histoire

La brume s'élevait, au sein de ses bras de volutes, pour t'accompagner dans ton premier souffle d'agonie.

Enveloppe de chair si vite recrachée hors de la fange funèbre. Déchet que l'on pulvérise à coups de mémoires égarées. Te voilà perdu sur les dédales d'un avenir incertain, ta hargne en main, tes doutes dans l'autre. Le chant des oiseaux nocturnes pour bercer tes premiers souffles, le roulement humide des brins d'herbes sur tes pieds et ses dizaines d’œils te scrutant dans l'obscurité d'un crépuscule sans fin, pour t'accueillir. Toi, fils du néant. Fils errant. Baroudeur en conquête d'âmes vagabondes. Enfant dans un corps d'adulte, comme prématuré, à toutes ces formes jonglant de ton âme dentelée. Des membres dont tu ne parvint pas à saisir l'aisance,  une grâce estropiée, bientôt troquée contre une paire de gants et de bandages dont tu te revêt. Le mécontentement qui fronce tes sourcils, l'incompréhension d'un monde qui t'entoure, dont tu ne parvint pas à saisir les véritables lueurs. Seul dansent ses ombres qui te sied dans leurs manteaux nébuleux. Et puis une main, patte velue, aux griffes refermées sur une paire de coussinet. Pelage ombrageux qui s'abrite sous ta psyché obscure. Il n'avait fallut qu'un simple coup d’œil pour que la grisaille s'efface et l'empyrée de l'azur, se dévoile. Comme un espoir exaltant éclatant dans tes veines bouillonnantes de fureur. Il est ce que sont les astres au néant. Ton incandescence éternelle. Avec ses ronronnements conciliants, son pelage qui se mêle, s'enroule à tes pieds en caresses fugitives. Ange gardien de tes méandres volcaniques. Il était ce sourire qui venait à déformer tes lèvres et la lueur d'espoir naissante dans tes orbes d'ocres. Puis ce jour-là, il fut ta chute.