si la liberté se cache sous l'affranchissement de toute morale, alors true est un paradoxe qui en fera grimacer plus d'un. qui parle de bonnes manières ? de compassion ou encore de culpabilité ? chacun récolte ce qu'il mérite, alors pourquoi avoir pitié ? non le malheur des autres ne l'atteint pas, si elle ne s'en fout pas, elle en rit. elle n'a pas de scrupule car de toute façon, l'humain est mauvais et l'a toujours été. pourquoi nier sa nature ? pourquoi se prendre la tête pour des choses, des actes qui d'autres feront si elle ne le fait pas ? après tout, l'homme n'est qu'un animal sauvage comme un autre, à s'entre-tuer pour un dernier morceau de viande parfois avarié. anabelle ne fait pas exception à la règle. la seule différence est qu'elle, elle accepte ce côté mauvais de sa personne et que désormais, elle n'en est plus dérangée. true avance, trace son chemin dans la foule, calmement ou par la force si besoin. en aucun cas elle n'a honte de ses actes, elle n'a pas non plus de regret. ce qui est fait, est fait. ah aussi, elle obtient ce qu'elle veut, si elle le veut, par tous les moyens.
anabelle est une ombre obscure qui plane au dessus de la ville, à l'écoute, elle voit tout avec ses yeux de rapace, et ses murmures fantomatiques ne sont jamais loin. là sans être là, on reconnaît pourtant son passage à son extrême perfectionnisme. true aime le travail bien fait, uniquement lorsqu'il s'agit de son travail. passionnée, elle recommencera un article jusqu'à ce qu'elle l'estime parfait. en dehors de son travail, anabelle se plaît à lire et particulièrement à écrire. des histoires, des aventures, des souvenirs... on retrouvera la retranscription de son premier souvenir, cachée dans ses nombreux dossiers et documents, accompagnée d'autres souvenirs qui ne lui appartiennent pas. sa curiosité maladive l'amènera d'ailleurs à poser énormément de questions sur les souvenirs, et ces petits êtres métamorphes.
mais, au fond, derrière ce caractère violent et impitoyable, qu'est-ce qu'elle est ? anabelle ne l'avouera jamais, mais elle se sent seule, terriblement seule, comme s'il lui manquait une grande famille, une meute. elle aimerait juste que quelqu'un la prenne dans ses bras de temps à autre, que cette flamme de détermination et de colère s'apaise pour laisser place à une douce chaleur bienfaitrice. elle l'a ressentie, une fois, cette chaleur, elle a vu ce qu'elle aurait pu avoir avec une personne... avant de se le refuser et d'essayer d'oublier.
true fait ce qu'elle a toujours fait : elle va de l'avant, elle continue et pose sa marque sur la ville, parfaitement au courant de pouvoir que lui confère son job.  elle garde son sarcasme comme un couteau aiguisé dont les reflets éblouissant cachent sa solitude et ses sentiments désavoués.