((myosotis)) feat. haruno sakura // naruto | les draps sont froissés, loin des tiens, de ton appartement de partout lisse et savonné; de tes placards là-bas trop bien rangés. « satine. » comme souvent tu te demandes comment ce serait, de tous les matins s'éveiller dans un studio respirant autre chose que le cuir neuf et la peinture rafraîchie; quelque part où on te prépare des gaufres même passé midi « satine. » ici le parquet craque, les portes grincent « satine ! » et cette voix toujours qui se languit sans vraiment bien savoir de quoi, peut-être la faute à tous ces non-dits; de toi, d'une réponse qui n'arrive pas, comme si elle n'avait pas depuis longtemps déjà deviné que « satine, je... » t'aime alors dans des baisers étouffer des aveux qu'elle n'osera pas finir, en sachant pertinemment que tu n'auras jamais rien de plus à lui offrir. ((c'est là où t'avais juré de t'en tenir)) et c'est cruel, pourtant t'arrives pas à t'empêcher de sourire, de la penser sublime dans cette façon qu'elle a de se laisser souffrir, de te chérir malgré tout ce que tu lui fais subir; un peu comme si elle tentait de combler le vide d'une mère absente ou d'un père trop abîmé pour réussir à t'élever de manière décente. ça te ferait presque avouer, satine moi aussi, peut-être que mais tu détestes mentir ((t'as peur qu'elle achève de te détruire)) comment lui faire comprendre le pire qu'elle ne pourra jamais soigner une plaie qui ronge à ne l'en plus sentir alors d'un coup ce vase qui s'écrase sur le papier peint, se brise presque dans le creux de tes mains, les yeux plantés dans les siens; ces mots que t'oses pas clairement prévenir regarde comme tu vas finir pendant qu'elle ramasse les débris de verre parsemant le sol ((son cœur en miettes par-dessus la moquette)) tu trouves jamais mieux que de la faire fuir « dis, pourquoi tu... » pourquoi t'es là pourquoi tu restes pourquoi tu es si o d i e u s e « de toute façon y'a jamais eu d'fleurs dans c'vase. » tu prends place sur la table en riant. « on n'fait pas de promesses qu'on n'peut pas tenir. » les lèvres pincées, t'as comme l'impression de l'avoir blessée, encore, en la voyant remuer des épaules dans un sanglot. « wah nan, pourquoi tu... » pourquoi tu t'mets dans cet état pour quelqu'un comme moi « tu sais c'est pas parce que j't'offre pas d'fleurs que... » tu n'comptes pas et ça parait tellement stupide, tellement simple satine, tous ces discours pourtant morts sur le bord de tes lèvres assassines. « si on allait se saouler ? » alors la voir partir sans même un regard de mépris. ((et c'est con, mais tout de suite elle t'a manquée)) t'as respiré son odeur dans les oreillers ((et c'est con, mais tout de suite tu l'as rappelée)) « décroche s'il-te-plaît. » » « j'te jure que j'me fous en l'air si dans une heure t'es pas là » ((et c'est con, mais sans nouvelles une heure est passée)) alors t'as attrapé la boite d'aspirine, une feuille de papier adieu, je t'ai sûrement aimée et tu t'es suicidée c'est en revenant quarante minutes plus tard, en nage, épuisée qu'elle s'est effondrée; qu'elle a supplié tous les dieux de ce cauchemar se réveiller. « tu vois, c'est c'qui arrive quand tu réponds pas au téléphone » t'es là, debout, devant ses yeux mouillés, son corps qui ne s'arrête plus de trembler. « des gens meurent. » et elle t'a giflée. « j'veux plus jamais t'revoir ici. » alors t'es rentrée, satine, dans ton appartement vide, insipide t'es rentrée et t'es empressée de raconter à tes plantes vertes comme cette fois encore t'avais choisi de tout gâcher
(décevante // blessante // insensible // honnête // digne de confiance // affectueuse // déteste la solitude // peur de l'abandon // égoïste // naturelle // impulsive // a parfois un humour qui ne fait rire qu'elle // intelligente // dépendante // puérile // attachante // lunatique // détraquée // tactile // amusante // protectrice // y'a des fois où on sait pas très si elle est sérieuse ou si elle plaisante // sarcastique // crue) |