Tom. C'est si facile à dire, ça reste en bouche, contre la langue. Ça raisonne dans la gorge, comme la cloche de l'église dans les oreilles. C'est aussi agressif que doux, maniable à souhait, trois lettres qu'il ne peut s'empêcher de dire le plus possible lorsqu'il s'adresse à lui. Jack aime interpeller, se souvenir. Espère qu'il se souvienne aussi, de sa voix appelant son nom. Même après, même dans dix ans, même lorsqu'il se rendra compte qu'il avait raison. Espère que ce ne soit pas une mémoire emplie de mélancolie. Ce n'est pas le but.
Alors l'enfant peut continuer de siffler, de se carapater mentalement dans cette défense verbale autant qu'il peut. Ça au moins, Jack comprend. Il ne lui en veut pas, à vrai dire, il lui pardonnerait tout. La terreur ne peut pas s'empêcher de penser qu'il devait être comme lui, avant. C'est dommage qu'ils ne se soient pas connu plus petit, peut-être qu'ils auraient pu être deux dans ce cas, à partir demain. M'enfin, c'est juste des rêves de bébés tout ça. Ça fait longtemps que Jack ne pleure plus pour pareille pacotille.
La lame entre les doigts il joue avec, la fait passer entre les doigts, s'écorche un chouilla au passage, fronce le nez mais rien de plus. Lorsqu'il l'attrape à nouveau il débloque puis rétracte le tranchant, range l'outil. Un faux espoir. Soupir.
Tu as raison, je vais finir tout seul. C'est pas important, c'est juste l'histoire de quelques heures...Tom.
Le regard perdu dans le vague, deux-trois secondes contre les planches de la porte, il finit par passer ses mains derrière sa nuque moite, il ne sait plus si à cause de la chaleur de plus tôt, les efforts successifs, ou la brise qui navigue contre les parois du moulin décrépit. Puis, claque ses cuisses, se redresse, passe derrière l'enfant confus. Bon. C'est un jeu tout ça. Un jeu pour le préparer à la vie, la résistance qu'il faut avoir envers celle-ci. Sauvegarder ses instincts animaux, ses instincts d'enfants. Viens par là.
Il l'attrape sous son bras valide d'un côté, et de l'arrière de la ceinture de l'autre, le traine en arrière jusqu'à contre le mur, il s'accroupit derrière lui, déglutit, ressort le couteau toujours avec le même tintement qui résonne pour menacer Tom avec, contre la gorge, continue de le tirer, le fait monter à nouveau sur ses cuisses. Jack serre fort dans ses bras son compagnon, son visage à côté du sien, rit de bon cœur -tout en sachant qu'il doit lui faire mal.
Même si tu comprends pas Tomate tu te débrouilles bien ! Bien mieux que les autres !
C'est déjà ça. Le bras valide de Tom, Jack se saisit de la main. Maintenant commence la véritable endurance. Retourne la lame. La main dans la main, l'appuie contre le sol, entre leurs jambes. Tous les deux courbés -Jack plus avachi contre Tom qu'autre chose au-dessus de celle-ci. Glisse le long du métal sous le premier ongle. Écrase de toute sa force sa main contre celle de son prisonnier. D'un côté. Très bien Tomtom, je vais t'expliquer, un par un, on a le temps, le temps que tu récupères entre chaque. Si tu fais ça après je te laisserai partir.
Tire sèchement, par-dessous, tire et recommence jusqu'à arracher. De l'autre.
