Il y a les murs se dressant devant lui. Et les murs lui soufflent à l’oreille dans une langue chaude et une haleine moite de défi. Il déteste les murs. Il déteste les murs qui lui obstruent la vue, qui lui barrent la route, qui lui cachent les choses. Alors il refuse et agi sur le monde; alors il les franchit.
Escabeau bancal de poubelle dans une rue,il risque de se briser le dos, mais ses mains s’agrippent avec force à la pierre mordue du froid nocturne. La pulpe rape et s’excite contre la face rugueuse tandis que les muscles se bandent. Il y a un rituel à franchir les murs, une euphorie transgressive qui affole les sens et enivre le coeur dans un flot d’anarchie. Son corps qui choit dans un bruit sourd, ses pieds qui viennent frapper contre la terre dans un cri étouffé, soulèvent un peu de poussière. Ici c’est le royaume de la déchèterie. Cosmo remonte son écharpe sur son nez parce que la nuit lui mort le visage, et la fine barrière de tissu n’a que du mal à cacher son sourire de requin tout en dents et folie qui s’excite et s’étend à mesure que l’aventure l’appelle. Une porte dérobée comme un sourire édenté semble le siffle; elle fait bien son affaire quand il plonge dans les entrailles noire et chaudes de la déchèterie.
Les couloirs s’enchainent et le son de ses pas se jette contre les murs, rebondi, revient : résonne. Tac.Tac.tac.tac. contre le sol froid. Tic. Tic.tic.Tic. Répondent les murs. Toc. Toc Toc. Echo plus timide jusqu’au fond du gosier de béton. Corps étranger ici il n’a pas sa place. Mais Cosmo se fait une règle de s’infiltrer là ou on ne veut pas de lui. C’était peut être un mensonge ce que ces oiseaux de mauvaise augure lui avaient raconté un soir dans un mail. « J’ai vu des choses à la déchèterie, quelque chose s’y cache. » Une bêtise, une rumeur, juste une envie cruelle de le voir s’esquinter à démêler le vrai du faux. Bien que chez lui souvent les deux se confondent. Et pourtant, pauvre type, tu irais verifier ces dires au peril de ta propre vie. Parce que tu vis pour cette fièvre, pour cette extase de la chasse discrète, pour l’enivrant appel de ce que personne sauf toi ne croit.
Contre le bruit de son corps il y a celui des machines, sa respiration grince à ses oreille et se mêle doucement au vrombissement rébarbatif, ronronnant des ogres de métal qui ronflent comme endormis. Leurs panses surement pleines de déchets, leurs petits voyants clignotent ça et là comme des petits éclairs. Il fait sombre. Alors il plisse les yeux derrière ses lunettes rondes. Sur le verre les reflets dansent, rouge, orange, vert. C’est apaisant un instant cette ambiance de lumières, ce grand souffle qui t’emplit la tête comme un grand bruit blanc qui par instant se colore.
Alors il ne sent pas la morsure glacée du metal qui s’abat contre sa nuque. C’est comme un choc électrique dans toute la colonne vertébrale. C’est un liquide froid dans les veines et dans le ventre et- À trop fouiller la merde Cosmo tu chois le nez au milieu des ordures.
Casse-gueule
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Mar 14 Nov 2017 - 9:15
Tu avais pourtant demandé à avoir la soirée pour toi. Tu l'avais demandé. Tu étais sure de l'avoir demandé. Pourquoi les supérieurs sont toujours des incapables prétextant la moindre excuse pour vous esclavagiser ? Non ce soir, Tu n'étais pas de bonne humeur. Vivement que tu quittais ce job à la con. Quel était ton rôle ici après tout ? Tu faisais un peu tout et rien. Fallait surtout respecter le quota d'handicapé à embaucher. Et tu étais la seule. De toute façon, tu pouvais piocher comme tu voulais dans ce magasin à ciel ouvert. Alors autant rester le plus souvent jusqu'à ce que tu n'aies plus rien à récupérer.
C'était donc avec l'amour du travail et une motivation débordante que tu t'y rendais. Quel intérêt vraiment. Tu grommelles durant ta promenade dans les couloirs. Tu te fais chier. Tu veux dormir. Tu veux manger. Tu veux faire n'importe quoi d'autre que d’être ici. PUIS MERDE UN MALVOYANT QUI PATROUILLE QUELLE BLAGUE. Tu frottes des yeux de fatigue. Fatigue physique, fatigue mentale. Non, tu essayes encore de comprendre, mais ton cerveau est toujours incapable de te donner la moindre explication.
Heureusement que ta copine était là. Merveilleuse pelle, merveilleux jouet. Elle l'avait trouvé abandonnée de tous, pauvre enfant ! Maintenant, c'était sa copine. Sa meilleure. Encore plus méchante qu'elle. Tu reprends tes esprits, s'extasier sur une pelle, c'est un peu bizarre.
Tu fais glisser ta canne blanche silencieusement par terre, pour éviter de te vautrer par terre. Normalement, il n'y avait personne, hormis un ou deux employés, qui comme elle, s'occupait de la patrouille. Eux au moins ils pouvaient voir correctement.
Tes sens s'aiguisent. Tu entends. Tu écoutes. Dans cette obscurité, tu es maître. Et ce chuchotement du sol n'est pas normal. C'est trop doux. C'est trop lent. Ça veut trop être discret. Ça ne peut pas être un animal. Non ça, c'est le son de quelqu'un qui tente tant bien que mal d’être invisible.
Tu essayes d'accélérer le pas. Peut-être que tu aurais une augmentation ce soir ? Quelle aubaine ! Finalement, peut-être que la chance pouvait tourner. C'est vrai, si tu pouvais ramener un voleur à tes supérieurs, ils te récompenseraient. Surement. Non, ils n'auraient aucune raison de le faire. Derrière des couleurs floues, tu vois la forme. Elle se détache de ce dégradé éclatant. Tu lèves les bras. Sans hésitation, tu abats ta pelle.
Tu y a été surement trop fort. Tu as surement mal visé. Tu décides d'inspecter ce corps lourd qui traîne par terre. Tu cherches de savoir où tu as frappé. La nuque. Tu t'en mords les doigts. Ça serait bête de rendre handicapé comme ça quand même !
Au diable les états d’âme.
Tu le traînes tant bien que mal jusque dans un petit bureau. Le criminel devait bien être grassouillet pour être aussi lourd. Tu tâtes un peu partout dans le bureau. Bah non, personne n'aurait l'idée de laisser des cordes dans un bureau administratif. Bah non hein. A défaut, tu trouves du scotch. Il semble gris. Du bon scotch industriel. Tu enroules copieusement la personne. Les pieds. L'abdomen et les bras.
Une gifle. Deux giffes. Trois gifles. Tu te lasses de claquer cette forme molle toujours inconsciente. T'as pas non plus envie d'aller trop loin. Meme s'il est en tort, elle aussi elle pouvait aller en garde à vue pour violence. Tu voulais retourner derrière les barreaux ? Pas vraiment.
P'tain réveille toi sérieuuuux.
