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Les enfants terribles || Nana & Cosmo
Cosmo Müller
 
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Cosmo Müller
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Mar 26 Sep 2017 - 9:51

  
Les enfants terribles || Nana & Cosmo W8xWfeXLes enfants terribles || Nana & Cosmo Aa4JsGB


     La salle a toujours la même odeur; celle d’une moquette défraîchie couverte d’un linceul de poussière. Qu’est-ce qu’il allait encore faire cette nuit là ? Ça personne ne le sait. Qui sait d’ailleurs quelle idée farfelue peut s’immiscer comme un parasite dans l’esprit de Cosmo. Il est acquis que celui-ci a la tête poreuse aux fantasmagories et le coeur qui éponge tous les mystères du monde.
Sa présence entre ces quatre murs semblait presque habituelle et, finalement, il aurait très bien pu se faire passer pour un des meubles sommaires qui agrémentent pauvrement les locaux de la police.

Dans la salle il n’y a rien, seulement le soleil de fin de matinée qui frappe d’une grande déchirure de lumière éthérée cette pauvre moquette râpée. Dans la salle il n’y a rien si ce n’est une respiration qui bat une mesure régulière à la manière d’un lent métronome.

     Le grand corps immobile. Le grand corps immobile comme mort se laisse gésir, replié comme brisé, os et chairs rompus par le poids du sommeil. Deux chaises qui se font face font office de lit; un radeau bancal pour ce capitaine qui a les pieds dans l’eau. Une jambe seulement reste sur l’édifice, l’autre pendouille dans le vide comme un membre arraché. Ses genoux sont blanchis par une marque de chute qui tire sur le textile de son pantalon duquel s’échappent les pans d’un t-shirt froissé. Le belle au bois dormant a bien changé, son blouson qui naguère lui servait d’oreiller dessine sur le sol comme une flaque sombre tandis que sa tête repose sans gène contre le radiateur électrique, n’aidant en rien les loques blanches qui, du sommet de sa tête, semblent hardies et prêtes à defier la gravité.

     Cosmo était perdu dans les brumes d’un sommeil profond, reliquat qu’une nuit de vadrouille inscrite dans les traces noires sous ses yeux. Pourtant le monde semblait contre lui bien prêt à le réveiller et à le rappeler dans la réalité. Une porte qui s’ouvre, des pas étouffés par la moquette, une ombre devant le soleil, une pression contre son bras.
 « …. !!? »
Le geste inattendu est mère de surprise et le pauvre hère bondit comme un diable dans un sursaut. Le lit improvisé s’effondre sous le spasme d’une jambe, la tête glisse du radiateur sur laquelle elle reposait et se retrouve le nez dans la moquette.

     Cosmo se relève hagard et l’esprit encore embrumé de sommeil, d’un geste mécanique il essuie le filet de bave au coin de sa bouche. Sa joue porte la marque des formes du radiateur comme si celle-ci avait tenté de fusionner avec le métal.
Frénétiquement, il cherche ses lunettes qui ont chu dans un coin, tapotant la moquette à la manière d’un aveugle déboussolé il pose une main victorieuse sur les culs de bouteille qu’il place sur son nez.
Il cligne des yeux; Les formes sont floues, courbes, saturées, trop lumineuse ou trop sombres,  brouillée, bruitées. Il relève la tête vers la source d’ombre qui cache la lumière. Pour être frappé d’une lumière encore plus vive, plus douce que le soleil, plus humaine aussi. Ses lèvre se retroussent dans un sourire qui plisse ses joues marquées :

 « … Ah ! Bonjour Nana. »

Nana
 
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Nana
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Mer 18 Oct 2017 - 17:30
les enfants terribles


il était parfois des matinées de silence où
égaré dans les nuits psychédéliques il ne trouvait point son chemin
cosmo
aux lueurs de l'aube évanoui
elle ne le retrouvait plus en réserve l'échine courbée sur les cartons
(rien qu'une vague absence rien qu'un
sentiment de vide)
perdu dans des aventures ésotériques qu'elle enviait parfois
(cette liberté cette totale liberté)
dans les affres de cette routine paisible elle savait où le trouver
assoupi sans doute derrière les barreaux
au soleil du matin comme
un étrange chat
créature de la nuit chassant les ombres les chimères
(devenant ombre lui-même parfois peut-être)
jusqu'aux lumières du crépuscule

bonjour cosmo.
un sourire s'esquisse car cette scène elle l'avait vécue
cent fois déjà
cosmo entrainé à la lueur des phantasmagories et
elle
comme une statue de marbre au visage doucereux
(ce sourire figé ces yeux à la teinte mélancolie)
la main tendue parfois
accoutumée déjà à ces douces fantaisies
(elle n'oserait dire douce folie)
la nuit a été difficile ?
malicieuse peut-être
attentionnée toujours
tu n'es pas blessé au moins ?