hrp:
sry c'est nul
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Dim 19 Mar 2017 - 23:10
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je me sens tiré et je ne me débats pas non ça serait dépenser des forces pour rien et c'est triste de se dire que ce tintement ce bruit qui m'était inconnu m'est maintenant familier comme une chansonnette qu'on a trop de fois poussé ((et je sais surtout que ça ne prévoit rien de bon)) le métal froid dans mon cou et ton visage un peu trop près, tu me serres et je tousse faiblement car à chaque toussotement le coupant s'enfonce davantage dans la chair ton rire est déchirant aussi car je ne comprends vraiment pas comment tu peux t'amuser de tout ça non, moi je ne comprends pas pas pas du tout tu sais je déteste tes surnoms je déteste ces petits noms familiers destinés aux proches dont tu m'affubles dont tu me recouvres pour créer une proximité mentale qui ne devrait pas exister on est si loin, l'un de l'autre nos corps sont tellement près, la sueur s'entremêle et je sens ta respiration contre mon dos nos mains ensemble la mienne est moite et tu me forces à la tenir au sol et je me rends compte à quel point je suis faible par rapport à toi c'est horripilant ton poids est sur moi la lame qui s'enfonce je me débats ; je ne vois plus clair, je tente de tirer de me sauver et tout va si vite ! tout va tellement vite des coups de coude l'adrénaline prend le pas sur la douleur et même mon bras blessé tente un mouvement qui me fait gémir tu parles et je ne comprends pas je n'entends pas rien n'est important j'ai un haut le coeur envie de vomir pressant vraiment ((mes pensées ne sont plus claires)) et je me sens mourir contre toi sous cette douleur aigue ; je crie mais rien ne sort rien ne sort ! pas mon désarroi mes pensées défilent se font plus lentes et rien n'est clair je t'assure tu tires et je ne vois plus rien tout est noir autour de moi ((c'est reposant)) et je crois que je viens de m'évanouir
Le corps relâché, soudain pesant, innocemment à découvert. Jack comprend, l'ongle contre la terre battue, le sang tout autour. Tom muet. Le silence. Si détendu, dans les bras de son bourreau, son corps. Le doigt à présent en sang.
Leur respiration pour une fois, tranquillement en accord. Les yeux sombres de Jack rivés contre ses joues rouges. Encore brillantes.
Tom...
Emplie de bonnes intentions sa voix ne résonne pas. Son écho se perd contre les parois. Lâche l'arme, retourne le poignet, vérifie. S'il se bat toujours ici-bas.
Lorsqu'il constate que oui, Jack Il ne sait pas quoi ressentir. Alors il ressent en toute simplicité.
Dit, Tom ne veut pas écouter Dit, Tom ne veut plus jouer. Jack tout bas le traite de mauviette. De poule mouillée en le serrant plus fort dans ses bras. (Il ne sait pas s'il doit être déçu ou rassuré) (un peu des deux) (un peu beaucoup de l'un de ces deux) (un peu beaucoup plus que l'autre) (...)
Tomtom ça y est tu es en train de devenir une tomate regarde-toi...ça...au moins tu t'évanouis comme un champion...
Il ricane, laisse la main reposer contre le sol, remonte les siennes, attrape le visage de l'enfant dans les choux et le tourne vers lui. Si proche et si loin tout à la fois. Jack se demande s'il fait de beaux rêves, enfin en paix. De ses propres paluches barbouillées de cicatrices, il essuie les pleurs quasi secs, puis le fixe encore et encore. Son expression surtout. Il sent Tout le poids de son corps contre le sien. Pourquoi est-il si lourd et si fragile à la fois ? (...)
Juste pour rire. Il le laisse glisser sur le côté, le rattrape de son bras valide avant que son crâne heurte le sol, tenant son bras en l'air ainsi. Le sang qui dégringole de son doigt (qui pointe vers le ciel) file contre le dos de sa main, éclabousse le t-shirt de l'enfant ici roi. Tom comme ça, ressemble à une demoiselle en détresse. Ou encore À ces belles femmes qui dansent le tango, et s'épanchent en arrière en totale confiance dans les bras de leur matador. (elles foncent si vite dans leurs bras, tournent, vivent si fort, Jack les avait vu une fois à la télévision.) Ça lui file un rictus.
C'est vraie que les tomates c'est tendre... Et une fois bien mûre ça explose. C'est vrai que ça se lance sur les pourries comme des balles Mais en plus ou moins sales.
Jack le remonte, l'assoit à nouveau bien droit. Ils n'ont pas fini, il lui reste encore quatre doigts. Il ne l'écoute pas. Et Jack, ça le bouffe quelque part, de parler à un sourd. C'est comme S'il n'existait déjà plus.
Si ça avait été un autre il l'aurait laissé de côté, partant jouer ailleurs, s'amuser mieux. Mais il s'agit de Tom Et Tom serait le dernier. Jack n'a pas envie de le lancer contre le pilori. Il est de ceux qui s'abaissent et remarquent la belle couleur. Se dit "quel gâchis". Quel gâchis oui. Il n'est pas sûr pourtant que plus de violence le ramène. Il a peur. De le faire s'endormir plus profondément. De ne pas savoir reconnaitre la limite. (comme la dernière fois, mais il n'aime pas y penser à ça).