Tant pis, tu perds patience. Tu lui offre avec générosité quelques coups de pieds bien placés dans le thorax. Tu ne sais pas trop si ce genre de choses servent réellement à quelque chose. Tu empires peut-être la situation, mais bon. Mais bon. C'est vrai, se débarrasser d'un cadavre dans une décharge, c'est clairement pas le plus dur. Suffisait de le jeter dans le broyeur. Mais où était le broyeur ? Tu souffles, encore fort que les machines. Tu es de plus en plus tentée de jeter ce vulgaire déchet dans un coin perdu. La foret faisait l'affaire, mais un poil trop loin. Tu réfléchis. Sous un pont. C'était bien ça !
Tu voulais quand même faire une dernière tentative. Après ça, tu ferai comme bon te semble. Tu te saisis du pot de colle liquide sur le bureau. Tu l'ouvres. C'est bien ce qu'il te semblait, quelle horreur cette odeur ! Tout naturellement, tu le colles sous le nez de l'individu. Si avec ça il ne se réveillait pas...
Cosmo Müller
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Ça fait comme un son sourd qui siffle et qui résonne partout dans les oreilles dans les côtes dans le coeur dans le cou c’est une vague de nausée qui le secoue Et brûle le nez et les sinus, l’odeur décape son chemin jusqu’à sa cervelle qu’elle secoue allègrement. Comme des mains incolores et immatérielles qui lui frappent la tête contre le coin d'une table. Il tousse à s’en arracher les poumons avec l’impression que son estomac est au bord de ses lèvres. « a-aaah…. » fait il en se pliant; la toux nauséeuse contracte son abdomen et ça fait mal mal mal, ça rayonne et ça pulse comme un feu un peu trop chaud.À l'intérieur de soi. Et ça tourne la tête encore à demie perdue entre les vapes et la colle. Et on sent comme quelque chose de chaud et poisseux à l’arrière de la tête et ça décoche un frisson tout le long de son dos. Il y a un peu de rouge dans les cheveux blancs. Cosmo cligne des yeux mais garder la tête droite est une entreprise ardue. Ses lunettes sur le bout de son nez menacent de tomber et pendent avec misère, se raccrochant à son visage par on ne sait quelle force. Il esquisse un mouvement pour les remettre en place mais l’action lui semble impossible : ses bras son bloqués, glués à son corps par un gros scotch gris. Alors, alors c’est un poids de panique glacé et amer qui lui tombe dans l’estomac, et chaque respiration plus rapide que la précédente brule son thorax qui pulse en écho avec l’arrière de son crane comme un mouvement de balancier, de couleur et de peine. Il pourrait continuer à paniquer mais il y a quelqu’un devant lui. Alors tout s’arrête un instant et cet nouvelle information occulte toutes les autres. Prends conscience de ce qui t’entoure Raccroche toi aux details pour ne pas tomber et observe. Un bureau, on dirait, rangé, sans saveur. Pas de décoration. Mais il fait sombre ici. Qui a envie de se sentir bien dans son petit bureau à la déchèterie? Est ce qu’il y a souvent quelqu’un ici ? peut être. Actuellement il y a quelqu’un en face de lui. Il distingue une silhouette qui debout le toise, grande. Plus petite que lui, mais plus grande quand il est à terre. Un tignasse sombre. Parce que tout est sombre chez la personne en face. Tu sais pas quoi dire Cosmo alors tu dis « Salut » ton sourire de requins aux lèvres. T’as l’air con mais tu peux pas t’en empêcher, parce que ça t’intrigue. Et que sa t’excite, tu te dis un instant que peut être tu es tombé sur le mystère de la déchèterie. Si t’es attaché c’est que tu es tombé sur quelque chose de gros non ? Sa tête penche vers l’avant parce qu’il a du mal à la retenir et la douleur de son corps est reléguée au second plan. « Avez-vous noté l’apparition d’évènements étranges dernièrement ? Je veux dire… Sauf un type qui s’infiltre dans la déchèterie. Oui bon c’est étrange mais là n’est pas la question. Vous travaillez ici o- » Peut être qu’on a frappé trop fort mais sa tête est toujours en bordel, il se perd dans les morceaux de phrases et de pensées, entre le rêve et la réalité et soudain son regard tombe sur la pelle. Une pause. un calcul une connexion entre deux neurones Et puis il a l’air outré « Eh… Est ce que vous m’avez sérieusement frappé avec une pelle ? »
Casse-gueule
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Jeu 16 Nov 2017 - 20:02
T'étais à deux doigts de craquer. C'était long. Si long. Trop long.
Aaaah.
Ton soupir de lassitude se superpose sur le sien teinté de douleur. Tu croises les bras, comme si tu faisais face à quelqu'un en retard. C'est vrai quoi, en y réfléchissant. Tout est de sa faute. Tu attends longuement que ses esprits émergent. T'étais fière. Tu l'avais vraiment bien mis k.o. Tu aurais aimé que quelqu'un te félicite pour cet exploit remarquable, mais tu avais beau cherché le plus loin possible dans ta mémoire, personne, absolument personne n'approuverait tes actes. C'était bien triste. Son ardeur baissa d'un coup.
Tu secoues ta main en guise de salut. La politesse était une chose, l'impertinence du ton en était une autre. T'arrivais pas à savoir s'il souriait ou s'il faisait une grimace. T'essayais tant bien que mal de déchiffrer une émotion quelconque sur cette tache rose qu'était son visage. Tu restes impassible. Tu te rongeais les doigts de ne pas pouvoir lui remettre un coup. Ça te correspondait pourtant au quotidien. On se supporte mieux que les autres apparemment.
T'observes attentivement, comme tu peux. T'écoutes scrupuleusement, du mieux possible. Par contre, tu ne comprends rien. C'était p'tet un ingénieux moyen de merde pour te brouiller l'esprit. Mais ta théorie du voleur inconscient était peut-être infondé. C'était juste un taré. Et les tarés n'ont peur de rien. Raison de plus de le coffrer. Tu voyais ta prime s'envoler vers de nouveaux horizons, loin de tes poches... Ça t'énerve un peu. Un peu plus encore.
Je crois qu'il y a une grosse erreur sur le bâtiment là. Ici y a rien de bizarre.
T'as envie de te barrer. Et de le laisser ici, enfermé, dans le noir, jusqu'au matin, où tu reviendrais le chercher après une bonne nuit de sommeil. Ce que tu fais. Tu t'apprêtes à partir, mais t'entends quelque chose qui t'exaspère et qui te fait t’arrêter net. Si seulement tu pouvais déguster la face qu'il tirait. Si seulement. Tu réponds du tac au tac.
Je vois pas où est le problème de tabasser quelqu'un qui rentre illégalement sur une propriété privée.
Tu hausses les épaules. Un vigile normal l'aurait tasé c'est évident. Tu privilégiais d'autres méthodes. T'as toujours aimé les méthodes plus... Efficace. Courte. R a d i c a l e. Tu songeais vraiment ces derniers temps à t'acheter du Roundup. C'était pas cher. Et ça serait un excellent gaz lacrymo. A mettre sur ta liste à réfléchir.
Tu resoupires.
Il te fatigue. Déjà. Tout te fatigues. Tu écrases brutalement tes doigts contre tes yeux dans une tentative désespérée de te réveiller. T'aurais bien voulu une bonne tasse de café concentré. Pour 10 personnes.
