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Entends-tu // Jane [Flashback]
Jean
 
myosotis
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Jean
Entends-tu // Jane [Flashback] OwtnJR0
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Dim 1 Avr 2018 - 3:20
Entends-tu

Non, je ne comprends pas.
Peut-être que je ne veux pas comprendre en fait.
Je sais pas.
Je sais plus.

Y’a pourtant une chose dont je suis certain, et c’est que tu me fais mal. Je me sens mal. Prêt à exploser ou à m’écraser. Je devrais pas. Je devrais pas me sentir si tordu à l’intérieur quand tu te lèves et que tu pars. Je devrais pas avoir ce nœud à la gorge. Je devrais pas, mais je me lève et je crie.

« Jane, attends ! »

C’est moi le connard dans cette histoire, pas besoin de me le répéter. C’est moi l’imbécile incapable de te voir partir sans lui. C’est moi l’idiot qui ne peut pas quitter la salle sans avoir vu la fin des crédits après un film. (y’a peut-être une scène bonus, tu sais, une scène qui ouvre les horizons, qui te laisse croire qu’il y aura une suite, qui te fais trépigner sur ton siège d’anticipation parce que ça ne peut être que bon, sublime, démentiel !) (mais tout le monde sait que les séquelles, c’est à chier) (mais moi tu vois j’ai besoin d’y croire, que le prochain épisode sera meilleur que le précédent)

Je devrais pas, mais je me mets à marcher sur tes pas. À courir.
Y’a ce bourdonnement dans mes oreilles.
Je devrais pas avoir si peur. Pourtant…

Pourtant il me semble que c’est une scène que j’ai déjà vue.
(putain les paresseux ils ont juste fait un copier-coller du premier film)
Déjà-vu, ce cette rage que je n’ai pas pu retenir.
Déjà-vu, toi, moi, la rue, la course.
Déjà-vu, cette once de regret que je refoule, que je brûle, que je nie parce que déjà-vu l’impression d’être, moi, brimé.

« Jane ! »
(déjà crié
ce nom
trop tard)

Cette fois, pas de crissement de pneu.
J’attrape ton bras
Peut-être trop fort
Mais Jane, ne ferais-tu pas de même si tu me voyais à deux doigts d’être englouti par une avalanche ?
Jane, que dirais-tu si je t’avouais que je ne veux pas revoir le même film parce qu’il m’a trop ébranlé la première fois ?

Je devrais pas avoir si peur, pourtant,
pourtant j’en suis l’instigateur, pas vrai ?
Jane
 
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Jane
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Lun 2 Avr 2018 - 13:26

Mes talons claquent à toute vitesse contre le bitume et pourtant, j’ai l’impression de ne pas aller assez vite. Je suis en colère, mon coeur va bientôt sortir de ma poitrine, ma gorge est en feu et j’ai mal aux mains tant je serre les hanses de mon sac. Comment peut-il être aussi con ? Comment peut-il, oui, être aussi décevant ? Et quelle imbécile ! D’être un jour tombée amoureuse d’un mec aussi minable. J’ai les yeux qui me piquent car je m’en veux, car je ne sais plus si ma colère est dirigée vers lui ou contre moi. Car après tout, n’est-ce pas moi ? Qui l’ai approché et qui ai fait ces choix.

J’en ai si marre.
Et voilà que je l’entends qui crie mon nom et j’ai envie envie de me retourner et de lui hurler au visage, de lui dire de fermer sa gueule, putain ! Mais je ne le fais pas, ferme les yeux et accélère. Car je ne veux pas le voir je ne veux pas le voir car putain, Jean, tu es si frustrant ! Tu es si pathétique, si tout ce que je n’aime pas. Comment as-tu fait pour tourner comme ça ? Est-ce moi qui t’ai rendu ainsi, ou as-tu toujours été ainsi ?

Tu m’agrippes le bras et dans ma vitesse m’arrêtes net, me fais me retourner vers toi. Ça fait mal, putain !

Et je pense qu’à cet instant mes yeux sont fous. Je pense que tu retrouves une partie de moi un peu folle, presque hystérique. Je sens que je suis en train de perdre le contrôle sur mes émotions et commence à te dire « quoi ».

