J
udesmée Fanny Iris Brown aux milles et une facettes originaire
des quartiers défasés de New York ; elle garde la tête hors de l'eau depuis aujourd'hui
vingt-six hivers ; visage masqué portant le nom de
l'Acrobate au sein de sa nouvelle famille ou de
Jude pour ceux qui lui sont étrangers ; de ses doux yeux un peu trop froids elle se laisse prendre dans les filets de
la gente masculine et féminine, encore trop indécise sur ceux qui font l'objet de son désir ; elle croit se connaître elle croit avoir les manettes mais aux fonds
elle ne sait pas qu'elle est déjà morte une fois et qu'elle est revenue un
trois avril pluvieux.
incroyable firmament de démons et de couleurs
Jude est acrobate. Gymnaste souple qui se courbe, se plie, s’adapte et s’extirpe avec fluidité. Jude on ne la saisit pas ; elle est un mensonge tout entier, une félonie une tragédie une vulgaire illusion qui vous file entre les doigts. Son nom est un murmure ; un mot à peine prononcé sur les lèvres, comme un secret – un qualificatif à demi-soufflé, un écho, un bruit de couloir.
Jude sous cet autre titre n’a pas de visage. Elle est une ombre, une idée – elle dispose d’une multitude de faciès, et demeure cachée égoïstement derrière son masque d’où elle observe le monde qui l’entoure. Jude n’est définie que par les rumeurs, perfides et ignorantes, par l’image que l’on se fait d’elle ; Jude est quelqu’un de polymorphe, protéiforme ; cauchemar pour les uns, utopie pour les autres – elle n’a pas de consistance, pas d’apparence, elle demeure floue et incertaine, comme un mirage.
Pourtant elle est quelqu’un.
Elle est quelqu’un a l’esprit trop ridé.
Jude est trop vieille.
Jude il lui manque cet amusement, ce sourire, cet éclat lumineux de jeunesse. Elle a les traits fatigués, ceux d’une enfance trop bouffée, d’un avenir bousillé. Jude elle se brise, Jude elle se fend, Jude elle s’ébranle un sous les bourrasques de vend ; elle a le visage de métal et le regard de plomb, elle coule son sourire d’acier qui vous tranche comme une lame acérée.
On croit que Jude n’a pas mal au coeur. Qu’elle a juste ce bruit sourd dans la tête, ce roulement mécanique, insupportable qui la rend presque folle – réglée comme une machine aux engrenages bien huilés, elle mesure, elle prévoit, calcule ; elle porte ce regard millimétré sur le monde. Elle a appris à faire de choix, à prendre des décisions ; elle a appris à veiller sur les autres et à les faire passer avant elle. Jude n’est si égoïste. On le croit, on s’en persuade — mais Jude n’est pas si égoïste. Elle n’est pas si cruelle. Pas si méchante.
Jude est juste froide.
Froide mais solide.
Solide au point où on la pense invincible.
Elle se bat, elle se défend – elle bouffe ceux qui s’approchent trop près de ses enfants ; mère louve improvisée qui manipule les autres sans le moindre regret. Jude aime le pouvoir, Jude aime le contrôle. Elle le chérit, elle l’amadoue ; elle le voit comme un fauve indomptable qu’elle s’efforce d’apaiser. Elle apprécie cette impression de fermeté, cette sensation des cartes entre ses doigts comme si le jeu s’offre à elle.
Elle est
L’Acrobate
au faciès masqué.
Elle est
l’improbable
dirigeante d’un ballet endiablé.
J U D E
(esmée)
vas-tu toi aussi
te laisser emporter ?
quelques gouttes d'absinthe
« Ne regarde pas en bas.
— Pff t’as crû que j’avais peur ? Je te signale que je suis un garçon, et les garçons n’ont pas peur.
— Justement tête de noeuds. »
Sa main s’accrocha sur le métal rouillé, resserra un peu plus sa prise sur le barreau et enfin le petit bout d’homme se hissa sur la plateforme d’acier. Sa paume vint dégueulasser le tissus de son jean alors qu’essoufflé il s’agrippa les genoux. Ses yeux se relevèrent lentement vers sa soeur, dangereusement penchée vers le vide, en train de trafiquer les fils électriques.
« Tu vas finir par y passer.
— Si tu le dis.
— C’est pas si mal, je vais pouvoir bouffer tes parts de gâteau quand maman en fera. Elle dira que puisque je prends la relève, je devrais prendre des forces et manger plein de g...
— Roh ta gueule tu m’fais chier. »
Le gosse ferma sa bouche d’une moue boudeuse, réajustant sa casquette sur le sommet de son crâne pourvu de mèches colorées coiffées en pétard.
