Foule monstre Promène ta solitude D’écrans en dragons clignotants Foule monstre Vire et volte à tout bout de chants Ensorcelés, ensorcelants
junior avait fermé les yeux et s'était promis, là, de ne plus avoir peur ne plus avoir peur du géant et de ses lèvres tordues (c'est peut-être son imagination qui le transforme en monstre) dans l'intimidation, ne plus avoir peur de ressentir (et c'est surtout ce dernier point qui lui semble difficile- c'est ce genre d'arracheurs de cœur qui remettent sa confiance nouvellement acquise en lambeaux) le sais-tu ivan ? ça lui semble improbable après tout ce n'est personne d'autre que toi qui t'es tu malgré ce que tu as entraperçu dans son sac de secrets- c'est toi qui as accepté d'être un des gardiens de ce qu'il n'ose pas encore prononcer aux autres alors pourquoi dis l'aurais-tu dit à ta famille- pourquoi serait-il venu zachary s'en tord les doigs amber s'en mord les lèvres car ce n'est qu'une enfant qui malgré tout, a encore un peu peur des adultes qui a un peu peur de perdre son amour au fond sûrement aussi alors il t'a attendu à la sortie de la classe pour que vous preniez vos chemins ensemble comme il aime bien le faire (est-ce que toi aussi tu apprécies ? il ne te l'a pas demandé c'est vrai qu'il te l'a un peu imposé) et il n'y'a pas besoin de mots parfois car ce qui importe c'est un peu toi c'est un peu elle c'est un peu vous tandis que là le silence demeurait comme un spectre au-dessus de vos crâne (aussi fort que le nouveau soleil du printemps)- il se racle la gorge j'ai vu ton grand-père à la station l'autre jour. tu t'entends bien avec lui ? il n'y'a pas d'agression juste une interrogation tandis que sur ces doigts lui démangent d'autres non-dits bleus myosotis, d'une magie qu'il peine à mépriser
Il ne sait pas exactement comment se comporter sous les yeux de quelqu'un d'autre - Zachary a toujours le regard tendre depuis que son secret a été rompu contre un silence. Mais ses iris ont un jour été armés comme ceux des autres terreurs du collège, et Ivan a appris, sur les ruines d'une demoiselle, à ne pas laisser sa corolle se faire épingler sous la lumière. Alors sa démarche est gauche sur le ciment comme les enfants ont peur de trottiner parfois, et le caoutchouc des semelles s'écorche un peu au hasard d'un pas qu'il craint de voir manquer ; sa bouche est sèche : il ne sait pas quoi dire. A la place, il revoit le puits des pupilles qui avale le petit torrent tranquille qu'il y a dans les veines. Allons, allons Ivan : il y avait longtemps que les étoiles ne t'avaient pas distingué, alors reconnais-toi un peu sous cette magnitude ! Celle-ci ne semble pas vouloir te brûler aujourd'hui. Il ouvre la bouche - mais Zachary l'interrompt : une fois de plus, la source se tarit.
La question l'interpelle car, même en plein jour ça lui rappelle un autre genre de nuit - celles où il fait noir noir noir, Ivan s'arrête un peu sur le chemin, soudain une vague passe et le délave de ses couleurs de douceur : il blêmit de son éclat doré, c'est quelque chose de trop imperceptible pour cette lueur du lointain. Simplement, il est surpris, alors il bat des cils et sa voix a le ton du doute printanier. ‹ Oh, oui... Bien sûr › en tous les cas ils s'entendaient bien avant la morsure d'un mauvais diable, qui a donné la colère aux mains de douceur et qui a mis dans ces yeux-là un dégoût certain, absolu comme ce regard suranné ne ment jamais, pour Pour quoi ? Ivan cligne encore des yeux, pour chasser une tempête de son coeur (il s'en souciera plus tard), et il reprend la course des jeunesses tranquilles. ‹ Pourquoi ? Tu lui as parlé ? › Mais c'est un peu trop tard, Ivan a perdu à la mer le masque confortable de sa petitesse, alors son oeil pour Zachary est un peu trop coloré de ce soleil trop vif : alors qu'il craignait encore de regarder dans les yeux les astres plus grand que lui.
