Avant la tombée de la nuit.
Avant les cauchemars.
Avant le rêve éveillé.
Existait un Jaakoppi plein de rondeurs dans ses mots, dans son visage.
Un enfant qui ne voulait qu'aider les autres. Un brin faussement timide, un brin taquin.
Un comme tant d'autres.
Qui croisa ton chemin.

Avant la douleur dans ton cœur Hannah.
Avant la confusion de tes sentiments.
Avant les révélations.
Existait une rencontre avec ton camarade.
Une entrevue à vingt-deux doigts.
(plus une paire de mains inconnues venues de l'au-delà)

Jaakoppi a tout du garçon normal, rien d'impressionnant chez lui si ce n'est ses mains, et encore, on s'y fait après deux jours passés à en discuter. Cela commence à faire partir du décor. Mais maintenant il va falloir prendre le temps pour toi de le détailler.
Ce décor-là a beaucoup à te raconter Hannah.
Un autre monde à t'apprendre.
Une précédente vie à te faire découvrir.
Un cœur différent battant à la place du tien.

Jaak dans l'innocence pleine encore, te regarde pendant les cours, lorsqu'il ne contemple pas Lou-Anne. Toi l'enfant sérieuse, aux longs cheveux, toujours si studieuse.
Si souvent seule.
Il ne te pense pas timide, après tout, tu as tant à dire en classe.
De ton poli.
Non.
Il pense juste que tu ne sais pas y faire avec les autres.

C'est pas grave l'enfant comprend, il y en a beaucoup des comme toi. On peut faire autrement, et lui, ça ne le dérange pas de faire le premier pas. Il y a quelques jours, c'était son anniversaire, il a reçu un portable flambant neuf. Pour pouvoir parler avec sa maman, lorsqu'elle ne rentre pas le soir, lorsqu'elle n'est toujours pas rentré le matin.

Il n'a que son numéro dessus, pas d'internet, qu'un seul jeu qu'il avait mis sa vie à télécharger au Mcdo, pendant son goûter d'anniv' entre la commande et les allers et venu aux toilettes de sa maman. Mais ça ne l'intéresse pas trop, il faut chercher des objets cachés. Lui ça l'ennuie.

Ça ne l'empêche pas, après t'avoir suivi à distance, de venir s'asseoir non loin de toi, faisant mine de pianoter contre l'écran tactile. Il écrit du n'importe quoi, un grand charabia.
Son regard fuie dans ta direction, parcours tes cahiers.
Il sourit -il a le sourire facile- il te trouve bien concentré alors que c'est la récré.

Il a envie de t'apprendre à te détendre, laisse le son et lance le jeu.
Musique catchy, effet sonore mystérieux.
Jaakoppi penche même un peu l'écran dans ta direction, au cas où tu aurais envie de partager un petit bout de ta vie avec lui.
Qui sait, vous pourriez devenir de bon amis ?

Une journée de célébration (ou de damnation c'est selon ton désir Hannah)
Il te sent faillir (il n'a pas besoin de voir) et ça élargit d'autant plus son sourire.
Il est un conquérant ici, venant gagner les faveurs de ton amitié.
Il ne repartira pas sans.

J a a k o p p i n'a pas un nom d'ici mais il a le cœur américain pour sûr, plein de chaleur et de rire aux éclats. Un enfant du soleil matinal, timide, toujours plein de bonne volonté.  
Rise and shine.

Devant ton nez retroussé, tes m a n i è r e s, il pose un bras en arrière contre la bordure de la fontaine et soupire un pfeuh de bonne guerre. Les jambes qui se balancent dans le vide, il tourne son visage un peu brutalement en ta direction -fait virevolter sa frange.

Hannah, tu vaux bien mieux qu'une rapporteuse.

Pas de méchanceté dans sa voix, il s'exclame tout excité qu'il est de parler avec toi, avec qui il n'a encore jamais échangé des mots libérés du carcan scolaire. Avec douceur il continue de laisser son sourire croquer son visage. Ses pommettes un chouilla joufflues et rosées attrapent les rayons du soleil.

N'est-ce pas ? Tu as trop de prestige pour t'abaisser à ce genre de...(il cherche un mot compliqué pour la faire rire)...bagatelle !

Qu'il balance tel un "eureka!". Ou tout du moins à défaut de la faire rire, pour se rapprocher un peu d'elle, parce que Hannah il l'a remarqué, c'est une amoureuse des mots (qu'ils soient faits pour elle ou pas). Et tant pis si ce n'est pas la bonne définition, au pire, c'est sa définition à lui et ça lui va.
Pas compliqué Jaak, si tendre son enfance, il a l'habitude de se satisfaire de peu.