Qu’est-ce que tu as à me dire ? Qu’est-ce que tu as à me dire pour me courir après alors que tu n’étais même pas capable de le faire avant ? Qu’est-ce que tu as putain ! « Quoi quoi QUOI JEAN PUTAIN. TU ME VEUX QUOI ? » Et je tire sur mon bras, me secoue, essaie de m’échapper de ton emprise pour m’en aller, me barrer. Je ne veux pas voir ton visage, ne veux pas voir tout ce que tu es et tout ce que tu insinues. « LÂCHE-MOI. » Et j’hurle dans la rue, baisse les yeux, essaie de me reprendre et de conserver une part de dignité.

Mais c’est dur, putain.
Je n’en peux plus.


Jean
 
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Avatar(s) : OC - Hieu (kelogsloops)
Ven 4 Mai 2018 - 22:38
Bourdonnement dans mes oreilles.
Les doutes qui martèlent mon crâne :
Quoi, quoi, quoi, maintenant quoi ?
Toi face à moi. Je te regarde et je ne sais plus.

Je t’entends pourtant.
Tu hurles, tu tires, mais je ne te lâche pas.
Je n’y arrive pas.
Ne veux pas.

Car tu partirais, Jane, tu partirais sans regarder derrière toi, et, moi, je ne sais pas si j’aurai encore la force dans mes jambes pour te poursuivre après que tu m’aies craché au visage, après que l’adrénaline ait redescendu, après que j’aie goûté le mépris que tu as pour moi.

Ça, je le sais. Et ça devient plus clair - non,
plus flou, les repères, ce qui s'est passé et ce que j'imagine.
Les hypothèses, les devinettes, j'en ai marre.
Le rythme s’accélère.

Ma tête est prête à éclater, gorgée de cris silencieux.
Mes tempes battent le tempo de la rancœur :
Quoi, quoi, quoi, tu ne sais pas ?
Tu ne connais pas les doutes qui rongent mon sommeil ?
Tu ne sais pas pourquoi je suis venu ici ?

Tu ignores donc tout ce que tu représentes pour moi ?

« Jane, écoute moi, Jane. »

Ma voix par-dessus la tienne, une seconde, pour te faire taire, pour parler, enfin, essayer, m’expliquer, m’exprimer, avec mes mots qui ne sortent jamais bien, mots traitres, mots qui moulent maladroitement mon malheur. Et je souffle, je cherche, vite, mais quelque chose me ralentit, le poids sur mes tripes, l’anesthésie de mes sens par la colère. Je n’ai jamais été patient, tu le sais, et les mots se précipitent avant moi :

« Qu’est-ce que je veux, t’es sérieuse ? Fuck, Jane… Je te suis dans ce trou paumé, je passe des semaines à languir, sans te voir une fois et tout ce que tu trouves à me dire c’est que tout est déjà cassé et que c’est du passé ? Quoi ? Comment veux-tu que je le prenne ? Qu’est-ce que tu aurais fait à ma place ? Dis le moi Jane parce que je n’en peux plus du doute. »
Jane
 
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Avatar(s) : OC - GEEE13 // CLEA
Dim 6 Mai 2018 - 13:56