« T’es pas drôle. »
Elle l’ignora, continua de fouiller au milieu du boitier électrique à l’aide de sa pince pour finalement en extirper deux trois câbles arrachés. D’un sourire victorieux, elle les brandit face à son frère qui s’était assis en tailleur, la fixant d’un drôle de regard.
« Tout ça pour ça ? J’suis grave déçu pour ma première mission, j’pensais qu’on ferait un truc de ouf et je t’ai juste suivi sur ce foutu immeuble, j’ai l’impression que je me suis fatigué pour rien. »
Jude leva les yeux en l’air à l’entente de ces mots. Elle s’approcha du jeune garçon, se pencha légèrement et donna un coup sur la visière de sa casquette.
« Imbécile. »
Elle accrocha sa pince à sa ceinture avant de sortir son vieux téléphone à clapet. Elle pianota rapidement sur le clavier, avant de déblatérer un tas de mots informes. puis elle le rangea de nouveau dans sa poche et se tourna vers son frère.
« Konor a remis le courant. on bouge. »
L’enfant se releva, poussa un soupire lassé. il rêvait de plus d’aventures, de plus d’adrénaline.
« Pourquoi tu m’as pas laissé me charger de ça ? dit-il en descendant le long des barreaux.
— Parce que t’es trop petit.
— Pourquoi tu dis toujours que je suis trop petit ? »
Ses pieds glissaient habilement sur les toits de New York, dans les pas de la jeune fille.
« Parce que c’est vrai. »
Il la regarda sauter dans le tas de sacs poubelles avant de la suivre.
« Je suis grand maintenant. marmonna-t-il en ôtant une ordure qui s’était fichée sur son épaule.
— Pas assez Romero.
— J’t’ai déjà dit de m’appeler Ero.
— Pourquoi ? C’est Romero ton prénom.
— Tu m’saoules Judesmée. »
Il s’éloigna un peu avant de se fracasser contre un torse. Il leva les yeux au ciel, croisant le regard d’un mec un peu chelou – peau noire, crête blanche, yeux malins et traces de peintures sur le visage, il était à mi-chemin entre l’Alien et le punk du quartier.
« Bah alors bonhomme, on regarde pas où on va ? »
Konor était grand, et avec son pantalon trop large, ses rangers et son débardeur usé il pouvait faire peur. Mais dès qu’il ouvrait la bouche, c’était une once de sympathie qui s’émanait de lui. Il était le soleil et Jude était la lune.
« Jude pense que je suis pas capable de l’aider. Elle est chiante. »
L’afro-américain explosa de rire. Il ôta la casquette du plus jeune et lui ébouriffa les cheveux.
« Bah, t’as le temps, Harper te confira bientôt quelque chose.
— Vous êtes casse-couilles tous les deux, avec votre temps. J’suis prêt moi.
— Hey parle mieux ! » lui cria en arrière sa soeur.
Il l’ignora et grimpa sur la benne à ordures, avant de disparaître derrière un bâtiment. Konor fronça les sourcils, et jeta un regard perdu vers Jude.
« Putain il fait quoi ce con ? » demanda-t-il.
Sans plus attendre ils se jetèrent à sa suite, avant de découvrir avec horreur le gamin face au boîtier électrique général de l’immeuble, une main sur la poignée de désactivation. Il se tourna vers eux, leur adressant un grand sourire dévoilant toutes ses dents, des dents de laits, des dents de gosse, avec quelques trous au milieu.
« Vous voyez, j’suis capable.
— Ero tu devrais reculer. dit doucement Konor.
— ERO BORDEL TU FOUS QUOI ?! »
Romero les regarda tour à tour, soupira. Il retira sa main, une lueur de défi dans les yeux.
« Vous me faites pas confiance. »
Et sa main retomba dans le boîtier, se fermant autour de ce qu’il croyait être la poignée.
C’était un putain de fil électrique qu’il venait d’arracher.
'c’est ta faute.
tout est de ta faute.'
« Pardonne moi. »
Sa voix est faible. Il a mal. Il a mal et Jude ne peut rien faire.
« T’excuse pas. J’aurai jamais du t’emmener avec moi. »
Elle marqua une pause. L’aigreur présente dans sa gorge était bien moins forte que la culpabilité qui lui rongeait la poitrine. Adossée dans le fond de la chambre, elle ne pouvait dévier son regard du corps de son petit frère à moitié brûlé.
« En fait, c’est plutôt à moi de m’excuser. »
Sa voix tremblait. Romero ouvrit les yeux, et tourna légèrement la tête de manière à pouvoir la voir. Sa respiration était lourde et difficile.
« J’ai fait le con. T’as rien à te reprocher. J’aurai du vous écouter toi et Konor. »
Sans doute. Mais tu n’es qu’un gamin, Romero.
« Jude. S’il te plait. Ne t’en veux pas. »
Les larmes leur piquaient les yeux. Après tout, Romero n’était pas le seul enfant dans la pièce. Elle releva la tête, empêchant ses pleurs de s’écouler le long de sa peau.
