caractère
Que dire sur le caractère de Svart ? C’est un adolescent en crise. Toujours boudeur, toujours teigneux, toujours agacé. Jamais content, révolté et immature. Un animal sauvage, en somme, qui grogne, sors les griffes et montre les dents dès qu’il est contrarié. Champion du monde de boudage et détenteur d’un record de capacité à faire la gueule le plus longtemps, tout n’est que joues gonflées, yeux détournées, insultes marmonnées sans être criées. Car il a un sale caractère, oui. Mais il n’est pas méchant.

Il grogne, il mord, il pince. Il reste un gamin, pourtant, un gamin en caprice perpétuel.  Il est une vraie tanche en ce qui concerne l’expression de ses sentiments et préfèrera un grommelage à un merci. Et si il a le malheur d’apprécier quelqu’un, alors c’est une mission commando pour le faire l’avouer. A la rigueur, un rougissement et une insulte feront l’affaire.

Le truc de Svart, c’est qu’il est beau. Et le problème, c’est qu’il le sait. Il en joue à mort, comme si ça justifiait tout. Il fait tout pour se rendre irrésistible et fait de chaque geste un débordement de sensualité ; sans doute les déboires de son métier. Diva et capricieux, il ne supporte pas qu’on l’expose à un refus. Et quand il veut quelque chose, il l’obtient, c’est comme ça.

Svart aime jouer les gros durs pour se donner un genre. Mais au fond, il a un cœur au fondant à la fraise enrobé de chocolat. Si on brise sa carapace, on découvre un môme hyper tactile, toujours en mal d’affection ; un Svart qui réclame bisous et câlins, et qui s’endort contre vous sans problème.

Un vrai gosse, ouaip.

boîte à souvenirs
Ta vie, c’est la vie d’un chaton des rues.

Né dans une portée de sept petits chats, d’une maman chat qui elle-même vivait dans la rue. Elle n’avait pas de toit, et aucun nid pour vous abriter. Elle n’a peut-être même jamais voulu vous avoir. Ais elle vous a aimé, et protégé. Contre les prédateurs, contre le froid, contre la faim. Vous aimiez tous votre maman. Et votre maman vous aimait aussi.

Mais l’hiver vous a enlevé maman.

Tes frères, tes sœurs et toi êtes restés solidaires. Vous aviez pris refuge dans un carton au milieu de la rue, vous vous teniez chaud et vous vous entraidiez pour vous nourrir. La vie n’était ni rose ni belle, mais vous vous accrochiez, pour que l’hiver passe.

Mais l’hiver t’a enlevé tes frère et sœurs.

Et il ne faudrait pas longtemps pour que l’hiver te prenne, toi aussi. Amaigri, affamé, transi de froid et en proie à toutes les créatures qui pourraient te vouloir du mal. Tu t’attendais à ce que le fantôme noir qui avait pris maman et tes frères et tes sœurs vienne te prendre toi aussi.

Mais ce n’est pas le fantôme noir qui t’a pris. C’est un humain.

Un jeune homme aux cheveux d’or.

Il t’a offert un toit. Il t’a donné de la nourriture, de l’eau, de la chaleur et de l’amour. Et cet amour, tu lui as rendu. Oh ça oui, tu l’as aimé, aimé de tout ton cœur. Tu ne comprenais pas les mots de son langage, mais tu sentais que lui aussi il t’aimait. De tout son cœur.

Tu as vécu avec lui six années. Il t’a offert ton nom, auquel tu répondais toujours présent ; Salem. Il t’a tant donné que tu as voulu lui donner toi aussi. Alors tu es sorti, ce soir-là, pour aller lui chercher un cadeau. Ce n’était pas la première fois que tu sortais, et tu finissais toujours pas rentrer avec un petit quelque chose pour lui. Il faisait toujours une drôle de tête en voyant tes cadeaux, mais il finissait toujours par te remercier. C’était devenu fréquent.

Mais ce soir-là, tu n’aurais pas dû sortir.

Ce sont toute une bande d’enfant qui t’ont encerclé alors que tu chassais un oiseau. Ils n’ont attrapé, tiré la queue et les oreilles. Arraché les moustaches. Donné des coups avec leurs mains, leurs pieds, et d’autres objets que tu ne connaissais pas. Tu avais mal. Tu hurlais. Tu te rappelais le froid et la rue. Tu te demandais ce que tu avais bien pu faire pour qu’ils t’en veuillent comme ça. Peut-être qu’ils avaient juste envie de s’en prendre à un être plus faible qu’eux. Un être qui ne pouvait pas se défendre.

Les coups tombaient en pluie et tu n’avais qu’une envie : le retrouver. Que ça s’arrête enfin. Alors tu as arrêté de miauler. Tu as arrêté de te débattre. Tu es tombé au sol, en espérant rêver à le retrouver. Et tu t’es endormi pour toujours.