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Fin de partie // ft. Galathée
Harland
 
myosotis
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Harland
Fin de partie // ft. Galathée Icon_j10
Messages : 366
Pouvoir : destruction
Symbole : Piqure d'aiguille médicale
Occupation : Apprenti au cirque Arcadius / Bolosse
Avatar(s) : Park Chanyeol - Exo
Sam 22 Avr 2017 - 1:40

Fin de partie

« Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut être finir. (Un temps) Les grains s'ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c'est un tas, un petit tas, l'impossible tas. »



Calme
Triste sensualité aseptisée des salles d’attente où viennent mourir sourires échoués ces pluralité d’âmes vagues écorchées  
Calme et volupté
de l’antichambre aux murmures
on parle bas – on a peur de réveiller les vivants
Ceux qui lisent ceux qui toussotent -- ceux qui meurent en silence
Des corps voutés comme des pierres tombales
Des corps et des corps effacés – des présences maladivement fantomatiques condamnées à la vie
Morne cercle de la vitalité disparue
Morne cercle des cadavres vivants
Morne cercle qu’on brise à vide confronté à l’au-delà
Calme.

« BONJOUR TOUT LE MONDE dites monsieur vous auriez pas un mouchoir ?? »

Le sang qui pleut gouttes rouges sur terre de verre ça dessine sur le comptoir en horizon translucide des petits soleils joyeusement écarlates – du nez jusqu’à ses doigts des sentiers entrelacés ruisseaux de pourpre existentiels dessinés délicatement par l’ingénieuse gravité

« Parce que je saigne du nez lol….. »

L’hôte aux yeux de colère fougueusement éteinte tend un mouchoir immaculé à l’irrégularité blessée et bientôt sur le linceul joyeux et maussade explosent au compte-goutte des galaxies fiévreusement rougeoyantes de vie.

« Merci monsieur c’est super sympa ! »

« Vous êtes là pour ?... »

Il pose les coudes sur le tableau transparent désormais chamarré au sang – une infinité de nuances subtiles toujours la même couleur – celle douloureusement passionnelle de la chance qui (s’en)fuit
Il se penche vers le tenancier grave et rieur pour déposer au creux de son oreille gentiment délicatement des mots doux qui teintent l’esprit d’une délicate musique – amical secret bruissant

« C’est pour des tests sanguins vous savez pour être sûr que j’ai pas des trucs pas cool c’est bon hein j’ai toujours bien écouté les adultes mais vous voyez comment dire y’a un proverbe qui dit en avril ne te découvre pas d’un fil mais comment on fait quand on passe en mai ?? Hein ??? »

Il est trop vif pour la silencieuse atonie de la réception aux purgatoires – il est trop vif et il balaye comme on chasse les tristes phalènes le dense silence confortablement terne de l’attente – il tâche tout d’impétuosité
Il y a du sang (dégoutant d’existence) partout sur le comptoir

« Vous avez pris rendez-vous ? »

« Non lol »

« Monsieur ne criez pas s’il-vous-plait. On est dans une salle d’attente ici. »

« Pardon… »

« Nom prénom ? »

« Harland !! Comme l’inventeur du KFC !! Vous saviez que Harland c’était le prénom de l’inventeur du KFC ?? »

« Votre nom monsieur. »

« Euh… Ruggieri ? Watson ? »

« Date de naissance ? »

« On est quel jour aujourd’hui ? »

« Le 18 avril. »

« Woaw incroyable ça parce que mon anniversaire c’est justement le 18 avril !!! C’est fou les coïncidences !! Joyeux anniversaire à moi hein ? »

« ... L’année de votre naissance ? »

« Hmmmmmmm 1997 (??) non attendez, 1998 – ouais 98 ouais ! »

« Votre adresse ? »

« Vous voyez quand vous sortez de Foxglove par le nord ?? Ben y’a une boîte aux lettres sur la route là vous voyez toujours ?? Un peu rouillée ? Et à côté pas loin y’a des caravanes ?? Un cirque ? Avec des lions et tout ?? Bah voilà j’habite là. »