Alors il lui accorde le répit pour cette fois-là.
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Mer 22 Mar 2017 - 0:38
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le noir se désépaissit et il me faut un temps pour sortir de l'eau pour ne pas me noyer et avaler trop de gorgées d'eau salée (enfin je suppose qu'elle l'est, tu sais je n'ai jamais vu la mer) mais je suppose que dans la mer, on entend les bruits en arrière plan les bruits (des échos de voix) qui tournent encore et encore comme comme une drôle de ronde une drôle de fête dans ma tête pas vraiment joyeuse je ne sais plus où je suis et il me faut un temps pour comprendre que je suis toujours là que mon dos nu est contre la pierre et les douleurs s'éveillent en même temps ; reviennent et je pousse un gémissement à vrai dire je te pense parti alors je ne regarde nul part je prends des inspirations et mon regard ne dévie surtout pas sur l'ongle arraché sur ce doigt sans protection tu es parti non et pourtant c l i c c l a c je relève mon nez vers le bruit difficilement sans bien comprendre et je croise tes iris et les coins de mes paupières se remplissent aussitôt de larmes de résignation ; car j'ai peur tellement peur car j'ai eu un faux espoir car j'ai cru que je pourrai essayer d'appeler à l'aide de ma vision floutée je devine la porte toujours fermée de la même manière et je repose ma tête ; mes lèvres s'agitent et je chante silencieusement une de ces chansons que cecil m'a appris pour me calmer quand tout va mal quand j'ai plus personne à qui parler et tu auras beau t'exprimer encore et encore je continuerai de chanter
Les yeux mi-clos il a eu le temps, oui Tom, de t'observer sombrer pendant un bon moment. Combien exactement ? Il ne sait pas il ne compte pas Jack, pour toi il veut bien passer au-delà de ça, au-delà du soleil qui tombe, au-delà de la chaleur qui petit à petit, s'éteint contre les parois. Rends cette brise Bien plus glaciale qu'avant.
Il a eu le temps de tracer des mille et des cent sillons au sol, dans la terre meuble. Tout autour de toi -comme si tu étais une offrande. Il a eu le temps de repenser ce qu'il voulait faire de toi, sans jamais changer de ligne de route. Ce chemin, déjà tout tracé, il espère bien que tu le suivras.
Alors sans avoir plus rien à faire, dans ce huis clos champêtre, contre cette roue qui est un cercle vicieux pour toi -pas pour lui non il en a trouvé la sortie- il tapote le bois -contre bois. (foi contre foi) À chaque Tic il pense Tom À chaque Tac il pense Tom
Ton prénom se transforme en mélodie mentale, roulement de tambour qui se concrétise par son sourire extra large lorsqu'il te voit enfin battre des paupières. (papillon prit au piège) Tes cils, tes ailes, bientôt il le sait, brillant de larmes. À nouveau. À sentir ton corps se briser Encore une fois À serrer tes spasmes dans ses bras.
Ton éveil tendre, ta désillusion fracassante, ta douleur muette, tu lui fais de la peine un peu. Déjà écrabouillée, la Tomate, la pulpe brisée, la pulpe séchée contre ta peau. Ne saigne plus (encrouté). Jack il n'a pas besoin d'imaginer ton état, il le connaît, ton bras qui a gonflé sous le bandage précaire. Il sait ce qui t'habite à présent.
L'enfant trempe cinq de ses doigts dans l'un des baquets rotatifs avant de s'approcher. Appuie la branche terreuse contre ta joue.
T'as pas soif ?
Secoue les perles d'eau de sa main au-dessus de toi, quelques-unes heurtent tes joues, ton nez, dévalent ta peau, pleurs fictifs -présage. Jack s'agenouille et laisse tomber les artifices pour passer une main contre ton front, brûlant de toute évidence. Il le sait Tom à besoin de soins, mais ce n'est rien d'alarmant. Jack se racle la gorge, il voit l'état de son tomtom, il a l'air en état de choc.
Ok on va se dépêcher Tom...
