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[FINI] May we meet again [PV Reese]
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Mer 18 Oct 2017 - 23:01

May we meet again ; feat. Reese



Et dans tes oreilles vibrent les basses d'une musique à la mode, faisant battre ton cœur à l'unisson, dans un phénomène de mimétisme qui te surprend toujours autant. Verre à la main et rire aux lèvres, tu ris à des blagues salaces, en fait d'autant plus, appuyé sur le plan de travail le plus proche, buvant quelques gorgées de cette vodka qui vient te brûler la gorge, qui vient réchauffer ton estomac bouillant à cause des dix shots de tequilas que tu as enfilé dans un concours de shot – que tu as gagné haut la main.

Et tu portes la clope à tes lèvres, inspires à plein poumon cette bouffée toxique après avoir vidé ton verre. Et tu expires, avec lenteur, l'alcool commençant à te rendre si lent, tellement lent dans tes réflexes. Il te monte à la tête, aussi, et tu te redresses, pour sortir, pour respirer, pour sortir la tête de cette fumée qui t'embrume l'esprit, qui te fait voir flou et qui te rend si bien. Tu abandonnes ta clope dans la première canette de bière vide que tu trouves, slalomant entre les groupes qui parlent, rient, dansent quelques fois, et l'on te stoppe soudainement, et ta tête vibre, violemment, parce que tu as réellement besoin d'air, loin de ce bruit, loin de tout ça, trop d'alcool. Beaucoup trop d'alcool. Et dire que t'as ramené une bouteille de vinasse dégueulasse, et pourtant, tu t'es enfilé la moitié de la bouteille de vodka.

— Calum ! Viens faut que j'te présente quelqu'un tu vas l'adorer !
Ah mais faut que je sorte là j'vais dégueuler si j'prends pas de l'air frais, Nath...
— Dans la cuisine il fait frais et c'est aéré ! Allez viens, t'inquiète !

Et la prise se resserre sur ton poignet, elle te tire et tu soupires, jetant un regard à la fenêtre et à l'escalier de secours sur lequel tu comptais te caler une petite demie-heure, à respirer de nouveau une clope, à tenter de capter les étoiles sous ton regard flou, mais ça ne semble pas être prévu pendant au moins une petite heure encore. Si j'ai pas une place à côté de la fenêtre, je la tue, songes-tu en la suivant dans la cuisine.

— Voilà ! Calum, voici Reese, Reese, Calum !

Tu as reconnu le prénom sans y faire attention, et c'est quand tu as tourné la tête vers ce dénommé Reese que tu as eu un moment de doute, un moment où tu t'es arrêté, où tu as arrêté de penser. Parce que tu sais, Calum, il a disparu de ta vie, sans un message, sans un mot, sans une parole, sans même un dernier regard, comme si vous n'aviez jamais rien été, comme s'il n'était pas ton meilleur ami, comme si t'avais jamais eu tout cet amour inconditionnel pour lui, et ça te fout un coup, ça te stoppe le cœur, ça te coupe la respiration, aussi violemment qu'un coup de poings dans l'estomac, aussi piquant qu'une lame de scalpel te découpant.

Ah, on se connaît, on s'est déjà vu.

Ouais, vous vous étiez croisé, dans quelques cours, dans quelques classes, à quelques soirées.
Ouais, vous vous étiez déjà croisé, au détour d'une vie.  




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Jeu 19 Oct 2017 - 0:01






on le disait souriant et perturbant
d'une banalité étrangement surfaite
dans cette foule qui ne lui ressemblait pas vraiment
celle d'un garçon qui n'était qu'une conquête


Douceur d'un sourire qui n'est qu'une esquisse, il se fond dans cette cohue, dans cette foule, d'enfants, de filles et de garçons avec cette inhibition qui se glisse ; comme un étudiant comme un autre, à une soirée, comme une autre -- et qu'il est bon et rassurant, de se sentir à ce point vivant, simplement en insufflant et en inspirant ; oublie les maladresses, les bleues aux cœurs et les caresses ; oh tu n'es pas l'un des leurs, tu portes le poids des malheurs.


Il y a cette fille, différente de toute les filles et qu'elle est jolie, avec ses yeux noisettes et ses fossettes  -- et elle s'extasie, trépigne comme une enfant et il rigole, s'amuse et la taquine alors qu'elle s'en va, chercher il ne sait quoi ((quelqu'un que tu aimeras)) avait-elle dit si simplement, avec son timbre si joli ; oh qu'elle est jolie, cette fille, différente de toute les filles, avec ses yeux noisettes et ses fossettes.

et ses yeux tombent
disparaissent
le temps d'un instant ; d'une inspiration
jusqu'à
l'entendre
elle
si
j
o
l
i
e

Alors il redresse le menton, ses doigts glissants paresseusement sur le plan de travail, le corps arqué dans une posture confortable et il semblait si tranquille -- jusqu'à ce que tout parte en vrille.

oh, tu t'en souviendras, de cette soirée là, cette soirée, celle où tu l'as rencontré, de celle où tu l'as retrouvé

oh, tu t'en souviendras, de ce moment figé dans le temps, celui où tes yeux se sont plongés dans les siens et où tu as arrêté de respirer pour longtemps

oh, tu t'en souviendras, de ce battement de cœur si différent, de ce palpitant intriguant et ce battement si violent



Elle parle ;
mais il n'entend pas vraiment.

Il ne lâche pas ton regard, ton regard qu'il connaissait par-cœur, ton regard qui lui tordait l'estomac, ce regard qui avant le remplissait de joie, ce regard qu'il avait détaillé pendant des heures -- oh, qu'il est beau, ce garçon, différent de tout les garçons, avec ses yeux noisettes et ce visage à faire tourner toute les têtes ; et qu'elle paraît fade, cette pauvre fille, cette jolie fille, dont le nom lui échappait déjà, mais qu'elle importance à présent ; maintenant enfouit dans cette terre aride - banale et anormale ; ses yeux là.

— Ah, on se connaît, on s'est déjà vu.

Ah. Et cela semble si irréel, presque intemporel, mais il se redresse un peu, loin de l'appuie que formait le plan de travail, peut-être pour la forme, il ne sait pas vraiment, peut-être (surement). Puis tout lui tombe dessus, tout se percute et se répercute et qu'il se sent mal à cet instant, si mal, terriblement mal contrairement au moment de suspends précédent ; alors tétanisé, il ne fait qu'ouvrir la bouche, dans un semblant d'idée qui n'en est pas vraiment -- et il te connaît, oh tu le connais, bien que vous ayez changer, réellement changé et qu'il avait changé, oh que tu avais changé ; puis tout se mélange et s'entre-mêle jusqu'à ce qu'enfin, les mots se forment, les paroles se créent.