« Vous n’avez rien mangé ce matin ? »

« Non lol j’allais prendre un yaourt aux fraises (d’habitude le matin je prends des yaourts aux myrtilles mais là y’en avait plus j’étais un peu triste mais bon la fraise ça passe quand même) mais au dernier moment je me suis retenu parce que je me suis rappelé qu – »

« Allez-vous asseoir monsieur Harland Watson Ruggieri ; on vous appellera »

« Ok merci ! Je garde votre mouchoir hein !! »

Il s’assoit ; il effeuille ses sourires dans l’air graines emportées sous la brise incertaine de la blafarde closure – mais le vent se fane en rebond sur les poitrines glacées des endormis s’endormant bercés par la morne harmonie brisée du cimetière déguisé dans lequel on les a rassemblés.
Quand même il sourit à tous ces masques sculptés à l’ennuyante agonie, ces tristes pierrots diurnes que la lumière des soleils artificiels n’ose même plus embraser – ils sont, tous, certainement trop morts pour vouloir vivre encore ; dégradés à l’amertume des âmes délavées consommant qui consument savourant aphone leur insidieuse destruction ils refusent le naturel enjoué fatalement éclatant de cet autre, là, cette ample virgule maladivement agitée qui saigne sifflote et sourit sans gêne et sans souci.

« Vous attendez pour quoi vous madame ? Moi c’est pour des prises de sang. Je suis un peu stressé j’en ai jamais fait de ma vie – j’ai jamais eu besoin je suis très rarement malade j’ai de la chance c’est une qualité ça, d’être jamais malade – même l’hiver même pas de rhume ma mère me dit souvent quand je sors " harland tu vas avoir froid habillé comme ça " mais non j’ai jamais froid. Vous avez froid madame ? Vous avez l’air un peu pâle là… »

La dame outrée de l’inquiétude qu’on lui porte (laisse-moi souffrir et jouir de ma souffrance sale impertinent sale être vivant) plonge son regard entre les lignes à vides de son magazine froidement factice – mais il sourit et babille toujours et petit-à-petit l’air glacé se réchauffe et les intendants du boudoir aux spectres frissonnent refusant l’achèvement de leur torpeur déniant l’évanouissement de leur euphorique asphyxie il frappe fictionnellement de leurs poings de cadavres caves sans oser regarder le visage de l’astre inconscient du jour qu’il emmène insensible à sa propre flamme ravageant sans le faire exprès brasier imagé les plaines émoussées sèches gelées de la salle aux solitaires.

« Monsieur Ruggieri Watson »

« OUI ! Oui c’est moi !! J’y vais madame, c’est à moi ! A bientôt madame ! Prenez soin de vous, hein ? »

Il lui tapote le dos de la main – elle tremble une dernière fois enragée
Il file – derrière lui calme avorté et volupté éclatée

On lui dit de s’assoir il répond oui on lui dit de relever sa manche et de ne pas faire de bruit il répond pardon et il tend la main gentiment prêt à faire cadeau d’un peu de son éclat – infinité de nuances subtiles toujours la même couleur – celle passionnément instable de l’existence qui effleure au commencement de sa fin.

L’infirmière a les cheveux noirs et des doigts de cendre fauves qui se glissent entre les lignes inquiétantes de la seringue patiente – ourdissant leur minuscule guerre contre la gaieté avec la chétive énergie des prédateurs minimes mais redoutables.

