histoire
« Ainsi la valeur de l’hypoténuse au carré est égale à la somme des carrés des deux autres côtés. » Il regardait le tableau noir, avec ces inscriptions mystérieuses. AB au carré, plus BC au carré, égale CA au carré. Ses yeux brillaient d’intelligence. De curiosité. Il trouvait ce genre de calculs fantastiques. Oui, vraiment, il aimait les mathématiques, lui, pauvre gosse, perdu au milieu d’une classe où chacun était d’au moins trois ans son aîné. Mais il n’y avait bien que cela qui lui plaisait. Les calculs. Les nouveautés. Les connaissances. Il ne s’était jamais vraiment intéressé aux gens. Ou du moins si, au début. Mais les motifs étaient tellement présents. Tout finissait par se répéter. Les comportements, les manies, les expressions. Tous lui semblaient extrêmement ennuyeux. Parce qu’il avait l’impression de toujours voir les mêmes choses. Les mêmes réactions. Ca n’avait rien d’intéressant, de regarder les mêmes choses, encore et encore. Tandis qu’il savait qu’à chaque nouvelle heure de cours, il pourrait apprendre de nouvelles choses. Découvrir, puis comprendre, pour ensuite apprendre, et finir par savoir.
Cette obsession du savoir l’avait pris très tôt. Il n’avait jamais vraiment réussi à s’intégrer aux enfants de son âge. Ou lors des rares tentatives de ses camarades de l’intégrer, ils finissaient par se faire rejeter. Régulièrement en se faisant comparer à des macaques. Du moins, pas avant que le jeune Kaïn ne découvre la théorie de ce cher Darwin. Chose qui lui tomba entre les mains probablement un peu trop tôt. Mais peu lui importait d’être seul. Peu lui importait de ne pas être comme tous ces jeunes, entouré d’amis, de camarades : il trouvait ces gens ennuyants. Et il ne voulait pas s’entourer d’individus qui l’ennuieraient.
Mais le temps passa. Kaïn continuait à apprendre, en désespérant pouvoir un jour trouver des individus qui arriveraient à l’intéresser plus de quelques semaines. Il était diplômé. Maitrisait des langues. Jouait de la musique. S’entourait parfois d’une ou deux personnes. Mais il ne voyait jamais rien d’autre dans leurs yeux que d’étranges mélanges de peur et d’admiration. Mais il n’était pas là pour être craint, ni pour être admiré. Même s’il s’était fait à ce regard de la part des gens, il aurait voulu trouver des individus capables d’apprendre avec lui. Des individus capables de lui apprendre, mais aussi auxquels enseigner. Des individus au côté desquels il pourrait innover. Il voulait des gens brillant. Il cherchait désespérément des individus qui lui ressemblaient. Car il n’y avait personne qu’il pouvait appeler camarade. Personne qu’il pouvait appeler ami.
boîte à souvenirs
Nom ♦ Newton
Prénom ♦ Isaac
Avatar ♦ (J’en ai aucune idée tiens)
Nationalité ♦ Anglais
Occupation ♦ Compliqué à définir clairement.
Un mouvement. Un son. D’abord timide. Puis ample. Il se rappelait être installé dans un fauteuil. Il se rappelait des vibrations de l’air. Des polyphonies. Des consonances et des chromatismes de la musique. Il se rappelait de cet instant qui l’avait tant marqué, lui, l’homme de science. Et c’était tout. Le reste était flou. Les visages des musiciens. Les instruments, la scène, le public qui l’entourait. Tout semblait se fondre en masse difforme. Amorphe. Et c’était tout ce dont il arrivait à se souvenir.