c'est écœurant,
tout cet amour qui sort de toi,
cette compassion,
cet amour pour l'humain,
ces mots doux,
soufflés au coin d'une rue,
dans le dos,
tendrement, doucement.
l'humain blessé,
celui qui n'a plus d'aile,
celui n'est plus du tout,
v i v a n t,
tu l'aimes.

tu le protèges, tu le surmènes, de ta carrure de roc, tu les pousses au bord de l'eau, petit à petit, tu les regardes sourire, tu leur dis « tout va bien, tu es là, tu existes ». comment ne pas craquer, comment ne pas t'aimer ? tu es bonne avec les autres. tu es bonne car les gens ont été horribles avec toi et tu sais que n'es pas la seule à crever sous interrupteur de l'horizon, l'indifférence tue, la différence aussi. tu leur offres un sourire, un cœur chaud, grand. un patchwork de vie et de sentiments. mais regardes de plus près, ne vois-tu pas combien cette chaleureuse couverture est décousue ?

et cette rage,
cette envie de vivre,
et de crever à la fois,

cette chose ignoble que tu sens au fond de toi. tu n'es pas bien, ce n'est pas ta peau. ce n'est pas ça que tu veux, toi tu veux être comme ces artistes de la rue qui débite dans leur carnet de croquis, les traits de leurs souvenirs et de leur ivresse. tu es douce, à ta façon, mais franchement, t'es pas mal malchanceuse et maladroite comme personne. oui, je dis bien personne, ta bite et tes seins sont neutres. et c'est bien là que vient ce malaise, cette sensation désagréable lorsque tu sens ta peau effleurer ton pull, lorsque tu sens que tu n'es pas comme toi tu voudrais être. une personne, pas une fille, pas un garçon, une putain de personne.

mais ce malaise que tu ressens,
il est si loin de cette gueule,
jolie gueule de pinçon,
fier,
droit,
souriant,
menaçant,
dangereux,
intimidant,

assises au milieu de la foule, tu fumes ton joint de la paix. tu sais, ce truc qui te ferait passer une bonne journée, qui te donnera l'énergie pour combattre, de changer le monde. puis tout dérape, d'un coup de matraque, tu te fais ligoté par le fer, par la fameuse autorité qui pourrit le pays. nombre de fois où ton poing n'a pas cassé un nez, une côte ou un menton. violente n'est pas le mot, intrépide l'est sûrement. mais merde « MOI JE VIS MONSIEUR, JE VIS DANS UN PAYS CENSé ÊTRE LIBRE ». justicier du vendredi soir qui après sa quotidienne nuit en taule, boit son chocolat chaud en frottant son ecchymose, toujours aussi souriant devant l'écrasante vérité.

enfin,
y'a ce crayon,
cette pellicule,
qui vit,
qui meurt,
qui respire,
s'amourachant de l'oeil,

issue d'une famille originale, créative et hors norme, tu as pris l'habitude d'avoir le goût de la culture et la liberté aux lèvres. à ce jour, tu fais partie des plus grands joueurs de guitare du garage de tes parents ( cad, toi ). casse-gueule qui renverse son café sur le piano en bois et folle dingue qui emmerde la corde du violoncelle. après avoir cassé l'oreille du petit peuple, tu dors. tu te niches aux creux de ton lit, affalée sur tes vêtements sales et tes croquis et le matin, quand te tu lèves, quand tu démêles les nœuds dans tes cheveux, tu ne cesses de te demander où tu dois te caser. car oui, à dix-neuf ans, tu ne sais toujours pas quoi faire de ta vie et faire de la photographie est certes passionnant, tu n'y arrives pas. l'angoisse, la peur, le fameux moule plastique, tout ça te fait peur et te plonge dans cette sinistre dépression qui n'a d'ordre que de te détester et de te laisser aller.

