Le centre commercial. Un lieu dans lequel tu ne t'étais pas rendu assez souvent. La raison était assez simple ; tu n'avais jamais pensé à t'y rendre. Tu passais surtout ton temps à te balader dans les petites rues commerçantes, ou même des endroits plus calme pour trouver de quoi tester de nouveaux plats. Tu étais un chef cuisinier, mais avant tout, un passionné de la cuisine. Tu adorais découvrir de nouvelles recettes en t'entraînant calmement chez toi. Même si tu démarres sans la moindre idée, il t'arrivais parfois de réaliser de véritables chef d’œuvres. Et à d'autres moments, de véritables monstruosités.
Mais cette fois, tu avais décidé de prendre un peu de ton temps libre pour découvrir quelques endroits de ce très célèbre centre commercial. Tu espérais bien évidemment y trouver une petite enseigne, ou plus, ayant comme commerce la nourriture. Si tu pouvais découvrir de nouvelles saveur, tu en serais forcément heureux. Mais par où commencer ? C'était un endroit réellement grand. Tout ce que tu voyais autour de toi te semblais haut, imposant et... presque impressionnant ? Oui, après tout, tu n'as pas forcément eu droit à une vie d'enfant de riche. Alors par moment, découvrir ce genre d'endroit pouvait t'impressionner. Voir même t'émerveiller, comme un grand gamin.
Alors que tu avançais, l'air profondément perdu, quelqu'un venait tout juste de te percuter. Cette personne semblait pressée. Cependant, quelque chose d'assez lourd tomba contre ton pied, ce qui te fit forcément poussé un grognement de douleur. Oui, parce que c'était vachement dur et lourd ce qui venait de tomber bon sang ! Tu te baissas rapidement pour te tenir le pied, clignant ensuite rapidement des yeux en observant ce qui se trouvait désormais à tes pieds. Un revolver ?! Tu tournas rapidement la tête dans la direction où se dirigeait la personne qui venait de le faire tomber mais... Plus rien. Trop de monde, comme d'habitude. Tu sentais ton cœur battre à tout va ; que faire ? Comment t'en débarrasser ?!
Tu ne pouvais pas le laisser au sol. Qui sait ce qu'il pourrait arriver si quelqu'un de mal intentionné venait à le ramasser ? Tu le pris donc soigneusement, faisant bien attention de ne toucher à rien de trop dangereux. Bien que l'objet se trouvant dans ta main était en lui-même très dangereux. Tu regardais à gauche, à droite ; personne n'avait encore remarqué cela. Tu ouvris lentement ta veste, avant d'y glisser l'arme dans ma poche intérieur de celle-ci. Une nouvelle mission venait donc de t'être assignée ; rendre cette objet douteux aux forces de l'ordres. Déterminés comme jamais, tu prenais une longue inspiration et... Tu ouvris grand la bouche, à t'en déboîter la mâchoire. Oui ; quelqu'un t'avais vu. Et la façon dont tu avais caché l'arme... Comment dire... Autant dire que c'était louche. Très louche.
-Euh... Je... C'est pas moi ?Mais alors que tu disais cela, une voix assez grave se fit entendre plus loin, sans doute un des commerçants.JE VOUS EN PRIE ATTRAPEZ-LE ! IL EST ARMÉ !
Tu palissais. Que faire ? C'était à croire que le monde s'était retourné contre toi. Bien évidemment, tu ne savais pas que ce commerçant ne parlais pas de toi, mais bien de l'individu qui t'avais percuté quelques instants plus tôt. Dire que tu espérais pouvoir avoir droit à un jour de repos tranquille.. C'était plutôt mal barré. Je suis innocent ! Lançais-tu à la demoiselle qui t'avais vu ramasser ce revolver et le cacher.
Si elle s’était traînée au centre commercial aujourd’hui, avec aussi peu de motivation, ce n’était pas pour elle, mais pour son chat, un être énorme, chiant au possible, fainéant, et qu’elle aimait de tout son cœur. Son dernier jouet s’était cassé - ou plutôt, le dernier jouet qu’il utilisait. Dans sa vie, Theodosia lui avait offert des souris en plastique sophistiqués, des lasers... Mais rien n’intéressait Minuit, sinon les bouts de plastique qui dépassaient de temps en temps de la poubelle (mais qui n’étaient pas faits pour le jeu) et des peluches. Pour éviter qu’il n’aille s’attaquer au siennes, la jeune fille devait donc lui en offrir régulièrement, comme une prêtresse ferait une offrande à un dieu capricieux.
Et elle s’était préparée à beaucoup d’éventualités en faisant son sac le matin. Mais certainement pas à la scène qui se déroulait maintenant sous ses yeux, avec un jeune homme vraisemblablement perdu plaidant son innocence face à une jeune femme hystérique pour une histoire d’armes. Theodosia envisagea de discrètement éviter les problèmes en se concentrant sur ses achats - elle n’aimait pas laisser Minuit seul à la maison trop longtemps. Mais devant le regard implorant du garçon, elle finit par soupirer, et s’immisça doucement dans le conflit pour le désamorcer.
