L'immensité de cet endroit Vide Pourrait facilement donner
Le tournis ;
Mais ce n'est uniquement parce qu'il fait partie, Du bureau des élèves, Qu'il a le droit
D'assister aux préparatifs.
Le dancefloor par ici,
Le buffet à dresser ;
Le club de cuisine s'active,
Avec l'aide des plus grands chefs cuisiniers,
Spécialement invités pour
Ce gala de début d'année,
Une tradition.
Ses longs cheveux clairs le suivent dans ses mouvements,
Mouvements fragiles et gracieux,
Alors qu'il se glisse doucement, Sur ce sol ciré,
Presque trop glissant.
Il est en costume noir et argent, Légèrement brillant,
Soulignant sa carrure fine ;
Ses chaussures émettent de petits claquement, Au gré de ses nombreux déplacements.
Non, ici sera accrochée,
La banderole du roi et de la reine de la soirée ;
Et ici figurera
L'ardoise des chansons à passer ;
Effervescence.
Sa réputation le suit,
Ombre de ses pas
Fantôme,
Son ami ;
Les quelques personnes qui discriminaient ouvertement, Les personnes homosexuelles étaient restées
Chez elles,
Boycottant la soirée, Présidée par un gars aux cheveux longs,
Vivant avec son ami d'enfance dans une relation
Ambiguë.
Alors Sverige leur avait simplement ri au nez,
Qu'ils n'avaient pas choisi la bonne université,
Et qu'ici l'ouverture des idées,
Faisait foi ;
Il était populaire
Et pas qu'un peu.
Celles qui espéraient encore Que ces rumeurs soient fausses
Papillonnaient,
A son passage majestueux ; Mais il n'y prêtait que peu attention, Se contentant de leur sourire pour les féliciter
Du travail qu'elles faisaient
Pour parfaire ce bal.
Le monde commençait à affluer ;
Les invitations à tomber,
Des cartes dans le panier, Et des couples bras dessus bras dessous Des célibataires seuls,
Ou entourés de leurs amis venus d'ailleurs,
Riaient ; La soirée était illuminée.
Les derniers préparatifs furent vite réglés,
Et bientôt,
Les enceintes de bois verni résonnèrent, Des tubes préférés des étudiants.
Sverige eut enfin le temps de s'éclipser ;
Passer le voir
Le câliner, Avant de devoir prononcer le discours de bienvenue Et réellement lancer la soirée.
Il était, Dans la petite salle privée Du BDE ;
Sa princesse aux cheveux de jais.
Et assis sur une chaise, L'air anxieux
Il l'attendait.
Alors le norvégien aux cheveux d'argent,
Comme le grand gamin qu'il était,
S'avança doucement vers son italien préféré,
Il était de dos.
Et il l'enlaça de derrière, Le surprenant peut-être, Ou pas du tout.
« Alors Giu,
Prêt pour la soirée ? »
Il avait un grand sourire aux lèvres,
Alors qu'il lui collait un gros bisou
Sur la joue, Sans aucune gêne Comme si quelque part,
Ils n'avaient jamais grandi.
Il était beau son amour de toujours, Et il n'avait pas peur des rumeurs aujourd'hui,
1983
Un an plus tôt, La Norvège avait déclassifiée le diagnostic comme maladie.
Un costume noir pour contraster, Souligner l'élégance de son corps,
Il était terriblement séduisant,
Et sur le grand miroir qui leur faisait face se reflétait, Le norvégien tout sourire, La joue collée à celle,
Du jeune italien
Son cavalier.
S'enivrer d'amour sur une piste de danse.
Invité
Invité
Dim 27 Aoû 2017 - 17:01
ft. Giuseppe
ft. Sverige
「 Last Dance 」
Giuseppe est inquiet, à sa manière, avec ses mains qui se tordent entre elles dans. Dans la petite salle du BDE, il remet en place son nœud papillon, fébrile. Il n'a pas eu envie de se mélanger à la foule qui se prépare, et préfère attendre son ami ici.