Je peux tout t'expliquer...


-- et quelle idée.


oh, tu t'en souviendras,
de cette seconde si profonde
et de cette seconde
un peu trop longue







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Jeu 19 Oct 2017 - 0:29

May we meet again ; feat. Reese



T'as la tête qui tourne, t'as trop bu, beaucoup trop et tu avales ta salive, t'as envie d'aller vers l'évier pour récupérer un peu d'eau dans le premier gobelet qui passe, parce que t'as soif, d'eau, et l'alcool, c'est loin d'être de l'eau, et t'as pas envie de te taper la pire déshydratation du monde et la pire gueule de bois du monde demain. T'as la tête qui tourne, et ça te fait bizarre de le voir, t'as ce pincement au cœur, de le revoir comme ça, après tant de temps alors qu'il a décidé de faire le silence radio, avec toi, du moins. Ça fait combien de temps sans nouvelles ? Trois, quatre ans ?

Y'a comme une latence...

Je peux tout t'expliquer...

T'as un rire qui t'échappe, un peu méchant, un peu violent ; un peu comme si y'avait de la rancune, en toi, et y'en a. Ô Calum, y'a tellement de rancune. Il a disparu, du jour au lendemain, il a disparu de ta vie, n'a plus répondu à tes messages, à tes appels. T'es passé par chez lui, t'as demandé tous les jours pendant deux mois à l'hôpital, sait-on jamais, tu l'as cherché, à la fac, pendant longtemps. Puis t'as laissé tombé. Parce qu'après tout, vous vous étiez rien promis, t'étais un peu trop amouraché, un peu trop amoureux à l'époque, un peu trop attaché, t'as juste pas voulu laisser tomber.  Vous vous étiez rien promis, mais tu pensais que tu valais quand même un message, un regard, si ce n'est une explication.

C'est plus que du retard là, c'est une absence.

T'as rien à expliquer.

Tu attrapes le premier gobelet qui passe, le vide dans l'évier, le rince pour boire un peu d'eau ensuite. Tu t'appuies sur le plan de travail, sors de ta poche arrière ton paquet et ton briquet, et tu portes une cigarette à tes lèvres. Et Nath reprend la parole, semblant heureuse de vous avoir tous les deux ensemble pour elle. Ça te fait sourire.

— Vous vous connaissez d'où ?! Comment ça se fait que je savais pas !
On était ensemble au collège, et au lycée. On rendait les profs un peu fous.

Et tu ne croises pas son regard, et t'es bien éloigné de lui, cigarette entre le majeur et l'index, verre d'eau dans ton autre main que tu sirotes, priant qu'il fasse disparaître ce tournis autour de toi, priant pour qu'il fasse disparaître le mal de crâne de demain matin. T'es loin de lui, loin de son corps que t'as si souvent porté, qui t'a si souvent porté en retour de soirée. T'es loin de lui, loin de son rire, de sa voix qui venait frôler ton oreille, de son souffle qui venait chatouiller ton cou. T'es loin de lui, loin de cette amitié, de ces sentiments que t'as eu, qui sont toujours là, quelques parts, enfouis au fond de toi. T'es loin de lui, loin, le plus loin possible, parce que Calum, ô Calum, il lui suffit d'un mot, d'un regard, d'une prière pour que tu craques, pour que tu lâches, pour que tu lui pardonnes.

Du coup, qu'est-ce qu'tu deviens ?

Nouvelle bouffée de cancer, expiration.
Y'a comme une latence,
C'est plus que du retard là, c'est une absence.
 




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Jeu 19 Oct 2017 - 12:23






comme dit le proverbe
pas de nouvelle bonne nouvelle


et quelle connerie

Débute ce rire qui n'en est pas vraiment un, avec ce tintement grinçant et cette rancune à faire peur ; presque menaçant. C'est comme une entaille de l'intérieur, dans un corps qui ne ressent plus la douleur -- et il te détaille, t'observe avec ce dépit, cette désolation son nom et tes paroles glisses sur ta langue avec la violence d'un arracheur de dents.

Il n'y a rien à expliquer, c'est vrai. Il ne peut s'empêcher de baisser le regard le temps d'un instant, mais il ne réfléchit pas vraiment, se pose juste des questions. Après tout, c'était mérité, il n'avait aucune excuse et c'est bien à cause de lui qu'a prit fin votre amitié, alors après tout, que pouvait-il dire, demander ou expliquer -- il avait fait des choix, des bons, des mauvais, il n'avait plus qu'à assumer.


Mais que c'était simple, de dire bon vent ! loin de tout et de tout le monde, mais que c'était simple d'arracher la page pour écrire un nouveau chapitre de cette histoire absurde et insoluble ; que c'était simple quand le passé n'était pas présent, alors que maintenant, là, devant lui, se présentait un fantôme qu'il avait ignoré -- et pourtant, là, devant toi, il hésitait, se mordait les lèvres et relevait piteusement ses deux onyx trop sombre pour retomber sur ta petite personne alors que la conversation reprenait.

— Vous vous connaissez d'où ?! Comment ça se fait que je savais pas !

alors tu souris, un vrai sourire
et ça l'embrouille un peu
juste un peu

-- le temps d'une seconde trop longue.

On était ensemble au collège, et au lycée. On rendait les profs un peu fous.

Et il ne peut s'empêcher de rire brièvement, un rire bas, presque un pouffement ; parce que c'était vrai et pas vraiment, cette phrase semblait tout dire et rien dire à la fois, de cette attitude si froide et distante qu'il méritait amplement - c'était sa faute et puis c'est tout, il n'allait pas demander pardon, même s'il le voulait vraiment. Comme si cette amitié ne se résumait qu'à ça, alors qu'elle était bien plus, bien plus que ça - mais qu'en dire à présent, alors que égoïstement il avait fait table rase sans un détour, sans un regard en arrière.

