieux et espérons que cette fièvre permettra de faire éclater des secrets au grand jour…
Encore une histoire étrange pour une ville étrange. Ne crois pas tout ce qu’on te dit; tu n’es pas obligé de me croire. Doute de moi, je te le demande, mais tu n’es plus obligé de te taire. Il est tard et la nuit s’étire, s’étend, s’étiole. Il faut bientôt rejoindre le monde des vivants. Je suis Antinoüs, tu écoutes digitalis et en attendant d’autre brèves, j’aimerais te souhaiter une bonne nuit…Même si j’en doute.
Oh tu le sais bien maintenant, l’heure du crime est deja passée, de 34 minutes d’après ma montre. Il est tard je sais, mais tu es comme moi un oiseau de nuit, j’espère que tu es bien installé. Peut être garde un instant la lumière allumée je ne voudrais pas te faire peur mais mon histoire de ce soir est quelque peu… inquiétante. Aux nouvelles de la nuit, aux brèves effrayantes; J’offre mon plus doux salut aux détentrices des arcanes, aux reines de l’ars magica et de l’ésotérisme ancien. J’ai remarqué que depuis quelques années que les sorcières venaient repeupler la region, à mon grand bonheur. Amie.s peut être m’écoutez vous ce soir ? Cet épisode vous est dédié. Je ne souhaite pas raviver de mauvais souvenirs et vous conjure de ne pas me maudire à l’avance mais je souhaite ce soir parler de vos aïeules, ces sorcières qui ont jadis peuplé les terres de l’Oregon. Peut être as tu deja pris l’autoroute vers Salem ? à quelques deux heures de Portland, peut être même y travailles tu ? Ne trouve tu pas ce nom amusant quand il évoque son homonyme funeste du Massachusetts ? hum… Amusant n’est peut être pas le mot en effet. Si l’on connait deja l’histoire des sorcières de Salem, laisse moi te dire que l’Oregon de l’époque n’avait pas à rougir de sa communauté de sorcières. Nées du mélange entre natifs américains, colons espagnols et trappeurs français-canadiens elles détenaient tous les secrets des leurs rites païens, plus tard liés aux arts des Wiccas et autres néopaganisme au debut du XXe siècle. En soit il y a toujours eu des sorcières autour de nous, qu’elles s’en donnent le nom ou pas, qu’elles se manifestent ou pas. C’est le cas pour Foxglove Valley qui possédait sa propre communauté de sorcière, surement liée à la particularité du territoire (je n’ai plus besoin de te parler de tous les phénomènes étranges, vieilles ruines et étrangetés qui colorent notre petite ville, tu m’as déjà assez entendu j’imagine) Pour autant les archives et journaux permettant de tracer ce groupes de sorcières s’arrêtent tous juste avant le changement de centenaire en 1900. Plus rien, disparus. J’avais au départ pensé que des archives avaient pu être détruites, pour des raisons climatiques ou politiques, mais j’ai récemment découvert dans un ancien livre une lettre et quelques plans des maisons du centre ville, daté de 1895. Et cela fait prendre à l’histoire une toute autre tournure.