Tu traînes la chaîne vers toi. Tu t'assis dans un silence absolu. Tu ne t'attardes même pas à le regarder. Quel intérêt après tout ? Il est flou. Tout est flou bon sang.
Mais y a un truc qui te titille depuis quelques secondes. C'était pas vraiment le fait qu'il s’incruste dans une déchetterie, ça c'était juste un détail. T'avais l'impression que t'avais déjà entendu cette voix quelque part.
Vous répondez à mes questions et je réponds aux vôtres.
Tu lui accordes un petit sourire. Le sourire des enfants qui font des grosses bêtises. T'essayes tant bien que mal que garder tendu sa fente ouverte. Histoire de. D'ambiancer tout ça. Faire preuve d'ouverture. De... g e n t i l e s se
Nom, prénom, profession.
Tu es prête. Lançons l'interrogatoire. Ta tête s'écroule l'espace d'une seconde.
Cosmo Müller
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Relever la tête d’un coup sec. Craquer son cou un instant dans une tentative vaine de faire remonter ses prothèses de verre le long de la courbe de son nez. Sa tête Cogne contre le mur sur lequel il est adossé et pulse encore une mauvaise idée aïe Il grimace et les lunettes glissent toujours. Il pourrait toujours se laisser glisser le long du mur comme ça, comme un être sans tenue, sans ossature, totalement innervé et flasque. Il pourrait se laisser aller fermer les yeux, le dos contre le mur froid. Mais, il y a toujours la tension qui est là et qui tient son dos droit comme une pincée de fils dans un métier à tisser que l’on serre, serre, serre. Chaque fibre de son être est rigide, tendue, crispée. Parce que c’est la curiosité et la fièvre qui brule dans le coin de son oeil. C’est l’appel du danger comme celui de la découverte, de l’étrangeté qui le pousse et bouger, et à chaque jours, chaque heure mouvoir ses muscles. Les dents serrées il lève les yeux. Qui es tu ? Qu’est ce que tu veux ? Pourquoi ? On lui dit qu’il n’y a pas de choses étranges ici, pourtant n’est-ce pas ce qu’on dirait pour les cacher, les choses en question ? Il plisse les yeux et dans l’obscurité de la pièce il embrace les details : Réfléchi un peu Cosmo, ta tête est en vrac tu n’as plus que tes yeux. Un silhouette sombre et peut être feminine grande il fait sombre Mais dans le noir il y a quelque chose qui brille, qui dénote et qui attrape le coin de ses yeux pour le tirer à lui. C’est une cane blanche. Au bout rond. Un genre de cane que l’on reconnait au premier regard. Étrange Interessant Ça explique pourquoi il fait si sombre dans la pièce. « Je tiens à dire que je n’ai rien fait de mal je…. me baladais. » pitoyable excuse comme un radeau de paille qui se gorge d’eau et coule.
Il tourne la tête et tente de discerner quelque chose dans le bureau, la porte est derrière son geôlier peut être qu’en roulant et avec assez d’ambition il pourrait s’échapper ? En sautillant à la rigueur. bof. Il tire sur le scotch qui lie ses poignets, gros gris et brillant. Et surtout solide. Mais contre toutes attentes et au delà du désespoir de la captivité il y a la proposition de marchandage. Une question contre une autre C’est amical, amiable, acceptable presque. Alors, oui. Mais il ne peut s’empêcher d’étirer sa face en un sourire pointu. Toutes en grandes dents comme un requin ou un lutin quelque chose d’aussi inquiétant que malicieux Mais pas par malice contre la principale intéressée non, une malice qui née d’une curiosité piquée au vif par un dard aussi délicat qu’une pelle
« Smith, John, inspecteur general des déchèteries de l’Oregon » Lance-t-il l’air le plus sérieux du monde. Mais bien vite il relève ses bras scotchés comme un pauvre rempart au dessus de sa tête, elle même contre ses genoux, dans une pitoyable posture de défense. Les coups ça fait moins mal quand on est en boule, il s’en souvient. « Pas de coup de pelle ! Je rigole. Blague. Ok. Pas de blague » Il tente un oeil, puis un autre, il ne semble pas que le courroux divin s’abatte sur lui. Il reste en boule tout de même sait-on jamais. « Müller, Cosmo, Libraire. La petite librairie dans le centre ville. Le nez dans les cartons, on me voit pas souvent. » il penche la tête, il pense tout bas pas sûre que tu y ailles souvent et ce n’est pas un constat né de méchanceté. Si la cane qui brille dans la pénombre confirme ses dires, il ne voit pas pourquoi une personne malvoyante irait s’embêter dans une librairie. C’est idiot. Est ce qu’il vendent des livres en braille ou des livres audio ? il devrait demander à Nana et- Cosmo encore une fois tu te perds, tes pensées ne suivent pas un fil mais tombent dans un gros noeud « Toi ? » dit-il l’air de rien « T’es genre… la sécurité de la déchèterie ? Un chevalier à la pelle qui défend les bennes de tri ? » C’est une étrange tournure que prennent les évènements. Sa tête le pique encore il devrait peut être envoyer un sms à Earl une fois sorti Même s’il a l’’habitude de travailler les morts, son ami est toujours là pour panser ses blessures en soupirant sur une tasse de thé. Mais pour ça, il faudrait deja qu’il arrive à sortir de là en un seul morceau Il est pour l’instant sous une pelle de damocles.
Casse-gueule
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Lun 20 Nov 2017 - 1:43
Tu avais dans ta tête une vision plus... Idyllique ? De la séquestration illégale de personnes. T'imaginais de l'action, des larmes, des cris, des supplications, puis une victoire machiavélique du méchant... Mais non, c'était chiant. Il faisait froid, il était tard et tu te faisais chier. T'avais encore une fois eu une bonne idée. T'aurais mieux fais de laisser partir ce guignol. T'aurais même mieux fais de faire semblant de voir un collègue de travail. Pourquoi tu voulais tellement être aussi assidue au travail ?
Si seulement c'était quelqu'un de vraiment dangereux, ça aurait été intéressant et palpitant. Cette pensée tourne en boucle dans ta tête comme un disque rayé et il ne serait pas étonnant qu'il puisse l'entendre, ou juste voir l'expression de déception sur ton visage. T'es tellement bloqué sur ça que tu lui réponds pas dans un premier temps.
Faut que tu te barres putain. Parce que toi aussi t'es une otage.
Tu lèves ta pelle le plus haut possible quand t'entends le mensonge. IL EST AGAÇANT. Y a pas eu d'inspecteur des déchetteries. Y en a jamais eu. Et le seul inspecteur qu était venu était pas prêt de revenir après la rouste que tu lui avais collé. Y aura plus jamais d'inspecteur ici. Pas tant que tu seras là. Tu ricanes intérieurement à cette pensée. Tu décides de l'épargner, en remerciement pour ce souvenir qui remonte à la surface.
Tu abaisses ta fatale arme. Tu imprimes le nom. Cosmo Müller. C'est bizarre Cosmo comme prénom. Mais ça a le mérite de rester dans la tête. Pourtant, ça te titille toujours. Tu vas jamais à la librairie. Parce que tu ne lis pas, et que tu as une relation vouée à l'échec avec les livres. Tu aimes leur odeur, tu aimes leur douceur, alors pourquoi les bords coupent-ils toujours ? T'facon, on te les lit les histoires. Tu vas jamais à la librairie. Mais t'as déjà entendu sa voix. C'est vague, mais c'est là, dans ta tête.