« Ero. Soigne toi bien s’il te plait »
Sur ces mots elle quitta la pièce, laissant le garçon immolé seul avec sa solitude. Jude n’avait pas assez de force pour affronter son regard azur.
je me sens si cruelle Ero, si infidèle. et j’entends encore cet écho dans ma tête ;
‘c’est ta faute. tout est de ta faute’.
« J’aimerai que vous vous en sortiez. »
L’afro-américaine aux dreadlocks vieilles comme le monde les regarda par dessous ses lunettes teintées. Cette femme était solaire. De son sourire éclatant qui illuminait les horizons trop brumeux, elle pouvait persuader des foules entières. On l’aimait pour ça. Pour cette aura brûlante qui les galvanisait tous, qui les rendait si forts. Ils auraient tous pu lui offrir leur vie sur un plateau d’argent si elle l’exigeait. Harper était reine. Impératrice d’un ramassis de bitume, souveraine de gens trop paumés. Elle n’avait qu’une carcasse de vieille voiture à la peinture écaillée en guise de trône et qu’une casquette usée rongée par l’humidité et la saleté vissée sur son crâne comme couronne impériale. Elle n’avait pas de l’or jusqu’au bout des ongles mais bel et bien la crasse de New York ; troquant allègrement du rouge à lèvre pour une jolie clope. Rien dans son apparence n’indiquait que le sang bleu de la banlieue ne coulait dans ses veines ; mais elle avait cette prestance, cette stature qui avait le don de vous faire courber l’échine.
« Ici vous n’avez pas d’avenir. »
Jude l’admirait. Comme beaucoup d’autres finalement. Mais n’être qu’un point de plus dans cette foule de gosses à l’enfance avortée et au futur déjà foiré qui adorait cette reine autoproclamée ne la gênait pas. Harper savait rendre chacun d’entre eux un peu spécial. Peut-être était-ce pour cela qu’elle se faisait tant respecter ; cette femme était comme une mère pour eux et comme une soeur pour les plus vieux.
« Je pense que vous devriez partir »
Elle sentit Konor s’agiter à ses côtés. Il venait de frapper son poing sur la table bancale qui servait de bureau à Harper. Jude sursauta ; son meilleur ami était rarement en colère. Il s’insurgea.
« Tu nous fous à la porte ?! »
Harper secoua tête d’un air réprobateur. Elle réorienta son regard vers Jude, l’air pensif. La brune était la force tranquille du duo, elle celle qui avait la tête sur les épaules et qui cherchait les réponses qui convenaient aux problèmes qu’on lui posait. Elle ne tarda pas à résoudre l’équation.
« Ça va bientôt arriver, pas vrai ? »
Konor tourna la tête vers Jude. Il ouvrit la bouche, puis la referma, sans comprendre ce qu’il se passait. Jude soupira.
« Harper, tu vas bientôt te faire coffrer c’est ça ? »
La quarantenaire se renfonça dans son siège.
« Il faudra bien que ça arrive un jour.
— Hein ?! s’offusqua Konor. Vous racontez quoi là ? »
Jude planta son regard dans celui d’Harper. Elle s’inquiétait. Elle s’inquiétait pour tous les autres.
« Je voulais que vous preniez ma suite. Mais ça va pas être possible. Je n’ai pas assez de temps. »
Konor se laissa tomber sur le sol, complètement paumé. Contrairement à Jude, issue de famille nombreuse, lui avait grandit dans ces quartiers après le suicide de sa mère. C’était Harper qui l’avait recueilli, elle avait veillé sur lui comme une véritable mère bien que celui-ci ne restait que rarement à ses côtés.
« Vous êtes jeunes, mais vous êtes ceux en qui j’ai le plus confiance.
Partez. Vous survivrez, vous vous êtes fait vos armes. Essayez d’exploiter au mieux vos capacités. Gagnez votre vie, peu importe comment. Je devrais vous dire de ne pas vous faire d’argent sale, mais je suis mal placée pour vous le demander étant donné que vous trempez là-dedans depuis que vous êtes gosses par ma faute. Souriez. Tendez toujours une main. Brillez car je sais que vous en êtes capables. »
Elle couva du regard les deux jeunes adultes.
« C’est fini. Je m’en vais. Cet empire de poubelles était de toute façon voué à l’échec. »
Les sanglots s’échappèrent de la bouche de Konor. Jude se plaça derrière lui, posa sa main sur son épaule.
« Et les autres ? »
La voix de Jude se brisa. Abandonner les autres lui était impossible.
