FAHRENHEIT 451 — krave; vingt-sept ans; six août 89; hellébore; from salem, oregon; américaine; lieutenant de police; vision; la fumée asphyxiante, présente et le gaz absent, invisible, jamais saisi.
I TRIED TO FORGOT YOUR NAME — to finally know it by heart.
souvenirs brumeux... brumeux, brûlants ?
il y a de la chaleur, celle qui emplit les poumons et bloque la respiration : celle qui transforme le sang en lave et les veines en montagne. parce que les poings sont noués, comme si les serrer promettait l'accalmie.
souvenirs brumeux, brûlants ?
en fait, les poings ne sont pas noués. les ongles ne s'enfoncent pas dans la paume pour les massacrer. les doigts sont glissés entre d'autres doigts, et cette chaleur, cette chaleur là, elle ne brûle pas.
elle réchauffe le coeur qui s'accélère pour finalement ralentir
ralentir.
ralentir.
et se taire.
mais pourquoi la fumée ? pourquoi cette nébuleuse image la renvoie à des souvenirs terribles, empreints de panique, d'incompréhension ? pourquoi ses jambes tremblent elles, prêtes à céder, à capituler. pourquoi sa tête se baisse et sa main se porte comme un réflexe, vers son coeur, comme si elle allait y trouver un petit soleil là, dessiné sur sa poitrine ?
car atem ne panique jamais. atem est modèle d'impassibilité, de sérénité. atem est discrétion assurée, retenue personnifiée... seulement, la fumée fait dresser ses poils, font couler la sueur et martyrise son coeur.
elle s'élance, la fumée, tranquillement, en haut dans le ciel. et atem la regarde de tout en bas (ou n'est-ce point elle ?)
mais cette odeur qui l'accompagne
qui danse avec la vapeur
c'est l'effluve des os qui crament, l'effluve des âmes qui s'embrasent.