« Ca fait mal ? Comme quand on se fait tatouer ? Je me suis déjà fait tatouer donc c’est pour avoir euh une idée de ce que ça fait comme sensation. »

« Je vais vous piquer maintenant. »

Sourire

« Ok ! »

Et puis tranquillement tout explose
Ca ne fait pas vraiment mal – la morsure du gel argenté qui s’enfonce froidement dans la chair et qui boit avec plaisir à la source de jouvence
Il s’attendait à avoir mal – mais il n’y a aucune douleur ;
Seulement à la place une drôle de sensation de dislocation comme si naissait depuis l’aiguille une régulière et impitoyable houle sournoisement destructrice
Et les vagues en mouvements cycliques glissent le long de la peau lentement avec une précaution toute barbare valse langoureusement malplaisante qui s’insinue dans chaque recoin palpitant de l’organisme en onde funeste – et ça remonte sans se presser sans s’arrêter jusqu’au cœur ça se glisse rampant fourmillant dans les veines il a l’impression d’être submergé par une armée d’insectes noirs grouillants qui pullulent dans ses oreilles et dans sa bouche et dans sa gorge jusque dans sa trachée et ça l’empêche de respirer

« Ne bougez pas s’il-vous-plait »

« Je me sens pas super bien… »

« Ne bougez pas »

Il détourne le regard – les cafards immondes qui remuent sans pitié entre ses côtes entre ses doigts entre ses dents serrées – il suffoque si il laisse faire ça va le bouffer il va finir par étouffer
alors il tousse il crache – des sillons d’humeur translucide où surnagent les blattes on lui mange les ongles acide oscillant il a l’impression d’être en train de disparaître il a l’impression que le monde rampe vers lui de tous les côtés il a l’impression que l’air le broie sous ses doigts il a l’impression que son corps lui échappe mais il est toujours retenu par cette aiguille prisonnier de cette satanée aiguille qui l’avale avidement bavant encore et encore des traînées tremblantes de cafards dégoutants crissant partout vers lui sur lui en lui

« Je me sens pas du tout bien, s’il-vous-plait, est-ce que vous pouvez arrêter ? Je dois sortir… »

« Ne bougez pas monsieur. »

Mais je suis en train de disparaître je vais disparaître il faut que ça s’arrête
maintenant

Et brusquement c’est un drôle d’instinct qui le prend il se retourne vivement il arrache l’aiguille cette aiguille indolore autour de laquelle il se décompose déjà pourri putréfié pulvérisé

« Vous restez là ! »

« Non, non je m’en vais, je dois m’en aller, maintenant, maintenant »

« Vous restez là, c’est pas fini »

« Non, non, NON »

Il s’enfuit – le long des couloirs
Les blattes qui rampent le long des plaintes et les ampoules qui grésillent derrière ses iris enfumées ça sent – l’alcool de merde – le tabac cheap – une drôle d’odeur lourde comme le fer doucereux amer une odeur qu’il aime – que j’aime – qui ? moi ?
C’est dégueulasse c’est dégueulasse et j’ai des cafards sur les mains putain sur ces mains je dois me laver les mains je dois laver ces mains vite vite vite
Ca sent l’alcool de merde ça se décompose en fumée de tabac cheap – lourde amertume sucrée sur la langue musique en volutes il a chaud tous ces corps vibrants contre le sien il a froid le vent qui s’enfuit par la fenêtre ouverte – les toilettes le lavabo plus de savon est-ce que c’est mon sang qui grouille est-ce que c’est les insectes les insectes – merde
Ses mains sous l’eau glacée goutte à goutte sous le robinet il frotte encore et encore et encore
C’est blanc – c’est noir
Quelqu’un le regarde dans le miroir et c’est pas son corps c’est pas son regard c’est pas Harland c’est pas lui c’est pas moi
les insectes les insectes
Je – il
Sourit

La morsure cinglante du carrelage qui s’échappe sous les genoux les doigts agrippés sur la cuvette des toilettes pour pas tomber l’implacable goût acide de la gerbe contre le palais et la salive et les larmes qui se mélangent et qui se glissent en amène fumée dans la bouteille j’inspire la pupille qui se dissout tâche d’encre en évasion à la fine surface de l’eau j’expire et je songe putain de jouissance du rêve – le rêve
je suis à deux endroits en même temps je suis deux esprits dualité déchirée et j’ai rien d’autre à vomir que moi-même ce terrible duo de singuliers insupportables indifférents
je pense pas – je suis
pas moi
pas moi
pas moi