ft. cosmo

Cosmo Müller
 
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Cosmo Müller
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Mer 15 Nov 2017 - 11:28

  
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Ça avait l’air tout chaud un sourire, presque tangible, pourtant ses yeux se plissent car ils n’en supportent pas encore la vue. À vouloir gouter les merveilles de l’émail qui se dévoile les globes auraient tôt fait de se bruler.
Alors il les ferme, retire ses prothèses de verre qu’il tient du bout des doigts et secoue un peu la tête, agitant les loques blanches dont les racines commencent à trahir l’artificialité.
Relevant la tête il croise à nouveau ce regard et ce sourire doux
qui n’ont pas un plis
pour dire
idiot
désespérant
fatiguant
fou
Non sur ce visage, il n’y a pas la place pour de tels mots. Pas une once de jugement qui alourdi le coin des lèvres et pas un gramme de peine pour mouiller la paupière.
Et Nana sait-elle combien il est reconnaissant ? Pour ce simple visage amical qu’il chérirait comme un trésor s’il était une chose matérielle.
 « La nuit ? Non » il s’étire et un craquement sinistre retentit dans son dos, pauvre armature rouillée qui lui fait défaut  « Ouch… Les quelques heures sur ces chaises oui »
Et dans les mots il décèle
Ah oui, peut être
Peut être une pincé d’inquiétude. Il se relève sans vaciller car cette fois le sommeil a libéré ses jambes, époussetant ses genoux dans un geste théâtral.
 « Non, non, je suis entier. T’en fais donc pas pour moi. »
C’est un mensonge qui a un gout léger et qui tourne si facilement dans sa bouche comme un disque rayé. Bien souvent il n’a rien que quelques égratignures, des bleus. Mais qui sait un jour s’il reviendra de ses escapades nocturnes entier. Alors il ne tarit pas son flot de paroles de peur que les écluses laissent le temps aux questions de s’installer en son lit.
Au diable l’inquietude, Nana, douce Nana, beaucoup trop gentille pour lui.
 « Je cherche encore un moyen de rentrer dans la déchèterie. » lance-t-il en se relevant, ses bras s’agitent, comme un pauvre mime désarticulé qui ferait de grands gestes pour se faire comprendre  « Bon, escalader la grille de devant était une mauvaise idée. La loge des gardiens est juste à côté….Peut être le mur … Et- » Ses yeux tombent sur sa montre et peut être que les aiguilles l’insultent car son visage se défait.  « oh… non. Il est déjà si tard ? »
Morsure de lèvre
et,
sourcils qui se froncent
 « Je peux m’occuper de la fermeture seul ce soir si tu veux. »
Remettre son t-shirt en place, agiter encore une fois les cheveux, ramasser son blouson : retrouver peut être un semblant de tenue.
Ou le feindre
puisqu’il n’en a jamais eu.
Dans un geste théâtral il offre son bras à Nana.  « Le labeur nous attends je crois. »
Parce qu’il est un chevalier piteux qui poursuit des chimères.
Un Quixote sans superbe taraudé par ses moulins.
Il ne peuvent plus compter combien de fois dans cette même scène il ont traversé le poste de police. Et si Cosmo abhorre cet endroit et ses insignes, autant en sortir avec un peu de superbe.
Nana
 
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Jeu 7 Déc 2017 - 13:18
les enfants terribles


