Jean tout seul,
Jean qui longe les trottoirs tristement
Il regarde ses pieds, regard fuyant sur le côté.
Et il marche seul, bouteille de bière à la main. Il retourne sur ses pas après avoir été bien loin pour voir quelqu'un. Ce quelqu'un qui l'avait invité à sa soirée, puis ce quelqu'un qui l'avait recalé à l'entré. Car Jean ne saisit pas toujours l'ironie. Faut dire que la génération Y a inventé comme un nouveau langage ; l'ironie se passe par message. Apprend à déchiffrer les emoji et peut être que tu seras réellement invité à une soirée, Jean.
En attendant il marche, Il va passer sa soirée à ça probablement. Jusqu'à ce qu'il tombe de fatigue, où bien jusqu'à ce qu'il quitte la ville et se retrouve dans un autre état. Jean a beau être nul en maths, il sait pertinemment qu'il n'arrivera pas dans une autre région en une nuit. Surtout à pied.

Alors il décide de se poser, près de la supérette locale. Il a déjà assez marché, et en grande partie pour rien mais il tente de rester positif. Insouciant (si seulement), optimisme presque dégouttant. Au moins, il a gagné une bouteille de bière offerte par la maison, comme un prix de consolation.
Il s'empresse de la boire, ça lui fera passer le temps.
Il boit, il oublie. Il oublie même qu'il a jamais tenu l'alcool.
Il s'effondre.
Il a oublié que ça le rendait triste.
Puis fatalement, il a oublié de rentrer chez lui.
Alors il est resté là, seul à attendre (strictement rien). Il regarde ses pieds, pour éviter le regard des passants - ils jugent, mais ils passent à côté (personne pour le regarder).

Lui les regarde passer, rien d'autre à faire. Il en voit passer, tandis que le soleil commence à se coucher. Des inconnus, des gens qui vont s'acheter à manger ou du pq... puis il voit Joy aussi.
Joy ?
Puis merde la flemme de bouger.
Joy.
Il repasse.
Et il l'a remarqué.
Interpellé, il relève la tête. C'est bien Joy. Qui lui signale qu'il est totalement bourré.

Joy !?? t'es là ... oh mais comment tu sais...

Puis il essaye de se relever, péniblement, il y arrive. Une fois sur ses deux pieds, il sert la main de Joy. Puis lui fait la bise. Incapable de choisir, il fait les deux, oui.
Ça change de toutes les fois où il arrive furtivement dans le dos de ce dernier pour l'emmerder. Là, c'est plutôt lui qui se sent embêté.

Mais Joy tu me voles mes affaires ... T'es là pour te moquer de moi ? Il le regarde tout en plissant les yeux - c'est bien Joy ??? - totalement à côté de la plaque. Mais il reprend. Tu sais quoi Joy, je t'emmerde ! t'es jamais gentil et tu me voles ma bière ! tu dirais quoi si je volais....ton sac ?

Il pointe son sachet d'un air jugeur, limite accusateur. Il l'agresse avec énergie, mais peu de conviction.

Tu peux pas boire de toute façon Joy. T'as pas encore 18 ans !! allez redonne ça.

Et peu d'argument en réserve.

hrp; bb c'est perf c'est moi qui fait la folle là mdr bizou

Joy,
depuis quand il est aussi agressif ?
Jean se pose tout un tas de questions : Qu'est ce qu'il fout là d'abord ?
Pas assez lucide pour se remettre en question, il se pose tout simplement pas les bonnes questions à vrai dire... Il a déjà oublié le « je t'emmerde » balancé à Joy deux minutes plus tôt. Alors il se sent agressé, un peu vexé aussi.
C'est vrai ça d'où est-ce que Joy lui répond comme ça ?
Depuis quand il lui répond d'ailleurs ? Ça change des vents habituels. Non en fait, il a toujours été comme ça. Y a juste un peu plus de dédain dans sa voix aujourd'hui, mais Jean comprend mal pourquoi. C'est vrai ça, pour une fois c'est Joy qui vient le déranger.

Et ma gueule, mais qu'est ce qu'elle a ma gueule...? Il chante dans sa tête. Ecoute à peine ce qu'on lui dit. Et il reste face à lui ; se dit qu'en l'écoutant sagement il finira peut être par partir. Pour une fois qu'il ne cherche pas à coller Joy.
Pour une fois,
il ne comprends pas.

- T’es sérieux…
T’es plus au Québec, hein… 
L’âge légal pour en boire ici c’est vingt et un ans.

La musique dans sa tête s'arrête. Il ouvre grand les yeux.

Putain quoi ??