Je te déteste, Jean. Et tu m’agrippes, me parles, essaies de me faire comprendre comment tu te sens. Mais je ne peux pas comprendre. Je ne peux pas me calmer et te pardonner : c’est trop tard. « Si j’étais à ta place rien de tout ça ne serait arrivé. » je te crache au visage, ayant du mal à ne pas crier. « Si j’étais à ta place, Jean, je me serais aimée. » et j’ai le regard mauvais et les mains qui tremblent. J’ai envie de te pousser jusqu’à ce que tu tombes à terre, jusqu’à que tu disparaisses de mon champs de vision (et pourtant). « A TA PLACE J’AURAIS FAIT LES CHOSES BIEN ! » Je me débats, essayant de te faire lâcher prise. Mes yeux me brûlent et bientôt je n’y verrai plus rien. « Tu es con, Jean, putain ! » Tu es con et je n’en peux plus de toi et pourtant ne sais pas si ma vie sans toi sera meilleure. Et bien sûr, qu’elle le sera : mais pendant un moment, non. Pendant un moment mon corps aura froid, sera seul, je penserai à toi et regretterai. Et passer par là me fait peur, même si je sais que je dois. Car nous ensemble ce n’est plus possible, car tu ne me comprends pas et à cause de ça ne peux pas me rendre heureuse. Tu parles de faire des efforts mais tu n’en fais pas, ne les fais qu’à moitié pour te donner bonne conscience. Tu sais Jean je crois que tu ne m’as jamais aimée. Je crois que tu aimais juste l’idée de m’aimer. C’était plus simple comme ça, tu as toujours été passif. Et à présent tu fais les choses sans les faire, pour te pardonner, pour mieux oublier : car dans tous les cas ce sera ma faute car je l’aurai choisi, car j’aurai fait le choix, oui. « Tu crois qu’être ici me fait plaisir, tu crois que je t’ai demandé de venir ? Arrête de mentir, arrête de te mentir ! Tu es si minable putain ! » Et je dois m’arrêter pour serrer les dents et éviter de pleurer. Je ne veux pas pleurer, surtout pas devant toi. « Tu ne comprends rien, et tu n’as jamais rien compris. Comment tu veux qu’on sois ensemble si tu ne comprends pas, ne me comprends pas ? Tu ne fais jamais aucun effort, tu es si… Si passif, putain ! Tu es juste bon à être aimé, mais tu ne veux jamais te mouiller toi à aimer, à faire des efforts, prendre des risques ! Tu ne m’aimes pas putain, Jean, réveille-toi ! » Je tire si fort pour me libérer que tout mon corps me fait mal, je n’en peux plus d’être sous ton emprise. Je crois que si je sens encore une seconde de plus tes mains sur moi… « Arrête de me faire croire que tu fais ça pour moi, tu n’as jamais rien fait pour moi. Tout ça, tout ça tu le fais pour toi, putain ! Car tu n'es qu’un putain d’égoïste qui te fais passer avant tout, voilà pourquoi ! »

À court de souffle, je m’arrête, haletante. Je me sens molle et me demande une seconde si mes pieds ne vont pas s’effondrer sous moi. Les gens nous regardent de loin dans la rue : je dois avoir l’air d’une putain d’hystérique.

Et ça me rend folle.
Notre situation me tue, Jean. Je n’en peux plus.

Achevons-nous.


Jean
 
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Ven 11 Mai 2018 - 3:57
Tes cris. Tes plaintes. Tes insultes. La vérité crachée à mon visage. Le poids d’un silence enfin rompu. Mes épaules s’affaissent.

(c’est donc ce que tu penses de moi)
((c’est ce que tu ressens, depuis le début ?))
(((pourquoi tu n’as rien dit plus tôt, Jane ?)))
((((pourquoi tu m’as laissé te faire si mal ?))))

Si j’étais un personnage d’un film, un de ces héros romantiques, je comprendrais. Je me mettrais à genou et je demanderais ton pardon. Ou mieux : je te laisserais partir. La pluie se mettrait à tomber et mes larmes seraient noyées dans un torrent. Et j’aurais l’air d’un saint, du bon gars par excellence.

Mais je ne suis pas un héros, encore moins un saint, je ne suis pas un bon gars non plus, pas dans l’absolu — et je ne prends pas sur mon orgueil. Je craque.

« Tu penses vraiment que je t’ai suivie pour me faire plaisir ?! Merde Jane, t’es pas capable de voir que j’essaie ? J’essaie, hell, j’essaie mais tu sais quoi ? Tu ne veux rien voir. Je ne sais pas ce que tu t’es mis en tête, mais visiblement tu ne veux pas m’écouter. Non. Tu ne veux pas me croire. T’as forgé ton scénario où je suis le vilain all along, où je ne t’ai jamais aimé. Mais c’est faux merde, c’est ce que j’essaie de te montrer depuis… »

Depuis l’accident, évidemment. Since that damned day, j’ai réalisé un paquet de choses. Mais toi aussi il faut croire.

Quelque part durant mon monologue j’ai du te relâcher. Ma main droite est maintenant sur mon front, tandis que l’autre est en poing, sur ma hanche. J’ai mal à la tête. Je suis en furie. Pourtant, je souris. Jaune.

« Je t’aime Jane, mais comment veux-tu le voir quand tu as déjà mis une croix sur moi ? »

Et j’ai les mots sur le bord de mes lèvres. Les mots que je regrette seulement d’avoir pensés, les mots que je ravale en vitesse, qui se mélangent à la bile qui m’anime. Quand je crois les avoir anéantis, j’ouvre les yeux, te regarde, et ils reviennent, prennent de l’ampleur. C’est un glas infernal qui résonne entre mes tempes.  

