Maladie d'amour qui ne veut plus d'un « parfois », mais plutôt d'un « toujours. »
Maladie d'ivresse qu'est la tendresse inexistante de sa caboche en proie aux caresses.
Maladie d'instabilité primaire qui le rend inapte à toute création de lien social ordinaire.
Maladie de méfiance qui l'empêche d'avoir confiance et entraînant sa décadence.

Sick ne joue pas à cache-cache, il reste fort et fier, quasi imperturbable, en quête d'un instant précis, pour l'immortaliser de cet objet qui régit sa vie. Il veut juste toucher l'instant, le savourer, ne pas se prendre la tête avec des banalités, mais cette dernière n'est jamais en accord avec son cœur. Garçon à l'honnêteté tranchante, cinglante, il ne sait pas pourquoi il devient autant blessant ; mais c'est là, ancré en lui comme cette envie d'oublier, d'effacer et c'est le chemin qu'il a choisi. Il voulait oublier, effacer, rayer de sa mémoire toute trace d'une vie antérieure massacrée ; parce que la sienne est déjà assez difficile, parce qu'il est déjà assez pourri par sa propre existence à lui.

Fruit sucré, un peu acidulé, qu'on se force à mâcher pour ne pas gâcher.
Fruit amer, au goût de terre, un peu pourrit, qu'on aimerait remplacer par du verre.
Fruit doux, un peu mou, qui met du baume au cœur et qui glisser le tout.

Sick connaît la misère, connaît la souffrance ; mais toute trace d'empathie semble avoir disparu en même temps que son innocence perdue. Il lui arrive parfois de faire preuve de sympathie, parce que son cœur appelle les gens, il crie au secours intérieurement et dans sa tête, raisonne les mots « à l'aide ». Il chavire dans un espace-temps qui n'appartiens qu'à lui, dans un monde où il n'accepte personne d'autre que ceux qui osent braver ses normes. C'est un homme semblable au piment, qui n'apparaît pas tout de suite, mais qui vient petit à petit pour semer la zizanie et faire perdre la saveur aux papilles gustatives. Sick, c'est la pauvreté d'une humanité quasi-oubliée, qu'il a préféré renier par facilité.

Pourtant, le monde est merveilleux et il le sait, il adore le contempler, passe ses journées à cela. Il vit pour la beauté cruelle de ce monde qui lui apparaît enfin après des années de galère, de torture, de souffrance. Parfois, Sick se sent revivre, néanmoins, il ne se voile pas la face pour autant. Quelque chose est déjà mort en lui, quelque chose qui le rappelle à l'ordre, qui est sous scellé, mais que son sourire imperturbable ne laisse rien envisager. Sourire face à l'adversité ; quand l'humanité pleure, Sick pleure avec elle ; comme une pluie qui s'abat sur la ville, il se laisse dépérir. Il est semblable à ce fruit pourrit dans un panier que personne ne daigne regarder, qui perd sa couleur, sa saveur et qu'on jette...

Sick, en maladie d'amour, en quête de toujours, en quête de confiance, pour quitter cette vie amère qui le plonge dans le mystère. Il est la propre énigme de sa vie, le porteur de sa propre malchance, le facteur même de son ignorance. Dans sa fierté primaire, il n'ose le dire, il ne songe même pas à avouer ; il se contente de se taire et d'apprécier ce qui s'offre à lui. Suffisant pour son propre bien. Sick, c'est un gars perturbé, qui est un peu paumé, dans un paradis oublié qui devient l'enfer constant d'un quotidien bien terne, bien moche, bien chiant. Il se met des barrières qu'il peut braver sans aucune difficulté, juste pour se rajouter des difficultés, pour tenter de ne pas succomber ; même si le meilleur moyen de succomber à la tentation, c'est d'y céder.

Après la pluie vient le beau temps, comme le calme vient après la tempête, comme l'amour va de paire avec la haine, comme la joie va de paire avec la peine. Sick est le « tout » ainsi que son contraire et son coté lunatique donne souvent envie de se jeter d'une du toit ou d'une fenêtre. Il n'est pas saint d'esprit, il ne le sera peut-être jamais, mais la vie le rend ainsi, pourquoi ? C'est là toute l'énigme qu'il faut résoudre, mais comme cette photo vierge ; Sick ne laisse jamais rien paraître. Il se fond dans le décor, joue le rôle et ne se préoccupe pas des faux-raccords.

Sick est malade.
Sick est cinglé.
Mais Sick est amoureux de la vie, de la cruauté de ce monde et de la beauté du ciel.

Et vous l'aurez compris, ces phrases littéraires ne sont là que pour remplir des lignes ; pour laisser l'illusion se faire et créer une énigme ; méfait accomplis.