apprivoiser l'abîme en mâchant ses vertiges •• jaakoppi
Invité
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Lun 21 Mai 2018 - 14:29
apprivoiser l'abîme en mâchant ses vertiges
ça fait partie de son métier jaakoppi tu sais de se montrer persistante comme elle l'est, et ce malgré l'agacement que ça peut susciter (pour ça crois bien qu'elle en est la première désolée) car khadija elle n'est pas seulement là pour vous apprendre à compter deux par deux et à conjuguer des verbes compliqués – ou alors c'est plutôt qu'elle refuse de s'en contenter – elle aspire aussi à accompagner vos pas dans ce monde d'éléments qui ne se quantifient pas de A+ à F- (de choses moins tangibles mais sûrement à vos yeux plus concrètes), à porter vos difficultés avec vous, qu'elles soient purement scolaires ou bien plus abstraites, liées à vos camardes d'école ou bien plus personnelles, plus compliquées, plus difficiles à expliquer (plus difficiles à affronter) mais avant de pouvoir y faire quoi que ce soit à ces poids que vous portez il s'agit d'abord de les repérer : tout se passe dans des changements, dans l'attitude ou dans les notes pour les plus courants ; car l'expression d'une perturbation se fait chez les enfants de façon plus franche, plus sincère, peut-être dû à un manque d'expérience pour dissimuler complètement ses maux comme les adultes savent si bien le faire (puissiez-vous attendre un peu avant de vous doter de cette faculté et laisser encore un temps aux adultes pour vous aider) le fait est jaakoppi que ces changements tu en témoignes : le doux élève de la classe comme on est tenté d'en vouloir par milliers qui manque l'école à répétition, c'est inhabituel – et plus ça dure plus grandit la certitude d'un bouleversement surtout quand quand toutes les tentatives de dialogue avec ta mère ne donnent rien, et que celles de te parler les quelques fois où tu es là ne servent qu'à te braquer khadija est embêtée car il est évident que quelque chose d’important te préoccupe mais jusqu'où peut-on persister si l'autre partie ne se laisse pas aider c'est avec ce soupir de l'âme au coin des lèvres qu'elle traverse les couloirs pour rejoindre la salle des professeurs après une énième journée de cours auxquels tu n'as pas assisté où peux-tu bien être jaakoppi, que peux-tu bien faire ? voilà que comme piqué par ces questionnements son pouvoir choisit ce moment pour apposer sur son esprit les brèves brumes de futur immédiat qui lui sont propres – celle-ci lui montre la bibliothèque, et en son cœur ta petite silhouette attentivement penchée au-dessus d'un livre les signes venus d'ailleurs ne s'ignorent pas, alors khadija change de chemin et se dirige là où on a souhaité la mener là où tu te trouves, en effet toi et ton livre êtes encore trop loin pour qu'elle puisse en identifier la couverture, mais nul doute qu'il doit être de grand intérêt vu comment tu y es concentré tu veux bien qu'on parle, jaakoppi ? sourire rassurant (sourire d'adulte) à la fois pour montrer que nul mal n'est signifié, et à la fois en se rappelant la première fois que ces mots ont été prononcés, il y a quelques mois de cela, et la réaction véhémente qu'ils ont suscité elle t'entend encore t'écrier qu'on te laisse tranquille je suis un myosotis j'ai autre chose à penser ! soit mais cet autre chose n'est-il pas trop lourd à porter ? entre myosotis ?