Il se souvient pourtant de toute ses soirées, de ses mots échangés, de ses rires qui se percutaient dans la nuit, de ces conneries toujours plus grandes, toujours trop grandes qui faisait crisser les parents ; il se souvient, de cette complicité si naturelle, si intense et si vivante, comme si rien ni personne n'aurait pu l'effacer, comme si vous vous connaissiez depuis toujours et plus encore ; il se souvient, t'étais comme un frère pour lui, plus que ça même, comme un membre d'une famille qui n'existait pas vraiment ; t'étais sa variable constante, quelque chose qui ne changerait jamais, qui ne pourrait s'ébranler - qu'importe vos noms, qu'importe vos différences, qu'importe ce qui se passerait, il se souvient et il est persuadé que tu t'en souviens aussi, de toutes ses mâtinés, de ses journées, de ses soirées -- et il était réellement désolé.

il ne t'avais pas abandonné Calum,
il s'était perdu cette nuit là
et il n'était jamais revenu
toujours disparu

Et maintenant, tout avait changé -- trop changé, tu ne le connaissais plus et lui non plus ; comme si toute cette époque était révolue.

Du coup, qu'est-ce qu'tu deviens ?

Regarde-moi, a-t-il envie de chuchoter - mais il ne fait que sourire, d'un sourire nostalgique un peu triste et voyant ton attitude toute justifié, il laisse ses prunelles vagabonder sur le sol, alors qu'il prenait enfin la parole :

Rien.

J'me suis lancé en psycho...

Et je suis devenu une putain.

J'tien l'coup en taffant un peu...

Et son sourire revient, son menton se relève et il croise le regard de Nath qui le dévisage un peu étrangement, comme s'il disait tout et pas vraiment, mais très vite ses yeux s'accroche à toi, croisant les bras et se reposant à nouveau sur le plan de travail, dans une attitude plus relâché, dans un semblant d'aise qu'il avait envie d'effacer, parce que toute cette situation le dépassait vraiment, parce qu'il ne savait pas comment réagir, que dire, quoi faire -- alors pour se donner de la contenance, il dégage un bras pour attraper son verre qu'il passe sur ses lèvres, l'alcool lui brûlant la gorge et l'estomac ; il se demandait encore ce qu'il faisait là.

Et toi ?

oh, et si tu savais
je peux revenir dans le passé
revenir en arrière, tout oublier
mais je suis désolé, je ne l'ai pas fait


-- Regarde-moi.






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Jeu 19 Oct 2017 - 13:25

May we meet again ; feat. Reese



Y'a trop de drama dans cette vie où tu voulais te voir heureux, y'a trop de choses qui se passent alors que tu devrais te la couler douce dans une chambre qui fait deux fois cet appart, avec un dressing qui fait deux fois ton studio, et une salle de bain qui fait cinq fois cette cuisine. Tu devrais être en train de siroter du champagne dans une soirée mondaine où les gens s'insultent avec de grands sourires ; là où tu ferais des relations basées sur l'argent, là où t'aurais pas la tête qui tourne, où tu devrais réfléchir à comment dire les choses, là où t'aurais pas cette bizarre envie de chialer parce que tu l'as retrouvé. Psycho, et il taffe à côté, pour s'en sortir, comme toi. Et tu hoches la tête légèrement, abandonnant ton verre d'eau, récupérant bouteille de vodka et swcheppes, et peut-être que tes mains tremblent un peu, et tu mets ça sous le compte de l'alcool.

Et toi ? qu'il te demande.

Ton verre est fait, et tu prends quelques gorgées, comme pour te donner le courage que tu n'as pas, comme pour avoir les couilles de le regarder. Et tu arrives à le faire enfin, tu arrives à le faire, tu arrives à redresser ton regard, à plonger le tien dans le sien, si noir, si inchangé, et pourtant tellement plus sublime que dans tes souvenirs. Il est si différent, si différent de ce dont tu te souviens, c'est pas le même, c'est plus le même. Un peu comme toi, tu sais, il a grandi, lui aussi, il a vécu, il a eu une vie, sans toi, comme toi. Et pourtant, t'as l'impression qu'il suffit simplement que tu fasses un pas, que tu dises quelque chose, pour que tout redevienne comme avant, pour que vous redeveniez ces amis impossible à séparer.

Troisième année de médecine, je bosse à côté aussi, j'ai dis merde à mes parents et j'ai pris un studio.

J'fais l'tapin, aussi, et tu m'as manqué, et j'sais pas quoi te dire, et t'sais, j'étais amoureux de toi avant tout ça. Et y'a tellement de choses que tu veux lui dire, que tu veux lui raconter, tellement de choses que tu ne lui aurais jamais caché, toutes les choses que tu lui aurais dites, que tu aurais vécu avec lui. Tes galères, tes emmerdes, ce moment où t'as cru que ton proprio allait te jeter dehors, la première fois que t'as couché pour de l'argent, cet instant où tu t'es senti dégueulasse, puis l'instant, quelques mois plus tard, où t'as juste accepté ce que t'étais. T'aurais voulu lui raconter tes doutes, ces moments où tu te croyais plus capable de rien, que t'étais prêt à retourner la queue entre les jambes chez tes parents, ces moments où rien n'allait, et où tu n'as rien dit à personne, où t'as juste fermé ta gueule et t'as juste... avancé.

Quelques gorgées encore qui viennent te brûler l'estomac, puis une bouffée de cancer, de nouveau, toujours. Une inspiration, une expiration, et y'a ce silence que tu n'arrives pas à combler, que tu n'aimes pas et qui t'énerve, ce silence qui te donne l'impression que vous êtes plus du même monde, alors que tout ce qui vous unissait avant, c'était vos différences. Et tu t'assoies sur le plan de travail, vos genoux se touchent et tu te décales un peu pour pouvoir poser ton verre entre vous, comme une barrière, tangible, et qui pourtant peut se briser à un simple mouvement de main.

Sinon pas grand chose. Du coup, tu crèches où ?

Tu croises son regard, détournes ensuite le tien qui vient se déposer sur le mur d'en face alors que tu inspires de nouveau cette bouffée de nicotine – et tu donnerais tout pour quelque chose d'un peu moins tendre, d'un peu plus chaud, d'un peu plus planant. T'as envie de savoir, Calum, t'as envie de savoir, t'as envie de savoir, savoir savoir savoir savoir. Un peu pour te rassurer, un peu pour te dire que t'as le droit d'aller le voir, un jour, un peu pour lui demander, s'il t'a remplacé.  