à l'orée de la cellule elle était immuable
paisible et docile même
cosmo serait sa tempête et nana serait roc à l'aube des vagues, les yeux clos sur les moires de l'existence et son coeur pulsant à peine d'un frisson de vie ;
car nana se gâchait à attendre que les autres lui insufflent un écho d'allégresse.
si tu vas bien alors je suis rassurée.
nourrie à tes aventures cosmo plutôt que de vivre les siennes, à l'ombre d'une réalité trop amère faite de désillusions et d'ecchymoses, de nuits en cellule plutôt que de fins heureuses.
cosmo ses mots avaient la douceur d'un optimisme âcre qui envoyait au diable ceux qui
comme nana
ne savaient plus rêver.
hm, oui, le mur... fais attention à toi, surtout.
elle apercevait déjà le prochain matin rubescent au poste de police, les bleus aux poignets là où s'étaient nouées les menottes et le sourire de nana aux effluves des mauves.

mais l'inquiétude ne noyait jamais ses sourires
car elle savait cosmo toujours entier à l'éveil des nocturnes, et nana avait foi en la force de leurs habitudes
(car elle ne saurait imaginer un matin où il ne viendrait pas troubler son ennui, un matin où les cheveux blancs les tatouages les lunettes oubliées et la fantaisie ne feraient pas partie du paysage)
cosmo s'égarait parfois dans le fleuve du temps, mais il refaisait toujours surface.
ce n'est rien, ne t'en fais pas. vraiment.
nana lie sont bras au sien avec l'éclat de son rire cristallin, ravie d'être la dame de son chevalier pour le temps d'une dernière parade,
de cette marche faussement royale qu'ils connaissaient si bien, cosmo au menton levé et nana à l'air enchanté.

j'imagine que tu n'as rien mangé ce matin ? tu devrais au moins prendre un café avant le dur labeur qui t'attend.
et nana voudrait bien s'oublier à prendre soin de lui (de tous les autres), donner dans ses douces sollicitudes la tendresse qu'elle ne saurait trouver pour elle-même.
il y avait des fragments d'aurore dans ses angoisses.

ft. cosmo

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Jeu 28 Déc 2017 - 23:00

  
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À l’orée du tunnel il y avait toujours cette lumière cachée dans un sourire.
Les fabulations s’éteignent quand elle lui dit, il est l’heure Cosmo de retourner parmi les vivants.
Elle s’éteignent ? elles semblent si faibles à côté de son sourire, pourtant elles restent là elles continuent de pulser et de le nourrir.
Et puis, il aime à lui raconter ces aventures stériles auxquelles il croit dur comme fer. Il parle sans arrêt pour noyer l’inquiétude pour lui emplir la tête et lui dire toujours : ne t’en fais pas Nana, tous les matin je serais là.
Dans la librairie
Ou au poste
Mais je serais toujours là.
Nana, tu manques d’histoires et de ce grain de folie, mais tu n’as pas le coeur sec et tu sais écouter. Peut être qu’avec Cosmo tu t’infuses un peu ? C’est amusant mais fait attention la fièvre qui l’anime parfois brûle les doigts.
Regarde le, lui déjà se consume.

Au bras de sa dame il fait le fier, couvrant ses yeux agressés par la lumière, oh, l’eclipse est derrière eux maintenant. Il remonte le col de son blouson noir parce qu’il est mordant le froid de décembre et Cosmo n’est jamais assez couvert.
Il n’a pas froid lui qui est toujours fiévreux, mais il laisse son regard glisser sur Nana parce qu’on ne sait jamais c’est si terrible d’avoir froid,
à l’intérieur.
Et pourtant elle connait bien les mots pour lui réchauffer le coeur.
« Café…oui… Du… c a f é. » Il sautille sur ses jambes comme un enfant à noël et oublie qu’il est beaucoup plus grand que cette pauvre Nana, comme un diable qui sort de sa boite il l’entraine la prenant par la main entre le dédale des rues qu’il connait si bien.
Car Cosmo est une pile qui jamais ne s’arrête
parce qu’il est toujours en mouvement
source d’ennuis
et
de conflit
et
d’exasperation
et
de fatigue
Comme une batterie qu’on aurait trop chargé, comme un jouet en plastique duquel on remonte trop le ressort, comme le jus qu’on prend sur le bout des doigts, comme la caffeine qui frappe le coeur.
Parce que si on s’arrête on pense trop à ces choses qu’on cache au fond de soi. Oh, il est plus aisé de courir partout en remplissant sa tête de merveilles que de s’arrêter parfois et de se retrouver face à ça :
On court parce qu’on s’échappe, on cherche à s’échapper de soi.
« BONJOUR ! Nana je t’en pries laisse moi t’inviter je te dois bien ça et ça me fait plaisir » Devant eux le petit stand mobile fume doucement dans le centre ville, disposant devant lui des patisseries diverses et des boissons chaudes. Il lâche la main un instant pour fouiller dans ses poches et en sortir un vieux billet froissé « Un Doubl- non, un triple expresso et un thé s’il vous plait  »