— Calmez-vous s’il vous plaît. On est en Amérique, il en a le droit.
C’était un peu perturbant d’ailleurs, ces idiots qui se baladaient un pistolet à la ceinture en faisant leurs courses, mais elle n’y pouvait malheureusement rien. Replaçant une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille, Theodosia se tourna alors vers le jeune homme, qu’elle questionna d’abord d’un regard suspicieux, avant de demander :
— Le pistolet n’est pas à vous ? de sa voix la plus amicale et apaisante.
Tu ne te sentais pas bien. Le fait d'être accusé à tort de quelque chose ne te plaisait pas. Tu avais l'impression de te faire victimiser une fois de plus, alors que tu n'avais strictement rien fait. Tu étais innocent, innocent bordel ! Tu avais beau essayé de le faire comprendre, que personne n'allait te croire. Pourtant, tu avais tout sauf l'air dangereux. Débile, oui. Immature, oui. Mais dangereux ? Pas du tout. Ton regard niais devrait suffire à mettre ces inconnus sur la piste. Mais ce n'était pas suffisant. Tu avais l'air d'un terroriste ou même d'un vagabond ?! Bordel mais qu'est-ce que tu avais fait de mal cette fois ! Le stress ne faisait que grandir, surtout à la vue des regards qui commençaient à se rassembler de plus en plus autour de toi.
Plaçant tes mains dans ta chevelure brune, tu commençais à te tenir le crâne, comme un gamin qui se faisait engueuler. Parce qu'en effet, on commençait à te faire la moral, sans compter qu'en plus de cela, il s'agissait d'une femme. Toi qui n'avais déjà pas facile à t'adresser aux femmes, tu te retrouvais d'autant plus mal à l'aise. Tu voulais te faire tout petit, effacer ta présence, ou même ton existence ne serait-ce que quelques minutes... Le temps que l'attention de ces personnes se tournent vers autre chose et pour que tu puisses fuir leur regard. Mais alors que tu essayais un maximum d'ignorer les remontrances de cette femme, une autre voix féminine semblait prendre ta défense. Enfin... Semblait seulement...
- Calmez-vous s’il vous plaît. On est en Amérique, il en a le droit.
Pardon ? Mais elle faisait tout sauf t'aider là ! Il en a le droit mes fesses oui ! Tu te décidais d'ailleurs à profiter d'un instant d'inattention sur toi pour essayer de t'échapper, mais tu sursautas sous l'effet de surprise. On te parlait. Et cette fois-ci, la question était bien claire. Est-ce que cette arme était à toi ? Tu te tournais doucement, avant de voir une jeune femme à la longue chevelure brune. Tu baissas bien rapidement le regard, timide comme pas deux. Tu avais bien vu ce petit regard suspicieux, même si tu étais bête, tu savais voir quand quelqu'un te soupçonnais. Et c'était le cas présentement. Tu soupirais longuement en évitant le moindre contact visuel avec cette personne, prenant doucement l'arme en main en la montrant.
- Elle ne m'appartient pas... Je comptais la rendre à un officier de police ou quelqu'un en rapport avec la loi... Mais on m'a confondu avec un bandit.
Tu boudais presque. Un véritable comportement de gamin. Tu ne savais même pas comment te servir de ce genre d'arme. Tu étais tout sauf un garçon qui s'amusait à jouer les gangster et tu espérais que cette personne n'allait pas penser l'inverse. Déglutissant, tu sentais une gouttes de sueur perler sur ta tempe. Tu avais peur mine de rien. Se retrouver dans ce genre de situation n'était plaisant pour personne, d'autant plus lorsque l'arme d'un possible "crime" se trouvait en ta possession. Qui sait, si la police décide de dire que tu étais l'auteur de vol ou quel que soit l'infraction commise par l'individu, tu n'aurais sans doute pas ton mot à dire. Tes empruntes étaient déjà présentes sur cette arme.
- Si vous ne voulez pas me croire, tant pis. Mais je jure que je ne mens pas... Je ne sais même pas comment m'en servir... Vous me croyez quand même, non ?!
Tu relevais le regard vers cette femme qui t'avais adressé la parole un peu plus tôt. Ton regard était toujours aussi soucieux de ton sort, mais tu voulais également montrer que tu étais sincères. Mais tenir le regard à une personne du sexe opposé n'était réellement pas facile pour toi... Tu rougissais bêtement, avant de baisser la tête à nouveau, gonflant les joues. Gnnn... J'y arrive pas... Murmurais-tu entre tes dents, attendant un minimum de compassion, qu'importe de qui, tu voulais juste que ce problème soit réglé le plus rapidement possible.