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Jeu 19 Oct 2017 - 15:43
[ Tu ]







Et il te regarde ; oh, il te regarde -- enfin. T'as l'impression de le revoir, de l'entrapercevoir, ce regard, tu le connais par-cœur, tu le connais à force de te le retourner une fois, deux fois, trois fois dans ton esprit, durant toute ses nuits, à ces jours perdus sans lendemain et qu'il est beau ce regard, ce regard qui te regardait -- à ce souvenir de cette soirée-là, à cette soirée effacée qui n'a jamais existé ; et tu l'avais regardé, cette fois-là, cette soirée-là, avec ce sentiment qui lui faisait peur, ce sentiment qui le terrifiait - Et il te regarde ; oh, il te regarde.

— Regarde-moi, avais-tu dis, peut-être pour la dernière fois.


((et ce fut la dernière fois))

Troisième année de médecine, je bosse à côté aussi, j'ai dis merde à mes parents et j'ai pris un studio.

Et t'aimerait lui demander ce qu'il fait comme boulot, tu aimerais lui demander comment ça s'est passé avec ses parents, t'aimerait savoir, connaître, où se trouve ce studio, peut-être pour aller le voir, peut-être juste pour savoir ; mais tu te tais, tu te tais pour éviter ton sujet, pour éviter ce et toi ? de politesse, ce et toi ? dont l'habitude le rendait confiant et loin d'être honteux, mais sous tes paroles, sous ton regard si particulier, sous ta présence ; il ne pourrait pas, n'y arriverait pas, parce que - parce que.

Et merde, merde, merde -- pourquoi ça tape si fort, pourquoi ça fait si mal.
Et merde, merde, merde -- pourquoi tant d'effort, pourquoi son cœur se fait la malle.

Tu hoches la tête pour faire bonne figure, bonne mesure, d'accord, okay - que dire. Y a ce silence, ce blanc, cet ange qui passe pas vraiment à sa place entre vous, mais il bouge, se rapproche sensiblement, dépose son verre entre vous et ça ressemble à s'y méprendre à un rapprochement, à un pas, un pas de côté, un pas pas trop, un pas pour dire, okay tu es parti, regarde j'ai changé et toi aussi ; y encore ce mur, ce mur que vous avez construit, un mur contre le monde et même contre vous-même,  mais qu'importe, c'était un pas et il se devait d'en faire un, n'est-ce pas ? Tu ne sais pas.

Sinon pas grand chose. Du coup, tu crèches où ?

Y a vos regards qui se croisent le temps d'un instant - un instant trop long, le genre qui dure éternellement et il détourne les yeux ; puis toi aussi.

T'as bien fait, pour tes parents j'veux dire. Avant j'avais un vieux truc... et puis ça doit faire quelques semaines que j'fais coloc avec un pote que j'ai rencontré y a pas longtemps. Ça s'est fait sur un coup de tête eeet... voilà. C'est cool, j'ai même un chat.

Je te le montrerai si tu veux. -- chut.

Un rire - léger. Tu sors une cigarette que tu allumes avec nonchalance, un léger sourire aux lèvres. T'avais aucun avis à dire, sur sa famille, t'avais rien à dire Reese, toi qui ne lui avait rien dit ; jamais.

Ne lui dit pas Reese, ne lui dit pas tout ces jours dans la rue sans trop savoir comment s'en sortir, de cette tentative qui n'avait pas abouti, de ses endroits qui te servaient de toit -- ne lui dit pas Reese, ne lui dit pas tout ce qui a changé ; parce que, peut-être, peut-être que ça ne lui plaira pas, peut-être que ça le dégouttera, peut-être, peut-être...

Et merde, merde, merde -- à quoi tu penses ?!
Et merde, merde, merde -- pourquoi cette absence ?!

Tu m'as manqué...

Non, non, non,
ne lui dit pas Reese,
tais-toi ; ferme-là.

...Médecine, c'est pas trop hard ? Quoique, te connaissant... T'arrives à gérer ? reprit-il en expulsant une bouffée de ce poison, reposant ses doigts sur la surface, le regardant à nouveau, peut-être un peu trop, avant de dévier, encore, toujours.

Ah.

Elle est partie...

-- et vos mains sont si proche et si loin.


— Regarde-moi,
avais-tu dis, peut-être pour la dernière fois.

((sans lui avouer que tu avais aimé ça))






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Jeu 19 Oct 2017 - 16:34

May we meet again ; feat. Reese



Un soupir que tu retiens, ouais, ouais t'as bien fait de partir, t'as bien fait de dire merde à tes parents même s'ils refusent de ne pas payer l'école de médecine. T'as bien fait de partir, mais t'aurais préféré partir avec lui, être dans la merde avec lui, et pas tout seul, comme un con, comme une merde. Mais bon, finalement, c'est son absence qui t'a permis de partir, c'est le fait qu'il t'abandonne, qui t'a permis de dire merde, de leur dire d'aller se faire foutre, t'avais plus d'attaches.

Il a un coloc, et un chat. Et peut-être que ça te fait rien, peut-être que ça te fait quelque chose, tu ne sais pas vraiment, t'as l'esprit embrumé, et la tête qui vibre, les oreilles qui sifflent. T'as soif. Tu bois, une gorgée, puis deux, et tu finis ton verre et tu l'abandonnes quelque part, de l'autre côté, pas de son côté à lui. Il a un coloc, un chat, des études, un boulot. Et toi, t'as un studio, pas d'potes, et des clients qui t'appellent quand l'envie leur prend. Ah, tu fais pitié Calum, d'un coup, tu dois lui faire pitié. Il doit se sentir mal à l'aise, il doit avoir envie de partir, et toi, t'as envie d'prendre l'air, de te foutre en l'air. Tu te sens mal, pire que quand t'as trop bu.

...Médecine, c'est pas trop hard ? Quoique, te connaissant... T'arrives à gérer ?

Tu sursautes presque, comme si tu avais été dans un autre monde pendant de longues secondes et tu tournes la tête vers lui, haussant les épaules quand il annonce que Nath est partie. Elle a dû se sentir de trop, elle a dû avoir l'impression d'avoir fait une connerie, à sa place, en tout cas, t'aurais eu l'impression d'avoir fait une connerie. Alors tu te contentes de hausser les épaules, de lâcher un J'm'en sors du bout des lèvres, comme si c'était pas important, et t'as envie de lui dire et toi ? mais t'as l'impression que la conversation tourne en rond, que vous vous parlez seulement parce qu'il le faut, seulement parce que vous vous sentiez obligé de le faire, au nom d'une amitié oubliée, effacée par les années.