Il a peur, et ne sait pas comment se comporter, en réalité. Et tandis qu'il fait tournoyer son peigne à manche d'écaille dans ses mains, il s'imagine sur une plage déserte avec sa guitare, en train de chanter. Pas en plein milieu d'un gala de cette université qu'il ne fréquente même pas, lui, simple serveur dans le café d'en face. Il se trouve l'air étrange même dans sa tenue, et a failli même ne pas sortir du tout. Son costume le serre, et il regrette son choix. Il aurait du acheter l'autre tenue.
Il s'assied, en silence, et continue à se tourner les pouces, en priant pour que tout se passe bien. Sverige lui a assuré que les gens étaient charmants, et que les mentalités étaient éveillées, mais combien de personnes "éveillées" a-t-il rencontrées jusque là? Les regards seront braqués sur eux, les femmes se précipiteront aux pieds de Sverige, et il restera seul, en esprit, en regardant l'heure qui tourne en même temps que les flûtes de champagne descendront. Assis, dos à la porte, il attend.
Il a un peu mal au ventre.
Il n'entend pas tout de suite la porte qui s'ouvre derrière lui, et est surpris par les deux bras qu'il reconnaît tout de suite, qui s'enroulent autour de sa personne. Il fait plus chaud, d'un coup, et il fait plus doux. Ca sent le santal, et vaguement le thé vert, et le jeune italien s'empourpre comme un enfant lorsque les lèvres de son ami se posent sur sa joue.
"Ça va. Ça va aller."
Il réalise qu'il ne semble pas très enjoué, et se reprend rapidement.
"Ça va être chouette. Merci de m'avoir invité."
Il se retourne, se relève, le regarde, et lui adresse un sourire un peu moins confiant que ce qu'il aurait aimé, mais tant pis.
Il est beau, dans son costume. Terriblement beau.
"Ta cour doit t'attendre. Essayons de ne pas trop les faire patienter, d'accord?"
C'est dit sur le ton de la bienveillante plaisanterie, et Giuseppe sourit un peu plus. Il lui suffisait de garder une contenance suffisamment longtemps, et tout se passerait bien. Pourvu que tout le monde soit bienveillant.
Il prend la main de son ami, pour se donner un peu plus de contenance, et coule un regard vers la salle. Les hommes sont beaux, riant autour d'un verre, et les femmes sont d'une grâce et d'une élégance formidable. Giuseppe a un pincement au coeur, et il ne sait pas bien pourquoi.
"Je t'attends dans le fond, pendant ton discours d'ouverture. Tu vas être formidable."
Il lui serre la main fort avant de la lâcher. Un peu pétrifié.
Invité
Invité
Mar 29 Aoû 2017 - 20:55
「Last dance」 La fin du monde dans nos pas. /p>
Giuseppe & Sverige
Il avait l'air
Tendu,
Quelque part Sverige pouvait le comprendre.
Mais il en souhaitait, Qu'ils en profitent ;
C'était une grande soirée,
Leur dernière valse avant la fin et l'éternité.
Sa cour ?
Sverige tiqua ;
Mais il ne releva pas, Se contentant de serrer fort, La main douce de son ami d'enfance.
Puis ils sortirent de la salle du BDE,
Au grand jour
Sous les lustres Et les notes douces,
Battant des enceintes,
Le rythme des beaux jours.
Il lui tenait toujours la main,
Dans ce geste plein d'amour ;
L'air frais du soir et la mort du petit matin, Clamait doucement sa tendresse au-dehors.
Les personnes présentes commencèrent,
A chuchoter ;
Mais Sverige savait, Que ce n'était que pour le discours qu'il prononcerait.
Giuseppe lui lâcha la main,
Et la douceur s'envole ;
Il devait faire son discours par
Obligation.
Il le rattrapa juste à temps, Aussi futile et léger que le vent,
Et lui dépose un tout doux
Tout tendre, Sur le front.
Et il s'en alla, Devant la foule
Il est déjà roi.
Il conquiert les cœurs ;
Et les esprits.
