Avril — Avril, Avril, c'est une fleur d'innocence poussée à tous ses pieds, toujours tendre de rosée pour lui : alors pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit un magnolia de mensonge ? C'est plus fort que lui, Avril a toujours le goût des fous rires mais il ne peut plus l'aimer sans épine. | Levillain — C'est une main tendue dans le noir pour faire don de merveille à sa nuit stérile. C'est une ombre du passé ou un mécène délicieux, Roy est une curiosité absconse : Ray ouvre tous ses yeux pour découvrir le fond des lacs, sans savoir que c'est cette main généreuse qui l'y a déjà noyé. | Casse-gueule — Nina est un bout d'enfance, terreuse et fleurie des champs, il y a un goût d'été quand elle est là. Ray veut être ses yeux de charme et son refuge de confort. Lorsqu'elle est là : la douleur n'existe plus, et il aime si fort les étoiles. |
Hiro — Il y a une tendresse maternelle dans la figure de brutalité d'Hiro ; et peut-être qu'il est réconfortant de s'y accrocher, d'y échouer au creux des nuits, peut-être que c'est trop facile de s'y laisser tomber et peut-être qu'il devrait arrêter. Mais : il n'y arrive pas. | Vito — Ray et VIto partagent des rêves embrumés, vitriolés d'éclats de rire au néon d'un samedi soir. Vito est une Lune jamais pleine, moitié lumière artificielle moitié ombre saisissante (ou peut-être est-ce l'inverse) : mais il est toujours doux d'en sentir la blancheur sur sa nuque. | Narcisse — Il a fallu des yeux à Narcisse : ceux de Ray sont troubles et vérolés. Il a crevé sans le vouloir un abcès iridsescent qui se faisait passer pour bulle de luxure, et y a soufflé son amplitude : il y a une forme d'authenticité d'être baisé par des lèvres qui connaissent ses vertiges. |
Nana — Elle est charmante à cueillir à l'abysse : Nana est éperdue pour Ray, et Ray adore se faire conter ses puretés. Ils raisonnent ensemble d'une note si fausse qu'elle en devient douce, où les bémols se complètent pour un chant de mollesse, et le temps d'un battement du cœur ils basculent gentiment. | Moi — Ah, pourquoi a-t-on jeté cette ombre de maléfice sur son palier - qui envoie les démons du soir à sa chasse ? Il ne veut plus se faire crier la couleur de ses plaies : c'est assez de craindre le tanin de ses absences. Gabriel, à trop vouloir l'empêcher de tomber, le pousse dans le vide. | Cosmo Müller — Cosmo sème dans la brume de Ray des poussières de doute : il les hait sur les ondes, mais en est tenté en personne. Il ignore encore la jonction maléfique des deux. |
Tom — Tom est un regret en trois lettres, sur la fureur danse une culpabilité irréversible, et la nuit chante inlassablement ses larmes. | Orestes — Il ne craint pas de s’accoquiner avec les loups, surtout lorsqu'ils sont aussi dociles qu'Orestes : c'est une mâchoire familière qui rend les journées plus douces, et qui lui veut trop de bien. Mais : souvent, Ray n'écoute le cri des lunes que lorsqu'il veut les entendre. | Wynnona — C'est l'écho d'un néon sanguin, Wynnona a une délivrance au bout des poings. Des rires d'ivresse se mélangent au goût du fer lorsqu'elle est là, c'est une vodka ou une cigarette troquée pour quelques secrets, et une ombre qui soulage. |
Eros — C'est un frère tout juste trouvé, du velours et du Pacifique ; sur ses lèvres à lui Racine, au bout des charmes : l'Amérique. | La Fraude — Alors voilà pourquoi crier dans le noir et détester son sang usé : il aurait donc mérité le châtiment de son esprit venimeux, voilà que la mort frappe encore à sa porte. Ray se doutait bien de son crime, et se souvient maintenant de la terreur salée des voix venimeuses. | Myung — C'est un enfant d'éclipse qui éclot sagement dans son ombre : innocent et secret, Ray ne se retourne joliment que lorsque le halo souffle son nom. |