Faut que j'prenne l'air, j'ai la tête qui va exploser.

Tu abandonnes ton mégot dans le gobelet presque vide, quittant le plan de travail d'un pas assuré. Et tu ne lui jettes pas un regard, tu ne sais même pas s'il te suit, t'en sais rien, tu t'en fous. Tu récupères ta veste que t'avais abandonnée sur un canapé et tu passes par la fenêtre, montant par l'escalier de secours, te laissant aller deux ou trois étages plus haut. La musique n'arrive presque plus à tes oreilles, l'air frais te permet de respirer, de plus avoir cette impression de suffoquer. Au fond d'toi, t'as envie d'pleurer, t'as cette envie qui te serre la gorge, et qui te supplie de te laisser aller, mais t'y arrives pas. T'avais dix-huit ans quand il s'est cassé, t'étais amoureux à en crever, et là, maintenant, y'a tout qui refait surface, comme une gamine d'onze ans devant son crush du collège, et c'est abominable. Tu tâtonnes tes poches, trouves ton paquet avec une dernière cigarette que tu allumes sans y réfléchir deux secondes.

Reese est là, juste là, au même endroit que toi, dans cette même soirée. Et y'a ton téléphone qui vibre, mais tu réponds pas. Pas ce soir, pas maintenant, pas comme ça, pas avec Reese dans la tête, pas avec Reese qui t'entête. Une main qui passe dans tes cheveux, l'autre qui apporte la cigarette à tes lèvres. Et finalement, ça te fait quelque chose de le savoir ici ; ça te fait quelque chose de savoir qu'il a continué sa vie. Sans toi. Égoïste, tu parles d'un futur médecin. Cigarette au bord des lèvres, tremblements au bout des doigts, et t'as le cœur qui tambourine sans te laisser le choix.  




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Jeu 19 Oct 2017 - 17:35






C'est ta faute Reese - rien que de ta faute, c'est un nouveau choix, celui qu'il ne fallait pas, encore une erreur à inscrire du bout des doigts, puis dans ton coeur à coups d'violentes douleurs -- C'est ta faute Reese ; mais t'en aurais fait de plus mauvaises, un peu comme avant, comme dans le passé, parce que si t'avais pas fugué Reese, si t'étais pas parti, si t'avais dit moi aussi, cette soirée là, si t'étais resté --

-- Oh, Reese, tu serais mort.

Tu te serais suicidé,
comme celle fois-là,
cette fois qui fut la dernière.

Oh, je suis désolé Calum si désolé, si tu savais - mais peut-être, peut-être, n'était-ce pas le mauvais choix, une minute de bonheur pour des années de malheurs, j'serais pas là, là devant toi à battre du rythme plus fort, à la cadence trop rapide ; j'serais pas là Calum, le palpitant au bord des lèvres, parce qu'il serait mort - pourrit, flétrit, détruit.



Faut que j'prenne l'air, j'ai la tête qui va exploser.

T'as cette impression, cette impression d'être de trop, soudainement pas à ta place - t'as jamais été à ta place Reese, t'as jamais trouvé où tu devais être et en être persuadé, sauf, sauf peut-être dans ses instants, quand tu le portais trop bourré, quand tu riais à ses idées, quand vous partiez pour ne peut-être plus revenir, quand t'étais présent et qu'il l'était aussi -- t'as apprit Reese, que t'étais qu'un substitut parmi tant d'autres, on t'as bourré le crâne, on t'as inculqué que tu devais le faire, que tu devais sourire, que tu devais ouvrir les cuisses, que tu devais mentir, faire semblant, à ses gens sans considération, plus menteurs et plus faux que tu ne l'étais vraiment -- à ses femmes remplies de jalousies, à ses hommes indécis, à ses malades qui te cassaient un peu plus en dedans, à coup de pieds, de reins et de baisers ; juste pour l'argent.

Finalement, t'as oublié qui tu es Reese, à force de te faire passer pour quelqu'un d'autre, à force de faire semblant, à faire ce qu'on te dit, à mentir, à sourire -- t'as oublié qui tu es et pourtant, pourtant, sous ce regard qui te connaissais si bien , qui le connaissait vraiment, t'avais cette impression étrange, de te reconnaître dans le reflet de ses prunelles trop belles -- comme si tu te souvenais de ce que vous aviez été.

Y a son crâne qui va imploser, qu'il te dit et tu ne peux t'empêcher de baisser la tête ; ah, c'est rageant, c'est décourageant, cet aspect passif qui te représente tant, alors tu le regardes partir sans réagir, tu le regardes partir parce que tu ne fais plus partit de sa vie à présent -- tu le regardes partir, parce que t'es parti le premier Reese, t'es parti, t'es parti sans lui dire, sans lui avouer...

...que t'en crevait aussi d'envie.

Puis tu t'animes, sans trop savoir comme réagir, tu te mords la lèvres, encore indécis et puis, puis tu l'entends, ce son, ce son qui t'appelait - ce vibrement, de ce téléphone qui t'appartenais pas vraiment ; alors tu le sors de ta poche, t'ouvres le clapet, pianote dessus avant que ne s'affiche une ribambelle de messages qui te sussurait, te murmurait, vient chercher ton gagne pain.

T'as ce moment d'absence où s'inscrit en toi un grand silence, t'as cette habitude de rappliquer sans réfléchir, mais là, y avait quelqu'un d'autre qui t'appelait, quelqu'un d'autre même s'il te rejetait, t'as quelqu'un d'autre Reese, quelque chose qui compte vraiment, bien plus que de l'argent, qu'une liasse de billet ; t'as ce fantôme du passé qui, même rancunier, ne t'avais pas oublié.

Alors, alors, tu ignores, tu le ranges et tu sautes sur tes pieds, jette un œil à travers la fenêtre et il te faut une demi-seconde pour rejoindre celui qui, celui qui comptait plus que tu ne voulait te l'avouer. Suit alors les escaliers, que tu montes lentement, mais sans hésitation et quand enfin tu l'as devant toi, tu te figes, l'observe un moment, le détails et malgré l'heure tardive, malgré l'alcool, c'est impressionnant à quel point tu remarques le moindre de ses traits jusqu'à te demander si sa peau était aussi douce que cette fois-là ; cette fois-là où t'as posé tes doigts sur ce visage que plus jamais tu reverras.