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Dim 13 Mai 2018 - 19:40
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bien sûr ! pourquoi poser des questions ainsi zachary, vous qui venez des familles tranquilles ? après tout ni ta petite soeur ni toi n'avez de l'eau trouble dans le regard aucun de vous deux n'avez le coeur d'un martyr- voilà il pense que si tu savais tu aurais tes lèvres tirées avec plus de cruauté car les enfants des bêtes ont forcément une part de dissonance en eux c'est à son tour de réagir bien vite avec un rire entrecoupé par le mensonge (il ne sait pas que ça t'arrache les oreilles) ah non ! on n'a pas parlé. (C'EST FAUX) mais c'est que... même dans l'attitude on ne penserait pas que vous êtes de la même famille je sais pas si tu vois ce que je veux dire ? c'est éhontément qu'il fait naître des corolles de mensonge sur ses lèvres encore agenre- il ne peut pas te dire, il ne peut pas t'expliquer ! si tu t'entends bien avec lui c'est que tu ne sais pas et que tu connais pas cette taille qui domine et qui fait peur il vaut mieux protéger les cœurs précieux de toute inquiétude. et c'est avec un peu plus de timidité et beaucoup moins d'assurant qu'il se racle la gorge pour continuer un peu songer regard vers le ciel et mains accrochées fermement aux lanières de son sac à dos (pour pouvoir en faire quelque chose) il devait être bel homme quand il était jeune ! je suis sûr que tu tiens de lui. sous la prétendue taquinerie résonne un fond de vérité, des amoures inavouées qui s'entrechoquent pour enfin former une déclaration bien voilée (bien voilée oui mais tout de même une déclaration et ça peu importe la forme)
Haha, non c'est vrai : Ivan et Erik, ne sont pas faits du même bois. Il est secoué d'un rire tu, un rire de murmure sur la bruyère qui fait l'illusion du bon cœur, car en vérité ce n'est pas une blague, et ce n'est pas très drôle pour lui. Oui oui, lui est un petit chêne à la cime bien basse, bien courtoise pour laisser les autres grands pousser, se délecte d'une larme de soleil entre les feuilles arrogantes, alors que lui ! Un érable noir qui peut s'abattre sur un continent ! Et qui ne donne plus de sève sans poison - mais Ivan ne veut pas inquiéter celui (celle ?) qui accepte déjà de lui faire don de parole, d'ailleurs il doute que Junior s'en inquiète vraiment car le don du cœur serait une idée folle. Après tout, Zachary ne sait pas que les mensonges crient comme des BALLES et que ses lèvres sont à jamais vertes pour Ivan.
Les œillades qui se perdent dans les coins veulent dire : mais alors comme ça, c'est vrai : tu lui as parlé ? Pourtant sa bouche reste close, car alors, tout cela doit bien le faire sourire ; il ne veut pas le gêner, il ne veut pas se gêner non plus. Il met un pied devant l'autre et se raconte les lignes du goudron du bout du regard. Il ne peut pas tout de suite délier les mensonges de plomb, ou il sera piégé. Alors : Ivan fait ce qu'il sait faire de mieux, et suit le mouvement. ‹ Haha... C'est gentil, merci. › Sa voix a le petit miel des vallons, qui a l'habitude des compliments de courtoisie. Pourtant il n'y a pas eu de DÉTONATION, mais il sait qu'il y a dans les discours des mots qui peuvent n'être que tièdes. Ses pas battent sur le petit chemin le même rythme que celui de Zachary, car il n'oserait pas le dépasser au soleil : ce n'est pas sa place ! Il doit s'en tenir aux tambours de guerre.
Il continue gentiment, ‹ Je ne sais pas si on se ressemble beaucoup. › Non ! Ses mains serrent les bandoulières de son sac : non, c'est vrai ! Son duramen à lui est encore battant et tendre ! Ce n'est pas comme le silence qui fait se coucher toutes les forêts : il n'est pas homme à se détourner des siens. De cela, Ivan a la certitude, et tout pris à la fierté de sa petite sainteté exsangue : il en oublie la bride nonchalante de sa voix tout à coup autorisée à la verve. ‹ On ne se ressemble pas du tout, même. › Il entend sa propre voix se durcir alors il lève la tête pour se reprendre ; doucement, il tempère un peu son pas qui s'est alourdi, et adoucit son ton qui doit rester limpide. Ses poings se desserrent, pour osciller au rythme tranquille de l'embarras habituel. ‹ Au fait... Pardon, je veux pas t'embêter avec ça... › Il y a un goût étrange de naturel dans sa bouche lorsqu'il ne fait pas attention qu'il est sérieux. ‹ Tu préfères que je te parle comme à une fille ? Quand il y a personne d'autre, je veux dire. › Quand sur le chemin : il n'y a que toi et moi.