Joue avec le temps
Comme un vieil ami ;
S'en va chercher, L'amour
Dans ses mots tissés.
Son discours émerveille,
Charme
Ensorcelle ; Il est un magicien, Des mots et des merveilles ;
Des rythmes doux
Des paroles élégamment brodées.
Pourtant quelque part ;
Il n'est pas entièrement présent.
Son esprit n'est concentré que sur une unique personne ;
Giuseppe.
Il avait l'air tendu tout à l'heure, Très tendu ; Je ne veux pas te faire regretter d'être venu.
Enfin ;
C'est terminé.
Ce discours, Achevé ; Pour le bonheur Et les oreilles Des participants
Acharnés,
Dans leur imagination ;
Parce que Sverige est forcément
Le président du BDE.
Il n'est pourtant rien d'autre qu'un élève, Un étudiant ;
Il lit comme tout le monde,
Trime à s'en arracher les cheveux ; Et pourquoi ça serait forcément lui
Là-haut sur ce podium ?
Il a arrêté de se poser la question.
Les applaudissements éclatent,
En un tonnerre d'enthousiasme ;
Et lui leur sourit, Ses cheveux tombant en une rivière d'étoiles, Sur le dos
A la carrure bien dessinée,
Aux yeux pétillant de joie, Pourtant absent.
Il descend ;
Peut-être un peu trop précipitamment ;
Mais il a hâte,
Il veut
Le revoir, Le prendre dans ses bras,
S'enivrer d'amour sur la piste de danse.
Son bel italien n'a pas bougé, Toujours au fond de la grande salle ; Alors que déjà résonnait,
Le bruissement des mots,
Et la rondeur des notes qui s'enchaînaient.
Encore
Encore un peu ;
Je suis là.
Le Temps cligne des yeux,
Rit,
Et son rire claironne.
Et un groupe de jeunes filles élégantes s'avancent vers Le norvégien,
Elles veulent lui parler.
Sverige tique intérieurement ;
Lui ne le souhaite pas.
De délicates notes au piano résonnent encore,
Clapotant sous les doigts
Déluge de délicatesse En quelques notes seulement.
Leurs paroles s'emmêlent,
Tandis que son regard entraîne
Toute son attention
Vers le fond de cette salle ;
Oh torture pourvu que tu t'arrêtes.
Et soudain résonne
Ce slow tant connu
Et si glamour je brille, Que toute la salle en rit
Avant que le rythme l'entraîne dans ses pas les plus sensuels.
Careless Whisper.
Sverige crispe un peu les mains ; Il en a un peu marre il faut dire.
Alors se retournant avec un sourire,
Ne lâchant qu'un léger pardon à ce groupe de filles, Il désigne,
Le fond de la salle ;
Et clame qu'il la dédicace, Cette mélodie si cocasse,
A son ami de toujours.
Et il lui tend sa main,
Invitation ;
Comme lorsqu'ils n'avaient encore que dix ans. Toute la salle s'est arrêtée, Comme gelée Alors Que résonnent ces notes Qui glissent
Sur nos peaux.
Il sourit ;
Il n'a pas changé, jamais.
Et peut-être quelque part il veut lui prouver ;
Que l'éternité tiendra toujours.
S'enivrer d'amour sur une piste de danse.
Invité
Invité
Mar 29 Aoû 2017 - 21:44
ft. Giuseppe
ft. Sverige
「 Last Dance 」
Sverige traverse la salle, grand prince parmi la masse qui semble subitement moins belle. Giuseppe reste dans le fond, lui, éternel valet face à son ami. Il se sent un peu seul, et regarde, anxieux, la foule qui s'amasse au pied de l'estrade sur laquelle le président monte.
Il est brillant. Brillant, littéralement. Il semble irradier de milles feux, et le jeune italien est ébloui de tant de grâce. Son coeur se serre, et il se demande encore ce qu'il a bien pu faire pour attirer, l'espace d'un instant, cet être lumineux, lui le brun, le freluquet, le demi-homme mal dans ses pompes. Il froisse d'une main tremblante son pantalon, et se sent terriblement petit.