Se colle pour mieux te prendre dans ses bras -t'attirer à lui- tenter de te porter en princesse -puisque tu es son invité de marque aujourd'hui.
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Sam 1 Avr 2017 - 20:35
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le bois râpe ma joue et la terre froide s'accroche à l'épiderme léger mouvement de recul je plisse les lèvres et tu me poses cette question que j'aurais préféré ne pas m'entendre ma gorge est si sèche mais avant avant je ne me rendais pas compte les gouttes effleurent mes joues et je retiens l'humiliation de passer ma langue pour les récupérer en vain j'ai soif d'eau et de liberté mais je je ne dis rien tu te mets à ma hauteur et je sens que tu appuies sur mon front tes doigts semblent si froids je n'attends que ça qu'on se dépêche que tout se termine quon me soigne au temple je pense que je ne dirai rien c'est trop humiliant trop trop ils trouveraient le moyen de mettre une morale sur toi moi le massacre qu'on a formé à deux tu t'approches et tu me soulèves je suis tendu mais je ne me débats plus je ne me fais pas lourd je me laisse porter reniflant m'accrochant d'une main au tissu par peur qu'après cet élan de tendresse tu me laisses retomber au sol avec un peu trop de violence
Dans ses bras, tout son poids. Il ne souffle pas ne soupire point. Tangue, l'histoire d'une poignée de secondes. Le pied fermement ancré sur la terre ferme. Il te tiens Tom, Il te tient fort contre lui. Jack te retient encore ici.
(tortionnaire) (c'est pour ton bien qu'il dira). Tu le sais bien, Jack est comme ça. (ou tu viens de l'apprendre mais au fond de toi, ne savais-tu pas ?) Jack se souvient lui, toujours bien de ta réaction lorsqu'il franchit le pas de cette porte. Tu savais. Au fond de toi. Tu aurais du tout faire pour t'échapper. Les autres l'auraient fait. Mais pas toi. Toi Tom tu...
Un sourire de compassion habille son visage en te voyant aussi perdu contre lui. Sans plus te faire attendre, t’amène près de la roue, pour s'accroupir à nouveau, te redéposer à nouveau. Il faut qu'il s'y reprenne à plusieurs reprises avant de pouvoir choper une salve d'eau entre ses doigts, l'approche de ton minois. Que tu bois ou non, c'est bien comme tu le sens. Lui passe la vitesse, il manque de temps. (il l'aurait tout entier accordé pour votre entre-vues mais déjà le soleil se couche).
Tu dois avoir la tête qui tourne, mais ce n'est qu'un fragment de temps Tom, demain tout ira bien à nouveau. C'est un cycle. La roue tourne toujours jusqu'à ce que tu y mettes fin par toi-même. Mais je comprends, ça fait peur. Ça fait aussi peur que de sauter d'un train en marche. Ça fait toujours peur de savoir qu'on ne peut plus revenir en arrière.
C'est pour ça que... Tom....
Qu'il est ait fini ou non, bu avec avidité ou laissé l'eau croupir (comme contaminée par la peau de Jack) il relâche sa coupe, essuie ses mains mouillées contre les joues brûlantes. (il aime sentir cette vie en lui, cet écosystème qui en ce moment même, mène sa propre bataille contre la douleur, la brisure, le sang parti et le risque d’infection.)
...Je te pousse du train avant qu'il ne soit en marche, comme ça la prochaine fois, tu auras moins peur. Tu sais déjà que ça fait mal, et tu sais déjà que des gens chercheront à te pousser. Ce qui est important Tom...
Il attrape son visage pour le relever vers lui, le regarde dans les yeux.
Tom ce qui est important c'est que si tu sautes, tu dois sauter de ton plein gré la prochaine fois. Il resserre ses doigts contre sa peau. Ne laisse personne le faire à ta place. Plus personne. Si des gens essayent tu les prends et tu les balances par-dessus bord. Ceux qui poussent les autres alors que le train bat son plein ne méritent pas de partir d'eux-mêmes.
Son emprise se défait, l'enfant affiche un air clément, tend sa main paume au ciel.
Maintenant il faut clôturer ce rite Tom, donne-moi ta main. Je sais que tu peux le faire.