Le carton retient mal cette chaleur fumante « Tiens ! On devrait rentrer tu as les mains gelées » dit-il en lui fourrant dans les mains le thé chaud. Il approche le café fumant de son nez et un sourire niais vient peindre ses lèvres quand ses lunettes se retrouvent couvertes de buée.



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Mer 3 Jan 2018 - 17:19
les enfants terribles


nana n'oserait se défaire de sa main
de peur de s'égarer dans cette course vers l'insolent soleil
car si ses yeux se détournent du crépuscule elle n'aura d'autre choix que de faire face à la nuit qui les talonne
(nana préfère se laisser bercer par le jour sempiternel)
c'est comme une valse qui ne s'arrête jamais, une ode à l'éternité qui à chaque instant les entoure
-- si on s'arrête on meurt
à l'ombre des songes il n'y a pas de place pour le silence
ah euh oui, oui c'est très gentil mais ce n'est pas nécessaire tu sais !

oh nana
le souffle à ses lèvres est rose et ses joues se tâchent de livides amarantes
noyée au gré des toquades qui coulent de ses yeux comme des vanités
cosmo a l'utopie qui pulse sous la peau avec des airs de météore,
nana se laisse entrainer dans son embrasement
un pied dans son monde ;
elle se sent princesse d'arcadie
oh, merci beaucoup.
sur ses lippes il y a le chatoiement d'un sourire
taillé au couteau sur son auguste visage
(couvrir les débris d'âme d'un rire enchanteur)
ses doigts froids frémissent à la chaleur du thé
ne t'inquiète pas pour moi, inquiète toi plutôt au sujet des cartons de livres qui t'attendent bien au chaud !
dans ses mots la réalité s'élève et les rêveries s'évanouissent
elle voudrait que l'odyssée dure toujours elle voudrait retrouver cette odeur de buddleia
quand l'illusion s'évade
cosmo lui restait ancré mais quand leurs mains s'étaient dénouées elle était morte l'héroïne
elle n'était plus que nana et lui
terrassait des chimères

ft. cosmo

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Jeu 8 Fév 2018 - 11:08

  
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Cosmo a apprit à ne pas écouter les plaintes.
Non pas celles qui viennent du coeur, pas celle de l’esprit,
pas les plaintes qui taraudent l’âme et la garde éveillée la nuit
celle qui ternissent les coins des sourires.
Mais il n’écoute pas les plaintes sociales
celles qu’on fait pas automatisme, celle qui nous gênent, nous bloquent.
Cosmo n’a que faire des politesses il refuse des les connaitre et les mets à sa porte.
Alors il renie les hesitations de Nana et secoue ses peur, d’un geste de la main « C’était pas nécessaire mais j’avais envie, c’est une raison suffisante. »

Le café brulant râpe sa langue et l’amertume fait chanter sa gorge, il grogne un instant comme l’amant qui retrouve son amour, et anticipe déjà la pulsion de la caféine à travers ses veines. Gardant le gobelet entre ses dents, jongleur à ses heures perdues, il fait attention à ne rien renverser de l’or noir pour attraper son paquet de cigarettes dans sa poche de pantalon.
Il courbe un de ses bras, cigarette entre les lèvres, café dans l’autre main, dans la parodie comique d’un de ces hommes qui roulent des mécaniques.
Cosmo est de ces machines folles, mais de mécaniques il n’a pas.