Tu émerges trop brusquement quand il s'adresse à toi.
Je.
Tu tournes une vingtaine de fois ta langue dans ta bouche. Tu cherches à définir ton rôle ici. Tu cherches. Tu as soudainement très mal à la tête.
C'est un chouia compliqué.
Tu caresses ton menton, simulant une réflexion digne d'inspecteur, ton cerveau ayant décidé de ne pas te délivrer de phrases correctement construire.
J'suis ici uniquement parce qu'il faut respecter le quota d'handicapé. Je fais un de tout. Je surveille, je sers le café, je tu tousses légèrement recycle à ma façon certains trucs.
Tu mets le doigt sur la phrase qui te plait.
Je suis le bouche-trou.
Ta phrase sonnait un peu triste. Triste parce que tu servais à rien au fond et que tu le savais bien. Satané handicap. Ça aurait pu être très émouvant, que tu montres ta faiblesse, le déchirement que cela provoquait en toi mais... Tu t'adoucis un peu cependant.
Je suis payée, c'est pas grave ! Même si j'hésite à partir quoi.
C'était trop jovial, trop sincère, trop naïf. T'abandonnais trop vite. Pourquoi tu te cachais toujours derrière la simplicité bête des gosses que tu haïssais tant ?
T'as pas eu de chance, t'es tombé sur moi le mauvais jour.
C'est vrai, quelle malchance pour lui. S'il était tombé hier, ou demain, ou avant-hier, ou après-demain... La vie était vraiment injuste pour certains, n'est-ce pas ?
Hum...
Tu grattes ta lèvre inférieure. C'est embêtant. En fait, c'est carrément emmerdant.
Heu, j'ai plus trop d'idées de questions...
Tu as une bribe de mémoire qui surgit des néants, comme une claque qui réveille.
Ah si. C'est quoi ces conneries qui t'ont poussé à venir dans cet endroit puant ? Ici y a des déchets, des employés et moi.
Tu fais une duckface de déception, en fronçant bien les sourcils.
Dommage, c'était pas pour moi apparemment.
Tu te lèves brusquement de ta chaise. Tu le domines de toute ta taille. Ta pelle retire tout le coté amical qu'il y avait dans tes précédentes paroles. Même quand t'essayes d’être un peu sympa, ton physique suit pas. Ton physique suivra jamais. Tu t'approches. Tes mains se rapprochent un peu trop de lui. Tu tâtes doucement son visage. Tu vois pas grand chose, mais tu sais que ça, c'était sensé être
Comme ça.
Tu fais comme tu peux pour remettre ses lunettes sur son nez, même si tu manques de peu de lui embrocher l’œil avec une branche. Tu ne t'excuses pas. T'étais déjà assez gentille comme ça. C'est tout con. Non. T'es toute con, parce que t'as vraiment l'impression d'avoir fait une bonne action. Franchement. Merci quoi.
Cosmo Müller
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C’était bien la première fois qu’il était pris en otage de la sorte; La captivité est une chose connue, les murs, les barreaux les menottes. Il connait cette chanson par coeur. chacune de ses variations, chacun de ses bis. Depuis qu’il est gosse. Mais là. Là c’est différent, c’est nouveau. Primo, se faire molester comme ça il n’avait jamais testé. Il est d’ailleurs reconnaissant d’avoir vu la pelle s’arrêter en l’air, évitant de s’abattre à nouveau sur sa tête. Deuxièmement, il s’attendait à plus de …..Moins de…. Quelque chose de différent. Ça ressemble pas aux prises d’otages dans les films ou dans les romans. Ça ressemble plus à deux idiots qui ont fait de mauvais choix et qui se retrouvent bras ballant, comme des cons à se regarder dans le blanc des yeux. Et qui discutent en prenant le thé. Il n’y pas de thé, et ses bras sont liées par d’épais morceaux de scotch qui compressent articulations. Et ne sait pas si c’est le froid ou le manque de sang mais ses doigts s’engourdissent rechignant a sa plier. Il écoute bien sage le récit qu’on lui fait, une présentation étrange et absconse mais qui finalement ne dénote pas dans l’atmosphère globale. C’est un peu triste aussi quand même et finalement son bourreau prend sous ses yeux une apparence plus humaine, vivante. Et d’ailleurs il sursaute et se colle contre le mur quand d’un coup truc se lève et s’approche de lui. Il ne dit rien mais voit les mains qui s’approchent de son visage, alors il ferme les yeux. Il sent les doigts qui se posent sur son visage. Ils sont glacé au bout parce qu’il fait froid il ont l’air presque fantomatique mais les paumes sont chaudes et leur chaleur n’est qu’un spectre quand elle se saisissent des branches de ses lunettes qu’il sent cogner à la commissure de ses yeux.. ils les rouvre, restant interdit. interloqué. « wow… c’est naze. » il penche la tête et se reprend, ça sonne trop méchant et ce n’est pas ce qu’il veut « Je veux dire, la façon dont ils te traitent… pas le boulot forcement. Travailler dans une déchèterie c’est plutôt cool. Quand j’étais gamin j’allais fouiller les bennes avec mon meilleur ami pour chercher des cartouche de jeu ou des pièces pour- » Il s’arrête dans sa phrase d’un seul coup comme le son d’une radio qu’on coupe. Clyde. Il ne faut pas penser à Clyde parce que toujours toujours toujours, ça fait toujours la même sensation de froid dans les tripes et c’est toujours, toujours pareil. « Ah, oui bref, je te raconte ma vie- » sa tête le lance, ou alors c’est juste le contact qui le chamboule. Parce qu’il n’a pas l’habitude qu’on s’approche si près de lui parce que quand il le peut il installe toujours une distance entre lui et les autres parce que les autres l’effraient et qu’il ne veut pas les toucher de peur de s’y coller les doigts il n’aime pas le contact quand il doit l’immiscer il ne vous serre pas la main il fera tout pour ne pas vous toucher. Mais peut être que parfois ça lui manque, mais il ne le sait pas. « euh.. oui question… Je.J’ai reçu des mail à propos de possibles évènements étranges à la déchèterie, du coup je suis venu verifier la rumeur » C’est pas totalement vrai mais rien n’est faux là-dedans. Il n’aime pas dire qu’il s’occupe de cette radio, parce que l’anonymat le protège, et sa réputation le précède déjà, il n’a pas besoin d’un raison de plus de se faire envoyer à l’asile. « Du coup non je suis pas venu pour toi. Enfin, à part si tu es la cause des choses étranges à la déchèterie. Si il se passe vraiment des choses étranges… J’ai l’impression que je me suis encore fait avoir »
Il souffle et laisse retomber sa tête entre ses mains. Il se sent fatigué tout d’un coup, il pourrait se laisser glisser par terre et peut être attendre là jusqu’a ce que quelque chose se passe ou qu’il se fasse recycler comme les autres déchets. Ou c’est peut être juste le contre-coup de son coup sur la tête. C’est que truc n’y était pas allée de main morte.