Sans demander son avis, il se rapproche d'elle et tend son portable vers l'enfant, cherche à lui montrer son jeu, un jeu qui s'attarde sur les détails (il se dit que ça peut lui plaire, avec le design léché et l'ambiance posée). Mais bien sûr, il ne veut pas que par esprit de contradiction elle aille tout de même le dire aux pions, alors, mine de rien, d'une voix mutine et semblant l'air de rien il lâche un couperet.

...Ce portable est super, grâce à lui j'ai des super SMS de ma maman, dès qu'un truc va pas je peux être au courant, c'est important d'être au courant, lorsqu'on n'a qu'une seule maman, et qu'elle n'a qu'un seul Jaakoppi ahah. Attends dans ce niveau du jeu il faut être rapide parce qu'il y a du temps et il faut trouver tous les éléments et parfois c'est compliqué genre là y a marqué..."entonnoir" ahah je sais pas ce que c'est alors je tape partout avec mon doigt comme ça prff (il hausse les épaules en même temps en faisant un bruit de bouche) je peux parfois tomber dessus.  

Et si ça l'intéresse pas la studieuse et bien ce n'est pas grave elle lui parlera de son français et il dira que c'est très intéressant, non, pour de vrai parce que ça l'est ? Il n'est pas du genre menteur sur ce type de sujet.

Mais Jaak ne sait pas encore Hannah.
La jeune fille qui compte se reposer sur lui.
Et Lui qui ne connaît rien encore de tout ceci.
Tout ce qu'il sait c'est que son portable s'enfuit de ses mains.
(ton petit air courroucé garde une certaine prestance)
Lui garde le sourire.
Il ne pense pas que tu puisses faire quoi que ce soit de mauvais.
(il te fait à ce point confiance alors qu'il ne te connaît quasiment pas).
Il est même un peu désolé de t'avoir agacé. (mais pas longtemps)
Car vous n'êtes que des enfants.
Lui a le pardon rapide, il suppose que toi aussi.
Alors, devant tes sourcils froncés il se contente de s'exclamer.
Du rire léger
De l'espièglerie enfantine.

Sans qu'il n'ait rien remarqué l'enfant s'apprête à répliquer.
Sa turbine fort sous sa frange pour un marchandage en bonne et du forme.
(dit Hannah tu me rend mon portable et ont parle de ton alphabet de français) (tu veux bien dit ?)


Tu veux...

Mais Hannah, ah, toi, te voilà déjà parti.
Il n'aura fallu que la fraction d'une seconde, électrocutée sur l'autel des martyr.
Des rêves d'antan sont venu te hanter furtivement. (ou peut-être s'annoncent-ils avec violence et moult confusion ?)
Aller savoir.
Tant de savoir inaccessible pour notre tête en l'air.

Jaakoppi est impressionné (il n'a jamais vu quelqu'un tomber aussi vite)
Il t'aurait bien rattrapé si tu lui avais donné un signe plus accessible.
Il ne faut pas oublier qu'il est loin d'être aussi érudit
Que toi petite Hannah.

Ton corps plonge.
Ses bras aussi.
À vous deux vous brassez toute l'eau de la fontaine.
Des étudiants inquiets vous regardent au loin.
Jaakoppi essaie de t'extirper de ce liquide qui dans certains pays, possède des vertus réparatrices. (mais cette eau-ci ne t'aurait-elle pas cassé Hannah ? Petite poupée qui soudain doit sentir la rouille, au fond de toi)

Il n'a même pas crié. (puisqu'il suppose que ton esprit s'est endormis pour faillir ainsi.)
C'est vrai que si vite, non il n'a jamais vu, mais tombé, ah ça oui.
(c'est déjà arrivé à sa maman tu vois Hannah)
Alors le garçonnet ne panique pas, il met beaucoup de cœur à te redresser, te serrer contre lui, essuyer de ses mains ton visage perlé.

Hannah ?

D'une voix concernée, basse, il t'invite à rester avec lui.
Il fait bon ici, sous le soleil.
Pourquoi tu t'enfuis ?

On vous épie toujours, il n'est pas le seul à se demander ce qui s'est passé.
L'interrogation est grande mais soit en assuré, quoi qu'il en soit, Hannah, Jaakoppi veut bien rester pour t'épauler.
Ce, même si ça dur plus longtemps qu'une recrée.