« T’en fais pas pour les cartons je suis l’homme de la situation, la prochaine fois que tu vas passer dans l’arrière boutique tout sera nickel comme si ils n’avaient jamais été là. »

La fumée de cigarette vient se mêler à celle plus douce de sa respiration, relâchant dans le froid d’épais nuages qui se courbent contre ses lèvres. Leurs pas se fondent contre le béton, Cosmo ralenti le sien toujours rapide et nerveux, il ne sait que courir : fuir quelque chose ou rattraper une autre ?
Le chemin de la librairie est une sorte de bercail, un sillon pavé de routine à travers la ville, il se voit deja poussant la porte devant Nana, hélant peut être Naï au passage ou apercevant kaeru par dela un carton. Et sur l’abandon des routes connues, Cosmo ralenti, tandis que l’horizon proche dessine les mirages des lieux connus et cent fois regardés, l’approche de la librairie se fait sentir bientôt.
Il baisse un peu la tête, et la fièvre semble mourir un peu.
« Dis nana… Je…»  il mouille un peu ses lèvres gercées dans l’air froid. « Je suis désolé hein… Je suis vraiment un crétin, et j’espère que ça te dérange pas de toujours avoir venir me chercher. »



Nana
 
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Lun 5 Mar 2018 - 14:14
les enfants terribles


à la lumière du jour mûr ses sourires avaient parfois peu de sens, les lèvres roses étirées dans l'hélios pâlissant des hivers infinis
paisible : dans son utopie dont elle ne voyait la fin.
merci.
fleuri sur sa langue -- merci d'être brave dans ses errances, assez pour étouffer les caprices
elle retrouvait en cosmo un rayonnement enfiévré pour chasser le soir
sans qui elle serait à jamais perdue en mer ; dans la dérive incessante de son esprit inassouvi

je te fais confiance !
toujours, car nana se reposerait sur toi plutôt que d'affronter seule les lendemains étrangers
dénuée de grâce sans chevalier à don bras
la folie mourrait sur ces routes mille fois empruntées déjà, dans de beaux matins inachevés :
elle n'avait plus de vertige de cette aventure apprise par coeur
elle trouve ici son accalmie car elle se sait guidée.

déjà, tu n'es pas un crétin, tu peux pas dire ça. et puis, ça ne me dérange pas tu sais, tant que tu vas bien et que tu n'as pas de problèmes, moi ça me va, et...
elle s'interrompt pour une seconde éthérée, le temps d'un battement de cil sibyllin
il y avait de la tendresse jusque dans ses sourcils froncés et son sourire presque effacé
nana avait les yeux brouillés de cette foi car elle jouait si bien la sainte alors qu'elle savait très bien que
sans la délicatesse de ta main dans la sienne elle ne serait rien
(il était facile de s'égarer sans amour à vouer -- nana se gorgeait de fausse miséricorde à en oublier d'exister)
vraiment, tu ne me déranges pas. au contraire.

ft. cosmo

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Ven 9 Mar 2018 - 18:43

  
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C’est peut être ainsi que naissent les plus douces folies
et les rêves qui se mussent entre les mains jointes

Car Nana est ce qui lui garde les pieds sur terre et l’appelle de ces quelques mots qu’on ne lui accorde jamais.
Confiance.
Alors il pourrait bien être le fou lorsqu’elle est la reine, il marche au dessus des pions et sur les lignes tendues fines comme des rasoirs entre les carreaux noirs et blancs.
Dans un monde de gris et d’ombres et de fantômes
et de choses à fuir
et d’autres après lesquelles il faut courir.

« oh… »

Les coins de ses lèvres dansent, peu sûres d’une expression appropriée elles se balancent dans un mouvement perpétuel.
Et sa main se tend, se rétracte et puis tombe sur l’épaule de nana. Pas trop sûr d’elle, pas trop insistante, pas trop timide non plus. Mais incertaine c’est sûr, dans cette pression variable qui ne sait pas trop quoi faire et qui espère pouvoir dire ces petites choses sur lesquelles on ne sait pas mettre de mots.
qu’on lit parfois dans des livres.
Un comble pour des libraires.

Oh et puis,
si on ne sait que dire…

Pris d’une petite flamme de courage il pose sur la joue de Nana, comme un secret, comme un rien,
un baiser
un peu enfantin.

« Merci » dans un sourire qui vient plisser ses yeux parce que quand même il le fuit mais l’âge le guette. «  Aller on devrait vraiment rentrer, ce débile de Naï doit se demander où on est. »

Et prends la part la main pour ces quelques mètres qui vous séparent encore
de l’ombre familière
des bluets.




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