Lever la tête et sentir dans son dos la dissociation de son ombre
Donc c’est arrivé
j’arriverai pas à me lever et partir
Donc c’est arrivé
Vision brouillée
je me regarde prendre mon portable taper un sms tu peux venir me chercher s’il-te-plait je peux pas conduire pour rentrer
je me regarde ramper sur le sol m’appuyer contre la porte essayer de me lever sortir marcher repasser dans cette salle d’attente baptisée calme et volupté
je me regarde ouvrir la porte je me regarde fermer les yeux face à la brise dévaler les escaliers
je me regarde
et maintenant je sais je sais je sais
que je me regarderai plus jamais.
M A M A


hrp : c'est long je suis confusée
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Ven 12 Mai 2017 - 14:34
fin de partie
ft. Harland
Drôle de chose que le hasard en vérité. Qu'il s'agisse d'une invention destinée à se rassurer, à croire que nos pas sont guidés et que d'une façon ou d'une autre l'on est pas seuls sur le chemin, ou bien d'une réelle force intangible qui se joue des fils des existences dans un dessein connu d'elle seule – en somme, qu'on y croit ou non, à contrecœur ou sans modération, rien ne semble l'empêcher de manier l'inattendu de façon à faire se vérifier l'adage – celui qui pointe que bien souvent les choses sont curieusement bien faites. Affirmation qui au fond va à l'encontre du scepticisme que t'inspirent ces croyances de l'invisible qui se jouent des crédulités les plus souples, mais c'est pourtant bien ce qui te vient à l'esprit, plus inconsciemment qu'autre chose, lorsque tu reconnais enfin la grande silhouette vaguement familière qui se dresse au loin sur ton chemin ; la même qui, il n'y a pas si longtemps, bravait à tes côtés le froid et l'obscurité de la forêt de Salem sans même sembler s'en inquiéter et a accepté l'existence d'entités surnaturelles avec une facilité qu'aujourd'hui encore tu ne peux t'expliquer.

Harland ?

Un seul regard maintenant qu'il est là plus si loin de toi juste à une longueur de bras – un seul regard te donne la certitude que quelque chose ne va pas. Il est de ces évidences inébranlables qui laissent sur le dos de la langue une sensation amère conviction plénière que les choses devraient être d'une certaine façon mais ne le sont pas : ce simple regard porté sur Harland est de celles-ci. Quelque chose de gris de terni jette ses babillages candides et sa façon fière de clamer son nom dans un lointain qu'ils ne devraient même pas approcher – comme gommés à la hâte et grossièrement recouverts d'un mal sans nom à l'encre du sang qui macule sa main.

Je crois que ta prise de sang ne cicatrise pas bien.

Tu tends un mouchoir précipitamment extirpé de ton sac comme pour le presser sans vraiment le dire d'effacer ces tâches que le monde ne saurait voir, d'empêcher la vie de lui glisser entre les doigts – car c'est douloureux de deviner la béance de la plaie qui se cache derrière cette lumière éteinte, plus encore que de deviner celle qui se cache sous cette manche baissée.

Je ne pensais pas que je dirais ça, mais c'est mieux quand tu es bruyant. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Ta candeur, qui l'a étouffée ?

hrp:
Harland
 
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Fin de partie // ft. Galathée Icon_j10
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Avatar(s) : Park Chanyeol - Exo
Ven 19 Mai 2017 - 1:16

Fin de partie

« Rien n'est plus drôle que le malheur... C'est la chose la plus comique du monde. »


Marcher sur les lignes éperdues d’un renouveau terrible – car inconnu
face à l’éblouissante obscurité tout s’efface en un étourdissant tableau de déchéance continue
Sa suave aliénation s’écoule le long de ses sens – c’est le signal sans bruit de sa perte personnelle
il ne sent rien
rien d’autre en lui qu’un vide brisé à plein
Néant bien (trop) vivant explosé par les couleurs saturées d’un autre temps (au présent) le paysage se tend sous ses cils comme une photographie qui s’abîme derrière le voile apaisant d'une infinité construite en morceaux de verre oscillants
Tout se perd nettement dans l’entrelacement flou des contours de ce rythme qui revient
il ne sent rien
rien d’autre en lui
qu’une grisante et délicieuse  
illusion perdue
qui se distille poison intime au cœur de son assourdissante angoisse