« Ah… Nom .. quoi ? Oui. ton nom. Tu m’as pas dis ton nom. Si tu veux pas me dire comment tu t’appelles c’est pas grave, un surnom, un pseudo ça fait l’affaire. C’est juste pour éviter de t’appeler truc dans ma tête. C’est compliqué, confus. urgh…. Je crois que t’as frappé un peu fort en vrai. »
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Casse-gueule
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Jeu 30 Nov 2017 - 21:15
Était-ce de la pitié ? De la compréhension ? De l’hypocrisie caché ? Tu ne sais pas vraiment et tu hausses les épaules. …Y a-t-il des choses que tu sais en fait ?
Orf, tu sais…Je sais m’imposer on va dire.
Tu hoches la tête, un grand sourire espiègle qui s’exhibe.
OUIIII, l’autre fois, c’était quand d’ailleurs ? Une semaine ? Non, 4 jours je crois. Enfin bref. J’y ai trouvé un portable qui marchait encore ! C’était un…PApple je crois. Mais bon, je ne peux pas me servir de vos modèles de pigeon conformiste, je dois payer encore plus cher le mien. Et une aut-
Tu t’arrêtes aussi brusquement que lui. Toi aussi tu racontes ta vie pas palpitante, arrête ça de suite. Quel genre de personne es-tu pour t’extasier sur des ordures ? ET TU AURAIS PU LE REVENDRE LE PAPPLE QUOI.
Et puis tu le regardes avec de gros yeux. Il était donc sérieux ? Il pensait VRAIMENT que… Tu exploses d’un rire éclatant. Pauvre garçon ! C’était vraiment drôle. Puis tu scindes ton rire brusquement. Tu croyais bien encore au prince charmant après tout. Tu n’étais donc pas vraiment la mieux placé pour te moquer.
Oh non, ici y a vraiment rien. Je vois pas ce que je perdrai à mentir sur ce genre de truc.
Tu prends une posture de réflexion.
Y a surement deux ou trois cadavres ici et là dans des décombres, mais c’est pas ce que tu recherches.
Tu ne voyais pas grand chose, mais tu en était presque certaine. Il y en avait. Mais bon, un corps mort, c'était comme une peau de banane après tout, ca sentait mauvais et ca se décomposait. Ca avait donc totalement sa place ici. Tu tournes la tete au moment où il se tortille. Tu ne le vois donc pas se tordre de douleur. Fallait bien surveiller ses arrières. C'est vrai que tout ceci n'était guère légal.
Nina Glazkov.
Nina, c'est un prénom d'enfant à grosses joues roses. Un enfant mignon, qui sourit à tout, pour rien, tout le temps. C'est doux, ça fond dans l'oreille et mielleux. Ça se mange sans fin, et c'est comme une caresse sur la joue. C'est triste, un si joli nom à une si vilaine ogresse.
Ou sinon, tu peux m'appeler CG, pour Casse-Gueule. C'est plus court et vu le coup que tu t'es pris...
C'était carrément plus adapté à l’étrange situation. Et ça te va beaucoup mieux. Ça claque, c'est brutal, ça pince et ça pique. Mais tout ça, c'est toi qui te le prend. C’est vrai quoi, tu n’es qu’une pauvre victime handicapée dans ce monde de bien-formés. C’était toi l’infirme qu’on a toujours voulu embêter, parce que tu devais FORCEMENT être la faible de service. Tu te rappelles de ces bons moments d’enfance où tu mettais n’importe quel enfant à l’amende. Tu étais – tu l’es toujours après tout – si fière de toi ! Rabattre le mange-merde de ces affreux garnements qui ne comprenaient décidément rien à la vie. Tout ceci était si loin… Mais ce n’était pas vraiment le lieu pour se laisser envahir par la beauté de la nostalgie.
Tu le vois s’agiter, comme un poisson qui meurt. Peut-être qu’il ne méritait pas tout ça finalement. MAIS TU MERITERAI UN SALAIRE PLUS ELEVE QUAND MEME. Mais le pauvre abruti, il pensait trouver un trésor lui aussi. OUI MAIS TOI AUSSI BON SANG. Mais tu ne serais pas un peu chiante ?
Je t’aime bien finalement. Et tu me fais pas mal pitié surtout.
Tu t’approches une seconde fois de lui et tes mains s’agrippent à son corps. Tu le soulève facilement, comme on soulève un chat, un très très gros chat. Tu essayes de le poser délicatement sur ta chaise. Tu essayes hein. Malheureusement la bête est un peu lourde et semble plus s’effondrer sur la chaise rigide de bureau. Tu t’en fous, tu lui donnes quand même ta chaise quoi. Même si son rembourrage était devenu aussi plat qu’une feuille avec le temps. Si ses fesses étaient assez molles, il ne le sentirait pas. Tu croises les bras. C’est bien, tu as encore fait une bonne action CG. Je suis fier de toi je suppose ?
Et c’est quoi cette histoire de mail ? Tu tiens un blog, un journal, un numéro surtaxé ?
C’est vrai que tu aimerais bien savoir Sa voix trottine toujours dans ta tête et te nargue insupportablement. Ça ne pouvait pas être n’importe quoi. Si tu t’en rappelais, c’est que tu t’étais concentré dessus, que tu avais fait l’effort d’écouter attentivement. Mais ça ne te revenait pas toujours pas. Mais ça va. Enfin ça allait mieux que tout à l’heure. Tu ne voulais plus le frapper. Plus envie de le séquestrer. Non t’avais juste envie de…de parler ? Comme si tu étais ? NORMALE. Tu étais presque de bonne humeur ! Alors tu t’envoles jusqu’à l’interrupteur. Pas que tu sois mal à l’aise dans le noir, au contraire. Mais plus tu restais dans cette pièce et plus tu avais envie de t’allonger par terre et de dormir. Un peu de lumière claquerait tes yeux et ferait du bien à ton cher convive. Car tu le sais, les bien-formés, eux, n’aiment pas vraiment rester dans le noir. Tu s’assis en face de lui, sur la table, balançant tes jambes. Tu es encore une enfant bon sang.
