et je suis elle
(à nouveau)
je suis moi je suis mon moi mon (vrai) (ancien) moi lia la jolie lia
et je sens un poids dans ma main
(un sac)
et j'observe j'observe depuis ses yeux pourquoi me suis-je donc arrêtée devant cette maison pourquoi je regarde à travers la fenêtre de cette cuisine et je le vois lui lui un blond un blond qui transcende son (mon) cœur au-delà de la distance et son sans doute père la main levée et sa mère assise à la table
(et le poing qui s'abaisse)
et je retiens un hurlement je le sens je la sens tiraillée pas bien sur le point de vomir (la curiosité est un bien mauvais défaut)
elle (je) n'aurait pas du le suivre après tout
(je sens la moindre de ses pensées)
et je suis elle je suis elle je m'en persuade
et là où j'aurai fui elle avance elle court abandonne sur l'herbe cette tarte aux pommes qui lui avait pris tant de temps hier soir et se précipite dans la demeure pourtant inconnue pour elle comme pour moi les yeux écarquillés la respiration souffle et les cheveux dans le regard (m)l'empêchant de voir le garçon qui fait vibre (mon) son cœur si rapidement
lia ?

mon souffle est court et le tien aussi on est pitoyables non je dois cesser ça je dois respirer retourner dans mon univers pour mettre les choses au clair et et ranger ranger les souvenirs correctement
(c'est trop pour moi)
elle s'appelle lia
et tu m'as appelée lia
(je ne dis rien)
je te raconterai cette vision le jour venu ou seulement seulement si elle te vient aussi
(un murmure seulement dirigé vers lui pendant que je m'affaire à ramasser les affaires déposées précédemment)
(un murmure avant de disparaître)
-je vais retourner dans ma chambre... pour l'instant. hésite pas à toquer, je glisserai mon numéro de téléphone dans les cinq millimètres qui séparent le sol et la porte.