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Mar 29 Mai 2018 - 23:27
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vous êtes comme des enfants (ou alors vous êtes des enfants) mais aucun de vous deux ne pleure encore- les adolescents retiennent leurs larmes et soupirent de colère mais toi tu ne fais ni l'un ni l'autre, tu serres des poings et tu restes digne car tu rectifies tes vibratos jusque là faux non tu ne lui ressembles pas. il y'a quelque chose de rassurant de l'entendre de ta voix d'enfant qui ne ment (presque) pas junior s'adapte à ton rythme sans jamais s'arrêter, il ou elle connaît bien la gêne de se sentir attendu- alors voilà il s'adapte en cherchant de ne pas te gêner et ça lui arrache un petit sourire si tu savais ! si tu savais à quel point ça rend stupide et insouciant d'être amoureux, il pourrait encore t'écouter pendant longtemps- mais peux-tu en moins t'en douter sûrement pas sinon tu ne t'excuserais point ça me dérange pas. et puis la question vient, sacrée et inattendue la question vient et elle ou il junior ne sait plus pendant un instant la jeunesse ne dit plus rien, silencieuse dans ce que les adultes appellent vice (il n'y'a pourtant qu'une dysphorie qui fait mal) je comprends pas pourquoi tu ferais ça. pourquoi tu ferais ça pour lui, pour elle alors que c'est d'une erreur qu'est née votre liaison pourquoi tant de clémence alors que c'est toi qui tiens les clefs du silence enfin je sais pas, c'est comme tu préfères toi. car ainsi c'est zachary c'est un masque une ombre à amber il serre les lanières de son sac comme toujours et ne regarde plus que le sol je veux dire, c'est zachary que tu vois non ? c'est juste que je veux que si quelqu'un me dise elle c'est car il le ressent. c'est que- tu vois c'est pas vraiment elle, et c'est moche donc te force pas si c'est pas pour me faire plaisir. je veux pas que tu dises elle en voyant ce truc moche. il se répète il radote et sa voix ne porte pas- pas accusatrice pas en colère juste lasse de ne pas pouvoir juste accepter car il se trouve si laid si laid je n'arrive pas à me regarder et me dire que je suis "elle" en fait, c'est pour ça que je conçois pas que les autres aussi.
Au point du jour, le front de Zachary se découvre en couleurs de honte - insoupçonnées pourtant, dans les éclats de son rire flambeau de jeunesse, ivre de toutes les attentions : mais c'est ainsi, et sous le soleil de seize heures, tout à coup sa couronne se fracture. Tout à coup le silence a goût d'erreur, et Ivan commence par s'en mordre les lèvres, pour y dévorer tous ses mots fous qu'il a jetés à l'après-midi, sans savoir qu'ils pouvaient être armes d'indiscrétion. Mais sa culpabilité s'éclipse bien vite sous une autre nuit de douleur : à être enfant du silence, il a appris le secret de tous les mots - et ceux-là se boursouflent de dégoût. Il s'arrête une nouvelle fois, car Ivan ne peut plus continuer de marcher au rythme de la douleur, et il se tourne vers ce fragment incroyable de figure. Arrêté ainsi au bord du soleil, il discerne dans un unique prisme d'innocence un milliers d'abysses.