Un, deux, trois pas et il s'assoit sur l'une des marches, s'installe confortablement et rive son regard sur cette ville qu'il connaissait bien, jetant la cigarette à peine entamé, à travers les barreaux que constituait cet escalier où vous vous trouviez.

Un temps --
-- le temps d'une seconde trop longue.

— ...

-- mais tu dis rien, tu dis jamais rien.






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Jeu 19 Oct 2017 - 18:10

May we meet again ; feat. Reese



Ah. Ça vibre dans ta poche, ça vrille dans tes tempes, t'as comme l'impression que vous avez besoin d'une seconde chance. T'as même pas pris son numéro, pour faire bonne figure, pour avoir l'impression de pouvoir l'appeler si un jour t'es trop bourré, si t'as le cœur en feu, les larmes aux coins des yeux. Un soupir qui t'échappe, une paume qui s'efface dans ta chevelure déjà trop emmêlée, le dos de ta main essuyant ton front mouillé. T'es tout seul, avec tes démons, avec ton passé, avec cet amour qui semblait s'être noyé.

Tu inspires, expires, cette bouffée d'oxygène rempli de cancer, et t'aimerais bien rajouter quelques tendresses dans une roulée. Tu fermes les yeux, la tête appuyée sur la rambarde, et t'as envie de mettre les pieds dans le vide, de regarder le sol de l'avant-dernier étage, un peu comme quand t'étais plus jeune, et que tu tentais la destinée, que tu marchais sur le rebord, à flancher d'un côté ou de l'autre, comme si tu marchais sur un fil, alors que tes pieds étaient bien ancrés au sol.

Le bruit de pas montant les marches te fait soulever les paupières, et y'a Reese qui s'installe, qui jette sa cigarette à peine entamée, et t'as envie de lui dire : hé, c'est du gâchis ça, alors que t'as fais la même y'a de ça une heure, à foutre ta cigarette dans une canette vide. Et y'a ton téléphone qui vibre, vibre, vibre encore, et t'as envie de le balancer, de le jeter dans le vide pour qu'il s'écrase sur le sol, un peu comme ton innocence s'est écrasée quand t'as découvert la vie, loin de cette richesse qui t'a tout donné.

J'crois...

Tu te tais, soupires, passes une nouvelle main dans tes cheveux, inspires de nouveau une bouffée de cancer. Ah, si tu crèves pas d'un cancer du poumon, t'auras bien niqué la fatalité.

J'crois que j't'en veux encore ?

Un rire, qui t'échappe, parce que t'es même pas sûr de ce que tu dis. Un rire, qui t'échappe, parce qu'il te connaît, et tu sais qu'il sait, tu sais qu'il sait que tu lui en veux, que t'as pas avalé la pilule, qu'elle est toujours coincée en travers de ta gorge.

Mais j'ai la rancune tenace, c'est mon plus gros défaut, ça a pas changé. Mais ça va passer. Enfin, si t'en as quelque chose à foutre. Au pire, c'pas grave, t'as le droit d'avoir avancé, j'suis un peu con t'sais, un gosse et tout machin. J'ai pas l'droit de t'en vouloir. On avait pas la même vie.

Et tu comprends pourquoi il est parti, tu comprends pourquoi il s'est évadé comme on s'évade de prison : sans en parler à personne, et sans un regard en arrière. Alors tu comprends, tu comprends vraiment, mais peut-être que finalement, t'aurais aimé avoir le droit à un regard, t'aurais aimé pouvoir lui dire je fuis avec toi, t'aurais voulu lui dire j'pars avec toi, on quitte cette ville, on va tenter notre chance ailleurs. Parce que s'il te l'avait dit, s'il te l'avait montré, tu te serais cassé, sans sac, sans téléphone, sans fringue, juste avec lui, et peut-être avec une pierre pour casser une fenêtre de voiture. Mais tu serais parti avec lui, parce que t'étais trop amoureux, parce que c'était ton meilleur ami, parce qu'il t'aurait donné la seule raison valable pour fuir ta vie.

Et tu sais, t'es pas con Calum, tu sais qu'il a dû en voir des vertes et des pas mûres, tu sais qu'il a sûrement dû faire des trucs dont il est pas fier. Un peu comme toi, finalement.

T'sais, si un jour t'as besoin, j'suis là, ça a pas changé.

Parce que t'es un peu trop loyal, parce que t'as pas pardonné, mais il t'a tellement apporté, il t'a tellement donné, tu l'as tellement aimé... tu peux pas lui tourner le dos, t'en es pas capable, t'en seras jamais capable.  




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Jeu 19 Oct 2017 - 19:43






Y a plein de choses que j'aimerai te dire, y a des choses que je sais et que t'as oubliés, des choses que tu sauras peut-être jamais ou des choses que t'as deviné ; j'aimerais m'excuser, te dire pardon, j'le voudrais vraiment, il m'a fallut du temps, tu sais, tu temps pour le comprendre, du temps pour le saisir mais j'l'ai enfouit quand j'suis parti, j'ai gardé notre petit secret tu sais, de ces deux garçons si différents.

Et merde, merde, merde -- pourquoi tout est si compliqué, pourquoi tout est alambiqués, emmêlés et dissimulés.

J'crois...

Bloque tes poumons, ça sera moins douloureux - tu le sais, t'en est persuadé, t'aimerais lui dire, lui dire des choses, des choses qu'il ne sait, des choses qu'il a fait, t'aimerais lui révéler, lui dévoiler, cet instant volé, cette parcelle de ce vous qui ne vous appartient plus du tout ; t'es un voleur Reese, t'as ce besoin de prendre, de garder, t'as ce besoin de tout casser sans faire exprès, mais t'es pas un mauvais garçon, Reese, t'es juste -- ah, t'es juste un peu con.

J'crois que j't'en veux encore ?

((évidemment))

Un rire et tu ne dis rien, reste silencieux mais ton menton se redresse et tu observes son profil, tu le regardes avec précision, glissant tes yeux sur son nez, sur ses lèvres, sur prunelles -- et merde, merde, merde, qu'est-ce que t'as loupé, qu'est-ce t'as abandonné cette soirée-là, Reese, qu'est-ce t'as fait qu'il ne fallait pas ? T'aimerais lui dire pardon, tu le voudrais vraiment.

Mais j'ai la rancune tenace, c'est mon plus gros défaut, ça a pas changé. Mais ça va passer. Enfin, si t'en as quelque chose à foutre. Au pire, c'pas grave, t'as le droit d'avoir avancé, j'suis un peu con t'sais, un gosse et tout machin. J'ai pas l'droit de t'en vouloir. On avait pas la même vie.