Parce qu'il sent Jack, que toi, tu n'as rien à perdre, rien à perdre si ce n'est ce petit bout de soleil en toi.
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Dim 2 Avr 2017 - 21:05
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j'en ai assez de sentir le sol autre part que sous mes pieds d'être en contact avec continuellement quand tu me reposes je ferme les yeux je cherche à m'apaiser dans les quelques secondes de répit que tu me laisses j'entrouvre les paupières et m'abreuve sans honte (elle m'a quitté) à même tes mains preuve que tu me tiens dans le creux de la paume tu m'expliques enfin et y'a quelque chose qui s'éclaire dans ma tête tu sais ça ne me fait pas peur de ne pas pouvoir revenir en arrière à part maintenant tout de suite avant je m'en foutais et je vois pas pourquoi ça changerait tes mains se dégagent et je lèche mes lippes sèches est-ce là une leçon une manière de m'apprendre quelque chose jack au fond j'ai compris oui j'ai retenu et j'approuve ce que tu voulais dire mais tu sais il y'a d'autres manières de faire entrer les choses je t'en veux et ça m'arrache un petit soupir alors que tes doigts reviennent et soulèvent mon menton pour que nos prunelles d'encre se croisent arrête de dire mon prénom que j'ai envie d'hurler parce que t'as pas le droit t'as plus le droit je te connais pas je vais essayer de te rayer de mon esprit quand tout cela sera terminé même si au fond au fond je sais que je n'y arriverai pas ça serait trop trop beau trop facile pas assez compliqué pour que la vie me l'accorde tu accuses ceux qui font comme toi c'est affligeant mais triste et ça serait tellement plus facile de te détester si tu n'étais que froid si tu n'avais pas raison que si tu n'avais pas cette bienveillance mêlée à ta violence ta dernière phrase sonne comme un encouragement que j'entends je sais que tu y'arriveras que si je ne te donne pas un bout de moi de mon plein gré que tu me l'arracheras et que ça sera un peu plus douloureux le bras un peu mou la force envolée en compagnie de la volonté ma paume vient rencontrer dans la tienne dans je l'espère une dernière union
Abaisse toutes tes barrières. L'enfant remonte ses doigts, vient caresser ton poignet. Avant de l'emprisonner. À nouveau.
Tu connais la musique, tu connais la suite. Tu entends -mais tu savais déjà. Le son T i n t e.
Oh. Les yeux de Jack s'agrandissent. Il vient de penser que c'est dommage, au final il n'aura pas pu tester l'entièreté du courage de son protégé. C'est vrai, il aurait eu besoin de deux bras valides pour ce faire. Le gardien de tes terreurs regarde par la petite lucarne du moulin. Noir. Son focus s'effectue à nouveau sur sa prise. Il devra lui faire confiance sur ce point-là. C'est bien...
La bouche entre ouverte, prête à dire "Tom" mais il se retient. Pour quelques secondes seulement.
...Tom.
Aux anges. (Il a bien fini par comprendre, oui) Trois syllabes. Tout un monde. Toute une personne. Une myriade de sentiments D'émotion De sensation De ressentiment.
Avec zèle le couteau contre ta peau. Sans couper. Léger retrait. Il abandonne. Pour quelques secondes (seulement). (ça risque d'être difficile ainsi) Râpe ses genoux contre le sol terreux, vient à tes côtés tel un grand ami s'installer. Encore une fois ton poignet entre ses doigts, le sale garnement est si précautionneux. (il sait pourquoi mais le sais-tu ?) Plaque à terre. (morte avant l'heure)
Tu peux trembler, tu peux pleurer, tu peux crier Jack lui, s'enquière. Le métal froid, tes doigts gelés, entre eux ils vont danser.
Le second dit ses adieux alors qu'il effectue le grand saut. (loin de ta peau). Quel joli son Jack pense, le son du début d'un combat. C'est ton combat Tom, il te le dédie, le véritable premier de ta vie.
...Tomtom. (douce voix, pleine de compassion, mais tu n'as sûrement pas le temps de t'y attarder) (tu ne pourras pas passer outre cette fois-ci, et quand bien même tu tenteras, d'un revers il t'en dissuadera) (il faut être fort -il sait que tu l'es).
