La vie était si simple.
Si monotone, sans goût particulière.
Juste une vie ordinaire.
Rien de bien extraordinaire.
Mais le manque te brimait lentement.
De ces deux parents pourtant si aimants, tu désirais autre chose.
Toi tu voulais un compagnon pour te faire oublier l'absence de ton père quand tu avais huit ans.
Alors ils t'ont offert un jeune chiot à noël cette année-là.
Un magnifique doberman et avec un lui, un splendide panier pour qu'il puisse dormir près de toi dans ta chambre.

Et ta vie a simplement changé à partir de ce jour-là.
Quand de tes orbes émerveillés, tu as posé la main sur ce coussin qui ornait son lit.
Un instant, une seconde, un éclair, un flash... un rêve ?
Ce blanc immaculé.
Cette douceur.
Cette chaleur.

Tu as passé outre un moment.
Et sans le toucher une nouvelle fois, tu as continué de vivre à ses côtés.
Ton chien adoré. Ton ami. Ton confident.
Ton regard se posait toujours sur lui avant même tes parents.
Il y avait cette alchimie si tangible entre vous.
Durant des années ce fut ainsi.
Mais bien malheureusement, les animaux meurent bien avant nous.
Tu l'as accompagnée, tu l'as vu mourir lentement, s'endormir sans plus jamais se réveiller.
Joker était arrivé au bout de sa vie.

Alors tu as rangé le panier.
Touchée une nouvelle fois bien plus longtemps ce coussin.
Et tu as cru vomir, mourir tant les maux de tête soudains se faisaient si violent.
Un rêve. Un doux souvenir obtenu dans la douleur d'un être perdu. D'un simple contact avec ce blanc immaculé.
Et depuis ce dernier erre toujours dans ta chambre, précieusement.

Ils sont réels. Ils sont tangibles. Comme un doux rêve égaré qui rentrerait enfin chez lui.

♦ Tu te souviens vaguement. Le blanc immaculé t’absorbe dans un élan de bien-être. Il fait chaud ici, c'est doux et agréable. Tu te sens chez toi. C'est un coussin positionné confortablement dans un coin de la pièce familiale. C'est tel un rêve éveillé alors que les sentiments ont l'air si vrais, si sincères. Tes orbes se promènent un instant pour remarquer un pelage d'une couleur vaguement similaire à celle d'un husky. Et tu as envie de comprendre, mais déjà le rêve se fini.

♦ C'est cette sensation si douloureuse. La route se profile sous tes yeux, la pluie ne cesse de s'amasser sur les bords boueux de cet endroit isolé. La nuit s'annonce lentement, recouvrant bientôt l'horizon de cette couleur si sombre, si lugubre. Et lentement tu remarques que des feux t'aveuglent pour disparaître ensuite. Tu veux bouger, tu veux suivre cette lumière au milieu des ténèbres, mais tu ne peux que couiner faiblement. Et sans comprendre, il y a ce sentiment si amer, ce sentiment d'abandon sur ces terres lointaines.

♦ La soif. La faim. La peur. La solitude. Cette cage. Une faible ampoule semble vouloir t'éclairer, mais tu ne vois rien, tu ne ressens que cet amas de sentiments néfastes qui souhaitent te détruire lentement. Il fait sombre encore une fois. Si sombre et la nuit oppresse petit à petit. Est-ce la mort qui t'attend finalement ?