C'est une nébuleuse d'adolescence qui prend au cœur par sa cruauté, aussi voudrait-il tout à coup tendre la main (s'il en avait seulement le droit), pour offrir au bout de ses doigts dix étoiles de complaisance et un morceau du ciel de son regard, pour apprendre à Zachary le juste éclat de son unique visage. Alors il hésite un peu mais jamais trop longtemps, car il est touché au cœur et sa voix prend à son sang les nuances de sa plus pure honnêteté. ‹ Moi, je te trouve très bien. › Il le dit avec un aplomb paisible, car les compliments ne doivent pas être des miracles. Ivan sourit un peu, car il voudrait raconter à Zachary qu'il est déjà bien mieux que lui, mais ce n'est pas des choses qui se disent à des cœurs éparpillés. Il remonte son sac à dos d'un coup sec dans le geste des habitudes, et marque ainsi les phrases de l'écho de sa sincérité. ‹ Dans tous les cas, je vais dire elle parce que c'est ce que je ressens. › Car il semblerait que les filtres sont tombés depuis longtemps avec Zachary, il faut parler comme la nature maintenant, c'est de la seule façon que les voix portent. Il y a encore attachés aux mains d'Ivan des nœuds d'interdits, car il reste des lèses-majesté à ne pas commettre au nez des (reines) ; mais il ne peut pas empêcher le soleil de le prendre au cœur, et dans ces moments-là Ivan ne connaît plus vraiment le mensonge.
Son sourire fleurit doucement d'encouragements et rappelle les rivières. ‹ Tu le croiras sans doute plus si on te le dit, de toute façon, non ? › Son œil est encore ivre d'avoir entrevu de fraîches cicatrices sur les figures impériales, car la seconde passe et Zachary redevient l'ombre jaune Zachary au parfum des pins, et Ivan redevient (Machin) jeune fils de l'azur. Mais : il n'oublie pas la douceur argileuse de ce secret, et vient la cacher aux alluvions de son regard. ‹ De toute façon, ma mère dit tout le temps que c'est mieux d'être beau en-dedans, et je suis d'accord avec elle. ›
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Dim 3 Juin 2018 - 23:33
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tu n'es sûrement pas un héros ivan mais ce n'est pas plus mal : junior pense que ces grands hommes là, pour être à ce point aimés ils ne doivent pas avoir de cœur. car ça doit être si difficile d'absorber tout cet amour ravageur tes premiers mots prouvent bien que tu en as un là qui s'agite, dans ta cage thoracique : elle l'entend ! elle est sûre oui, de percevoir la tendresse de ses battements. ses joues se rougissent soudainement, et son visage lui semble si chaud d'un coup, à cette princesse- il ne faut pas faire d'odes à la beauté de ces demoiselles, cela les trouble plus que ça les soigne. voilà alors le voile carmin, vermeil dans sa brillance de honte d'être perçue ainsi par l'être aimé c'est si cruel et doux à la fois. alors ces fausses-reines là bredouillent bien, elles humectent leurs lèvres et regardent bien bas pour ne pas voir si le prince devine les coquelicots qui fleurissent- ces fleurs sont bien indélicates pour les gamines citadines, on les croise uniquement dans les champs sauvages. euhm... merci, toi aussi tu es très bien. enfin pense pas que je dis ça juste pour répondre par politesse ! je le pense vraiment. elle découvre un nouvel océan avec toi, bien plus doux que celui des amies, bien plus aussi que celui des amants d'une nuit : c'est le tien là, et les vagues sont tes paroles. je pense oui, c'est rassurant de l'entendre mais j'ai toujours peur que ce soit du jugement. ce qui est complètement débile avec toi je pense ! je suis contente que tu sois tombé tu sais... sur le maquillage. elle sourit, comme rassurée : ce n'est que toi. ce n'est qu'ivan. parce que tu vois je suis pas sûre qu'on aurait parlé sinon, vu que je me serais uniquement arrêtée sur l'extérieur . elle cafouille un peu c'est hyper cheesy et- je voulais pas dire que t'étais moche hein ! c'est juste que je sais pas, on se ressemble pas trop. je voulais juste dire que j'étais contente qu'on se parle tu vois.
Dites, quels sont ces mots-là - Ivan n'avait encore jamais franchi ces frontières de bon temps, et il rougit de cette mer inconnue. Il ne sait pas exactement que répondre à ces fleurs tendues, car il n'en a jamais vu la couleur auparavant et ignore encore leur parfum. Il ne fait que s'empourprer à leur vue sous le soleil de mai, à l'odeur du printemps de ses quinze ans frais, où il entortillait les cordons de son sac autour de ses index. Tous ses pas sont portés par le flottement certain de savoir que ces secondes-là seront gravées dans la roche tendre de sa mémoire, car elles sont asséchées des poisons du mensonge, et que ses oreilles pour la première fois rougissent de compliments purs. ‹ M-merci ›, il rit nerveusement et oublie brièvement ce que c'est que d'être lui, ‹ moi aussi... je suis content qu'on se parle. › C'est le genre de phrases en fils de rêves qu'il ne pensait pas se connaître aussi, et d'ailleurs elles ont encore ce goût de surréel sur sa langue juvénile.