(( Harland )) par-delà le fantasme
Sonorités futiles – puisqu’il se reconnaît sans s’éprouver  
Claire déformation de ce qui a été
Il y a son corps ses respirations et puis son cœur qui bat
Le soleil en tâche noire gonflée de ciel
Le chemin goudronné qui se fond dans ses pas en décomposition
Tout est réel – tout est si réel
La sensation de se perdre dans ce qu’il connait si bien
Le sentiment de se saisir si fort à s’en échapper
Miroir brisé d’une unique dualité.


-- des mains qui se promènent le long de son avant-bras ; des doigts délicats qu’il a déjà vu (connu)
Entre les éclats de verre s'incarne tranchante la silhouette rassurante d’un être estimé autrefois bien perçu
La douceur d’une humanité toute proche de la réalité
Réflexe du somnambule égaré – il referme ses doigts autour du poignet tendu
Rattrape-moi
(sauve-moi)

« Galathée »

Pardonne moi de trop serrer – mais si je te lâche je vais encore tomber

« Je me souviens –  »

La simple énonciation d’une condamnation à renaître

« je sens -- »

cette grisante
illusion
perdue
qui l’a retrouvé

un immense plaisir au goût d’opium écarlate  
fane à la pointe du danger pour fleurir de nouveau au creux de son bras
jouissance aux milles nuances – des teintes qu’il n’a jamais vu l’embrasent
des fractions de rêves en mouvement s’enroulent et se détournent à l'ombre pleine de ses iris
déroutante dégradation en action d'apaisante abjection  
quelqu’un qui n’est pas lui se délecte à travers son corps ses respirations son cœur qui bat
Il se rend compte que quelqu’un rit
et que ce quelqu’un
c’est lui

« Je me sens super bien. C’est horrible. »

Hypnotique hystérie
Il rit encore et encore et ses doigts sont serrés autour du poignet de Galathée et il rit tandis que vibre contre son esprit en délitement l’incommensurable euphorie de l’abandon et il rit ferme les yeux pour mieux goûter la félicité de l'élévation les rouvre afin de l'envisager (dévisager) rit à s'en étouffer (pleure à s'en effacer) -- ils rient encore et encore et encore

« Tu devineras jamais qui il – qui je suis en vrai, Galathée. »

Pas un président des Etats-Unis ; pas une rockstar ; pas un empereur ; pas un marin, pas un inventeur génial, pas un super héros, pas un explorateur non plus

« Mec, j'ai jamais été aussi déçu de ma vie – ahahahahahahahah »

Car Harland n’est plus un enfant – il a grandi
en un instant.

M A M A


hrp : c'est n'importe quoi nous mettrons cela sur le compte de ma fatigue
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Ven 19 Mai 2017 - 15:16
fin de partie
ft. Harland
Du haut de cet ailleurs où il s'est perdu peut-être même sans le réaliser dans un monde tout en autres – autre temps, autre vie, autres travers, autres souvenirs – oui du sommet de ce lointain sur lequel personne ne devrait avoir à s'égarer Harland chute soudain tête la première dans la lagune de la réalité avec le brusque affolement de ceux qui s'y retrouvent par accident ; tranchante inspiration presque suffocante et réflexe désespéré d'accrocher tout ce que la main peut atteindre pour éviter à tout prix de ressombrer.

Pendant à peine une fraction de seconde, tu manques d'esquisser un mouvement de recul tant la soudaineté du geste a à demi éveillé chez toi ce réflexe universel de se soustraire à la portée de ce qui pourrait nous heurter de plein fouet – mais la raison, plus rapide, veille à ce que tu n'en fasses rien. Tu te laisses être ancre, roc, lande de répit même temporaire au presque-noyé qu'il est. Il y a un tel désespoir dans ce poing (é)perdu qui blanchit la peau de ton poignet que tu jurerais en sentir l'onde résonner dans les os de ton bras et le remonter jusqu'à ton cœur serré.