Il oublie tout le temps. Il se croit grand, mais pas tellement. Puis au fond face à Joy, seulement deux ans les séparent. Ils auraient pu être frères, après tout Jean remplissait à merveille le rôle du grand frère chiant. Il assumait déjà son rôle, mais sans les repas de famille et les moment de franche rigolade sur un vélo.
Non être chiant lui suffisait.

Puis Joy attire son attention avec sa bouteille, un bras tendu vers lui. Jean lui sourit, satisfait. Sourire qui s'efface aussitôt après ce petit geste de fourbe.
Déception sur son visage tout entier.

Pourquoi t’as bu ça ??

Tant de questions.
Et ça remonte à trop loin... Mais aussi loin qu'il s'en souvienne...

J'avais soif.

En toute simplicité.

Ecoute Joy, j'peux pas te dire là maintenant... mais me dénonce pas au flic s'teuplais. tu sais que j'oublie souvent des trucs...

La honte le parcours. Il ne même pas si il a honte d'avoir enfreint la loi (ou plutôt avoir oublié celle ci) ou s'il a honte des vraies circonstances de son alcoolisation qu'il cherche lui même à oublier.

Tu sais quoi, j'te laisse ma bière. Parce que... Il jette un rapide coup d'oeil à son sachet toujours au sol. T'as pas grand chose à boire en fait.

Sur ces mots, il s'apprête à repartir. Tente une direction au hasard, tournant le dos quelques instant à Joy avant de se poser à nouveau des questions.

Hé tu sais pas où j'habite au fait ??

L'alcool lui réussit pas.

hrp; j'en pense que du bien ;)))

Ses yeux partent à droite, puis à gauche.
C'est vrai qu'il lui en faut peu pour perdre le nord. Et là tout de suite il aurait bien besoin d'une boussole. Ou d'un guide, une carte touristique, un schéma de géo... n'importe quoi. Même Joy sait pas où il vit, décidément Joy sait rien. Mais il est de bon conseil... Enfin, il lui a dit de dormir sous un hôtel ? Bref, c'est Jean qui sait rien. Parce qu'il n'écoute pas, quand il boit, il devient triste et con et n'a plus aucune concentration.  

Puis Joy lui dépose son sachet dans les mains. Alors Jean se sent touché, puis ces dernières paroles sonnent comme un encouragement. Ça lui rappelle les souvenirs d'école, lorsque sa mère lui donnait son déjeuner avant de partir et lui touchait quelques mots d'une sincère sympathie.
Cela dit, il manquait un petit truc à Joy pour ressembler à sa mère. Peut être une paire de sein et un sourire sur le visage ?

Ouah Joy, t'es trop sympa. Si t'étais une meuf que j’apprécie j'aurai essayé de m'incruster chez toi mais... avec ça je vais tenir la nuit. Peut être même l'hivers. Il jette un rapide coup d'oeil à ses provisions avant de relever les yeux en sa direction, un peu moins désorienté.  Eh, j'ai pas dit que je t'appréciais pas hein. Je t'apprécie juste en tant que garçon ok.

Puis par flemme de trouver un pont, il part à même pas trois mètre de là, s'installe plus loin sur le trottoir en attendant que la nuit passe les provisions de Joy en main. Puis avant même de voir le soleil se coucher, ses yeux se ferment – débordant de larmes. Il ne tarde pas à pleurer, sous l'émotion et... pour pas grand chose en fait.
Il ne sait pas lui même s'il pleure de joie à cause du beau geste de Joy ou s'il pleure sur les regrets de l'identité sexuelle de ce dernier.
De toute façon, un rien le ferait pleurer. Fragile, instable, toujours aussi chiant. Il revient à son point de départ, son état d'avant (y pas si longtemps). Sous les yeux de Joy, mais il ne se préocupe jamais de ce qu'il peut penser de lui de toute manière.
Tout de même, il aurait préféré ne pas le croiser (pas aujourd'hui)
il ferme les yeux, espérant le voir parti lorsqu'il les ouvrira à nouveau.
Histoire de ne pas avoir à affronter,
la honte et les regrets
(encore)

hrp; ptdr excuse moi ça devient trop weird bb jtm et j'aime joy kiss

Les larmes sont censées couler, généralement, jusqu’à qu’il aille mieux. Jusqu’à ce qu’il arrive même à oublier le pourquoi du comment et pourquoi il pleure.
Mais il a eu le malheur de croiser quelqu’un,
Joy, qu’il fera chier jusqu’à la fin.
Mais même Joy, agacé ne peut pas rester insensible face à Jean et sa faiblesse du soir. Les lumières s’éteignent et il était prêt à rester dans le noir. Mais visiblement Joy ne veut pas, il se sent entraîné par ce dernier et se relève avec son aide. Puis il se retrouve encore une fois, face à lui - il ouvre les yeux et sèche ses larmes inutiles. Il est vrai que d’habitude, Jean ne pleure pas. Mais il ne boit pas non plus ; maintenant on sait pourquoi.
Heureusement y a toujours un sam dans le coin… Sans la voiture mais avec plus de générosité. C’est même un peu trop de générosité pour Jean, lui à qui on a toujours appris à refuser l’argent.