C'est bizarre Hannah.
En temps normal il aurait rit Jaak devant une telle malchance, tomber comme ça à la renverse.
Un comique de dessin animé. Mais devant ton absence, ton corps si refroidit sous la chaleur écrasante
Il n'a pas envie de rire.
Hannah tu es trempée
Hannah c'est bientôt la fin de la recrée
Mais tu es là si bouleversé à parler d'autre chose, parler de chose que Jaak ne comprend pas.
tu es là à soudain crier et lui a peur
Car il ne sait pas comment t'aider.

Ce n'est pas tes excuses dont il a besoin, c'est de te savoir sauve.
Parce qu'il a beau t'avoir sorti de la fontaine, tu te noies toujours.
Comme s'il n'a fait que te contenir dans un verre d'eau.

Il aimerait te dire que ça va aller, que c'est juste une mauvaise frayeur.
Comment peut-il ? Son regard charbon croise le tien automnale
Presque à l'orée de l'hiver.
Oublies-tu que le soleil brille ?
Ses rayons ne te réchauffent pas le cœur petite Hannah ?

Désemparé Jaak serre les dents, frotte  avec vigueur ses douze doigts le long de tes bras, cherche à rallumer du feu en toi.
Il
ne sait pas s'il doit demander de l'aide aux adultes ou quoi.
Alors il t'enserre dans ses bras et te serre aussi fort que possible contre lui.
Essaie d'aspirer par la pensée tout ce qui te hante en cet instant,
Cette douleur fantôme qui le terrifie de plus en plus.

Du calme Hannah, on est bien, là, tout va bien, il fait beau, c'est l'été Hannah, les cours vont bientôt reprendre. Mais tu dois aller te reposer à l'infirmerie et aussi te changer. Tu as ta tenue de sport dans ton casier ? Si tu veux j'ai la mienne que je peux te prêter. Est-ce que tu peux marcher ? Je porte tes affaires.

Il grippe avec fermeté mais compassion tes épaules, te décroche de son corps pour chercher à te regarder à nouveau dans les yeux, ton approbation, se lever, avancer. C'est important de ne pas se laisser démonter quand tout devient compliquer.
La vie c'est difficile même pour les enfants, Jaak ne prétendra jamais le contraire.

L'enfant se
redresse
Te tiens toujours par
les mains
Un petit effort Hannah, c'est tout ce qu'il te demande.
Ça va aller, tout ira bien.
Il aurait bien aimé te porter tel un chevalier tu sais mais il est loin d'avoir la force de supporter vos deux poids réunit.
Jaakoppi n'est encore qu'un tout petit soleil qui doute de pouvoir réussir à briller assez pour chasser toutes les ombres qui semblent en ce moment vouloir te faire couler.  

Non il ne te laissera pas
glisser t'enliser sombrer à nouveau sous l'eau
Faire l'Ophélia
Emportée par le courant.
Ton ancre il sera Jaakoppi qui pas à pas avec toi
s'éloigne de la trouble entre-vue venu de l'au-delà
reste le sillon dans le sable qui serpente le long du goudron
Ombres humides de la plate plante et du talon qui s'effacent au fur et à mesure du cheminement.

D'un bras non porteur avant de partir se réfugier vers l'intérieur l'enfant a pris la précaution de bloquer tes jolis cahier il sait à quel point tu y tiens.
Tout cet alphabet
Qui en ce moment n'existe plus (n'existe plus que vous et encore il n'est pas sûr d'être bien là avec toi)
Tu sembles si loin mais de voir le retour de ta voix lui donne bonne espoir
De récupérer peut-être ce petit bout de toi à présent perdu au large.  

De rien qu'il pense le bout de chou, la mine sérieuse qui ne lui convient guère tirée sur sa peau.
Il n'a même pas pensé à son portable, qui bulle toujours dans l'eau. Qu'importe, sa camarade est bien plus importante que celui-ci (Jaakoppi connait bien le prix pourtant mais il sait aussi que celui de l'amitié n'en a un aucun et ne peux pas s'acheter aussi facilement qu'un portable).
Il hausse les épaules lorsqu'il la sent prendre son envole et s'appuyer moins contre lui.

Ça ne l'étonne pas Hannah est toujours en première ligne pour faire la grande. (une petite fierté dont elle n'arrive pas à se départager)
Il aimerait bien lui dire un jour qu'il vaut mieux profiter de leur jeunesse avant la galère des grands viennent les arracher à leur cour d'enfants.
Les fins de mois douloureuses, la rue, les aides alimentaires et le faire semblant. Il se souvient encore Jaakoppi même s'il fait comme si.
Après tout il était encore plus petit et à la maison on fait comme si tout ça c'était qu'un mauvais souvenir.