Je me souviens, souffle-t-il, et quelque chose – l'instinct ? – s'engouffre sans attendre dans la brèche taillée par ces syllabes abattues pour tenter d'y apposer le sens d'une conclusion que tu n'es pas encore en droit de tirer – car mille mots pourraient compléter cette confession laissée en suspens dans l'air plutôt que ceux que tu (voudrais)(crois) t'attends à entendre – "de mon ancienne vie".

Ton autre main se pose calmement sur la sienne, celle qui enserre ton poignet, dans un geste un peu irréfléchi qui se veut rassurant, dans une sorte d'étreinte qui se refuse ce qu'elle est – je suis là, je ne te laisse pas tomber. Et tu laisses couler sans rien dire les larmes à contresens de ce sourire ce rire qui suintent d'une euphorie trop sauvage pour sonner juste, tu regardes l'enfant regretter l'envol de sa naïveté, l'âme grise et désolée d'avoir dû donner raison à ta première perception et de te savoir en train d'observer un Harland accablé par le poids des souvenirs qui pourtant le réjouissait tant auparavant. Lui qui se rêvait héros, explorateur, sauveur semble maintenant connaître une telle désillusion que tu redouterais presque d'ouvrir les yeux sur les couleurs amères dont elle est revêtue. Tu t'efforces néanmoins de te rappeler ce que tu as étudié au cours des dernières années, ce que tu as pu observer aux côtés du docteur Bishop et qu'il est temps d'employer pour soulager la détresse d'autrui ; tu seras le calme et le détachement qu'il n'a pas – tu prends place à ses côtés, lentement, résolument, sans jamais le lâcher.

Raconte-moi.

Qu’on puisse trembler ensemble.
Qu'on puisse crier tout bas.

hrp:
Harland
 
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Fin de partie // ft. Galathée Icon_j10
Messages : 366
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Occupation : Apprenti au cirque Arcadius / Bolosse
Avatar(s) : Park Chanyeol - Exo
Jeu 15 Juin 2017 - 20:35

Fin de partie

« L'infini du vide sera autour de toi, tous les morts de tous les temps ressuscités ne le combleraient pas, tu y seras comme un petit gravier au milieu de la steppe... »


Légèreté d’une présence
écume d’existence qui s’égare à l’horizon de l’épiderme
l’infime toucher de
l’explosion
douce – amertume
(lourde fumée qui se meure en rondo putréfiés le long de ses inspirations insufflées d’euphorie
minime nuée ardente des rythmes rougeoyants auxquels malade d’aimer on – je tu il – consent il y a – l’attractive désintégration des sens -- comme une étincelle de mort hypnotique rejetée par les rêves
il y a – l’impérieux désir de s’en saisir – de s’en faire une
réalité)

Il s’accroche comme il peut à cette main une mer calme
(l’esprit qui se désagrège à la pointe exquise de l’aiguille amène )
Non
Il (je)
ne peut pas
(ouvrir les yeux pourquoi ? – regarder en face la vérité de cette pièce aveugle repeinte à l’énergie lascive de tous nos corps emmêlés guidés immobiles par leurs hallucinations consolatrices)
Je peux pas
Galathée
Je peux pas te raconter – ces couleurs là dans ma tête
que je connais pas
ces choses-là
ça se dit pas
Galathée
Nos mains jointes
(sa main s’abandonne au carrelage guidée par la promesse d’une félicité à venir)
tremble

« c’est pas ça que je voulais »

Tout est clair
(obscur – le regard tourné vers les cieux que toutes ces brumes embrouillées masquent révélées – l’enfer aux nues s’ouvre progressivement sous ses yeux grand fermés – captif – de son propre fantasme)
captif de son abyssale mise en abîme

« Qu’est-ce que je dois faire maintenant »