Tout le monde applaudit, et lui aussi, machinalement, perdu dans ses pensées. Son ventre se tord lorsque les jeunes femmes se rassemblent autour de Sverige, SON Sverige. Il les hait, les femmes si belles, dans leurs si belles robes, aux rires qui tombent comme des clochettes et avec leur parfum si doux. Il les hait de tout son cœur lorsqu'elles se frottent, et il rêve, l'espace d'un instant, de leur arracher le crâne. Un bain de sang formidable, de violence déchaînée. Pensée intrusive. Il se reprend. Et ne bouge pas.
Quelques notes de musique retentissent, et son oreille de mélomane reconnaît tout de suite Careless Whisper. Il aime cette chanson, une des dernières sorties, et est ravi du choix musical. Sverige se dirige vers lui, et il a le souffle coupé, l'espace d'un instant.
Et il lui tend sa main.
Instant d'hésitation.
"Mais tout le monde va nous voir..."
Giuseppe sait que Sverige n'en a cure. Il respire. Le temps s'est arrêté, et tout le monde le regarde, on dirait. C'est compliqué, de fuir.
Il prend la main, timide. L'italien a pourtant toujours aimé danser. Et le rythme le prend. Un, deux. Mouvement de hanche. Main posée sur la taille. Il tournoie, légèrement au début. La danse, la musique, c'est son âme qui parle. Il plonge son regard dans les opales de Sverige, et il lui sourit.
Il est beau, son Sverige.
Il est terriblement beau. Il l'aime terriblement.
Et la musique bat son plein, et il oublie presque les regards, le feu qui lui brûle le ventre, et les lois. Juste un instant.
Il faudra se lâcher plus tard, mais il préfère ne pas y penser. Il goûte sereinement à ces quelques minutes d'éternité.
Invité
Invité
Sam 23 Sep 2017 - 0:05
「Last dance」 La fin du monde dans nos pas. /p>
Giuseppe & Sverige
Des pas, De multiples pas, Les uns après les autres,
A n'en plus finir,
Jamais.
La musique continue,
Tournoie,
S'entraîne ; Dans ses propres notes, Dans sa propre gestuelle, D'une sensualité tape à l’œil,
Et pourtant si érotique.
Les corps sont proches,
Étreinte ;
Et l'éternel n'est qu'une promesse, Qui finira par s'éteindre.
Non, jamais.
Sverige tient fermement
Son amant,
D'une danse, Les pas s'enchaînant.
Il admire,
Ses yeux noir d'encre,
Qui tournoie, Au gré de leurs émotions respectives,
Si seulement le temps pouvait s'arrêter,
Si seulement je pouvais le maîtriser, Ne serait-ce que seulement en cet instant.
Des traits fins,
Séduisants,
Il ne peut que le désirer, Le temps,
Rien que le temps,
Le temps d'une danse destinée à se terminer.
Alors ils dansent,
Sverige l'entraîne,
Dans cet infernal amour, Qui ne peut s'éteindre,
Que si la Mort venait les accueillir,
Mais rien ne dure réellement.
Les sentiments se consument,
Dans son cœur qui bat,
Vitalité, D'une jeunesse à peine entamée, Pourvu que les lignes pulsent, Sur sa peau ne se rompent pas
De sitôt.
Pourtant tout a une fin, Et le temps se moque de nous,
Indéfiniment,
Les dernières notes résonnent ; Et tout s'arrête.
Silence.
Un tonnerre d'applaudissements,
Moins pour ce couple informel,
Plus pour la grâce de leurs mouvements, Sur la piste de danse,
Enchantée.
Et pourtant Sverige N'entend rien Ne voit rien
Ne sent sous ses doigts,
Que le corps svelte et doux de son cavalier d'un instant,
Le toucher d'une tendresse,
Qu'il a peur de perdre.
