Avatar(s) : izuku midoriya ✦ boku no Hero Academia
Mar 7 Nov 2017 - 22:17
Il a la furieuse envie de sourire lorsque ses yeux viennent parcourir les dernières lignes de son sms. C'est fou,ça faisait longtemps qu'il n'avait pas expérimenté une telle palette de sentiments en si peu de temps ; Et ça, au travers d'un écran. De la joie à la peine, du soulagement à la crainte, c'est pourtant toujours à tatillon qu'il continue à s'avancer vers lui, qu'il tends essayer de comprendre ces fils n'ont de cesse de s’emmêler dans son esprit. Dans quelle catégorie peux-tu te situer, Blake ? Ô toi qui possède un tout mais qui n'a de cesse de frôler le rien, satellite tout puissant, gravitant tout autours des déserts qui le creuse. Chaque rapprochement apporte son lot de confusion ; Son lot d'allégresse aussi, ce qui console soigneusement son quotidien bien trop morose (( monochrome )). Quand il doute, il est là. Quand il est triste, il est là. Quand tout va bien, il est là. Présence imperturbable, obsession immuable, Grenouille ne s'en rends pas compte quand ils sont à deux, bien trop exalté par tout ces sentiments qui pourtant, l’assomment lorsqu'il a le temps d'y penser. Et dieu seul sait à quel point il y pense ; -Son souffle se coupe quand son image danse, quand il revoit cette trogne découpée par les bandage. T'es partout, Blake. Dans tout les détails. Dans chaque image, chaque son et chaque empreinte.
Il y a encore ces messages qui persistent à flotter dans son esprit. Des taquineries, sujets bon enfant qui toutefois auraient pu le faire rougir intensément de gêne en un claquement de doigts. (( même si ça avait déjà été fait sur le moment )) Mais pas que. Et c'est ce 'pas que' qui parvient à l'inquiéter lorsqu'il enfile son manteau en quatrième vitesse, quand il cherche frénétiquement le reste de ses affaires. Il y avait aussi cette révélation au sujet de son accident, tout comme ces paroles lourdes de sens, répondant aux siennes comme un écho brisé. Il a souffert. Inconsciemment, Kaeru le savait. Mais il ne savait ni comment ni pourquoi, alors l'entendre le lui dire dans ses sous-entendus ça le tuait un peu. 'Couvre toi bien', il s'en souvient encore, alors il remonte consciencieusement la fermeture éclair de son manteau jusqu'au bord de son cou. Pas le temps de broyer du noir grenouille, trop tard pour avoir le cafard. Là dehors, il l'attends, peut-être un peu plus tôt que prévu (( que d'habitude)), mais ça le réjoui, parce qu'il n'en peut plus de compter les minutes qui les sépare. Il ne sait même pas pourquoi.
C'est sa hâte qui se gonfle à peine eut-il le temps de mettre son sac en bandoulière autours de son épaule. Aussitôt fait, il se précipite jusqu'à la porte, zieutant tout de même l'heure sur le cadran de sa montre. Il a une pause certes, mais cette dernière n'est pas interminable, malheureusement. (( si seulement )) Il a une petite mine, l'une des conséquences à ne dormir qu'une ou deux heures pour s'autoriser des discussions prolongées perdues dans le noir de sa chambre. C'est pas bien grave, ça en valait largement le coup et puis, les cernes, c'est ce qui décore le mieux ses yeux. Ouverture de la porte, et là, c'est le froid qui vient taper contre les tempes, le fait frissonner de haut en bas. Est-ce qu'il faisait caillait autant, ce matin ? Il n'a pas dû le remarquer, bien trop préoccupé à taper mécaniquement sur son mobile. Petite grenouille ferme alors les yeux aussi sec, fourre ses mains dans ses poches pour éviter que ses doigts ne gèlent sous l'assaut terrible de ce début d'hiver. Pas une seule morsure de la part du soleil alors que midi sonne ; La faute aux nuages qui se promènent mine de rien dans un temps trop bleu. ((frais))
Une fraction de seconde passe, il sent la porte de la librairie se fermer sur son dos. Ça le force à s'avancer, à regarder dans les environs avec une détermination qui lui est peu connue. Et un sourire, quelques pas qui s’enchaînent en vitesse (( au trot, au galop )), Kaeru s'approche, sans timidité aucune. « Ça va, tu n'as pas fait une crise cardiaque dans la rue. » Et il a envie de rire un peu grenouille, ça lui fait tout drôle de plaisanter naturellement, sans se prendre la tête. Ça lui fait du bien. « Salut ! »Je suis content de te voir, si seulement tu pouvais t'en rendre compte. « C'est vrai qu'il fait froid, tu ne mentais pas. Je n'ai pas dû m'en rendre compte en sortant ce matin... Je marchais un peu au radar. » Puis il laisse un petit silence, juste le temps de le regarder. Il devait avoir le même air fatigué que lui, probablement. Un regard furtif sur le côté, il se souvient d'un petit détail, d'un rien du tout qui lui paraît immense. Mais c'est dur à demander, c'est étrange à quémander. Alors... Kaeru reste planté là et il esquisse une moue embarrassée. Désormais il tâche juste de se rappeler comment les autres (( le kéké crew)) font quand ils se disent bonjour, alors il lève l'une de ses mains, en attendant un 'check' en réponse, un petit truc, n'importe quoi. Mais on oublie trop rapidement que c'est Kaeru, et chez lui, ces choses de 'jeunes', de 'potes', c'est pas naturel. Il n'y connait rien. « C-C'est comme ça qu'on fait, hein ? Enfin, que vous faites... ? » Quel idiot. Teinte incandescente sur les pommettes, il se rend compte que c'est absurde ; Il voulait juste que Blake le trouve un peu plus cool que d'habitude, c'est tout.