« maman, je suis enceinte putain … je fais quoi ?! rappelle moi, pitié, je vais crever, je veux pas de ce gosse. maman … papa ... je suis au bord du toit, du gouffre, je vais mourir »

maman n'est pas venue, du moins, pas dans la minute. mais au-dessus de l'immeuble new-yorkais t'as décidé de garder cet enfant. attends attends, je vais leur raconter son histoire à ce bâtard. c'est triste et pourtant. t'avais fait quoi de mal ? une jupe trop courte ? de l'audace coulant entre tes cuisses ? des yeux chauds ? Non, tu revenais juste de tes cours de nuits. puis comme ça, silencieusement, on t'a violé, au coin d'une rue, si vite, si violemment. il t'a touché les seins en suffoquant de plaisir tandis que son membre déversait en toi la semence monstrueuse d'un détraqué.

et il est parti.
en te laissant par terre,
quasi nue,
dans le froid,
tes jambes souillées par le sang,
par la honte,
suffoquant,
pleurant,
te rhabillant comme si rien ne s'était,
p a s s é.

t'avais pas le courage d'avorter, t'avais pas envie de faire face comme ça. t'as essayé d'oublier le gosse en te disant que c'était juste un mauvais rêve. et t'y as cru. c'était dans ta tête mais t'y as cru. à l'époque, tu ne voyais plus tes parents, ils vivaient pénards dans la banlieue de los angeles. quand ils ont su, quand ils ont vu, leur visage s'est pétrifié. t'étais une chic fille, une belle femme qui portait un beau nom, un truc respectable. mais jésus a déclaré que ce bébé devait rester. tes parents ont tout payé.

et il est sorti.
moche, rouge,
gras, mouillé.
d'entre tes jambes,
il a crié.

tu avais 17 ans, t'avais pas encore de diplôme alors t'as signé des papiers pour qu'il soit adopté. tu ne lui as pas donné de nom, tu n'as pas cherché à le regarder et tu as même refusé de l'allaiter. tu étais malade. il avait faim, ils t'ont forcé. entre tes mains tremblantes, le ptit gamin que tu venais de mettre au monde cherchait avec fureur le mamelon.

et t'as pleuré.

tu savais bien que tu ne pouvais pas le garder, ta mère ne le voulait pas et ton père n'en parlons pas. dès que ton enfant t'a effleuré, tu l'as aimé. t'as pas bien compris, c'est le genre de chose qu'on décrit dans les bouquins, l’instinct d'une maman. et ce dernier t'a simplement dit « t'es pas une bonne mère ». il avait raison, un peu. mais est-ce une raison ? un mois plus tard, tu es revenue vivre à New-York. tu as pu garder son premier pyjama. tu l'as humé.

et tu t'es suicidée.


tu le sais, y'a pas de quoi en faire un plat. tu sais que t'es pas leur enfant. c'est normal non ? ce sont deux mecs. les mecs ne savent pas enfanter, tu le sais. ils sont genre so cool tes parents. tu as fait des études en photographies.cependant, t'es perdue. dans ta chambre, assise au milieu des croquis et des livres, tu fumes une clope puis deux. t'as envie de couper les cheveux et de te raser la nuque. t'as peur, t'es une fille selon le médecin. toi, tu le vois pas comme ça. amatrice de gaypride, d'embrassade et bordel, tu vis une vie de rue, taguant sur ton mur les mots de tes rêves.

« oui bonjour ... heu ... désolé, je n'avais mon portable sur moi. je peux venir consulter mon carnet vers quelle heure ? »

foxglove valley. c'est là que t'as décidé de vivre pour un bout de temps. à ce qu'il parait, ta mère biologique y vit aussi.

Hey Slype, darling

Alors déja ... Ton style, ton style ... Je le trouvais super !
Ton histoire est vraiment méga cool. ;w;

Et je dois dire que c'est vraiment cool d'avoir aussi un perso sur le forum avec Chloé Price en avatar C'est la Waifu de LiS

Bref, j'ai tout aussi hâte de voir comment tu fera évoluer cette petite avec le temps

Donc je te valide sans plus attendre, bienvenue chez les verts (kk d'oie)

Tu peux faire ta fiche de lien.
Tu peux faire ton portable pour spamme tes potos.
Tu peux faire une demande de rp.
Et surtout t'amuser avec nous tous comme toujours !