Les applaudissements persistent,
Tout finit par périr
Et alors que la joie se fait entendre, Les lustres en écho,
Le cœur en lambeaux.
Rage, rage against the dying of the light.
Les sentiments s'entredéchirent,
Face à l'objet du désir,
Si proche Si loin
Si beau
Étreint.
Mais on fuit,
Le regard fait fuir,
L'attention s'ennuie, Et se reporte autre part,
Chuchotis
Clapotis.
On le mande déjà
Le Président du BDE
Il fuit déjà Le regret dans son regard De glace
Animé du du feu amoureux ;
Il fuit le déchiffrement de son regard, Son cher Giuseppe.
L'immense salle est déjà entre eux, Les paris s'élèvent ;
Qui sera le Roi, qui sera la Reine,
Les regard se portent sur Sverige, Mais ce qu'il veut
Ce n'est pas cette lumière
Qui se porte sur lui Artificielle.
Il ne veut
Que l'amour
Naturel De deux êtres qui s'aiment ; Sans jamais pouvoir se le dire Car le temps est ironique.
Et déjà il doit s'occuper de ces paperasses, Danser avec les différentes partenaires, Pour entretenir son image ;
Rien de tout cela ne lui plaît,
Monde clinquant, Auquel il s'est pourtant intégré,
Pourquoi.
Une chaîne, Un infini maillage,
Du passé au présent,
Du présent à l'avenir, De l'amour à la mort, De la naissance au devenir.
Puis Sverige tournoie, Une dernière danse,
Avec une partenaire étrangère,
Ses cheveux d'argents volent, Devant les regards, S'effacent, Devant les lois
La pesanteur des corps impuissants.
Enfin il se libère, Cherche de ses opales d'argent, Balaie
Les ornements dorés,
Les piliers étagés, Les lustres brillants, L'immensité de cette salle en vêtements habillés,
La superficie du monde en un regard.
Il le trouve enfin,
Giuseppe,
Il a envie De s'élancer L'étreindre L'embrasser
Reprends-toi.
Alors un sourire fendu aux lèvres, Les yeux pétillants de la joie de le retrouver,
Il lui apporte une flûte de champagne,
Sverige tient plutôt bien l'alcool,
Mais il a abusé des verres
Il le croit bien.
Qu'importe.
Aujourd'hui il ne fera
Que crier sa rage
Au crépuscule sanglant A l'amour dévorant
Le cœur qui se détache
Lentement
Du monde des vivants.
Do not go gentle into that good night, Rage, rage against the dying of the light.
[Dylan Thomas.]
S'enivrer d'amour sur une piste de danse.
Invité
Invité
Sam 30 Sep 2017 - 11:39
ft. Giuseppe
ft. Sverige
「 Last Dance 」
Petit pas par petit pas. Giuseppe compte les secondes, les secondes avant la fin, en priant pour qu'elle n'arrive jamais, encore un couplet, encore un refrain, s'il vous plait, encore un petit peu de Sverige dans ses mains et dans ses bras, un tout petit peu de Sverige contre son cœur. Mais le temps rit, et la musique semble se marrer en s'arrêtant. Les mains se libèrent, et la poitrine se vide d'oxygène, sous les applaudissements. Un long regard.
L'italien en profite, un maximum. Il détaille les traits du visage de son ami, fixe son regard dans celui d'argent, et le temps se fige. Lentement, il avance vers lui. Serait-il possible de danser encore une fois, juste une seule? Il est si beau. Si... si Sverige, finalement. Il tend ses doigts minces, mais ce soir, on appelle son prince au loin. Il tend la main, encore, mais l'autre esquive son regard et lui arrache le cœur avant de fuir dans le foule.
Giuseppe reste la, seul, la boule au ventre. Il se sent ridicule. Personne, pourtant, ne le regarde. Une partie de lui regrette d'être venu. Au loin, le buffet l'appelle.
Peu de temps plus tard, une femme s'installe a coté de lui, serrée dans une robe bleu nuit, une brunette, comme lui. Il tente de ne pas y prêter attention, mais elle semble seule, un peu comme lui, et lui tend un verre. Ils discutent. Elle s'ennuie, et voudrait danser. Toujours pas de Sverige à l'horizon. Il accepte.
