love we need it now
let's hope for some
'cuz we're bleeding out
(( (en)jeux d'enfants ft. avril ))
tu attends comme tu le fais souvent parce que tu attends toujours les réactions des gens. provoquer des ((petits accidents)) pour faire tomber les masques des petits comme des grands - si seulement ça pouvait être une vocation tu marquerais volontiers sur le papier ((moi, plus tard, je vais vous faire chier)) et tu peux assurément dire que ta formation tu l'as déjà commencée.
tu attends parce que tout vient à point à qui sait attendre, qu'il n'y a pas besoin de provoquer d'esclandres pour rien. tu attends parce que la nuit ça ne te gêne pas d'errer ((c'est un peu moins douloureux d'exister)) même si avoir mal tu ne sais pas vraiment ce que c'est ((hein eliott)) les gars comme toi qui ignorent la douleur ce que ça fait d'être blessé les filles appellent ça des enfoirés - les mêmes qui ne t'aiment pas forcément parce qu'en tant que sale petite brute on te fout vite chez les méchants
((mais y'a toujours un cas différent))
un cas un peu dément un peu revigorant ((un peu distrayant)) qui mérite ton attention et tes vilaines manipulations. un cas aux allures de bourgeons et aux effluves de printemps ((à la casquette familière)) et au visage que d'autres trouveraient attachant. un cas en retard ((mais c'est pas grave)) pour elle tu viens bien être deux fois plus patient, à quérir sa présence sous les platanes sous la lune les étoiles devant la rivière là où personne ne vient s'occuper de vos affaires
((surtout pas des parents))
tu grattes vaguement ta nuque ((la sensation commune d'un après-guerre sur ta peau)) les poumons qui se remplissent d'un air qui n'est ni bon ni beau. encore. toujours. fumer c'est un peu comme respirer - on aime pas vraiment ça mais on finit par s'y habituer.
ton nom résonne sur sa voix qui détonne ((encore aiguë)) une voix de jeune fille ingénue - et c'est sûrement toi le grand méchant ((parce que tu n'as rien d'un prince charmant)) mais pour elle tu arborerais bien tous les faux-semblants. elle court et tu n'as besoin que d'attendre parce que c'est elle qui te suit il ne faut pas se méprendre - toi tu enlèves juste ta cigarette pour polluer l'atmosphère d'un souffle condensé saveur nicotine et hiver.
t'inquiètes, j'ai pas attendu longtemps. pourtant le bout de ton nez un peu rosi dit que tu mens.
et avril ((la doucereuse)) la malheureuse s'excuse et avoue ses péchés que tu as bien vite fait de pardonner. tu l'observes un instant sans rien dire, clope entre tes lippes avant de te rapprocher de sa silhouette
fais pas cette tête, c'est qu'une casquette un léger sourire et le mégot retiré de tes lèvres pour mieux parler ((fais attention à ne pas l'enfumer, pense à tout)) sois ce que les gens appellent être ((attentionné)) alors que ta main se dépose sur son crâne ((des cheveux que tu t'empresses de, peut-être gentiment oui, ébouriffer)) avec toujours ce petit air attendri amouraché affectueux que tu as si bien appris à perfectionner
si c'est que ça tu retires ta main pour saisir la casquette sur ta tête et la mettre sur la sienne
hop, problème réglé un petit rire léger bien mérité ((pas cher payé)) alors que tu te détournes d'elle pour aller t'asseoir plus loin dans l'herbe, les pieds pas trop loin de la rivière. tu reprends une taffe. t'étires de tout ton long, passe une main dans tes cheveux en tapant la place à côté pour l'inviter à venir s'y poser, les yeux braqués sur le ciel que tu rêves de voir brûler
on voit vachement d'étoiles en ce moment, ça fait bizarre vu qu'on est supposés mieux les voir en été mais c'est pas comme si tout était normal à foxglove valley
tu les connais les étoiles ? les constellations tout ça ?((plutôt que de regarder tes pieds
et de t'excuser))
regarde avril il a plein de choses à te montrer
à t'apprendre à te faire apprécier
((je suis pas venu pour que tu tires la gueule
sinon je serais resté seul))
grogner feuler mordre et aboyer
plutôt que d'admettre qu'il préférerait s'amuser
((de préférence avec toi,
même si c'est l'hiver et qu'il fait froid))
à vous deux vous pouvez sûrement rire assez
pour devenir l'été.