Au debut des années 1880 la ville connait une très forte expansion, l’Oregon de manière générale s’enrichi grace à l’industrialisation et l’amelioration de sa production agricole. Foxglove Valley a toujours été une petite ville de campagne se reposant en partie sur la culture de vignes et de blé, mais ce qui a fait sa richesse reste sa foret. En effet la ville, dotée de quelques scieries et usines à bois, faisait fortune dans la sous-traitance et l’export de bois. De cette époque il ne reste rien aujourd’hui que quelques usines en ruine, et surtout les maisons en centre ville. En effet ces dernières datant des années 1800 on été rénovées dans les année 1990 pour les isoler et enlever l’amiante rajoutée dans les années 70. Pour en revenir à l’exploitation de la forêt, cette dernière se faisant de plus en plus intensive poussa les sorcières, qui jusqu’alors se réunissaient dans les bois, à tenir leur sabbats dans les celliers de ville, ces derniers étaient destinés à y entreposer le bois et les tonneaux de vins. C’est dans ce contexte que deux personnages font leur entrée en scène, Judith Bowery et Johnathan Fisker. Le nom Judith Bowery était plusieurs fois mentionné dans les journaux de sorcières sur lesquels j’ai pu mettre la main, elle semblait s’imposer comme l’une des matriarches du groupe occulte de la ville. Johnathan Fisker quant à lui était le propriétaire des usines et des scieries de la ville, l’homme le plus riche et puissant des environs. Ce dernier était fou amoureux de Judith Bowery -en témoigne une lettre d’amour ayant été envoyée au frère de Judith- En septembre 1895 un sordide article apparait dans le journal, le corps de Judith Bowery aurait été retrouvé dans une des scierie de Johnathan Fisker, découpé en morceau après avoir été passé dans une broyeuse. L’article conclu qu’elle se serait introduite par effraction pour voler son amant de l’époque, Fisker, et qu’elle serait tombée dans la broyeuse, que c’est une fin tragique pour un amant éperdu et une femme de petite vertus aux agissements obscurs.
Mais là où l’article conclu vite à l’innocence de Fisker, de nouvelles sources nous font envisager un tout autre scénario; Judith s’était toujours refusée à Johnathan malgré les avances de celui-ci, désireuse de mettre un terme à leur relation elle vient le rencontrer un soir à la fermeture de l’une de ses scieries, et le quitte. Et dans un accès de rage il la pousse dans la broyeuse. Mais c’est quelques jours plus tard que Jonathan comprend son erreur, il est le seul à se savoir coupable, mais c’est non sans compter sur les sorcières de la villes dont les arts avaient du leur reveler la disparition suspecte de leur matriarche. Alors Johnathan devient plein de haine mais surtout plein de peur. Car il n’y a pas meilleur moteur que la peur pour pourrir le coeur d’un homme. Se servant de l’obscurantisme ambiant dans les petits villes du nord et des peurs des gens il fonde un groupuscule de chasseur de sorcières, « la grande Venation » dont les membres se font appeler les frères veneurs. Se sont leurs lettres qui m’ont permit de tirer ces conclusions. Les plans datés de 1895 portaient le cachet grossièrement effacé de l’entreprise de Johnathan Fisher et les lettres, un discours violent à l’encontre de la magie et des femmes,intiment à ses membres «[…] d’enfermer les pécheresses au coeur de leur sabbat, les antigones doivent disparaitre, sonne la grande venation.». Ces dernières portait la même écriture que la lettre d’amour envoyé à Judith Bowery quelques mois plus tôt.
Je n’avais au depart pas compris cette phrase, mais c’est un arrêté de la mairie daté de novembre 1895 qui se révéla être la dernière pièce du puzzle. Celui-ci intimait la condamnation de tous les celliers du centre ville pour cause d’une humidité très nocive provoquant la pourriture du bois et des vins entreposés dedans, et pouvant conduire à de graves maladies pulmonaires pour toute la ville. Detail important, l’expertise de cet arrêté était livré au bon soin des experts de l’entreprise de Fisker, puis, quelques semaines plus tard un rapport des autorités signalait la disparition de plusieurs femmes de la ville. Il n’en faut pas plus pour comprendre ce qui est arrivé à ces antigones : Les grands buchers sont trop indiscret maintenant, nous ne sommes plus à l’époque de l’inquisition, les frères veneurs avaient préférés les emmurer vivantes, les couler dans le bétons pour les tuer en silence. Elles y demeurent surement encore car même après les renovations du centre villes, les fondations sont restées intactes.