Tu as pas assez mangé à la cantine pour faire une malaise comme ça ? Faudrait en parler à tes parents pour qu'ils te donnent un goûté plus gros dans ce cas.

L'infirmerie en vue, il passe devant pour toquer.

Tu veux que je restes à côté de toi pour l'après-midi ? Si tu veux en parler, de toute façons c'est sport c'est pas grave, faut juste que j'aille vite fait chercher ma tenue pour que tu puisses te changer. Ou alors si tu as la tienne si je peux aller regarder dans ton casier...

Jaakoppi précautionneux, il sait bien que parfois le casier des filles c'est un peu secret, c'est un petit bout de leur âme d'écolière, avec des photos de stars ou de leurs bons moments entre copines scotchés à l'intérieur. Rien à voir avec les leurs toujours en bordel (même si certain garçons dans la classe avaient tout customisé avec leur équipe de basket ou de baseball favorite.

Jaakoppi est resté muet devant cette drôle de rencontre comme elle dit.
Il ne comprend pas vraiment où elle veut en venir.
Pour lui c'est plutôt l'inverse, rien n'est factice, rien n'est superficiel.
(Jaak baigne encore dans l'univers de l'enfance ou tout est aussi sérieux que pardonnable)
Les amitiés vont et viennent, mais peut-être est-il un chouilla trop sensible, pour à chaque fois en être touché comme un grand drame ou la plus heureuse des nouvelles.

ça l'attriste un peu de savoir que pour Hannah, bien loin d'être le cas, c'est plus la mélancolie qui touche son entourage.
Non ce n'est pas ça la superficialité ? La mélancolie d'être seul au milieu d'un groupe ? Enfin l'acte de s'en rendre compte.
C'est comme ça qu'il le comprend Jaakoppi mais encore une fois, il n'est pas sûr de bien comprendre le sens du mot mélancolie, il en aime juste la sonorité, bien qu'il le trouve grave comme un caillou qui coule au fond de l'eau.

(mais Hannah n'est pas un caillou la preuve elle est revenu parmi les siens, et Jaak compte bien faire en sorte que ce n'est pas juste passager et qu'elle continuera de flotter, puis de nager. L'inertie tue et il ne laissera pas cette vilaine s'emparer de sa nouvelle amie)

L'infirmière s'occupe de tout bien qu'elle semble absente de la véritable douleur qui poisse la pièce, Jaak profite de ce moment pour s'excuser ( avec la promesse d'un retour) pour aller récupérer les affaires en question.

Il croise beaucoup de monde dans les couloirs en effet parce que c'est l'heure déjà du prochain cours, et on lui jette quelques coup d'œil parce qu'ici on reconnaît les cartables de tout un chacun et celui qu'il porte n'est pas le siens. Il ne fait pas cas des petits ragots qui naissent dans son dos et continue jusqu'au casier de la demoiselle dont il a la charge aujourd'hui, récupère sa tenue de sport sans trop s'attarder (un peu par gêne) sur le reste du contenue du box métallique, va prévenir rapidement le professeur qui lui demande de revenir sous peu après avoir délivré les vêtements, ce à quoi Jaakoppi répond non.

Alors quoi non ? Comment ça ?
Et bien non tout simplement.

Elle a besoin de lui il le sait, elle est en état de choc monsieur je crois oui je crois bien
que quelque chose s'est faufilé au même moment dans ses pensées
(ou peut-être était-ce la cause plus que la conséquence)
Apparemment pour les adultes ça ne change pas la donne, mais d'un petit air pincé Jaak tourne les talons, court jusqu'à l'infirmerie et bien vite,
les remontrances dont l'averti le monde adulte se font de plus en plus petites jusqu'à ne plus être que l'écho d'une punition abracadabrante pour lui.

Quelle personne ose abandonner ses ami.es ? Il ne sait pas, il n'a pas été élevé comme ça.
Tout essoufflé qu'il est devant la porte, il toque et attend que l'infirmière veuille bien lui ouvrir.
Elle va pour prendre la tenue et le remercier mais Jaak ne souhaite pas être "remercié" il veut rester.
Alors il la dépasse et s'avance dans la pièce sans autorisation et va s'installer auprès d'Hannah.

Ca va aller Hannah, on a qu'à parler...

Il a à peine poser ses fesses sur la chaise face à elle que l'infirmière le reprend (et bien oui il est pas possible ce Jaak ! S'il s'inquiète autant il peut un peu rester mais qu'il la laisse au moins ce changer ! Ah oui.