- Oula Joy  … tu veux vraiment me faire pleurer toi.

Il se recule, histoire de repousser Joy d’une façon presque trop dramatique. A croire qu’il venait de le demander en mariage.

- écoute c’est grave sympa mais je suis pas censé accepter. Enfin tu vois j’ai...des principes.

Principes que même bourré il est capable de conserver. Cela dit il pèse tout de même le pour et le contre dans sa tête. Le sac de Joy en main, il se dit qu’il a déjà accepté pas mal de chose en une soirée. Enfin techniquement, c’était un échange. Une bière à moitié vide contre de la bouffe ça le fait non ?
C’est pas vraiment le moment d’y réfléchir.
Il passe sa main dans ses cheveux qu'il décoiffe (oui) d'un air tout aussi dramatique avant de relever les yeux vers son généreux donateurs, les yeux encore humides.

- Je serai endetté pendant...combien de mois ?

hrp; joy c'est un saint 

Son regard ne quitte pas le jeune lycéen un instant, vaut mieux se concentrer sur quelqu’un pour éviter de se perdre dans le vide (et dans l’obscurité).
Les bras croisé, fait mine d’écouter tout ce qu’on lui dit avec le plus grand des sérieux. Concentré sur les expressions de Joy il s'aperçoit rapidement qu’il en faudra peu pour vraiment l’énerver. Et mieux vaut éviter.
Il se calme.
Ravale ses états d’âmes et le peu de dignité qu’il lui reste.
Gain de deux points de confiance en soit au moment où Joy l’appelle un pote. Cela dit la gène prend le dessus trop vite avant même qu’il n’ait le temps de réagir;

- combien de mois ? ta vie entière, qu’est-ce que tu crois…

son expression faciale reste fixe. Juste par flemme d’en changer puis Jean est pas toujours apte à saisir le second degré alors… Heureusement que Joy se rattrape par la suite. C’est toujours important de préciser (surtout face à jean)

- c’pas le grand le luxe j’te dis tout de suite.
mais prends ça comme un cadeau.

-  c’est la première fois que je dors à l’hôtel.

presque fier de lui, si il réfléchit il peut se rendre compte que sa situation n’a rien d’enviable. C’est même plutôt misérable, mais des choses en lui le forcent à accepter sa situation. La politesse dans un premier temps puis Joy qui le prend par les sentiments. Enfin…ces choses là sont probablement réciproques aux deux garçons.
Après s’être fixé dans le blanc des yeux pendant deux bonnes minutes, Jean donne finalement sa réponse et son accord.

- Je ferai des heures sup’ pour toi Joy. Toute la vie si il le faut.

à prendre comme un “merci beaucoup mec j’te revaudrai ça”.
Il s'éloigne de quelques pas avant de commencer à marcher droit devant lui, puis se retourne pour lui faire signe (au revoir de la main) et il réalise...
Reviens vers lui aussi vite.

- heu merde c'est où ça.

Il regarde le portable de Joy plus attentivement, manquerait plus qu'il se perde après ça.

hrp; j'crois que ce rp touche bientôt à sa fin et tékaté pour le temps de réponse ♥

Adresse vérifiée, tout est bon il l'intègre à sa petite tête vide de réflexion et remplie de pensées noires qui pourront s’estomper avec le sommeil (sans doute).
Ouais vivement l'hôtel,
ces matelas et ces draps blancs qui respirent le febrez. C’est clairement du luxe comparé au sol. Il enregistre le screen de la map (au cas où) et avant de partir pour de bon, il tend son sac à Joy.

bon tu peux te débarrasser de moi mais tu te débarrasseras pas de tes affaires. un sourire idiot au coin des lèvres. t’as cru que j’allais repartir avec ? j’suis pas un voleur Joy.

voleur de son temps peut être, Jean se rend compte qu’il est chiant souvent mais la plupart du temps c’est son but sauf que là
il repasse rapidement ce moment de déprime dans sa tête,
puis ce moment où Joy arrive et
bordel. Il aimerait déjà oublier son comportement d’il y a cinq minutes mais il n’est pas prêt d’oublier son pote.
Il se rapproche encore avant de s’éloigner.
Accolade rapide qu’il achève d’une tape dans le dos.
(no homo, les câlins c’est viril bordel)
il part en marchant un peu prêt droit,
lui lâchant un MERCI au loin.

THE END

hrp; dsl pour cette fin de kk