Pas la même vie -- quelle connerie. T'aimerais le faire taire, lui dire qu'il a raison, qu'il ne doit pas changer, surtout sur ce point. T'aimerais lui dire que non, que tu n'as pas avancé, qu't'as reculé, qu'tu t'es même enfoncé. Tu ne fais que le regarder, que l'apprécier, tu ne fais rien, tu l'écoutes avec attention, comme si cet instant t'étais plus précieux que jamais et c'était vrai, merde c'était vrai, tellement vrai -- tu ne voulais pas le voir, tu sais, Calum, il aurait souhaité ne jamais te revoir, mais maintenant que tu étais là, que tu étais face à lui, il se savait perdu - il ne pourrait pas en échapper, ce n'était qu'une question de temps, le temps d'un instant, d'une seconde trop longue, pour se le dire vraiment, pour l'assimiler entièrement.

T'sais, si un jour t'as besoin, j'suis là, ça a pas changé.

Moi aussi, ça a jamais changé.

Mais tu te tais, quelle connerie - il ne te croira pas, plus jamais, pourtant tu aimerais, juste une nouvelle fois, juste une dernière fois mais, mais, comment pourrais-tu oser lui demander, alors même que tu l'avais trahis ; tu l'avais trahis et il ne s'en souvenait pas, il n'en souviendra peut-être jamais, tu l'as trahis et pourtant, pourtant, même dans cette vie, il reste ton ami.

Tu ne réponds pas immédiatement, le temps de reposer tes deux onyx sur cette ville que tu maudissais et haïssais mais que tu aimais ; il inspire un peu d'air, mais pas trop, juste ce qu'il faut.

J'crois...

Qu'on devrait pas faire ça ; tu le sais, tu le sais Reese, tu devrais pas faire ça, tu devrais pas, pour lui comme pour toi - mais t'y arrives pas.

Que t'as le droit de m'en vouloir, doute jamais du fait que t'as le droit de m'en vouloir. et tu dis ça, juste comme ça et peut-être le cherchais tu un peux, un quête d'une rédemption dont tu ne sais si elle aboutira vraiment. Prends le temps, t'es même pas obligé de me pardonner et j'dis pas ça pour faire ma dramaqueen, j'dis ça pour que... finit ta phrase, finit ta phrase et peut-être, peut-être que ça vous sauvera ...laisse tomber. rit-il -- ((bêtement, tristement))

J'ai recommencé ma vie, c'est vrai mais j'ai pas avancé pour autant, tu sais... à croire que la vie est une chienne et que c'est comme ça, c'est tout, mais ça va.

Il te regarde.

J'tien quand même à m'excuser...

Puis baisse les yeux.

Tu m'as manqué...

-- désolé pour ça et pour tout le reste, désolé.







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Jeu 19 Oct 2017 - 21:09

May we meet again ; feat. Reese



Il respire, il soupire, il prend le temps de réfléchir. T'as le cœur qui tambourine, l'estomac qui se contracte et tu finis ta clope, frottant le mégot contre le fer, l'abandonnant ensuite par delà la barrière. Oui, t'as le droit de lui en vouloir, mais t'as pas le droit de lui en vouloir autant, t'as pas le droit d'avoir envie de lui en foutre une, ou deux, ou trois, juste parce que tu t'es inquiété pendant des semaines, voire des mois. T'as pas le droit d'avoir envie de le secouer et de lui dire que c'est qu'un gros con de t'avoir laissé tomber, t'as pas le droit de jouer les égoïstes, comme un gosse de huit ans à qui la vie n'a rien pris. T'as le droit de pas lui pardonner, qu'il continue, et tu secoues la tête de gauche à droite, non, t'as pas le droit de pas lui pardonner, pour dire vrai, tu pourrais lui pardonner, là, maintenant, tout de suite, si seulement il te disait qu'il était désolé, qu'il regrettait, qu'il avait merdé.

Il finit pas sa phrase. Pour que quoi ? Pourquoi il te dit ça ? Pourquoi il termine pas ? Pourquoi il te dit de laisser tomber ? Tu laisseras pas tomber, tu abandonneras pas maintenant, c'est mort, plutôt crever. Tu sais que c'est plus le même, tu sais que maintenant, vous avez peut-être plus rien en commun, peut-être que vous aviez trop changé, trop évolué, peut-être que vous étiez maintenant deux satellites qui ne tournaient pas autour de la même planète. Mais tu laisseras pas tomber, non, tu peux pas, pas avant de savoir, pas avant d'être sûr. Au nom de cette amitié, parce que t'as jamais rencontré quelqu'un comme lui, parce que t'as jamais aimé quelqu'un d'autre, parce que t'étais con, et t'étais gosse, et que c'est ton premier amour, alors peut-être, peut-être que tu peux pas laisser tomber comme ça, tu peux pas.

Et il tient à s'excuser.
Et tu balances ta rancune, pour le moment.

Tu m'as manqué aussi. Alors enlève ce regard de chien battu d'ta gueule, ça t'va pas du tout, lâches-tu en lui donnant un léger coup de coude dans les côtes.

Tu t'étires, expires lentement après une inspiration profonde.

J'pense que t'as plus avancé que tu le penses, j'suis sûr. Aie pas une basse estime de toi-même, tu vaux plus et bien mieux que ce que tu ne crois. Recommencer, c'est avancer t'sais, on est plus des gosses qui lâchait des pétards en classe pour faire flipper les profs. Puis bon, t'as un chat, tu t'occupes d'une vie, c'pas rien. A quand le gosse ?

Un rire t'échappe, mais tu ne croises pas son regard. T'aimerais retrouver cette complicité que t'as jamais eu avec un autre, jamais eu avec une autre ; et pourtant tu gardes de la distance, parce que tu flippes un peu qu'il t'abandonne encore. Tu flippes un peu de créer des liens, et qu'il les brise comme si vous n'étiez rien.  




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Jeu 19 Oct 2017 - 22:15






Tu devrais pas, non tu devrais pas, t'aurais du continuer à dire, à dire ce que tu n'as pas su dire, à lui dire que vous deux, c'était fini, que vous deux, ce lien, ce n'était rien -- lui dire tout ces mensonges, ces mensonges que tu connais par-cœur, que t'as peaufiné jusqu'à les apprendre jusqu'au bout des doigts, mais que tu n'as pas su formuler alors qu'il était là, face à toi.