Musique — La fatigue, Blake la ressent dans sa caboche fatiguée, sur sa rétine explosée, avec ses cernes bien dessinées ; il pue le gars qu'à pas dormis de la nuit, c'est évident, c'est marqué sur sa gueule, très nettement. Les mains dans les poches et le souffle saccadé, le bas du visage enfoui dans une écharpe qui ne lui appartenait pas à la base, le jeune homme tente de se réchauffer du mieux qu'il le peut. Le froid avait commencé à pointer le bout de son nez et il ne lui laissait aucun répit, lui envoyant bourrasques et minuscules alizés. Démarche nonchalante dans les rues de Foxglove, Blake n'avait qu'une idée en tête ((une seule personne qui hantait son esprit)) - et c'est vers lui qu'il se dirigeait ((Kaeru)). Sur le trajet, il ne peut s'empêcher de dégainer son téléphone, relisant les sms échangés, les joues rougis autant par la gêne que par la brise glaciale qui vient se blottir contre sa face. Comment allait-il réagir devant lui après lui avoir balancé tout ça ? Et surtout, comment toi Kaeru, tu allais agir devant Blake ? Haussement d'épaules bien las en réponse à ses pensées fugaces ; pourquoi se poser autant de questions ? Ce n'est pas son genre, il n'aime pas tourner ni autour du pot et encore moins en rond.
Renvoyé du travail à cause de sa gueule déconfite et avec ses quelques bandages et pansements, Blake repart en chasse, le cœur un peu plus en paix ; son rendez-vous avec toi le rendait vachement guilleret - pas que cela le surprenait, non, il était toujours ravi de te voir, mais il ne pouvait pas s'empêcher de remarquer ce changement qui s'opérait chez lui... Blake n'est plus le même depuis que tu es revenue dans sa vie... ((Et il pense à toi alors que t'es pas encore d'vant lui)). Une main passe dans sa tignasse en pétard, un soupir de bien-être vient créer un nuage opaque ; et pourtant, il n'a allumé aucune cigarette ; preuve qu'il faisait froid, il n'y avait pas à tortiller du cul pour chier droit. Mains enfouis dans ses poches après avoir rehaussé l'anse de son sac à bandoulière, le jeune homme accélère le pas, voyant défiler les rues et les passants alors que son casque audio crache sa musique pour le maintenir éveiller... Blake n'était pas un gros dormeur ; insomniaque depuis toujours, le sommeil sonnerait peut-être son heure ((hantise d'une enfance réduite à néant.))
C'est dans la rue qu'il a appris À espérer, à grandir, à vivre sa vie Il t'as rencontré, parterre, il était assis Et il racontait pas grand chose, mais t'as souris T'as mis un brin de douceur dans sa grise vie
Les souvenirs afflux, les sentiments fluctuent. Blake marche, le cœur en proie à un tumulte qu'il ne reconnaît pas, qu'il ne se rappelle pas avoir déjà vécu. Il est un peu dans le mal, un peu vaseux, beaucoup dans le coaltar, fatigué comme pas deux et pourtant, il avance, le regard perdu dans le vent, le souffle court et les jambes tapant sur le macadam avec assurance. Pressé de te voir, pressé de marcher à côté de toi, d'entamer une discussion, de se rapprocher ((de créer, avec toi, de nouveaux liens)). Une cigarette qu'il niche entre ses lèvres, le briquet qu'il dégaine dans la même rengaine quotidienne, le jeune homme avance sur son rythme nonchalant ; fatigué de marcher, éreinté de sa condition physique calciné ; du repos, c'est ce qui lui fallait, mais Blake n'était pas le genre à rester cloîtré à ne rien faire...
