Je suis Charliefeat DaphnéCe soir il n'est point trop tard Camille s'est dit, ce soir on peut tout reconstruire et pardonner à nouveau.
Camille il veut juste que tu saches Charlie qu'on a tout fait pour toi, on a tout fait pour la petite fille partie sur la pointe des pieds
même plus tard pour la plus grande avec ses déboires dont on ne connait qu'un ou deux mot munit d'une photo.
Quel est l'intérêt de te retrouver
pour mieux risquer de te perdre ?
C'est d'une cruauté sans nom comment peut-on
A ce point ne pas haïr de faire souffrir ?
Ce je n'en foutisme du désespoir Charlie, ne te souviens tu donc pas
De papa, de ta maman et de la sienne aussi.
Il sait c'était sûrement pas très joyeux mais c'était pas contre toi
Tu peux revenir tu peux
tu peux revenir
Parmi eux
Parmi nous
Tu as une famille t'es pas une pauvre fille.
Y a la lumière allumée à tous les lampadaires que tu as laissée tombée
toujours éclairés
là pour toi, d'accord pour t'aider à rentrer chez toi.
Ce fut une longue nuit il veut bien croire mais y a tellement d'autre solution
que de la finir comme ça.
Chaque vole
Chaque souffle coupé
Chaque hoquet
Chaque tremblement du parquet
De la foule mi-médusé mi-délirante,
c'est tout son corps terrorisé qui tremble et prie à tous les seigneurs à tire d'ailes
c'est sa voix qui se coupe dans son élan qui ne se retient que de justesse de hurler ton prénom, se jeter pour te délivrer
De ce dernier boss tel un chevalier.
C'est lui si faible devant cette vérité qu'il ne peut plus faire semblant de ne pas voir.
Lui qui refuse d'accepter que tu puisses recycler ainsi au quatre vent ce qu'ils chérissent tous en toi
(le peut qu'il possède de ton être)
sans même te connaitre, sans même savoir qui tu es, ce que tu as fais
Sachant seulement
d'où tu viens
et qu'ils sont d'accord pour tirer un trait sur tout ce qu'il y a pu avoir de terriblement noir
(entre les deux)
si tu le veux
et même ne jurer que par ça
si c'est ce que tu souhaites.
Si tu savais ils feraient n'importe quoi pour n'obtenir ne serait-ce que de toi
la chaleur
de la vie toujours
toujours naviguant en toi, sous ta peau
admirer tes cils qui s'ébattent, le soulèvement de ta poitrine qui témoigne
de ton cœur qui cogne
se bat encore ici bas.
(même prêt à sacrifier n'importe qui)
Charlie, vois comme sous ses paupières chutent des rivières qui se rejoignent pour détremper tout ce qui se met
en travers de cette frayeur démesurée de ne peut-être avoir eu le temps
qu'effleurer ne serait-ce un seul de tes souffles de toutes tes années.
Chaque soir
c h a q u e s o i r
il devine le même cauchemar
Chialer comme un enfant ça faisait longtemps
pas autant que ta disparition mais c'est la même force de désarroi
qui le conduit à se noyer en hoquet ainsi et soubresaut aussi.
Il a pas peur de montrer ce pitoyable lui, après avoir passé
si tu savais tous les stades d'honneur foulé
Il en as plus rien à cirer
d'engoncer un costume de con pour la soirée, qu'il les fasse rire qu'ils jacassent sur l'inconnu qui sait plus
faire la différence entre rêve et réalité
sans savoir
qu'il a passé autant de temps à chassé le premier que rêver le second.
Il ne sait comment affronter cette Charlie qui a si peu de respect, encore moins que ce qu'il imaginait pour elle-même
envers eux
Est-ce que c'est parce qu'elle s'est sentie abandonnée, démunie, non voulue, pendant toutes ses années, qu'elle s'amuse à présent à leur faire payer le prix
de causes dont ils ne sont pas avertit.
Désolé Charlie ça doit faire si mal
de se sentir si seul
Il veut bien mettre les mains au sol et t'implorer Camille
d'aimer, d'aimer la vie, de choisir celle-ci.
Mais là il a pas la force. Il pensait en finir avec ton fantôme en te voyant en chair et en os
Mais il a l'impression qu'il ne reste plus que celui-ci dans ce numéro macabre.