Ce n'est pas que c'est une mauvaise danseuse, loin de là, mais il n'apprécie pas ces pas, et ne se sent pas particulièrement à l'aise en la faisant tournoyer, mais elle semble s'amuser, elle. Du coin de l’œil, il aperçoit son ami, une beauté au bras, et la boule de larmes dans sa gorge fait son apparition. Il aimerait bien partir.
"C'est drôle, tout le monde pensait que vous étiez, vous savez...ensemble?"
La jeune femme a rougi. Dans sa robe, on dirait un drapeau français. Giuseppe ne répond pas, qu'est-ce qu'il pourrait bien répondre?
"Il fait rêver tout le monde, votre ami. C'est rassurant de voir que nous avons encore une chance! Mais peut-être...."
Giuseppe anticipe la fin de la phrase, mais ne répond toujours pas.
"Peut-être pourriez-vous donner un bon mot pour moi?"
Le coeur qui s'écrase, qu'elle piétine de ses talons aiguilles, le sourire aux lèvres. Il veut hurler. Il veut lui hurler dessus, attraper son chignon, et fracasser sa tête contre le sol au rythme de la musique. Il veut cracher dessus, arracher sa superbe robe et lui enfoncer dans la bouche, avant de la regarder s'effondrer dans un borborygme minable et définitif. Il se contrôle. Sa main se resserre un peu sur son épaule, mais il réussit a arracher un sourire d'une fausseté crasse. La musique s'arrête.
"Peut-être que vous pourriez aller lui en parler vous-même? Cela vous rendrait certainement bien plus service que si c'était moi. Si vous voulez bien m'excuser..."
Il abandonne l'odieuse en plein milieu de la piste de danse, et va se resservir à boire. Le verre ne dure pas, mais il tient. Un peu. Il a un peu bu, il le sent. Il a envie de gueuler sur la terre entière et d'étouffer toutes ces dames avec les restes du buffet. Sverige revient, une nouvelle coupe à la main.
Mais le coeur de Giuseppe se meurt, et son ami l'a blessé, sans le vouloir. Il est contrit, de ne pas pouvoir éloigner toutes ces femelles répugnantes de son étoile superbe. Mais le blond semble tellement ravi de le retrouver. Il ne faudrait pas gâcher ce moment.
Ses doigts se serrent autour de la coupe de champagne, avec un léger sourire. Elles vont te le reprendre, Giuseppe. Dès que tu ne seras plus là, elles vont se serrer contre lui avec leurs corps de déesse et te riront au nez avec leurs rires de clochettes. Et elles l'emmèneront, loin de toi, et tu resteras tout seul comme un con avec ta guitare et tu pourras jouer jouer Sverige ne reviendra jamais jamais et tu crèveras seul seul dans ta merde amoureuse et sans même un ami et tu l'auras mérité parce que t'es pas capable de faire les choses qu'il faut Giuseppe t'es une merde une sombre merde.
Il sent qu'il doit faire quelque chose, mais quoi? Il trempe ses lèvres dans la coupe. Il vient de prendre une décision. Tiens, sa main tremble.
Il la place quand même sur la taille de son ami, en se rapprochant.
"C'est une très jolie soirée."
Le mensonge est pieux. La manœuvre tentée, moins. Il se noie dans le regard de son amant, fébrile, et comprends ce qu'il veut faire. Il les fera toutes taire, et s'arrogera, une fois, juste une seule, le droit de prendre ce dont il désire depuis toujours. Son cœur bat à mille a l'heure. Il se rapproche, comme aimanté par Sverige, lentement. L'alcool parle, mais l'amour parle encore bien plus fort. Il va l'embrasser. Il a chaud, il tremble, mais il est déterminé. Après tout, qu'est ce qui les en empêche? Ils sont presque front a front,maintenant.Giuseppe ferme les yeux.