Cosmo Müller
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Il ne sait plus trop où il est, dans un coaltar baveux, un cotonneux cauchemar ou un rêve allumé. Sa tête pulse encore mais il n’a pas peur parce que une ambiance presque… Amicale s’est installée Mais c’est si étrange tout à coup de discuter comme si de rien n’était, il aurait tout aussi bien pu être au café qu’ici sur le sol froid et sombre de la déchèterie. « Nina Glazkov » C’est un nom qui sonne humain ça, très humain. C’est un nom qui appelle le froid, les terres froides. Glaz. Glaz. Glaza. L’oeil. L’oeil. Les yeux. Se souvenait-il dans son esprit embrumé. C’est alors que comme un son qui vibre le rire née dans sa cage thoracique. Il fait doucement vibrer les cotes et les poumons, appuyant sur les bleus encore frais. C’est un son étouffé pourtant clair dans le creux de sa gorge, à l’acoustique bancale. C’est un rire pâle et fatigué un rire douloureux non pas un rire moqueur. Un rire las et pourtant… « Glaz…kov…. Glaz » Le rire s’étouffe quand elle le malmène, il n’est pas si lourd pourtant pèse son poids de bras et de longues jambe d’échassier malheureux qui de toute part se plie pour ne pas se perdre. Il se laisse tomber, bancal dans la chaise, menaçant de s’effondrer à tout instant. Pourtant ce dossier rigide est plus agréable a son dos que la caresse glacée du mur « Glazkov c’est…urgh… Un drôle de nom pour quelqu’un de mal-voyant. ahah ouch.. Oui Casse-gueule tu mérites amplement ton ce titre je dirais pas le contraire. Tu vas me dire, c’est mieux que Casse-pieds, ça en jette plus.» tentative de rotation de sa tête sur son coup amoché. Mauvaise idée Cinglante, glaçante, douleur. Ne bouge plus. Souffler, plisser les yeux un peu, et poser petit à petit sa tête sur le dossier. Elle était si lourde il s’en était à peine rendu compte. Il tente de plier ses doigts mais l’entreprise devient difficile, il lui semble que le bout de ses phalanges ont quelques peu blanchi. C’est peut être le fièvre de son sang bloquée dans ses poignets par le scotch serré. Il soupire de lassitude, comme perdant tout à coup de la foi qui l’habite. De son nouvel observatoire il laisse ses yeux trainer sur le bureau, entre papiers et trombones, photo d’un chien encadré, quelques stylo éparses et post-it colorés. Oui Cosmo tu fais pitié. Pathétique fou courant après des rumeurs intangibles, des silhouettes de monstre au milieu des ordures. « oui… Je pense que t’as raison et qu’il n’y a rien ici… Dommage. »
La lumière comme un eclair vient scinder ses pupilles. Et les écoutilles se ferment face au naufrage blanc. Les globes mettent un instant à voir à nouveau car les formes illuminées ondulent encore un peu. Et Cosmo s’est déjà trop brulé les rétines aux néons et aux tungstens. En face de lui la jusqu’alors silhouette se balance. Elle a maintenant un nom. Nina. Nina Casseuse de gueules Nina aux cheveux bruns Nina au visage poupin Elle fait moins peur Nina C’est peut être ce qui la rend si féroce ?
A quoi bon mentir quand sa cervelle ne fonctionne plus, la lassitude s’installe dans la discussion ou il ne cherche plus a sauver les apparences.
« ..hum Radio plutôt.. » Il souffle et repense aux messages de haine, parfois aux rires, souvent aux regards. Personne ne sait qui anime cette radio à part certains, Spray, Earl, Vito. S’ils savaient , s’ils savaient tous ils en auraient fini avec lui. peut qu’ils s’en doutent ? sans doute. C’est le fou de Foxglove qui depuis des années tend a se faire oublier. Il n’y arrivera jamais. Ils se rappelleraient tous de lui alors. Peut être qu’ils le jetteraient à l’asile une bonne fois pour toute ? Peut être … Peut être qu’il n’aurait jamais du revenir avec un peu de chance il aurait fini la tête dans un mur, mort au dessus d’une cuvette sale d’un club berlinois pour un cachet et une extase de trop. Et ça n’aurait peut être pas été une mauvaise fin finalement. Mieux que de manquer de périr sous le joug d’une pelle au milieu des déchets.
Cosmo tu gardes le silence en fixant le bureau que tu admires sans voir. « J’aime pas trop dire aux gens que je fais de la radio, pas qu’on me le demande souvent hein… Mais bon t’as l’air un peu comme moi toi, pas trop trop aimée par les gens en general, donc je te le dis. » Tu remonte les lunettes qui glissent sur ton nez quand tu agites la tête pour sortir de tes yeux quelques mèches blanches. T’as les doigts gelés. « Dis… Tu pourrais detacher mes mains ? Ou les desserrer ? Je sens plus mes doigts… T’inquiète pas je risque pas d’aller bien loin. »
Casse-gueule
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Dim 24 Déc 2017 - 15:33
Son rire te laisse perplexe. Il ne te blesse pas. Non, c’est même l’inverse en réalité. Tu le sens qui s’effondre à chaque contraction. Tu n’y as pas mis toute ta force pourtant. Tu culpabilises un peu. Juste un peu. Chacun fait son travail !
Ouais…j’ai pas de chance. Mais ça fait plaisir de voir quelqu’un avec des notions de russe dans ce bled.
Ouais. C’est vrai que. À l’orphelinat, ils ont été un peu pute avec toi. On aurait pu t’offrir quelque chose de plus poétique. Mais ça se saurait depuis le temps si la plèbe russe était raffinée et éduquée. Mais même si t’avais quitté ce nid pouilleux glacé avec plaisir, parfois tu regrettais presque le passé.
Eh ! Je tabasse pas les gens par plaisir !
Si un peu quand même. Même beaucoup, ne te le cache pas. Ce n’est pas pour rien que tu traines avec Nowaki parfois. Ce n’est pas pour rien que tu as demandé à Blake de t’entrainer. Ce n’est pas pour rien que tu as hésité à aller faire de la boxe ou trainer au Fight Club.
Mais merci quand même. Même si je suis sûre que des gens mériteraient encore plus ce surnom.
Oui, tous les bargeots du Fight Club méritait ce surnom au moins cent fois plus que toi. Tous les drogués qui nous ouvriraient la gorge pour un peu d’argent. Toi, tu n’avais jamais demandé à avoir un surnom pareil. C’est vrai quoi, tu voulais juste avoir une vie plaisir ici ! Pouvoir croquer dans de l’American Dream. Juste. Un peu.
Prend pas ce ton de voix, au moins tu auras aucun regret à être venu ici et ça te bouffera pas. Tu trouveras p’tet quelque chose ailleurs qui sait. C’est quoi ces trucs étranges que tu cherches d’ailleurs ?
On aurait dit un enfant qui n’avait trouvé aucun chocolat de paques dans le jardin. Relax, s’ils ne sont pas là, ils seront ailleurs. Tu l’aiderais volontiers, car sa démarche était assez loufoque. Mais disons que. Tu étais certainement la personne la moins apte sur terre à donner un quelconque support. Tu ne le connaissais même pas assez pour pouvoir lui remonter le moral. En avais-tu envie ? Hun.
…
Tu n’es. Pas aimée ? Comment ca ? Eh, ce n’est pas respectueux ! Mais. T’étais-tu un jour posé la question ? Il est vrai que les gens que tu appréciais, tu pouvais les compter sur tes deux mains… Il est vrai que ta vie n’avait été qu’une succession de détestables relations. Ta vie n’était qu’un échec en quelque sorte. Éclair dépressif. Tu aurais tout le temps d’y repenser une fois chez toi. Tu aurais toute l’éternité pour cogiter dessus.
C’est un peu con que tu ne le dises pas souvent, c’est peut-être intéressant…
Peut-être était-il de ces gens qui n’aimaient pas leur travail. Enfin plutôt le fruit de leur travail et qui préféraient rester dans l’ombre le plus possible, évitant ainsi toutes critiques. A ces gens-là, tu ne savais pas quoi leur répondre. S’il existait un antidote qui rend les gens fiers d’eux, ça se saurait. Il y avait la drogue et l’alcool, mais bon.
Okay, si tu veux.
Tu ouvres tous les tiroirs du bureau, en les tâtonnant tous. Il y avait un ciseau dans le coin, y en avait toujours un dans le coin. Et tu raclais chaque fond pour ne pas le louper. Tu attrapes délicatement ses mains. Ne pas couper les mains. Faire très attention. Pourquoi avais-tu autant serré sérieusement ?! Tu tranches tant bien que mal cette terrible épaisseur de scotch. Tu le sens, tu as aussi visé à côté. Tu touches. Ça va, pour une fois il n’y a rien.