En me penchant un peu plus sur l’art des Wicca et des sorcières en général, j’ai trouvé quelques correspondances qui me semblent pertinente dans notre contexte actuel. Il y tout d’abord, au delà de l’animisme, une fervente croyance en la reincarnation -L’esprit passant d’abord dans un lieu de non mort avant de se réincarner plus tard- et la règle du triple retour, qui peut s’expliquer comme un principe montrant que toute cause a un effet, dans cette vie ou dans une autre. Puis en me penchant un peu sur les symboles du panthéon wicca, j’ai évidement retrouvé celui de la lune, mais plus particulièrement celui de la lune noire, symbolisant la mort. Une lune noire comme une eclipse… C’est étrange peut être qu’elles reviennent nous hanter ou nous avertir de quelque chose… ? Qu’en pense tu ?
amie.s sorcières, sorciers, nouveau pratiquants : prenez garde. Si nous avons maintenant conscience des reincarnations, et de la petitesse qu’avait jusqu’alors notre perception des choses, et il ne faut pas oublier leur repression parfois violente. L’homme confronté à ce qui le dépasse s’enferme au choix dans un déni de toute choses surnaturelles ou une une haine qui vise à détruire ce qui l’apeure. Si les sorciers et les sorcières nous reviennent c’est peut être aussi le cas pour la grande venation et tous les nouveaux chasseurs de sorcières.
Encore une histoire étrange pour une ville étrange. Ne crois pas tout ce qu’on te dit; tu n’es pas obligé de me croire. Doute de moi, je te le demande, mais tu n’es plus obligé de te taire. Il est tard et la nuit s’étire, s’étend, s’étiole. Il faut bientôt rejoindre le monde des vivants. Je suis Antinoüs, tu écoutes digitalis et en attendant d’autre brèves, j’aimerais te souhaiter une bonne nuit…Même si j’en doute.
Minuit l’heure du crime vient à peine de sonner ses douze coups et déjà je sens que tu trépignes. As-tu passé une bonne journée? T’arrive-t-il parfois dans les fin d’après-midi moroses de t’arrêter un instant et de fixer le plafond, laissant ainsi ton esprit dériver au gré de tes plus folles angoisses et interrogations. Qu’ai-je fais de ma vie ? Mes choix sont-ils les bons ? pourquoi suis-je ici ? Ne suis-je pas prisonnier ? Ai-je bien fermé la fenêtre ? Et le Gaz ? Il fait froid tout à coup. Tu te sens vieux et contemple un instant toutes ces années de vie passées à pas grand chose. Tu prends peur tout d’un coup de ton insignifiance et de la petitesse de ta personne, et des années qui filent, filent, filent. Ah ! Excuse moi, loin de moi l’idée de te déprimer ce soir.
Aux nouvelles de la nuit, aux brèves effrayantes; Si tu as vécu dans les années 90 et 2000 tu dois comme moi te souvenir de ces antiquités nommées cyber-café. Aujourd’hui en 2018 nous semble bien lointain le temps où tout le monde n’avait pas internet ou d’ordinateur, que les écrans n’étaient pas plats mais pleins et bombés, qu’il fallait attendre parfois des jours pour télécharger quoique ce soit. Foxglove est une petite ville de campagne, perdue dans la forêt et proche de la montagne, ce qui fait que le réseau n’y est pas toujours des meilleurs. Mais la ville pouvait au moins se targuer de posséder un de ces cyber-cafés. Il est toujours là dans le centre ville, petit et étroit, caché entre deux boutiques du centre commercial. Plus personne ne semble l’utiliser pourtant il est encore en libre service. Il ouvre le matin, ferme le soir, personne ne semble s’en occuper. Les ordinateurs sont pour la plupart éteints ou hors-d’usage, leurs unités centrales sont bien gardées dans des boites scellées pour éviter les vols, et les écrans sont fermement enchainés à leur place. C’est ouvert pourtant tout semble comme figé à l’aube des années 2000, même la machine à café ne fonctionne plus. Toujours est-il que l’un de ces ordinateurs est toujours utilisable. Quelques personnes ont attiré mon attention sur des évènements étranges survenus dans le café : plus particulièrement avec cet ordinateur, et votre dévoué Antinoüs a comme toujours donné de sa personne. J’ai effectué des captures d’écrans lors de mon interaction avec la machine, vous pourrez les consulter sur internet au moment même ou vous m’écoutez.
