y’a les secondes qui saccadent la nuit
les battes qui saccadent ses poumons noircis
des idées noires inhalées ; exhalées
c’est pas la fumée qui va l’étouffer
il aura un cancer existentiel
avant de clamser par sa vieille pall
ce soir il aura encore l’écuelle
vide.
parce que cadence est resté sur le trottoir
toute
la
journée
j'ai tapiné, avec la tête okni courage ni patience
bouger c’est pour les faibles
son carrelage de ciment en carence
efface les vieux mégots de la veille.
vendre sa tête pour une poignée de dollars
c’est quand même pas nouveau ; s'pèce de
clébard
- e x t r a t e r r e s t r e ??? -
qu'est-ce qu'il fout là,
avachi sur le béton,
il sait pas trop ; il sait
qu'hier (cependant) ses mains connaissaient encore le toucher du blé, le goût d'la tune
dans le café glacé
de starbucks.
et maintenanthagard sur son trône en mortier
il voudrait se mortifier, les dents serrées le long de la paille ; c'est comme mordre dans la vie plastique, quand on en aspire tout son jus
quand la philosophie des questions
ne rapporte que des dix centimes
aux cinq jours.
(pas plus)
(pas moins)
bordel, mais qu'est-ce que j'raconte putainil n'a de soleil que le néon d'un lampadaire
il grésille, l'impression clichée
d'être dans un film de gangster
où le dealer sait qu'il va claquer
(yeux craintifs)
parce qu'il aura tenté sa passe
et je suis en train de tenter la mienneil pourrait bouger ; se résigne
c'est pas aujourd'hui
qu'il changera son monde
tellement harassé de chercher
quoi
faire
il est déjà terriblement fier
de s'être émancipé de hoods
son existence paradisiaque ; impossible
(libéré pour un temps) parce que cadence,
il le sait (trop bien), c'est une dépendance ;
une addiction
que de savoir le prestidigitateur en
v i emais stp là, j'veux croire que j'dirige la miennedans le parking du mgdo
le long de la rue il regarde les maisons
la paille couine contre le plastique
ses mains craquellent le verre
qui chante son vide interstellaire
j'ai soif, fuck off, j'ai soif, j'en peux plus j'en ai marre de faire le clodo, ramener ma caisse chez hoods parce que je veux bouffer. j'ai soif, j'veux juste boire par moi-même, mais j'prends quoi avec vingt centimes, c'est une plaisanterie. quelqu'un.cadence tape du pied
(f r é n é t i q u e)
il cherche du regard un passant
un voleur un employé un sdf
mais il lui dirait quoi
alors finalement il écoute la nuit
(le s i l e n c e)
et se dit que franchement
c'est peut-être bien finalement
être seul avec ses
shitpas de frères pas de sœurs
ni devoirs ni emmerdeurs
demain sera un autre jour,
cette nuit c'est pas la peine
d'essayer
l'auto-satisfaction, c'est trompeur.
et quand il la voit venir,
apparaître dans son rétroviseur
(ses yeux qui scrutent les rues)
(ses yeux qui scrutent les avenues)
cadence se sent frémir.
oh non.dans le parking du mgdo
le long de la rue il regarde les maisons
la paille couine contre le plastique
ses mains craquellent le verre
qui chante son vide interstellaire
elle. comme un écho.
se précise dans sa vision
silhouette frêle, trop familière
se raproche.
.
il peut pas s'en empêcher, il regarde ailleurs
il l'entend venir (l'a pas vue venir !) ; oiseau d'malheur !
pourtant cadence ne
bouge
pas.
n'importe qui, je demandais peut-être quelqu'un, mais n'importe qui sauf toi. pourquoi la vie, pourquoi ?!