Oui qu'il est bête il est revenu avec les affaires pour ça en plus.
Du coup Jaak les joues rouges, un point honteux, se redresse pour sortir de la pièce et attendre devant la porte à nouveau, que l'infirmière daigne bien lui ouvrir.

Une fois à nouveau à l'intérieur, assit sur le chaise, l'infirmière retourne dans son bureau et Jaak, mains croisées sur ses genoux, reste silencieux, sa phrase de quelques minutes avant étant pour lui, resté en suspend. ça ne tiens pas à lui, la suite de cette conversation (si Hannah accepte d'en avoir une.)

Pourquoi tu joues au hérisson Hannah est-ce que ça fait encore mal est-ce que ça fait encore froid dit ?
Même avec les nouveaux habits,
Même avec le drap chaud qui sent bon la lessive,
Même avec le soleil qui perce par la fenêtre.
Ou est-ce la peur, cette eau étrange qui se serait fait absorber par ta peau, sèche à présent mais toujours au garde à vous comme si agressée.

C'est pas bien de mentir mais parfois on a besoin de faire des choses pas bien pour aller bien. Tant que c'est pas des graves choses pas bien ça va je pense, tout le monde en fait. Des petites choses pas bien je veux dire.

Hannah a beau faire la sage au fond elle a une âme un peu revêche parce qu'elle a du bon piquant qu'il se dit le petit Jaakoppi, elle dit ce qu'elle pense, elle a aussi les baskets quasiment sur le lit, ça le fait un peu rougir il trouve ça cool ce genre de comportement, lui-même n'oserait pas. Mais il comprend que chaque enfant qu'il soit sage ou garnement a toujours un peu peur du jugement de ses parents.

T'inquiète je dirai rien, puis tu sais les parents il disent ça parce que c'est un grand principe dans la vie, mais après c'est comme la grammaire à l'école, y a souvent des exceptions aux règles !

Il s'esclaffe le doux soleil, encore ignorant du monde de l'envers dont tu reviens et du sérieux de votre discussion. Bien qu'il te prenne au sérieux oui, mais sans comprendre les aboutissants de votre conversation. Il confronte ton regard, assuré de pouvoir le réchauffer de quelques rayons.
Mais, ça le chiffonne quelque peu il faut l'avouer.
T'évanouir ? Mais n'est-ce pas ce qui s'est passé Hannah ?
Il ne fronce pas les sourcils Jaakoppi, mais son visage se pare assurément de confusion. Il te sent tremblante à tes dernières questions et ça le dépasse tellement il ne comprend plus de quoi tu parles, il ne cherche pas à réfléchir pour le coup, à cet âge là, il n'en voit pas encore l'intérêt, il préfère dire ce qu'il a sur le cœur tout de suite pour que ça soit dégusté a chaud. (et puis l'hésitation c'est contagieux et il ne souhaite pas que tu doutes de son amitié ni de sa sincérité)

De quoi ? ça veut dire quoi être bizarre ? On est tous le bizarre de quelqu'un d'autre, moi je te trouve tout à fait normale, et même mieux, extra-normale. Il rit de bon cœur à son propre commentaire avant de reprendre. Mais tu sais Hannah tu t'es un peu évanouie, fin c'est ce que j'ai vu, ça ressemble à ça de s'évanouir, les gens ont des sensations bizarres lorsqu'ils tombent donc ça peut faire un peu drôle mais je sais pas si ça peut avoir un autre nom que s'évanouir honnêtement... mais plus sérieusement, Jaakoppi appose ses mains contre ses genoux et se penche en avant, dans un esprit de confidence de l'enfant qui aime les histoires et la magie. Mais vraiment si tu t'es pas évanouie c'était quoi...tu as réveillée ta magie...? tu as eut une prédiction comme la prof aux grosses lunettes dans Harry Potter ?

Jaak n'arrive jamais à se souvenir de son prénom, mais ce n'est pas grave, parce qu'Harry ne l'apprécie pas, et Jaak n'apprécie pas ceux que n'apprécie pas Harry. Jaakoppi n'apprécie pas non plus ceux non digne de l'amour des héros. Mais ne t'en fais pas Hannah en ce moment même tu es l'héroïne de ta propre histoire, une histoire qui le dépasse, alors il t'aimera peu importe si tu es bizarre comme tu dis parce que Jaakoppi pour lui être proche des héros et de leur aventures étonnantes ça le fait s'évader. (le temps sait que viendra le jour où il regrettera cette pensée et aurait donné le ciel pour tuer tous les rêves cruels venu habiter sa propre peau apeurée)