L’ordinateur s’allume par le biais d’un bouton relais - l’unité centrale étant inatteignable dans sa boite- à en juger par la start-page et le système d’exploitation celui-ci semble toujours tourner sous Windows XP, bien que cette version ne soit plus utilisée aujourd’hui. Étrangement il n’y a que deux sessions disponible : alors qu’on s’attendrait à avoir une session nommée Invité et l’autre Admin comme c’est le cas dans beaucoup d’ordinateur communautaires, celles-ci sont respectivement appelée « you » accompagné d’un smiley heureux et « I’m still here » cette fois accompagné d’un smiley triste. Les icônes ne sont pas ceux par défaut, mais deux carrés noirs accompagné de 0 et de 1 et d’une sorte de litanie indéchiffrable de « oh no ». La deuxième session nécessite un mot de passe et il semble impossible d’y accéder, tandis que l’autre, « you » s’ouvre sans problèmes. A partir de là rien ne semble véritablement anormal, on retrouve presque avec nostalgie ce champ vert et ce ciel bleu qui ont fait rêvasser beaucoup de jeune gens attendant le démarrage de leur machine. Il n’y a pas d’antivirus, mais il est possible de se connecter sur internet, consulter une boite mail, faire une recherche… Pourtant vous ne pouvez rien télécharger sur l’ordinateur, pas sans l’approbation du compte administrateur « I’m still here ». Pas même une image, pas même un lien. Tous les documents word que vous souhaitez ouvrir sont corrompu et illisible. Il est possible de consulter les dossiers de l’ordinateur, tous sont vides. À l’exception du seul dossier présent sur le bureau, un dossier « Help » protégé par un mot de passe, en regardant les propriété on remarque que celui-ci est extrêmement lourd, 1To. A partir du moment où vous aller essayer d’ouvrir ce dossier, des messages d’erreur étranges vont apparaitre à l’écran. Il n’est pas toujours possible d’y répondre, certains demande de l’aide, d’autre sont illisibles. D’abord quelques uns apparaissent à intervalles réguliers de quelques minutes, puis de plus en plus. Si bien que vous ne pouvez plus exécuter aucune action. L’ordinateur saturant complément sous le poids des messages effrénés, c’est un écran bleu qui va mettre fin à cette panique. Ce « blue screen of the Dead » redouté de tous diffère ici de ceux qu’on a l’habitude de voir, comportant des mots étranges, à la fois des menaces et des conseils de fuite. Toujours ce même appel à l’aide. L’ordinateur va alors s’éteindre, et il vous sera impossible de le rallumer. Alors ? Quel mystère ce cache dans cet étrange ordinateur ? Qu’est-ce qui se trouve dans ce Dossier « help », dans cette session « I’m still here ». Il y a t’il vraiment quelque chose, ou quelqu’un, piégé dans cet ordinateur ? Où est-ce seulement le jeu d’un hacker qui s’ennuie ? Pensez ce que vous voulez, mais il y a une sorte de détresse étrange dans ces appels à l’aide, dans l’urgence de ces mots. Quelque chose de profondément glaçant. Tous semble sonner faux dans ce minuscule café à l’ambiance insalubre, son atmosphère suffocante, et son silence seulement troublé par le bruit de la ventilation de l’unité central et, plus étrange encore… Si vous tendez l’oreille, il vous sera possible d’entendre comme un bruit étouffé, un coup répétitif et régulier. Comme un battement de coeur. Encore une histoire étrange pour une ville étrange. Ne crois pas tout ce qu’on te dit; tu n’es pas obligé de me croire. Doute de moi, je te le demande, mais tu n’es plus obligé de te taire. Il est tard et la nuit s’étire, s’étend, s’étiole. Il faut bientôt rejoindre le monde des vivants. Je suis Antinoüs, tu écoutes digitalis et en attendant d’autre brèves, j’aimerais te souhaiter une bonne nuit…Même si j’en doute.