Le troisième ne voltige pas, mais comme le capot des belles voitures, assez difficilement, montre sa garniture. Tu trembles tellement, tes doigts il veut dire. Le reste, il ne sait pas, il ne voit pas, il ne voit que ce qu'il se doit de faire. Sainte mission que de tailler les ailes (tu n'en voleras que plus haut lorsqu'elles repousseront).
...Tomate. (La main à présent sanguinolente, entre vieilles croutes et nouvelles couches.) (Ta peau tel un tableau) (Il façonne les teintes, laisse la créativité parler dans tes soubresauts).
Le quatrième malgré lui fera plus mal que les autres, un léger dérapage. Il entaille ta peau avec, mais ça ne doit pas faire de grandes différences à ce niveau. À un certain seuil les grammes de peines chatouillent comme la neige contre le corps du grand brûlé.
...Tomtom la tomate, mon grand petit Tom... (Jack te laisse souffler pour le dernier) (C'est encore pire il le sait, d'avoir le temps de se reposer) (Il ne faudrait pas que tu vagisses lors du final.)
Le cinquième, bon petit dernier, est le moins impressionnant à voir. Le plus difficile à t'ôter, le plus cruel aussi. Si petit, il encoche la peau de tes autres doigts dans l'élan, rien de bien plus méchant.
Et puis, voilà. L'arme ? Il la jette à l'eau (elle gondole dans les canaux) La joie la plus pure peinte sur son visage, la fierté surtout, il détaille celui de son camarade de classe. Tu vois, tout a une fin.
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Lun 3 Avr 2017 - 0:09
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c'est rare qu'on me dise c'est bien tu sais souvent je rate tout je suis pas comme eux et ouais tu sais à force j'ai l'impression que tu me connais mieux que je te connais mieux que je me connais aussi et pourtant ça ne me satisfait pas tu viens à ma hauteur à nouveau et je me laisse tristement faire à nouveau je laisse la chanson se répéter premier couplet symphonie de mes cris mêlés à mon bras sur lequel je tire par instinct mais tu es plus fort alors la mélodie continue je pousse un cri ((le surnom dont tu m'affubles sera là en guise de refrain)) et un nouveau couplet qui revient pas tout à fait identique puis encore un refrain encore un couplet et encore un refrain et et à force j'ai plus de souffle pour chanter plus de force pour danser je continue de trembler et je ne pourrai plus entre ces appellations affectives de la même façon tomtom tomate parfois ça dérape comme une mauvaise note tout de suite rattrapée mêlée à l'ensemble l'air de rien harmonisée pour faire genre qu'on ne voit pas la faute j'ai envie de vomir cette chanson elle va me rentrer dans la tête encore et encore des mois et des mois entêtante et douloureuse tant elle vrille les tympans et la tête je renifle essaye d'arrêter de pleurer et tu t'écartes tu as fini ton massacre et je ne veux plus te voir te regarder alors je me remets dans une position de protection en boule la main douloureuse la tête qui tourne le bras qui fait mal le corps endolori fatigué fiévreux mal en point laissant des traînées de sang sur la terre je faiblis et reste immobile n'arrivant décidément pas à apprécier tout ceci autant que toi
La répétition plusieurs heures avant t'as bien préparée. Tes sonatines ont raisonné si haut. Ton corps a joué (vibré) jusque dans tes os. Jack sait. Alors il ne dit rien.
Il se contente de respirer à tes côtés, tu lui fais un peu pitié. Il aimerait pouvoir t'emporter avec lui mais ça serait contre-productif. Contre ce pour quoi tu t'es battu depuis le début. Le droit au choix. (Et c'est à son tour d'avoir un peu peur) (A son tour d'avoir besoin d'avoir un peu de courage) (Peut-être qu'aujourd'hui il était venu t'en dérober une cuillerée.) Il ne rit pas. Paisible. Il ne sourit pas. Lorsque tu te renfermes telle une coquille. Il reste là à écouter tes sanglots. Tout est finis. (il se rend compte qu'il aurait vraiment, vraiment aimé plus de journée) Onze ans c'est si court. Mais c'est mieux ainsi. (Pas le temps de trouver le temps long).
Son drapeau planté dans tes pensées, il ne reste plus qu'a laissé la graine germée. Jack ne sera pas là pour voir mais pour ça aussi, il te fait confiance.
