T'es pas bien dur à comprendre, Kuon.

Il t'en faut pas beaucoup pour être satisfait : ta liberté et les sourires sur les visages des gens qui t'entourent te suffisent.

T'en as jamais demandé beaucoup non plus ; tu veux juste rendre les gens heureux. T'es le genre de type qui croit encore aux bonnes actions, à l'existence des bons samaritains, et ce malgré tes vingt ans ; pas encore majeur, mais déjà mature, et pourtant si naïf. Tendre la main à quelqu'un, histoire de rendre sa journée -- sa vie, qui sait ? -- meilleure. Tu y crois. Tu veux y croire. Tu en es persuadé, même. Tu t'entêtes à croire que tu peux forcer le monde à bien tourner. T'as cet espoir un peu tremblant dans le coeur et tu t'y accroches.

Probablement pour oublier à quel point tu te détestes.

T'as fini par les croire, ces voix qui te répètent que tu n'es qu'un sale égoïste, et ce sur un ton si familier. Alors tu préfères t'oublier. Tu as le regard rivé sur les autres, rivé vers le futur. Il vaut mieux ça que de constamment avoir ce goût amer dans la bouche, que d'avoir envie de vomir tes tripes lorsque tu te regardes dans le miroir parce que putain, qu'est-ce que tu te dégoûtes.

T'es loin d'être parfait, et de toute façon t'as pas la prétention de l'être. Et pourtant les choses seraient tellement mieux si tu l'étais. Tout serait tellement plus simple si t'étais quelqu'un d'autre que toi, si tu parvenais à échapper à ces mots, à ces spectres qui te hantent et qui te bouffent. Qui te ruinent. Tu tiens le coup. Tu te forces. Tu leur mens. Chaque pas en avant est une torture mais tu serres les dents. Quand tu parles, quand les mots flottent sur ta voix douce et claire, ils semblent suinter d'amertume. Ca te parait tellement naturel de dire des choses aussi dures avec un sourire placardé sur le visage.

C'est tellement plus simple quand les autres sont là. Quand ils sont là tu n'existes plus. Il n'y a qu'eux au centre de ton monde, et tu n'existes que pour les aider. Pour les sauver. Pour te sauver. Sans eux tu ne serais -- non, non, tu n'es rien. Tu le sais bien mieux que quiconque, parce que dès que tes paupières se ferment tu revis ces nuits passées à serrer les dents et les larmes ruisseler sur tes joues pâles. Mais tu ne dois pas craquer -- pas en face d'eux, du moins. Si tu ne tiens pas alors tout va s'effondrer.

Tu vas t'effondrer.

Je n'aime pas beaucoup parler de moi. Il ne s'est pas vraiment passé grand chose d'intéressant dans ma vie, de toute façon. Je ne suis qu'un gosse parmi tant d'autres, fils unique d'une famille banale à l'extrême. Mon père est médecin, ma mère travaille dans une office de tourisme. Vraiment, une famille comme les autres où tout se passe bien.

S'il n'y avait pas l'élitisme de ton père, son envie que tu suives ses traces. S'il n'y avait pas la solitude de ta mère à qui sa famille manque, qui a encore du mal avec la langue et qui se force à garder la tête haute malgré tout ce qu'on peut lui dire. Tu tiens d'elle. C'est pas étonnant.

Je n'ai jamais vraiment eu un parcours exceptionnel. J'ai suivi une scolarité normale, sans sauter de classe. Je n'étais ni surdoué, et je n'avais pas vraiment de difficultés.

T'aurais pu faire de grandes choses. T'aurais pu avoir de l'ambition. T'aurais pu vouloir mener ta vie d'une main de fer si tu n'avais pas sses éclats de voix dans la tête à chaque erreur que tu fais. Si on ne t'avait pas répété que tu étais un bon à rien, parce que tu avais des envies différentes des siennes. Parce que tu ne voyais pas le monde comme lui. Parce que tu ne voulais pas voir le monde comme lui.

