Si je l’agite dans le vide elle s’embrasera
Si je la frotte contre sa pair elle me couronnera
Donnez-moi le courage qu’importe qui vous êtes
Quelque chose, un son, qui m’apparait comme une corde jetée dans mon tourmenté puit
Une voix, un humain, oh non…le caissier
Pourquoi pourquoi pourquoi
Je, non !
Ça va encore recommencer, c’est ça ?
Je ne vais pas encore réussir, c’est ça ?
Comme d’habitude, je vais échouer hein ?
Je le connais ce scénario !
Je vais pleurer…je vais essuyer mes larmes…je vais rentrer
Puis tout ira temporairement bien
Comme une bulle de nirvana, qui éclatera à cause de mille facteurs que j’aurai moi-même crée
Ça se passe…
Toujours…
Comme ça
:)
Il semble
Si calme
Comme si c’était normal, comme si je n’étais qu’un passager et qu’il y en aurait d’autres après moi
Combien de personnes ont eu la même idée que moi
Combien sont-ils à avoir réussi ?
Est-ce que moi aussi j’aurai le droit de les rejoindre ?
Je...
Des déflagrations, dans ma tête, déjà, trop tôt
Que faire, que dire, comment réagir
Fuir, courir, pleurer, abandonner, agir
Faire danser mes doigts avec cette mort en bois
Si faible, si mince, si faible, si douce, si mince, si
Que dois-je faire
Pourquoi le caissier est là ?
Je connaissais ses horaires, ses pauses, alors pourquoi pourquoi saint dieu sainte mère, est-il là
Pourquoi les instances divines se refusent-elles autant l’envie d’abattre leur fléau sur moi ?
Aurai-je trop réclamé mon dû ?
Suis-je puni comme les enfants qui sautillent et s’énervent dans les supermarchés ?
Combien de gifles de ces parents là-haut ai-je du recevoir ?
Moi aussi, je ne retiens pas les leçons
Moi aussi, je m’attarde dans ma bêtise
Pourquoi suis-je encore embourbé dans mon marasme illusoire ?
Pourquoi je m’asphyxie dans cet étang d’éthanol ?
Je la vois partout autour de moi, à rire, à me tourner autour et quand je sens son parfum m’effleurer
Je sens mon corps me quitter.
Alors que dois-je faire ?
Je sens mes chaussures s’abreuver de cette horreur
Je sens mes pieds gonfler de ce poison
Étrange mort, par absorption !
Vais-je m’enivrer, sentir chaque cellule de vie crever une par une ?
Qu’est-ce qui serait le plus horrible ?
Un brasier ou un étang ?
Mais je refuse
Ce soir, c’est fini, je veux être fini, je suis fini
Je recule
Je recule
Tout ceci ne concerne que moi n’est-ce pas ?
Pourquoi n’ai-je pas fait ça dans ma forêt, loin de tout ?
Pourquoi ai-je l’impression d’être un exhibitionniste, je ne cherche pas la pitié des autres pourtant…
Alors je m’éloigne, le plus loin possible, dans un silence qui nous lie
Je ne veux pas que tu vois ça, je ne veux pas que tu sois là, oublie tout et retourne vivre ta vie s’il te plait
Sois de ces gens qui dégaine leur portable pour capturer les dernières secondes de souffle
Laisse-moi, tout ira mieux après, c’est promis !
Ne fais pas attention à moi, sois heureux, fonde une famille, que sais-je
J’ai fui, trop fui, mais le monde urbain m’a rattrapé et m’a coincé entre ses murs
Tant pis
Le tout pour le tout
Je m’excuse mille fois
Pardon mais je ne veux plus attendre
Pardon de cette atroce vision
Pardon pour tout
La tête rouge se racle sur la peau noire rugueuse
Elle se brise
Elle ne s’allume pas
Oh…
Mes sanglots muets eux jaillissent et déchirent l’air
Je le savais
Je le savais
Mes émotions se conjuguent à l’irrespirable kérosène
Elle n’a pas brulé mais absolument tout chez moi crie