Démarche flottante, recroquevillé pour conserver sa chaleur, le jeune homme avance encore et encore ; c'est très rapidement ((peut-être à cause de son empressement)) qu'il finit par arriver à bon port ; les mains dans les poches et la clope au bec, regardant l'heure sur son téléphone plusieurs fois dans le courant de la même et unique minute. La patience n'a jamais été son fort, loin de là et ce depuis toujours. Il a toujours fait parti d'ses gens impatients, qui tape du pied avec une tronche fermé, les sourcils froncés, claquant la langue sur le palais pour preuve d'agacement... Mais pour une fois, ça ne le dérange pas d'attendre ; loin de là. Adossé à un muret comme à son habitude quand il vient te chercher, il regarde ses messages, défile sur des pages internet quelconque, juste pour s'faire un peu plus de culture. La cigarette se consume aussi vite que l'air qu'il inspire et c'est en attendant ton arrivé qu'il se demande ce qu'il va devenir. Comment Blake va-t-il réagir en ta présence ? Lui qui se fait normalement si blasé, si nonchalant, si décontracté... C'était étrange. Un peu trop déconcertant.
Et tu arrives tranquillement Un sourire aux lèvres naissant Auquel Blake répond sans attendre Ne pouvant retenir son regard, tendre
C'est fou, mais quand il te voit, Blake est à la fois soulagé, mais tout autant déboussolé. Il y a des choses qu'il ne maîtrise pas, comme l'emprise de son regard sur toi qui décrit chacun de tes mouvements ((et il se trouve inquiétant quand il y pense)). Une main passe sur sa nuque alors que tu le salut à ta manière, de quoi le surprendre pendant un temps avant d'éclater de rire sans attendre. T'as cette façon de te comporter qui te rend si pure, si innocent, si captivant, si envoûtant... Et il le sait Blake qu'il est totalement dépendant de ce que tu es, de ce que tu lui offres depuis vos retrouvailles. Il voit bien le jeune homme, que tu attends un "check" de sa part, mais l'instinct le pousse à capturer ta main pour mieux t'attirer dans ses bras - une promesse avait été faite, autant pour lui que pour toi. Avec les potes, c'est plutôt comme ça qu'on se dit 'bonjour'. Un mensonge, pas cruel, loin de là, juste de quoi assouvir une pulsion qu'il ne comprend pas, qu'il essaye d'assimiler encore une fois. Je t'avais dis que j'te ferais un câlin quand j'te verrais... Alors profite petite grenouille. T'es chaud en plus, r'garde comme je me les gèles ! Et voilà que le radiateur humain qu'il est fait semblant de grelotter - toujours le même, toujours prêt à tout pour pousser la plaisanterie un peu trop loin ; pour parvenir avant tout à ses fins.
Avec lenteur, il se décolle, pause sa main sur le sommet de ton crâne avant d'ébouriffer un peu ta tignasse autant en pétard que la sienne ; un sourire bienveillant naissant sur le bord de ses lèvres, les élargissant à chaque mouvement. Toi aussi t'as une tête de zombie ma petite grenouille, tes cernes sont pire que les miennes ! Sa main droite glisse sous l'un de tes yeux pour accentuer ses dernières paroles, le mégot de sa cigarette vient rencontrer quelques secondes plus tard le bitume, qu'il s'empresse de ramasser avant de le fourrer dans une poubelle ; le vent froid glaciale lui hérissant le poil. J'ai nos sandwichs maisons dans mon sac, mais j'pense que les manger dehors, c'est le meilleur moyen pour qu'on choppe la mort. Faudrait qu'on trouve un endroit à l'abri d'ce vent hivernal, qu'est-ce que t'en dis ? Question un peu à sens unique, il n'accepterait pas une réponse négative... Le froid de l'hiver lui rappelle les nuits qu'il a passé dehors, avec un pauvre duvet en guise de protection, de cocon de conservation d'sa pauvre et misérable condition. Il déteste le froid... Sans attendre, il passe son bras autour de ton épaule - un contact - un déclic - une chaleur retrouvée - un vide comblé. On peut s'prendre un café, j'pense que vu nos tronches, c'pas une mauvaise idée.
Mais il attend avant d'emboîter le pas, car Blake propose, il ne s'impose pas ; le choix t'appartiens, c'est comme ça que ça marche.