Il ne sait pas ce que c'est que la paix dans les champs car ses viscères continuent de lui parler du danger dans les herbes hautes, pourtant lui sait que ce ne sont que des fleurs de bruyère. Il faut sourire de ces landes de printemps Ivan, peut-être n'en verras-tu plus avant longtemps. ‹ Je pensais pas du tout que tu étais comme ça, en vrai. Du coup, je suis content d'avoir découvert ça. › Un sourire au cours tranquille se faufile sur ses lèvres, et imperceptiblement son visage trouve une lumière de paix. ‹ Parce qu'en vrai, tu es gentille, et attentive aux autres, et toi aussi tu as tes problèmes, donc... C'est cool. › Il n'est plus très sûr tout à coup, et lorsque les collines lui renvoient l'écho de ses maladresse, Ivan ne cesse de rougir plus fort. Sa voix s'emballe - ‹ E-enfin ! Je veux pas dire que c'est cool que tu es des problèmes, parce que- tu mérites pas du tout d'en avoir, mais je-je veux dire... › Il secoue la tête et se mord les lèvres pour y reprendre les mots qui s'en renversent, comme s'il n'avait que ces bêtises à gaspiller. C'est vrai que le printemps ne dure pas longtemps ici. ‹ P-pardon. ›
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Lun 18 Juin 2018 - 2:11
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ton innocence perle ses éclats de joie, et rend encore plus beau son amour frais : elle est inconsciente que c'est des idylles de roman qu'elle aimerait pour la suite de vous. junior n'a jamais été une romantique- sa féminité est dans la débauche et les jambes dénudées, dans les garçons au charme controversé jusque là elle ne s'est sentie qu'elle dans une lumière artificielle. alors ces joues qui rougissent lui sont nouvelles et c'est assez doux pour la rendre tremblante et hésitante, elle aussi elle est comme toi. elle aussi elle a peur de tout gâcher, tout détruire en marchant sur la mauvaise route, en prenant un trajet inverse au tien mais qu'importe, qu'importe ! pour toi, elle n'aura pas peur de faire demi-tour. de rebrousser le chemin, se remémorer des douleurs, elle se sent comme invincible et c'est assez beau pour que toutes tes paroles ne la blessent pas. tes maladresses sont douces et sans arrières-pensées alors elle rit tout doucement et te donne un gentil coup d'épaule pour te rassurer sans réussir à arracher cette risette de son minois t'inquiète ! je comprends ce que tu veux dire. elle connaît la peur de la perfection et de l'intouchable, on se dit que ces personnes ne sont pas comme nous et qu'elles n'ont pas de doutes, qu'elles ne tremblent jamais et qu'elles n'ont pas peur du noir. pourtant, tout le monde a peur du noir. le noir des relations, le noir de la nuit, le noir du vide ou le noir du trop, on a tous peur d'un noir qu'elle pense et il représente quelque chose de distinct pour chacun. et puis clairement ça devrait être moi qui devrais m'excuser car c'est moi qui ai commencé à pas être cool avec toi. je suppose que j'avais peur qu'on voit que j'ai mes problèmes aussi tu vois, puis ça justifie rien mais on a l'impression qu'on n'est pas fautifs si on ne fait que regarder. elle sourit un peu tristement car c'est à ça qu'elle s'est abaissée avec toi, à te regarder te faire battre pour ne pas que le revolver soit pointé dans sa direction se faire invisible. elle rougit un peu pas par gêne mais d'ailleurs je te l'ai jamais dit mais je suis vraiment désolée, c'était complètement débile et je me rendais pas forcément compte des conséquences. c'est bientôt le bout de votre escapade à deux- les rues commencent à devenir familières. oui elle n'a pas honte, elle n'a pas honte de dire pardon : elle a honte de ce qu'elle a fait, du tort qu'elle a pu te causer ça rend son amour coupable.