Let’s part ways.
Jane
 
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Sam 19 Mai 2018 - 21:16


Alors c’est fini, je réalise. Je t’entends parler et je ne sais pas, cette conversation a des airs de fin. Je suis encore haletante, ayant du mal à me remettre de ma colère : je tremble. Je sens oui mes jambes qui frémissent, prêtes à lâcher. Je sens mon corps épuisé, sens ton regard sur moi et je sais putain ce qui nous attend. Et ça me tue. Ça me tue car tu m’envoies chier, car tu me dis que je ne veux rien entendre, car j’ai envie de te secouer, de te claquer (mais à quoi bon).

Nous ne nous entendons plus, Jean.
Tu ne veux pas, et je n’y crois plus. Et je le vois dans ton regard, je vois une forme d’amertume. Je vois à quel point nous n’en pouvons plus. Serait-ce la lassitude qui tout à coup nous prend ? Alors je ferme les yeux et je respire. J’essaie de me concentrer et d’y voir clair, de me calmer, de prendre du recul. Que c’est dur.

Tu m’aimes, que tu dis. Et c’est vrai, je n’y crois pas. Ce n’est pas que j’ai mis une croix sur toi, c’est que j’ai perdu ma confiance, perdu mon amour propre. J’ai perdu tant de choses alors que j’étais avec toi. Je ne me sens pas femme, ne me sens pas aimée, encore moins désirée. J’essaie de me rappeler la dernière fois où je me suis sentie heureuse à tes côtés, ou j’ai ri à n’en plus pouvoir. J’essaie de me rappeler de ces jours où la fièvre me prenait et je te voulais. J’essaie de me rappeler de la passion, celle qui caractérise les amours de toujours (d’un jour). J’essaie et ça me parait si loin.

« Tu m’aimes. » je répète, doucement. Une migraine arrive et m’enserre la tête, m’écrase le crâne : « Comment veux-tu que je le vois, croix sur toi ou non, si tu ne me le dis pas, ne me le montres pas ? » Et j’ai des pics qui me brûlent la langue, des attaques qui finiraient de nous tuer. « Comment m’aimes-tu, Jean ? » Je ne dis rien, ne dis rien de ces choses qui me tuent. Nous sommes repartis dans un tour où je me tais, car ça ne sert plus à rien. Que je me cache ou que je te dise tout, tu ne comprends rien. Alors à quoi bon ? Je me passe une main sur le front, je suis à bout : « Comment m’as-tu montré que tu m’aimais ces six, huit derniers mois ? » As-tu oublié pourquoi l’accident ?

En soi, l’accident n’a jamais été le problème, sa cause en revanche…
Elle prouvait que déjà, tu étais parti en vrille.

Que déjà, tu n’en pouvais plus.
Et je tenais bon comme une conne, je tenais bon car je croyais au changement.
Et maintenant ?


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Sam 26 Mai 2018 - 22:57
Et maintenant ? La pression redescend. Et maintenant ? Le silence me dénonce.

Je suis fatigué et tout va trop vite. Je ne comprends plus ce que je fais, où nous en sommes. Non. Je préfèrerais ne pas savoir où nous en sommes. Je vois trop bien le chemin qui se trace.

Parce que je n’arrive pas à te répondre, j’admets tous mes crimes. Non, je n’ai pas su t’aimer. Oui, je reconnais pourquoi l’accident. Pourquoi nous sommes là à gueuler comme des fous au milieu de la rue.

Mais en cet instant, nous nous taisons — parce que seul le silence peut encore dire notre souffrance.

Entends-tu, Jane ? C’est le verre qui éclate. Vieilles craqûres qui cèdent à la pression ; il n’aura suffi que d’un coup de vent, un mot de trop, un mot absent… Fentes infimes et infinies qui auront gagné à l’usure.  Entends-tu, Jane, la violence du choc ? Qui aurait cru qu’une si petite chose aurait un tel potentiel destructeur. La force du nombre, je suppose.

Et je revois cette salle de verre. Je rejoue dans ma tête chaque éclat — verre renversé, verre lancé, verre que j’ai abandonné à sa chute… Chaque scène, même constat. La vérité qui s’imprime en rouge dans ma tête ; vérité que j’essayais d’enterrer.

