caractère
Ren est comme un soleil qui n'atteindrait pas son zénith pour briller pleinement, préférant la lumière plus douce de l'aube et du couché ; une lumière beaucoup plus pâle qui dore pourtant la peau de ses quelques rayons. Fausse assurance, qui cache pourtant une grande pudeur, une légère timidité quand il se trouve entouré par de nouveaux visages, par des voix qu'il n'a encore jamais entendues, des âmes qu'il ne capte pas encore. Sarcastique, quelque chose qu'il tient d'on ne sait où, faisant rouler les mots sur sa langue avec une grande aisance. Partisan du laissez faire, laissez vivre, il n'a que faire des ragots, des rumeurs, des bruits de couloir qui semblent glisser sur sa peau ; Ren n'est pas juge, n'est pas avocat non plus, ne comptez pas sur lui pour prendre votre défense un jour, ni pour vous enterrer vivant par les mots ou par les actes. Lunatique, il semble qu'un claquement de doigt pourrait bousculer ses émotions, le faisant passer de la joie à l'aigreur, de la tristesse à une nouvelle douceur. Ren, il a le rire et le sourire aussi faciles que le rêve. Il pose un coude sur le rebord d'une fenêtre et dans ses yeux se reflètent la rondeur des nuages, le bleu du ciel, les perles de la pluie, les mouvements des feuilles dans les arbres. On se demande si c'est de là qu'elle vient, sa musique, celle qu'il garde pour lui, pour ses élèves, pour ses amis et qu'il n'enregistre jamais. Ces petits éclairs qui semblent glisser entre ses doigts, ces mots et cette voix grave et chaude qui rempli le coeur et donne l'envie de demander : encore. Ren, c'est aussi cette solitude du coeur, ses doigts qui ne se mêlent jamais à d'autres, ces lèvres qui n'embrassent jamais que des cous, des nuques, sans jamais s'accrocher à d'autres lèvres, à d'uniques lèvres. Ren, il aime les corps, il aime mêler le sien à ceux des autres ; on aime ouvrir ses cuisses pour accueillir les siennes car on sait également qu'il n'y aura pas de demain, qu'il n'y aura pas de promesses brisées, qu'il n'y aura ni larmes ni vaisselle cassée, juste un vague "à plus tard" qui laisse un flou agréable. Sans jamais le moindre je t'aime qu'on souffle dans le creux de l'oreille. L'amour physique, il semble s'en contenter. Pourtant, parfois, on le retrouve le regard anxieux, les mains tremblantes ; on se demande, est-ce qu'il tremble de froid, est-ce qu'il tremble d'énervement ? Et on reconnaît là les traces d'un coeur démoli, qui se rempli au son des notes de ses morceaux aussi beaux qu'éphémères.