AWKWARD // with kaeru // je t'aime ;; // P.1 // nouveau décès en cours // correction en cours
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Jeu 26 Avr 2018 - 2:06
Si tendu, trop tendu ; D'un geste ou d'une respiration, grenouille aurait été capable de sentir la moindre de ses articulations craquer sous le poids nerveux du 'bien faire'. Avait-il des choses à prouver à Blake ? Oui, à commencer par le fait qu'il n'était pas le martyr d'un décalage entre l'univers et lui-même. Grenouille n'a jamais eu beaucoup d'amis. Pas beaucoup d'eau dans laquelle patauger sans avoir l'enclume d'un regard, d'un jugement au dessus de son crâne cabossé. Un regard envieux sur les Autres, ses gestes n'étaient que le résultat d'un effroyable compromis entre des mimiques et une idylle montée du bout de ses doigts maladroits. Kaeru aurait voulu être cool ; Comme Blake l'était, comme les autres le lui faisait miroiter. Avoir cette nonchalance dans les mots, des gestes amples mais à la fois souples. Des bras à en accueillir le monde et des jambes à courir plus vite que ses souffrances.Le cœur solide, la tête d'acier ; Insensibilité tant désirée mais hors de portée. Dur d'être humain, dur d'être celui qu'il n'est pas . D'être un peu trop lui, pas assez ceci ou bien assez cela. Alors la main tendu en l'air, il attends, petit animal incapable de contrôler ce pouls qu'il s'affole dans le creux de son cou. L'anticipation du ridicule lui rentre dans les côtes, et même si son interlocuteur n'est pas de ceux qui le terrifie, il sait que le pernicieux poison qui lui ronge les viscères depuis si longtemps n'affiche jamais un visage tendre lorsqu'il lui fait face.
Et bien sûr, il s'attendait à ce qu'un rire acclame sa révérence maladroite. Kaeru le savait d'or et déjà. Il n'était pas dupe. Il n'avait fait que de s'écarter de sa route en se penchant à croire qu'il pourrait être un brin naturel dans sa démarche. La gorge broyée, sa respiration trouve une fin heureuse quand on s'empare de sa main pour le faire glisser de quelques pas vers l'avant. Grenouille parvient à se souvenir en un éclair de cette promesse dites à la légère cette nuit ; D'une étreinte qui finalement, parvient à naître sans que la gêne s'immisce sous sa peau griffée par le froid. Le temps s'écoule trop vite, mais pourtant, il arrive à se fondre dans le mélange subtil de la nicotine et de son odeur à lui. Si doux, sans moqueries et gorgée de bienveillance, Blake se sépare d'un Kaeru qui flotte entre un état profond d’allégresse et d'affolement. (( introspective qui transforment ses jambes en brindilles )) C'était comme si chaque geste était devenu une évidence. Son contact lui, une sorte de besoin incompréhensible à l'aspect presque trop lucide ; Une eau dans le désert pour un homme à la chair brûlée. Sans pourquoi ni comment, la tension dans ses muscles retombent comme une pierre au fond de l'eau, s'oubliant immédiatement dans l'instant présent. Le bienheureux n'a plus d'un sourire un peu réservé sur les lèvres, bras suspendus dans le vide. L'éclat de sa voix lui offre une quiétude bien plus puissante que quelques mots pixelisés vacillant sur l'écran de son téléphone portable. Comble un manque dont il ne se rend pas encore compte.
Et bien plus que ça, c'est presque un rire qui pourrait écumer ses lippes pâles comme la craie. L'excitation de le voir s'éternise, brillante comme la nouvelle lune qui couronne ses cheveux en pétard. Il se sent comme à l'abri, comme chez lui. Il avait l'intime conviction que Blake s'amusait de la situation, ce qui avait le don de réveiller un côté un peu plus joyeux chez lui. Kaeru n'avait jamais eu une haute température corporelle. « Si je suis réellement chaud, comme tu le dis, c'est plutôt toi qui profite. » Mais Dieu seul sait à quel point il était réjoui. Son cœur pulsait, mais plus pour les mêmes raisons. ((plus légères, presque irréelles)) Il n'aurait jamais osé de lui-même... Probablement. Ce serait mentir si ce câlin n'était pas l'un premier sujet qui était venu le tarauder. Alors le prendre de sa propre initiative, c'était encore beaucoup pour lui. « … Mais c'est mérité. Pour toutes les fois où tu m'attends dehors. » L'unique regret fut qu'il n'eut pas le temps de le serrer contre lui pendant l'échange. Sa tignasse étant balayée par une main vive et fraternelle, Kaeru ferme un court instant les yeux, un sentiment de confiance grattant la couche de bitume qui enveloppe sa fragile stabilité. Le ciel promettait de ne plus être si terne, grenouille le savait. Pas aujourd'hui en tout cas.