Ma faute.

Pourtant je ne veux rien voir, rien entendre. Oui, je suis con. Et peut-être que si je l’étais encore un peu plus, je pourrais continuer à foncer, ne véritablement rien voir ou entendre. Là, je dois prétendre être en paix avec moi-même pour faire ne serait-ce qu’un pas.

« Ces derniers mois ont été ridicules. Je n’étais pas là pour toi et… »

Et j’ai bien failli rompre avec toi. Mais ce n’est pas ce que j’aurais voulu vraiment, non, je ne veux pas y croire. Je m’aveugle encore une peu plus. Un pas.

« … et je regrette. Amèrement. Je te l’ai dit trop souvent. »

Un pas.

« Tout ce que je demande c’est une dernière chance. Une dernière. Une chance de pouvoir se reconstruire ici, de prendre du temps pour nous deux. Peux-tu me l’accorder ? »

En as-tu la force ?
En as-tu même la volonté ?

Entends-tu, Jane, le dernier vase vaciller ?
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Lun 28 Mai 2018 - 16:15


Je te regarde parler et tu me sembles si loin. Comment recommencer après tout ça, toutes ces blessures que nous nous sommes infligés ? Tu crois que je ne vois pas ton petit regard, cette chose un peu mauvaise ? Ne me dis pas que tu dis ça de bon coeur, ne me dis pas que tu n’y as pas déjà pensé, toi aussi. A la possibilité qu’on arrête, qu’on se sépare plutôt que de continuer comme ça. J’ai du mal à sourire, à faire quoique ce soit : mon visage est calme, presque inexpressif. Je suis fatiguée de notre discussion, de notre situation, de tout ce qui nous concerne. Je finis par te dire, comme pour te le rappeler, car tu crois pouvoir t’en tirer : « Ça ne fait pas que depuis quelques mois, Jean. » Ça ne fait pas que depuis l’accident, et ça ne fait pas que depuis avant l’accident. Ça fait déjà longtemps.

Je suis prise par la nostalgie quand je repense au début de notre histoire, aux moments passés à rire et à ces voyages qu’on faisait ensemble. Il ne nous fallait pas grand chose, à l’époque. Nous pouvions aussi bien partir en weekend avec un sac sur le dos… Comme aller dîner au dernier restaurant huppé du coin. J’aimais nos après-midis sur le campus plus que le reste, pour être honnête. J’aimais nos moments intimes lorsqu’ils étaient ourlés de simplicité : ça les rendait plus authentiques.

Mais parfois je me demande si ces souvenirs sont cohérents. Si le temps ne les a pas floués, rendus inexacts. J’ai le coeur qui me serre et j’en viens à me demander si je t’aime encore. Et la réponse est sans doute non. Non je ne t’aime plus, Jean, non je ne veux pas continuer. De quelle chance parles-tu alors que tu ne la veux pas non plus ? Juste pour te donner bonne conscience ? Encore une fois tu te caches les yeux et essaies de faire comme si tu étais la victime. Après tout, tu en es peut-être une : victime de tes propres limites, de ton propre intellect. Incapable de comprendre, de voir autre chose que toi, que tes habitudes, tes repères. C’est évident qu’avec moi partie, tu as dû te sentir te perdre. Quelque chose enfin échappait à ton contrôle, à ta petite vie ordonnée : on te regardait comme un coupable. Normal que tu aies couru après moi.

Tu voulais te racheter auprès de toi plutôt qu’auprès de moi.
Et c’est terrible de se dire ça : qu’est-ce que ça fait de moi ? Hormis un objet ? Une chose non désirée ? M’as-tu seulement aimée un jour, vraiment ? Avec sincérité et fébrilité ? Rien que d’y penser ça me rend folle, parfois. Je me sens blessée dans ma condition de femme, rabaissée dans mon amour propre. « Tu as toujours été un beau parleur. » je finis par concéder, un petit sourire aux lèvres. Mais les actes priment sur les mots, et à ton contraire j’ai toujours été une femme d’action. Les paroles en l’air, je n’ai jamais aimé ça. J’ai sauvé notre couple pendant quoi… Deux, trois, quatre ans ? Je ne saurais même pas te dire.  