Même au fil des années, il n'y a pas vraiment eu de rebondissements. Toujours la même routine, encore et encore. Mais je ne m'en suis pas vraiment lassé. Parce qu'il y a les gens autour de moi. Tant de gens différents qui apportent chacun leur petit quelque chose au monde. Je trouve ça plutôt joli...mais peut-être que c'est un peu niais.

En vrai, t'as jamais vraiment eu d'amis. Tes parents, avec leur éducation et mentalité, ne t'ont jamais vraiment donné d'affection. Alors tu t'es accroché aux autres, à tous ceux qui ont pu te tendre la main. Mais tu n'as jamais su comment procéder. A cause de ça, t'as jamais pu approfondir tes liens. Tu ne sais même pas ce qu'est un ami à tes yeux.

Je me demande si je peux aussi leur apporter quelque chose. Alors je fais de mon mieux. Parfois ce n'est pas assez...mais je ne me laisse pas abattre. Si je peux aider les autres, ça m'est largement suffisant.

Tu mens particulièrement bien. Surtout à toi-même. C'est si facile de passer sous silence toutes ces nuits où tu parviens à peine à garder les sanglots au fond de ta gorge. Parce que tu n'as rien à quoi t'accrocher, personne sur qui tu peux réellement compter. Alors tu encaisses. Tu fais ce que tu peux pour te dire que tes croyances ne sont pas inutiles.

Alors j'ai décidé d'être volontaire chez les Hellébores. Pour tout dire, c'est eux qui m'ont recruté...mais ils semblaient vraiment avoir besoin d'aide. Ils ne veulent pas que les gens souffrent, et je suis plutôt d'accord avec eux. Personne n'a a souffrir. Si on pouvait sauver tout le monde, ça serait tellement plus simple.

Rien ne te retient, Kuon. Tes croyances ne tiennent qu'à un fil -- et tu le sens lentement se fragiliser. Parce que tu les vois ces images, la nuit, qui te semblent tellement étranges et pourtant si familières à la fois.

Vraiment, tout va bien. J'ai un travail, un endroit où vivre, ma femme est en pleine santé. Et en tout cas, je fais de mon mieux pour que tout reste ainsi. Après tout, avec de la détermination, on peut tout faire. C'est ce que je pense.

Tu ne sais pas quand tu vas finir par te briser.
Est-ce que le plus tôt serait le mieux?
Tu te le demandes.

Des réminiscences qui furent de courte durée.

un ciel blanchâtre qui lentement se teinte d'azur et des pétales d'un doux rose qui flottent devant tes yeux ; le sourire de ta mère alors qu'elle se tient déjà debout dos à la lumière de l'aube ; la silhouette lointaine de celui qu'elle sert ; ton reflet dans l'étang qui borde votre résidence ; cette apparence si différente de celle que tu arbores maintenant ; ces flammes qui enlacent ton corps frêle, et dévorent lentement tout ce que tu as connu.

Tout ça, c'est maintenant loin, Kuon. Loin, loin dans les abysses.

Et pourtant tu sens la surface de l'eau se troubler.

Hey, il est tard, mais je viens pour te valider, tel un petit lutin tout content.

Alors ta fiche est méga cool. Que cela soit ton style d'écriture, le vava que t'as pris, magnifique wakizashi que voilà. je suis aux anges. (je suis un Touken Ranbu fag, mais faut pas le dire :chut:)

Enfin bref, j'ai déjà très hâte de voir comment ton perso évoluera. (j'ai envie d'avoir un lien avec ton perso, même si il est un rouge et les hellébores, il font bobo à la tête quand il efface les souvenirs DDDD: )

Dans tout les cas, gambare~

Je te valide sans plus attendre, bienvenue dans la Team Red, Kuon

Tu peux faire ta fiche de lien.
Tu peux faire ton portable pour spamme tes potos.
Tu peux faire une demande de rp.
Et surtout bien t'amuser avec nous tous ! Des bisous sur toi