Elle donne des coups d'épaule innocents aux enfants solitaires, sans savoir qu'elle laisse sur les os une indélébile marque de familiarité, cachée par le coton de son pull, qui portera toujours son nom courbé sur la peau vierge d'Ivan - et bien sûr : il rougit. Ses tâches de rousseur se diluent sur ce canevas rosi par quelques braises d'humeur, il a comme un soleil réveillé sur le cœur. Il se doute bien que ce geste est anodin pour une madone des cours de récré, alors le jour levé en-dedans lui paraît un peu risible ; mais pourtant c'est ainsi, il y a peu de choses dans la vie morne d'Ivan qui fasse naître les astres rouges. ‹ Bon, tant mieux. › Tant mieux. Ce n'est pas le moment de vexer la lucifère.
Pourtant, il choisit précieusement ses mots mais le vent tourne quand même ; il y a une tempérance sinistre qui vient voiler la petite éclaircie de la conversation. Junior croit bien faire : mais avec de petits poumons, on réveille les feux de forêt en voulant les éteindre, c'est une erreur d'enfant bien connue. Il serre encore les poings sur les sangles de son cartable, pour y écraser les yeux voyeurs que Junior se vante d'avoir, car il n'y a rien à regarder, vraiment : il n'y a pas de quoi s'excuser, personne ne voit Ivan. ‹ Ah, m-mais non.... › Il rattrape le fil dangereux de sa voix pour lui refaire un corset certain (voyons quelles conséquences ?). Ivan essaie au moins de garrotter dignement la plaie béante de son adolescence, en se disant que le sang n'a jamais coulé. ‹ C'est rien va, t'inquiète pas. Merci. Sinon, on ne serait pas › amis, vraiment ? N'est-ce pas un peu présomptueux de sa part - vite, il comble sa brèche crève-cœur d'un sourire. ‹ en train de parler. › Ivan sait très bien prendre sur le ton de la légèreté pour colorer les hémorragies de chair.
Il force l'air dans ses poumons comprimés par une détresse contrite, pour donner un air frais au monde, où les peines sont pardonnées au coin d'un sourire, où il est facile d'avoir les yeux ouverts. ‹ Ah, on arrive bientôt ! Pardon, je vais pas pouvoir te raccompagner jusque chez toi, ma sœur doit m'attendre à la maison, et j'ai promis que je l'aiderais à faire ses devoirs. › Il se gratte la tête d'un geste gêné, mais cette fois bien sûr même son embarras est calculé, au chiffre exact de sa maladresse bien connue, et sa peau a retrouvé le blanc des malines petites honnêtetés. Junior, elle, ne connaît pas bien le bruit des fusils. ‹ On se voit demain ? › Comme d'habitude, hein !
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Jeu 28 Juin 2018 - 0:03
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les larmes ne sont que de la pluie, une averse d'été- est-ce cela que tu dis ? éphémères et sans conséquence, juste bonne à attendrir l'herbe bien verte de ta jeunesse ? est-ce cela que tu dis, ivan ? pourtant si tu veux faire percevoir cela comme la rosée, junior se doute mais essaye de ne pas y penser : c'est bien plus, ce sont les orages qui tonnent la nuit qui te font trembler la nuit. à quinze ans, elle essaye de soupeser le poids de ses actions et la gravité, elle qui ne connaît que newton qu'on lui a appris en cours. oui c'est vrai que c'est un mal pour un bien- peut-être que son amour ne serait pas né- c'est un enfant accidentel et qu'elle ne voulait pas en premier lieu c'est douloureux, de plus envisager le rejet que deux mains qui se tiennent. alors junior continue à sourire car c'est ce qu'elle sait faire de mieux, rester silencieuse à la douleur tout autour d'elle pour ne pas se faire repérer. elle est inapte et n'a pas tes épaules, elle ne s'est jamais armée contre l'acharnement. et c'est le moment de fuir car toutes les belles histoires ont une fin, elle esquisse un dernier sourire à ta pure interrogation et opine doucement du chef. oui, à demain. il faut parfois fermer les yeux sur ce qu'on semble entrapercevoir pour ne rester que comme des enfants.