« C’est vraiment ce que tu veux, Jean ? » je finis par te demander. Et tu sais, au final, qui je suis. Du moins cet aspect, celui à l’oeil perçant qui remarque la faiblesse et appuie dessus jusqu’à que tout cède. Je ne cherche pas à devenir avocate pour rien, après tout. Et avec toutes ces conneries… Je crois qu’on a tous les deux oubliés que je sentais quand on me mentait. Et c’est pour ça que tu m’as toujours eue, avec tes belles paroles : car au final, tu ne sais jamais rien. Et ton hésitation m’empêche de voir clair dans ton jeu. « Tu n’allais pas me dire ça suffit ? »

Je joue ça se sent. Je joue avec ce qu’il reste de notre relation : joue avec ce fil qui se tend qui se tend et qui ne va pas tarder à lâcher. « Tu penses qu’on peut encore s’aimer après tout ça ? » après les blessures, après les colères ? Y a-t-il encore des non-dits entre nous ? Surement. Et comment vaincre, comment faire comme si de rien ? J’éprouve des frissons lorsque je t’imagine me toucher, et ils ne sont en rien liés à un quelconque désir.

Je n’ai plus envie de toi.
« Je crois que… » mes yeux me piquent un peu « C’est mieux si je te disais d’arrêter là. » Car au final, as-tu seulement confiance en toi ? En ta capacité à me rendre heureuse, me faire me sentir aimée ?

Je ne crois pas.

Et je sais déjà ce que tu vas dire, Jean. Et c’est pour ça que c’est mieux d’arrêter là (tu me déçois tellement).
Je comprends.


Jean
 
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Dim 10 Juin 2018 - 19:52
Et le dernier vase tombe, comme une sentence.
Ainsi soit-il.

Je ne comprends pas, non, je m’incline. Parce que je suis épuisé, épuisé de cette bataille que j’ai mené à moi seul contre moi seul. Soyons honnêtes, je n’ai jamais su diriger mes efforts au bon endroit. Je suis un aveugle têtu qui marche droit devant sans aide ni direction. Pour le meilleur ou pour le pire. Un aveugle pris dans une course effrénée et qui constate trop tard qu’il tourne en rond depuis des années. Le pire.

Je m’incline, mais ça fait mal. On croirait que ça soulagerait, que ça me libèrerait d’un poids. Et bien non. Pas encore, pas dans l’immédiat. Là, maintenant, il n’y a que la blessure à vif. Elle brûle si fort, si vivement, j’aimerais mieux qu’on m’ampute.

Mais je m’incline. Je serre les dents. Parce que Jane, j’y croyais, sincèrement. Et je t’en veux de pointer du bout du doigt toutes mes erreurs, mes incohérences ; tu détruis mes derniers espoirs. Tu me montres à quel point je suis un imbécile, et je t’en veux de me désigner comme unique coupable. C’est tellement plus facile de t’haïr en ce moment que de prendre sur mon orgueil blessé.

J’ampute.

« Alors je vais te laisser tranquille. C’est ce que tu souhaites… »

Je me fais violence pour ne pas laisser mes yeux se mouiller. Je suis un beau-parleur il parait. Parfait. Maintenons donc l’image jusqu’au bout. Faisons comme si j’étais encore si sûr de moi, comme si cette situation me convenait — non, pas convenir, plutôt comme si ça ne me dérangeait pas.

Mais je ne crois pas, Jane, que le masque de l’indifférence me sied. Il se brise seul. Je pince les lèvres et je regarde ailleurs.

Ça ne fait pas que depuis quelques moi m’as-tu dit. Cette pensée m’effraie. Quoi, ai-je été une personne si horrible ? Quoi, les bons souvenirs que j’ai avec toi sont-ils tous tachés d’encre ?

Non. (je ne veux pas croire, je me bats, m’accroche à tes sourires, à tes mains, à tes yeux qui me regardent — me regardent-ils ? — avec amour — vraiment ? —, à ces rires, l’écho de notre bonheur — était-ce le nôtre ? —, tous ces souvenirs — qui n’ont plus de sens)

(pourquoi je me fais subir ça ?)
(ampute !)

« Salut, Jane. »

Ne me suis pas. Ne cours pas. Je t’en prie. Ne fais pas cela. Je me retournerais encore une fois Jane si je devais entendre le bruit de tes pas. Ce serait plus fort que moi.

Pardonne moi.
je t’aime
encore
trop tard.
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