Alors confondu il s'enfuit à la fin de celui-ci, quelle importance du reste ce n'est que des paillettes par dessus un cadavre
Essayant de camoufler la vérité sous du sensationnalisme.
Demain
ou après
tu dois le savoir toi aussi que ta gloire finira par te coûter un gros titre dans le journal local.
Ce sera comme t'avoir perdu deux fois et vécu aucune.
Alors malgré tout il traine dans les parages, il saurait pas quoi te dire s'il te voyait
Il saurait pas comment te soigner car tu donnes l'impression d'être bien au delà
des petits point de colles, d'une guérison qui retirerait cet attrait d'avoir la tête en girouette
(est-ce que tu penses aux cieux pendant que les lames s'effilent contre l'air en mélodie lui font siffler
les sombres et lascives, répétitives mélopées)
Mais c'est pas comme s'il pouvait juste partir et faire comme si tu n'étais déjà plus qu'une confession pardonnée et oubliée.
Il t'a trop souffert pour te laisser t'en tirer à si bon compte.
Comme un malotru ayant le mal de l'air, assit sans pudibonderie dans l'herbe, tête en mains qui épongent les sueurs froides crées par ce tout
qui n'est peut-être, qu'un petit rien de ton point de vue.
(il ne saurait même pas par où commencer)
(alors c'est comme ça que tu te fais appeler ici ? Daphné...)
Ta voix ne soulève point ses entrailles parce qu'il ne l'a reconnait pas.
Comment aurait-il pu puisse que vous n'êtes que des inconnus ?
La vue brouillée perdue contre les rases tiges de verdures un rire tonitruant de pleurs et mille douleur s'échapper.
T'as beau lui dire que ça vaut pas le coup
Il est loin d'être en l'état d'écouter tes mots. Il a juste envie de se secouer là
de toute part, jusqu'à plus souffle, jusqu'à déshydrater cette maladive tristesse
qui le suis depuis des années. Lorsque le final vient d'exploser et qu'il contemple les retombées.
L'habitude de quoi ? des poivrots ? des drogués ? des enfants hurlant qui veulent voir les lions ? De toute cette petitesse qui semble si préférable en cet instant. Si seulement cette putain de ville était plus proche de la maison, il aurait pu appeler, rappeler du renfort pour l'épauler parce qu'une fois devant l'objet du désir c'est à ce moment que son corps se sent défaillir.
Il avait finit par oublier il faut croire après tout ce temps la tête flottant dans les vapeurs des bas-fonds, comment gérer ses sentiments.
Il lui faut plusieurs minutes pour se remettre de cette crise de larmes, et c'est avec un soupir qui vient du tréfonds qu'il redresse son faciès dévasté, croise le tiens.
T'es là
t'es là Charlie.
Il n'ose même pas te toucher de part d'halluciner et soudain te voir t'évaporer.
Alors il fixe, les traits, l'accoutrement, mais surtout les traits, il essaie de lire, essaie de trouver
cette connexion
qui fait que vous êtes du même sang
Se demande si malgré tout, malgré tout tu pourrais pas un peu deviner, qui il est (égoïste pensée)
Dis tu pourrais pas, pour une fois arrêter de le mené par le bout du nez et juste dire que c'est bon
il t'a bien rattrapé.
Ses lèvres s'articulent mais aucun son ne sort, il a été foudroyé par ta présence. Là,
T'es là
et lui aussi.
Pour une fois au même endroit
Au même moment
Enfin au même croisement.
Pourquoi daphné...? pourquoi tu es pas revenue si tu savais... pourquoi les cartes, pourquoi tout cet encodage juste pour te retrouver, pourquoi ses putains de souvenirs que tu dis, qui semblent t'avoir bousiller, pourquoi pourquoi...
Ses mots ne sont que des murmures de sanglots à peine retenu comme au bord à nouveau de rendre l'âme et s'étaler contre les rougeur de son visages.
Pourquoi Charlie tu reviens pas à la maison hein ? On t'attend...on t'attend depuis.... les mots restent en suspens, sa gorge se serre, qu'ils soient obligés de calculer augmente sa peine. Il a mille et une question et il ne sait combien de temps avant, encore une fois telle une danse interminable, tu ne te volatilises comme si de rien.