Pourquoi tu préfères rester incognito au sujet de ta radio ?
La question part comme ça dans le silence.
Comme pour garder une sorte de mythe ?
Tu te reposes tranquillement sur le bureau. Tu ne comprends pas les gens qui cherchent à cacher leurs intentions. Le monde irait peut-être mieux si tout était clair. On pourrait éviter les guerres…comme les déclencher plus rapidement en réalité.
Ou parce que tu peux potentiellement te faire jeter à l’asile ?
C’est vrai après tout. Quelqu’un qui pense trouver des évènements surnaturels c’est. Dis poliment, c’est bizarre. Mais si ça ne se résume qu’à cela, où est le problème ? Des fous, y en a partout. Y a ceux qui bouffent des gens, puis ceux qui restent tranquille. Comme les pédo – non. Mais tu étais un peu folle aussi, pour être amie avec une pelle. Une pelle franchement.
Tu tiens une secte pour flipper autant des gens ? Fais gaffe, le FBI va venir te cueillir.
Ça t’intrigue. Une radio qui cause fantastique, c’est. C’est bien ? C’est divertissant. C’est amusant. Alors pourquoi se cacher de la sorte ? Quand on se cache, c’est qu’on se reproche quelque chose. Tu es. Tu es louche mon coco.
Cosmo Müller
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enfin c’est la fatigue qui délave ses sourires la grande incommensurable fatigue.
Car Cosmo est de ces objets dont le mouvement perpétuel est généré par l’angoisse. Il court pour tenter de se perdre il erre pour ne jamais se retrouver il chasse la chimère pour s’oublier totalement Les soucis et les peurs sont plus lents mais coriaces. Ils marchent toujours quelques pas derrière lui tandis qu’il se crève les poumons à essayer de les semer.
Et là ?
Et la alors c’est le vide et la lassitude Saucissonné enchainé au sol sans espoir de courir à nouveau elles finissent par fondre sur lui et le rattraper, dans la pénombre de ce bureau. Il s’enfonce un peu plus dans la chaise, sentant comme un poids s’installer sur ses épaules, l’écrasant peu à peu comme le mégot d’une cigarette.
Et pourtant dans la voix de Nina se cachent des douceurs. Là ou il attend les moqueries il trouve peut être l’éclat de quelque chose de moins âpres moins acide moins piquant. Elle ne rejette pas les chimères elle les balaies d’un geste de la main, comme une chose finalement pas plus idiote que d’autres.
« ah… oui peut être » et puis plus, bas, murmure, souffle entre les lippes « merci.. »
il se tend un instant quand la lame approche de sa peau, il ne devrait pas avoir peur, ce n’est pas comme si elle allait lui planter les ciseaux dans la jugulaire. N’est ce pas ? Il ne faut pas penser à des choses comme ça il faut arrêter de penser comme ça Cosmo tout le monde ne veut pas ta mort Tout le monde ne songe pas a te saigner dès qu’ils en ont l’occasion. Mais la peur reste là tout même car dans la pénombre il voit le brillant des ciseaux briller contre son derme.
Schlick
font-il sur le scotch au même moment que sa respiration se perd dans sa gorge. Et puis c’est la liberation, le sang qui retourne dans ses doigts glacés. Les mains de Nina sont chaudes autour des siennes. Il les délaisse pour plier ses phalanges en grimaçant, répétant l’exercice jusqu’a ce qu’il sente le picotement singulier de l’irrigation d’hémoglobine.
Il souffle sur ses doigts, les portes derrière sa nuque, la raclure rêche du sang séché n’est pas à son gout alors il repose ses mains sur ses genoux.
souffle, soupire
« Je… » Il fronce le nez, le regard dans le vide, les questions de Nina sont ingénues, dénués de la volonté singulière de l’acculer. Et pourtant elles piquent. « Ouais, l’asile. J’ai compris assez vite qu’il valait mieux faire profil bas quand on tient un discours qui n’est pas celui de tout le monde. » Il passe le plat de son ongle contre sa dent, un geste nerveux sans aucun doute. « et… Et c’est plus simple de dire de quelqu’un qu’il est fou que de nuancer son opinion. Le fou dira toujours qu’il ne l’est pas, finalement c’est un label dont tu ne peux pas te défaire. »
Quand il passe la main sous ses yeux il sent la trace des cernes chaudes implantées dans son visages, celles qui lui hurlent de fermer les yeux une bonne fois pour toute, de se laisser tomber. « Tu me diras, je pourrais en avoir rien à foutre de ce que les gens pensent, des piques, des insultes mais… » pause, un temps, un court instant « Mais la vérité c’est que c’est pas facile, et que quoi qu’il arrive ça fera toujours mal et… »
Les mots meurent dans sa gorge parce qu’il n’y a pas besoin de les dire. Parce qu’il est fatigué. Parce qu’il s’essouffle à force de courir. Alors il préfère transformer la boule dans sa gorge en rire un peu pâle
« Enfin bref, je te raconte encore ma vie. Oui ce que je fais fait un peu flipper deux trois personnes qui se pissent dessus avec de venir m’écrire, mais secte non ahha, c’est pas comme… comme si le FBI allait se pointer un matin à mon boulot. » Du moins il ne pense pas. Le FBI les questions, les salles d’interrogation c’est fini depuis longtemps, c’est derrière toi, derrière toi, derrière toi et tu ne le regarde plus, tu n’y pense plus. Derrière toi mais ça te fixe.
« Je me contente de parler des choses étranges qui se passent dans la ville, crois moi ce patelin est gratiné. »
Casse-gueule
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Dim 11 Fév 2018 - 13:00
Mooh… Stupide excès de tendresse qui fend ta discrétion, comme une mère touchée par la bienveillance de son enfant. Pardon.
Tu étais restée tranquillement silencieuse, à capter chacun des mots qu’il prononçait, tentant de dresser un portrait sonore de lui. Tu n’arrives pas vraiment à le saisir dans sa totalité, insensible aux sujets que tu méconnaissais tant.
Tu ne devrais pas te prendre la tête comme ça, je suis sure qu’il y a des gens qui t’aiment, concentre-toi sur eux.
Merci infiniment de ce conseil fort utile. Tu donnes toujours l’impression que tout est facile, que l’on jette les problèmes comme on jette un kleenex, que tous les tracas s’envolent par un simple coup de balai magique. Pourquoi tu voudrais que tout soit aussi simple pour les autres, alors que tu t’enfonces constamment dans des marécages d’ennuis ? A quoi bon retourner des montagnes de terre avec tes petits bras si pour commencer ce n’est pas pour toi ?
Tu sais ce qui te fera du bien ? Un bon fond de café concentré.