Ton blanc timbre vide
Les doigts que l’on desserre
(morbide floraison)
La paume qui retombe vague
(mortelle déraison)

« Pardon j’suis désolé de t’avoir agrippé comme ça, j’espère que je t’ai pas fait mal – merci pour le mouchoir. Merci. Désolé. Pardon. »

(élévation au purgatoire la béatitude tant attendue s’effeuille tout près là maintenant à portée de réel déstructuré – le noir se fond dans le blanc le haut dans le bas les rêves et les vérités tout s’illumine d’obscurité)

Sourire de papier

« Bon ben voilà hein on dirait que je suis officiellement un mmm- un myosotis maintenant hu yeah ? Trop sympa le comité d’accueil quand même ahah -- sacré trip hu mais ça va maintenant désolé j’ai un peu paniqué forcément c’est pas comme si on m’avait prévenu ou un truc du genre – ouais dommage qu’il y ait pas de signes avant-coureurs je sais pas un genre d’équivalent de perte des eaux mais en mode souvenirs qui resurgissen tu sais ? Ahahaah ouais – encore désolée Galathée j’étais juste un peu, woaw. Woaaaw tu vois -- ouais. Ca va maintenant ça va. Yeah. »

Légèreté du présent
écume d’existence échouée tout contre les écueils du cœur

« Je vais appeler ma mère elle va venir me chercher – hu j’préfère pas conduire j’ai un peu la gerbe et tout… Mais je vais bien hein vraiment !! Grâce à toi Galette – merci mon pote si ça se trouve sans toi je serais mort d’hémorragie lol – quitte à décéder je préfère que ça soit un peu plus propre tu vois en plus ça le fait mieux pour la famille et tout tu vois – d’être euh – présentable – ouais – hmm… donc euh vraiment merci hmm. Merci. Beaucoup »

Sourire de papier (qu'emportent les tourments de son âme)
Et puis en un éclair
Tout resurgit de la lucidité

« Hé… » Discrètes supplications « Dis... Pour aujourd’hui on a qu’à dire… Qu’on reste encore ami ? C’est mon premier jour alors – alors on dit que les trucs des hellébores et des myosotis et du jardin… Ça compte pas ? Juste pour aujourd’hui – et après… Et après… »

l’infime caresse du

« Je vais appeler ma mère. »


vide




M A M A
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Invité
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Lun 12 Mar 2018 - 11:28
fin de partie
ft. Harland
C'est pas ça que je voulais – crève-cœur que cet aphorisme lune de sang tout en déjà-vu et déjà su ; car tu l'as pensé, vous l'avez tous pensé vous les rouges les méchants de l'histoire qu'on craint et qu'on méprise sans comprendre, vous vous êtes tous dit un jour comme lui que personne ne mérite de voir son unicité lui glisser entre les doigts, personne ne mérite de se découvrir seconde chance, seconde existence, autre version un peu moins ceci et un peu plus cela d'une vie déjà révolue déjà finie – modèle amélioré (ou non) de quelqu'un qui a déjà existé.

L'effluence de déréliction se retire soudain, comme prenant conscience qu'elle s'est étendue trop vite et trop loin, comme se rendant compte de ce qu'elle a touché en regrettant de l'avoir fait – revirement brutal qui met de côté ton axiome imprononcée pour préférer des pardons et des désolés tous pressés de s'enquérir du moindre mal alors que, tu le vois bien, c'est lui qui subit.

Oh euh, non du tout. Et il n'y a pas de quoi.

Non, vraiment pas ; toi ce que tu souhaiterais c'est que les esprits candides comme le sien n'aient jamais à se trouver voilés par le poids des erreurs d'un·e inconnu·e qui n'est plus, mais ça, rien ni personne ne peut (encore) l'empêcher. Tu hoches presque tristement la tête en assentiment à ses tâtonnements : le voilà Myosotis oui ça y est. Le voilà de l'autre côté de la barrière, proie des vôtres, pion d'un esprit qui ne faisait pas partie de sa vie jusqu'ici, esclave des réminiscences qui vont avec lui. En deuil de l'ataraxie qu'il a perdue aujourd'hui.