Le corps du plus violent se soulève, tapote ses mains l'une contre l'autre -étale les quelques éclaboussures de ton sang. Se dirige vers la porte et commence à retirer une à une, les barreaux de celle-ci. Fini le huis clos. Tu ne chanteras plus ce soir, il ne slamera plus à tes côtés. (quelques échardes s'agrippent à lui lorsqu'il se grippe contre les morceaux de bois.) La tension qui refuse de redescendre (cette peur ancrée au fond de lui qu'il n'en a pas fait assez) Qu'il ne t'a pas assez appris Qu'il ne te laisse point de repère suffisant.
Une promesse reste une promesse, il ne peut plus revenir en arrière. (Le garder auprès de lui toute la nuit) Sous cette belle lune déjà parée du sombre ciel. (Sombres pensés, toujours encombrés, il veut les éclaircir, il veut oui, être rassuré.) Tu as bien tout compris n'est-ce pas . La porte grande ouverte à nouveau une vague de chaleur entre. Il fait doux à l'extérieur.
Jack pourrait dire toute une vie, pourrait dire pendant onze années exactement. Qu'est-ce que quelques heures de leçons ? La mine brouillée il retourne à toi, te chopes sous ton bras valide (arrête de t'apitoyer il n'y a plus lieu). Traine ce toi en morceaux devant l'ouverture, frappe ton faciès de la clarté du clair de lune. (il te délaisse à ses pieds) Et Toute cette hésitation Ce nœud au ventre Toute cette agitation Cette peur d'avoir mal fait. (pour le dernier) S'envole sous tes traits déformés.
Tes joues mouillées, tes courtes mèches collées contre ton front sous la sueur, la moue de tes lèvres, et ton regard Tom. Toi qui n'en peut plus. Toi qui en veut assez pour ne jamais venir pleurer sur sa tombe. Te voilà devenu un vrai guerrier. Paré à toute éventualité il suppose, il espère. Il ne reste plus qu'à te dire. Bonne nuit.
Jack élance ses bras Jack ne dira plus jamais pour toi (plus jamais ce qu'il te faudrait). Jack ne verra plus jamais cette hargne (il espère la rêver dans sa nouvelle vacuité) Jack s'accroupit à ta hauteur (pour la énième fois et la toute dernière) Oui jack n'a plus besoin de dire. Lorsqu'il appose ses lèvres contre les tiennes Plusieurs secondes Appuie Assez pudique pour garder les yeux clos Puis les remontent contre ton front Ses mains dans tes cheveux qu'il peigne en arrière (ça aussi, pour la dernière fois). Bonne nuit.
Égoïste pour sûr il l'est, il ne cherche pas à savoir le dégout qu'il t'inspire il s'en fout. Tu t'en souviens n'est-ce pas il s'en fout de ce que tu penses de lui au fond. À quoi ça sert de s'encombrer de ce genre de sentiment ? Alors qu'il se relève il sait que de toute façons : la réponse n'arrivera jamais. Pas de boîte aux lettres là où il s'envole.
Là devant la porte (du haut de son mètre cinquante cinq), entre toi et la liberté :
De ce conquistador aux mains à brule pourpoint, Les rayons tueur du soleil absorbé par sa masse, Il ne reste que les mêmes yeux rieurs. (cruelle innocence) La lune adoucit son image. Fantôme en devenir, le crépuscule le couvre d'une chaleur froide. Adieu Tomtom, j'ai hâte de te retrouver !
Adieu, Il recule sans le quitter des yeux pour quelques pas. Des étoiles il espère pouvoir le voir s'épanouir à son tour. Chrysalide devenue Lion.
Il se détourne et la lumière blafarde l'englobe -chancèle ses contours. Jack l'abandonne comme un voleur, emporte avec lui une partie de l'âme de Tom. Son arrache-coeur a l'amertume des pertes et la violence de son rire (haut, vif, clair et honnête) qui ricoche contre l'eau, se perd dans les bois. S'enfuit, s'enfuit au loin de lui. Et tout à la fois restera à jamais ici. (Auprès de toi) Laisse-le habiter ta rage. Guider tes mains, Envers et contre tout Envers et contre tous Hurler l'enfant en toi. Hurle.