la nuit de walpurgis
- les soeurcières -
quel plaisir d’entre sonner QUINZE heures (cinq plus cinq plus cinq) : c’est l’heure de tous nos méfaits mais aussi celle de nos amours
à 15:00 tout devient R O U G E (un deux trois quatre et cinq !), il n’y a pas meilleure moment pour se glisser dans les ombres infernales et se rire des jours naissants
que les sabbat endiablés éveillent les sorcières.
par-fait, je savais que tu saurais quoi faire ! pablo saisit son verre mais en vérité il n’a soif que de magie noire pour entacher ses doigts,
à mort les cœurs trop purs ! qui s’entre-dévorent sous les yeux de la nuit.
mes parents croient en dieu.elle ricane : satan est dans tous les foyers, jamais effaré par la foi séraphique qui hante nos maisons
mais moi non. oh elles poussent partout les mauvaises graines, abreuvées de l'eau bénite des paroles creuses et du frémissement de l'interdit
pablo profane de ses genoux les bancs de messe et sur sa langue le vin peut être sang
mais jamais celui du christ (C H R I S T ça fait six comme 666)
dans les belles contrées de camille on n'avait point besoin de prières : on croque les après-midi de nos dents affutées.
ahah t'imagines la panique dans ma famille si ça arrivait ? ah ! c'est facile de ricaner quand on est jeune et par rien effrayé, quand comme pablo et mercredi on se berce de légendes à l'orée d'imbolc
(dont on voit déjà dans les nuits de janvier poindre la lueur pure)
bien sûr que je te le dirais ! et puis tu le sentirais, on est soeurcières après tout.il est une certitude : celle que camille lirait les signes du désamour dans le moindre frémissement de l'univers car il était dans le coven un lien de sang et de magie (camille et pablo étaient XII. LEPENDV, mais on voulait bien en ignorer les malheurs)
c'est facile de mentir et de se dire hiérophante mais pablo n'est
qu'un CINQ DE DENIERS
tu penses qu'on doit tracer un cercle ?sans sauge ni sel comment jouer aux sorcières ? de sa poche pourtant pablo ne sort qu'une craie.