dans ma gueule git quatre têtes gonflées
elles sont d'un bleu suffoqué qui déteint sur le violet
fièrement et munit d'une grande attention, je les portes entres mes crocs
je ne suis pas un gueux, moi, le chat bien nourrit, et quand bien même affamé, je n'aurai pas l'idée de les gober.
Elles ont un parfum sucré
je peux sentir leur juteux suc rouler sous leur peau
il serait facile de claquer ma mâchoire et exposer leur moire entrailles
mais je ne suis pas un gaspilleur moi.
après m'être glissé entre les grilles en fer forgé,
après avoir bondit par delà le muret,
dans ma robe d'été, je me faufile dans l'ombre des haies bien taillé, longe les cloisons de pierre jusqu'à y trouver la lézarde occupée, et, en place et lieu de bouquet, y dépose mes quatre paquet.
contre les feuilles, l'un deux roule et s'enfuit du point de rassemblement, alors avec précaution pour ne pas l'abîmer, je barre son chemin d'une de mes mains coussinée, puis ramène au nid la coquine myrtille.
Voyez-vous, Ameno est un chat avant tout galant, il parait qu'un vrai loubard sévit près de l'endroit, c'est qu'une vielle bâtisse comme celle-ci, même si joliment remise,
ça attirait les souris.
Et vous connaissez la chanson qui dit que les souris dansent quand les chats sont partis, mais avec une grande évidence, un tel boucan fini toujours par les rameuter en courant.
Il y avait donc un loubard, un peu du coin à ce qu'il parait, un de la ville plus urbaine, qui avait fait de cet endroit un terrain de jeu. Évidemment, le matou était lui aussi, un chat bien nourrit, et comme tout chat bien nourrit qui se respecte et qui a champ libre, il avait de ce fait deux fois plus d'énergie pour le sport de chasseur. Il ne blâme pas Ameno,
Ameno était lui aussi feu ainsi.
Mais Ameno savait lire, et pour tout vous dire, il arborait un grand amour envers l'écume des jours, il n'avait lu aucun autre livre de ce monsieur Vian, et il n'avait somme toute, pas spécialement envie d'en lire d'autre. Cette lecture qui avait eut une grande résonance en lui, avait aussi fait naitre l'envie de belles amitiés inter-espèce. ça lui avait donné,
oui il le dit sans frémir des moustaches,
des envie d’héroïsme contrairement à ce que l'on aurait pu imaginer.
Ainsi Ameno chassait les baies pour ses nouvelles amies blessées, et faisait la ronde pour les garder.
Il avait bien essayé de discuter avec le mécréant qui venait terroriser ses nouveaux compagnons, mais Eugène de son nom,
était ma foi
un chat très buté.
Ameno avait jugé d'un air hautain sur son muret que c'était bien un comportement de matou ça, qui ne pensent qu'avec ses coucougnettes à s'accaparer le plus de territoire. Ameno lui, était neutré, et il remerciait fort sa mie pour ce cadeau, il était ainsi délivré du champ des sirènes et autres inepties qui, pour un chat tout à fait conforme et de campagne n'aurait pas forcément été le bagne, mais pour un chat quelqueparthumainonnesaitplusbien, ressemblait plus à des perditions.
Au finail un combat en bonne et du forme avait du avoir lieux et que dire, malgré son âge il n'a rien perdu de son agilité, bref,
il lui a mis une sacré patate à cet Eugène là !
Tout ceci pour expliqué que c'est de ce fait qu'Ameno est bien ici, de garde, et non de repos, qu'après avoir effectué sa livraison et s'être posé en gargouille en haut des cloisons de pierre, un bruit de feuillage un peu trop maladroit et bruyant le fit bondir de son perchoir directement sur la masse qui pointait tout juste le bout de la truffe.
Au contact il se rend très vite compte de sa méprise, et bondissant en arrière avec plus de peur et de surprise que de mal, il espère ne pas avoir abîmé par mégarde d'un coup de griffe le museau du chien qui apparait alors.
Mais, mais enfin ce n'est pas un moyens de s'introduire chez quelqu'un ! envoi-t-il directement à l'inconnu, intrus, lui restant deux mètres plus loin le poil tout hérissé et le dos encore un peu rond. Tel un crabe il se déplace, toujours nerveux de cette méprise fortuite, lui qui pensait qu'Eugène revenait pour un second service ! Êtes-vous perdu !? êtes vous du coin ?! êtes vous un de ces, enfin, un des notre ? venu en ces lieux chercher des réponses à vos questions... toujours cramponné au sol, ses pupilles en billes vertes reste plantées sur son interlocuteur.
Comme Eugène, Ameno avait remarqué que beaucoup de chien avait tendance à être buté, ou tout du moins, à ne pas savoir se gérer en sa présence et ce, malgré ses tentatives d'apaisement. Alors maintenant, il feule d'abord, et cause tranquillement ensuite.