A tous les coups, sa conviction se meurt quand ses caresses s’étend bien plus qu'a une étreinte complice. Un pouce qui frôle l'une de ses cernes violettes et son corps chavire presque (( il se retient sur la pointe des pieds )). Kaeru se demande si c'était des choses qu'on pouvait se permettre entre simples amis, mais aussi, pourquoi ça ne le dérangeait pas d'être la proie de cette confusion excessive. « J-J'ai toujours des cernes... Ça ne change pas, tu sais. » Rire qui est presque sur le point de se casser, ses yeux s'égarent partout sauf sur le visage de son interlocuteur. Kaeru ne s'efforce pas à rester accessible, car au fond, le sentiment de sécurité ne part pas en fumée. Ça le tue, lui poignarde le ventre ; Cette envie fulgurante de venir lui attraper de nouveau la main afin de la serrer très fort dans la sienne. 'Merci d'être si prévenant avec moi', mais voilà que c'est déjà passé, et que son bienfaiteur se voit déjà sur autre chose. Grenouille a le temps de récupérer le bout de lui-même qui est venu tomber juste devant ses pieds tout en bredouillant quelques petits mots incompréhensibles en guise de réponse. Pourvu que son acolyte ne remarque pas sa moue un peu plus crispée que d'habitude. Un jour, Blake aura raison de lui, demain, dans quelques jours, des semaines ou un mois, mais c'est inévitable, et il ne sait pas si c'est une bonne chose ou non.
Il frémit à peine lorsqu'il passe son bras autours de ses épaules, petits papillons qui se tiennent à le chatouiller dans le creux de ses joues. Il se fait un peu plus petit par habitude, comme si le poids du monde venait de abattre sur son dos déjà constamment voûté. (( constamment apeuré )) Il sait que Blake attends une petite réponse de sa part, et de ce fait, Kaeru se mordille la langue pour reprendre du pied de la bête. « Hmhm... Oui, c'est une bonne idée. C-C'est vrai qu'il fait froid... » Les discussions de la nuit envahissent sa mémoire comme des flash et il poursuit sa phrase dans un écho « … Froid... Hm... ? » Ses perles charbonneuses se détournent pour le regarder, rencontrant enfin les conséquences d'un accident dont les raisons avaient longtemps été ignorées.
Contemplation furtive, il découvre d'un coup d'oeil abstrait vers ton être s y n d r o m e esquisses d'hématome Du bout de tes cils, pauvre toi, que tes bandages n'arrivent pas à faire disparaître cette constellation de couleurs qui ornent cette toile que forme ta peau.
Ses yeux s'écarquillent, filtrant les contours de son visage avec une minutie quasi-insolente, armée d'une timidité envolée. Il avait prit cette habitude de l'observer, au point où son image avait été imprimée au fer blanc dans le fond de sa rétine délavée. Fâcheuse manie obtenue lors de leur première rencontre ; Lumières de phare dans les pupilles, Blake était cet océan qui n'avait de cesse de l'étonner à chaque regard. Mais cette fois-ci, ce n'était plus le feu de l’admiration qui le consumait. Kaeru était inquiet. Toutefois il jouait au jeu du silence, car ils se savaient mieux tant que la conversation restait au point mort. Plus que tout, Blake était un survivant. Et malgré la cruauté de la ville, il était encore là aujourd'hui, à ses côtés. C'était la plus belle preuve qu'on puisse lui offrir. Au bout de quelques minutes, il décroche enfin son attention, un sourire distant marqué sur le visage. « … Mon écharpe te va définitivement mieux. J'ai pu en avoir la confirmation aujourd'hui.» Ça avait été dit avec une pointe de fierté. Blake, tu as fait beaucoup de chemin jusqu'ici. « Je ne pensais pas que... Tu allais la garder aussi longtemps. Je veux dire, ça ne paraissait pas grand chose à l'époque... Alors... Ça me fait plaisir. Vraiment. Je n'y ai presque pas cru en lisant ton message tout à l'heure. » peut-être que ça voulait aussi dire qu'il ne l'avait jamais réellement oublié, qui sait. Repérant une rue où se situait un café qu'il connaissait bien, il le montra alors du doigt, pour proposer d'une voix assez faible. « On peut aller là, si tu veux.» Il se glisse hors de son emprise, néanmoins, sa main attrape doucement son poignet. Pression légère, il ne désire pas rompre le contact.