Oui, je vois. (oh comme tu vois oui à quel point toutes ces choses qui ne se décrivent pas égratignent l'esprit) Je trouve que tu as bien géré tu sais. J'étais vraiment dans un pire état quand ça m'est arrivé … Moi aussi ce jour-là j'aurais bien aimé qu'il y ait des signes avant-coureurs. Un avertissement ; quelque chose, n'importe quoi.

De quoi prévenir la chute, endiguer la nausée ; de quoi au moins s'attendre à traverser les souffrances d'une seconde naissance. Mais il n'y a rien, pas l'ombre d'une égide. On vous laisse – on t'a laissé croire à tout, la maladie, la mort, la folie, sans rien pour s'y attendre ou s'y préparer, juste la contrainte de l'accepter. Et, plus tard, la liberté de fermer sa porte au récusable. Celle de Harland, toujours ouverte, laisse s'échapper quelques rais de lumière solaire à l'esprit dramatique qui t'arrachent un rire étouffé.

Tiens, (c'est cette fois le reste du paquet de mouchoirs qui lui est offert) au cas où l'hémorragie te reprend.

Et puis la clarté se couvre de la noirceur de la réalité – conscience est prise de vos rôles : antagonistes, chasseur et chassé, guérisseur et pestiféré. La traque est censée commencer mais c'est dur trop dur (déloyal) d’asséner un premier coup sur une cible aussi désorientée, sur quelqu'un que tu connais ; bien que tu le saches parfaitement, Philomène, elle, l'aurait fait – puisse-t-elle pardonner cette courte trêve que tu acceptes dans le silence des promesses déraisonnées en entreprenant de te lever.

Après, c'est à toi de décider ce que tu fais. C'est à toi de voir si tu acceptes ou non de vivre avec ça. N'oublie pas ce que je t'ai dit sur les vies antérieures quand on s'est rencontrés dans la forêt, et … sache qu'au Flower's Seed on pourra t'aider.

Car passée cette journée, ces "trucs des Myosotis et des Hellébores du jardin" se mettront à compter et il ne sera plus tolérable de l'épargner. Tu espères du bout de tes doigts qui esquissent un vague au revoir que son choix sera le bon – qu'il se placera volontairement entre vos mains plutôt que d'y tomber contraint et forcé.

Courage, Harland. Et à bientôt, j'espère.

Triste sourire de verre – courage Harland, choisis bien.
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Lun 12 Mar 2018 - 11:30
fin de partie
à l'instant où j'ai vu ton nom apparaître sur l'écran de mon téléphone qui s'est mis à vibrer j'ai su que quelque chose avait dû mal se passer
contre toute logique pourtant – aussi impressionnantes soient-elles les prises de sang ne sont pas censées être le théâtre des tristes évènements que je sens dans la voix perturbée qui me demande de venir te chercher
(que s'est-il passé pour que tu ne puisses conduire pour rentrer)
peu importe ce qui m'occupe en cet instant c'est toi le plus important, c'est sans regret je laisse les choses en plan pour prendre le volant
le trajet est aussi soucieux que mon esprit déchiré entre ce que l'insinct lui donne à se préoccuper et ce que les faits ne peuvent pour le moment appuyer
(sang d'encre qui se sait fondé tout en ignorant d'où il est versé)
et je finis par te trouver
dehors comme craché de la bouche des lieux où tu as été abîmé
ça me fait mal tu sais de te voir ainsi bouleversé et pâli
oh qu'il tarde à mon cœur peiné de pouvoir étreindre tes tourments au silence comme je l'ai fait tout au long de ton enfance
mais avant
viens gattino, je te ramène à la maison.
viens mon enfant, qu'avant toute chose nous nous trouvions dans le giron familier des murs que nous connaissons
et là seulement là tu décideras si te sens capable de confession
(viens gattino
rentrons)
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