« Ils s’en tireront… En tout cas je l’espère. En venant ici vous saviez que ça pouvait arriver. Jude, tu as une famille. Une mère, des frères et soeurs. Ils comptent sur toi. Et toi Konor… Elle regarda son fils adoptif de la manière dont regarde une mère son enfant. Jude a besoin de toi. Et j’ai besoin de savoir que tout va bien. Partez sans vous retourner. Vous êtes tous deux détenteurs du compte bancaire situé à Monaco. »
Harper n’était pas riche. Enfin, elle l’était, mais elle préférait rester aux côtés des familles en difficulté au coeur des quartiers pauvres de New York. Elle était une femme humble, et Jude avait deviné depuis longtemps qu’elle dédiait cet argent à Konor. Mais qu’elle ait elle aussi accès au compte la surprenait.
« Jude, prends ce dont tu as besoin pour faire en sorte que ta famille vive correctement. Que tes frères et soeurs fassent des études. »
Elle marqua une pause.
« Je pense que vous devriez quitter New York dès que possible. Jude, je suis certaine que Romero voudrait que tu l’emmènes avec lui. »
Jude se figea.
« Je…
— Il a grandit, et toi aussi. Olivia veillera parfaitement sur le reste de ta famille. »
Olivia était de trois ans la cadette de Jude et elle avait tout son respect. Elle travaillait jour et nuit pour aider sa famille dans des petits boulots et pour financer ses études. Jamais elle n’avait rejoint le trafic de drogue – Jude le lui avait interdit et elle ne la remerciera jamais assez pour l’avoir écoutée, contrairement à Romero.
Harper leva les yeux vers eux et dit d’une voix plus dure :
« Partez. Maintenant. »
Jude tira Konor en arrière qui ne réagissait plus ; ils traversèrent tels des spectres le gigantesque hangar animé. Jude entendait déjà dans son crâne les sirènes résonner.
Leur monde venait de s’écrouler.
Konor leva les yeux vers elle, tremblant.
« Je l’ai fait. »
Jude le fixa, impassible.
« Je…Je sais pas comment je dois me sentir. »murmura-t-il, penaud.
Elle se leva finalement, le tirant contre elle. Les bras musclés du garçon vinrent se refermer autour de son corps avec force.
« Ça va aller, murmura-t-elle,les souvenirs effacés ne font pas de mal, ils ne sont pas douloureux. L’oubli est un luxe que seuls peuvent s’offrir les plus chanceux, car il ne laisse pas de place aux regrets ni aux remords. »
Elle traçait des cercles dans son dos comme pour l’apaiser.
« Ce n’est que ça finalement, Konor. Ce n’est qu’un service rendu ; le demandeur se fait lentement ronger par la culpabilité et la victime demeure aveugle de la situation. »
Il étouffa un sanglot contre elle.
« Et moi ? Et ma culpabilité ? Jude je peux pas faire ça. »
Elle s’écarta de lui, prenant son visage dans ses mains. Elle s’approcha de lui, posa ses lèvres sur son front.
« Konor, tu es plus fort que ça. Tu as toujours été plus fort que ça. »
Nous devons survivre, Konor.
Ne te sens pas horrible, c’est la vie qui est terrible
notre existence vouée à l’échec je ne peux la supporter
alors j’ai décidé de relancer les dés.
R E S U M E
‹ Jude est née à New York
‹ Issue d'une famille nombreuse : Olivia (3 ans de moins) ; Romero (6 ans de moins) ; Simon (8 ans de moins) ; Mia (11 ans de moins).
‹ Sa mère a viré son père de la maison quand elle était plus jeune, peu de temps après la naissance de Mia.
‹ A rencontré Konor dans la rue quand elle était gamine et ne se sont jamais quittés.
‹ A rejoint assez vite Harper et sa bande durant son adolescence (trafic de drogue + marché noir). A aidé comme ça sa famille à survivre.
‹ Romero a forcé pour rejoindre le groupe aussi, même si Jude était contre. Elle se rassurait en disant qu'elle pouvait veiller sur lui.
‹ À 21 ans elle débarque à Foxglove accompagnée de Konor et Romero, suite à la dislocation du groupe d'Harper.
‹ Elle fait du business avec Konor puis fonde Euphoria durant sa vingt-deuxième année.
écho inlassable dans ton crâne
bjr bsr la mif ici sial aka bb arsy qui revient ajd pr un dc
jviens pourrir vos catégories avec un nouveau bb ptdr
spéciale dédi à léon pr le changement de sexe tmtc t'as vu cmt elle est bonne ;----) (((jtm)))
nn en vrai jpp de ce forum tellement vous êtes beaux et stylés et en plus vous sentez bon genre vous sentez comme le linge propre avec un peu de vanille vous voyez ?
c'est bien parce que comme d'hab je raconte ma vie dans cette section, on sait tous qu'on s'en balec de ce que j'écris (de toute façon, qui va le lire déjà mdrr) bref
JVM
ft. naoto fuyumine de DOGS