Qu’on l’aime ou qu’on le rejette, le café a des vertus vérifiées, du moins c’est ce que tu as entendu. Et tant bien même cela serait faux, forcé de constater que les restes de café ont un gout à réveiller un mort, qui balaye toute fatigue en une simple et regrettée gorgée. À cela s’ajoute la qualité (exécrable) du café servi ici dont lequel les esclaves dépendent et s’abreuvent. Toi, tu n’en as plus besoin, revitalisée par les mots désenchantés. Tu te détaches encore une fois de ce bureau que tu as difficilement réchauffé de ton corps pour quitter cette pièce. Tu trottines, l’air un peu joyeux comme si dans d’aussi étranges circonstances tu t’étais fait un ami. Surement parce que tu te sens seule ce soir, que tu veux de la compagnie. Surtout parce qu’au fond, tu l’aimes un peu. Que tu trouves dans cet amas de couleurs amères, un fond qui te chagrine un peu, presque désolée pour lui. Comme cela doit être enivrant de voir quelqu’un comme lui briller de mille feux ! Sur tes tendres pensées, douces d’amitié à son égard que tu lui apportes le précieux remontant. Tu reprends candidement ta place, en hauteur, ne surplombant qu’une mer de nuages.
Par exemple ? Qu’est-ce qu’il y a de si extraordinaire ici ?
Pour toi à Foxglove, comme partout ailleurs où tes pieds ont pu foulés le sol, il n’y avait rien, rien d’invraisemblablement farfelu, rien qui n’ait pu transcender ton âme, absolument rien qui n’ait réussi à te faire lâcher une exclamation immodérée. À Foxglove, comme ailleurs, il n’y a rien à voir pour toi, quel genre de piètre spectatrice ferais-tu ? Non, toi, ce qui réveille tes synapses, c’est tout mais aussi rien. Les mélodies des voix douces murmurantes aigues déchirantes graves profondes, les bousculades sèches ou molles, les matières soyeuses râpeuses cotonneuses granuleuses, les sons, les émotions, les personnalités, l’air. Mais dans cet entrelacement de beaucoup et pas grand-chose, tu couronnes le soi des autres. N’est-ce pas ça qui finalement fait le monde ? N’est-ce pas Cosmo qui comble actuellement tes secondes, avec un lointain arrière-gout de miel et de peine ?
Dis m’en plus sur ton travail Cosmo.
Toute une constellation qui nait et qui éclate dans tes iris, de rêves fous d’inconnu et de virées homériques qui s’enracinent dans ta tête. Le monde est-il aussi imprévisible, caché derrière ton triste voile nuageux ? S’amuse-t-il à se jouer de tous, dans ses flanelles aux infinis tissages colorés qui volent légèrement sous les milliards de soupirs agacés ? Comme tu l’envies, comme tu les envies tous au fond de toi, d’avoir accès à ça, à la précarité des spectacles du quotidien. Les voir se renverser, nous bouleverser, nous achever à petit feu et dans ces cendres à peine tièdes y trouver d’innombrables chimères ensevelies. Elles attendent elles aussi, nos mains baladeuses cherchant à les saisir, la gueule grande ouverte, pour mieux nous trainer dans leurs sables mouvants de frénésie. Comment lutter contre d’imperceptibles cataclysmes, s’ils n’existent ni à nos yeux, ni aux leurs ? Comment leur résister une fois piéger dans un tourbillon de tourmentes qui nous fouettent et nous lacèrent de toute part ? Tous ces fantômes imaginaires ne sont que du vent pour toi car le monde que tu perçois passe sous un prisme vieillot et ébréché. Comme tu les jalouses, comme tu te maudis.
Cosmo Müller
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L’ombre au matin ne se rétracte pas encore et la nuit consommée ne fait que durer. Qu’elle heure est-il ? Aux âmes perdues il importe peu de connaitre les courses du cadran.
Il n’ont pus comme royaume que le ronron des machines, distinct par delà les murs fins du bureau. Et les lumières de la ville tout d’ocre et d’orange, et de bleus dans le sombre qui dessine aux fenêtres des goules et des fantômes. Et des doigts crochus qui se referment sur eux. Et l’ombre de Nina sur le bureau se dessine sur lui et projette une augure bonne ? Mauvaise ?
Finalement il ne sait pas mais il sait certainement que des étrangetés ce soir il n’a trouvé qu’elle. Et que ce n’est pas si mal finalement quand dans un rire un soupire une moue amusée elle chasse toute ces angoisses ses angoisses qui le tiraillent tant. Et elle a peut être raison.
« Du café…. oh oui… Du-, tu sais que tu parles à mon coeur là ? » Et la promesse d’un peu de sombre et d’amertume sur sa langue la délie sans problèmes. Il suit Nina des yeux quand elle vadrouille.
« Des choses extraordinaires hein? Eh bien pour commencer il y a toi ! » le sourire vient plisser ses joues et le coupant des lignes de ses pommettes, comme un arc se brisant sur la pointe des rocher. « J’veux dire, des ninjas aveugles armés de pelles qui zonnent dans une déchèterie c’est pas quelque chose qu’on voit souvent. » Un rire enfantin sur le bord des lèvres passe comme une ondine et emporte quelques bout du maquillage du clown triste. « C’est quand même super stylé, et t’es plus sympa que la plupart des gens que je me coltine le reste du temps. »
Il se saisi du gobelet branlant qui passe des doigts de Nina aux siens. Il y a l’odeur amère et la brulure du plastique chaud sur la pulpe et la buée qui vient lécher ses lunettes quand il approche le liquide précieux de son visage pour l’inspecter. Pas qu’il ai peur du poison ou d’autres choses. Il apprécie juste de regarder les bulles dans le noir profond, dans les traits de lumières qui zèbrent l’or noir et sa face polie parcourue d’ondines où le monde se reflète comme dans un grand miroir.
Il voit le plafond du bureau, un bout de son visage et celui de Nina plus loin au face à lui. Comme une enfant peut être elle a repris sa place, balance ses jambes et le fixe sans le voir. Et c’est peut être agréable. ça l’est surement que quelqu’un lui demande expressément d’écouter c’est choses qu’il raconte et qui font fuir qui font lever les yeux et froncer les sourcils.
Il goutte un instant à la volupté brulante et simple des cafés de bureau dont l’amertume et l’odeur ne sont enjolivés d’aucun arôme si ce n’est celui métalliques de machines.
« Oh… Si tu veux savoir je peux te raconter. La nuit est jeune. » Il se penche en avant et attend avec impatience la coup dans la nuque et dans le coeur et dans les os et dans le sang : Le coup de caféine. Si elle veut savoir il saura raconter. Il sait raconter il n’a jamais su faire que ça. Raconte. Alors comme le conteur qu’il est il prend les accents qui coulent dans la gorge et applique sa langue a moduler les mots pour les rendre tous uniques et parfait. Il sait faire vibre les cordes aussi sensibles que vocales. Il sait se faire écouter et raconte. Il lui parle des choses qui se cachent dans la foret des mondes imbriqués dans le supermarché des ombres qui se baladent sur les parkings des choses que l’ont croise du coin de l’oeil sans jamais les voir des sorcières dont les os sont cachés dans les briques des vieilles, vieilles maisons du centre ville des fantômes dans les salles de classe et des passages secrets des bus qui sortent de partout pour aller nul part et qui ne s’arrête jamais pour toi.
Il parle et fait mourir la nuit du bout de la langue. Il parle jusqu’aux embrasement des aurores timides, les jeux du ciels qui appellent les vivants. Eux sont encore heureux au royaume des ombres : là où tout n’est que floué, fantômes, ombre et volupté.