Tu m'as manqué aussi. Alors enlève ce regard de chien battu d'ta gueule, ça t'va pas du tout.

Tu sursautes, sors de ta transe et relève le visage pour croiser son regard dans ce semblant de complicité qui rappelait le passé et c'est fou, c'est fou, c'est fou à quel point t'as envie de l'embrasser.

Et merde, merde, merde.

Puis il reprit la parole, alors qu'il te disait des mots si doux, si agréables, des mots que tu n'as pas entendu depuis longtemps, des mots qui ont cette force dont tu n'as pas conscience alors que son palpitant s'emmêle, suit une cadence décadente, un rythme un peu abstrait.

Il n'y a plus aucun contact, mais son rire se répercute jusque dans ses entrailles et il ne peut que faire de même, comme en écho de cette relation d'antan mais contrairement à toi Calum, il ne lui en faut pas plus pour que tout s'envole, pour que tout n'ait plus cette tension presque palpable ; il t'avait manqué et tu lui avais manqué, tu riais et qu'importe le reste, qu'importe la rancœur, qu'importe la douleur, l'instant présent lui était trop profitable -- au diable les mensonges, il n'arrivait pas à mentir, pas à toi, pas comme ça.

J'suis flatté, tu vas m'faire rougir mais un gosse, tu délires ! et il riait, avant de se caler plus détendu qu'il y a un instant. Putain, on étaient terrible, tu t'rappelles la fois où on a tentés de chourrave les contrôles de maths dans le casier en pleine salle des profs ? On étaient de grands malades.

Tu te rappelles, ces journées au soleil, toi et moi sur un banc à se raconter tout et rien à la fois pendant des heures, tu te rappelles ces soirées à danser, fumer, nous saouler jusqu'à en être malade, jusqu'à le regretter, jusqu'à , nous dire plus jamais ! tu te rappelles, ces jours de cours, qu'on disait chiant et redondant, tu te rappelles ces repas à la cantine, plus dégueulasse les uns que les autres, de ces longs couloirs et de ces salles de classes, tu te souviens de cette fille, cette fille qui te regardait mais que tu ne voyais jamais, tu te souviens, tu te souviens de cette adolescence qu'on nous a volé, cette adolescence où on s'est battus simplement pour être des enfants, simplement pour avoir le droit d'être bêtes et méchants, un peu cons.

Dès fois, j'aimerai revenir dans le passé... continuas-tu légèrement, le regard vers l'horizon et quelle ironie du sort ; parce que tu le pourrais, tu le pourrais si tu le voulais, mais ces souvenirs là, tu n'y toucheras jamais, qu'importe ; il y avait un temps pour tout, un temps pour vivre et pour se souvenir.

Tu crois que c'est un signe du destin ? Qu'on a le droit à une seconde chance ? Est-ce qu'on a le droit de continuer, quand on recommence ou il faut qu'on avance ? finis-tu par dire en basculant la tête vers lui, le détaillant longuement.


-- et égoïstement, il te posait la question.






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Jeu 19 Oct 2017 - 22:55

May we meet again ; feat. Reese



Il nie dans un rire, et tu ris aussi, les oreilles toujours bourdonnantes, ton mal de tête semblant se faire la malle, enfin. Et tu hoches doucement la tête. Oui, oui tu te souviens, tu te souviens que vous étiez à deux doigts de réussir, que vous étiez à deux doigts de chopper les sujets, mais y'a un prof qui a rappliqué et vous aviez dû quitter la salle des profs par les fenêtres. Tu te souviens de la fois où vous vous êtes endormis sur les marches d'un immeuble, incapables d'aller plus loin, trop fatigués, trop bourrés pour bouger. Tu te souviens des effractions au parc, des douches prises par le système automatique d'arrosage. Tu n'y avais pas pensé depuis longtemps, et ça te fait sourire, ça te serre le cœur, et en même temps, ça te fout la migraine, ou peut-être que trop réfléchir, avec l'alcool...

Il reprend la parole et y'a ton cœur qui fait une embardée, y'a ton cœur qui s'arrête et qui repart, et t'as cette envie, cette envie horrible de lui dire de se taire. C'est lui qui a décidé de te virer de ta vie, t'as pas changé ton numéro depuis des années, exprès, parce qu'au fond de toi, t'as toujours espéré. Il aurait pu t'appeler, n'importe quand, n'importe quelle heure, n'importe quel jour.

Tu crois que c'est un signe du destin ? Qu'on a le droit à une seconde chance ? Est-ce qu'on a le droit de continuer, quand on recommence ou il faut qu'on avance ?

Et tu tournes la tête, tu le regardes, et tu plonges sans même le vouloir dans ce regard noir, tu te laisses couler dans cet abysse sans fond, dans ce regard que tu as tellement regardé, dans ces pensées que tu as tellement aimées. Tes coudes vont se caler deux marches plus haut et tu détournes le regard, encore, viens le poser sur les marches au-dessus de ta tête.

En vrai, faudrait qu'on avance. J'veux dire, t'as changé, j'ai changé, tant ça va pas coller.

Tant, ça va péter, tant, ça va s'effondrer. Et peut-être que tu vas regretter, et peut-être que tu veux garder égoïstement les souvenirs de cette amitié, de peur de les briser si vous faites semblant, semblant que tout va bien, semblant que vous avez pas changé, semblant que t'en as plus rien à foutre de tout. Peut-être que tu veux garder ce souvenir de ce premier amour que t'as idéalisé avec le temps, qui sait. T'en sais rien, t'es plus en état de réfléchir, de toutes façons.

Au pire, on peut avancer à deux.

Et ça sonne comme une proposition un peu bizarre, alors tu ris sans le vouloir, et tu effaces ce truc qui peut paraître romantique, cette petite dose d'amour que cache cette phrase en te reprenant :

Et au pire des cas, t'auras gagné un médecin, et j'aurai gagné un psy, on y gagne tous les deux.

Et dans le pire des cas, t'auras gagné un cœur brisé, et il aura gagné un ami un peu cassé.  




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Ven 20 Oct 2017 - 17:21






Il reprend la parole et tu ne peux que baisser les yeux, sans dire un mot, sans une parole, sans une pensée, le regard seulement rivé sur tes doigts marqués, tatoués, inanimés, qui reposent dans le vide soutenues par tes genoux ; la vérité, c'est que tu regrettes ses paroles lâchées avec une nostalgie qui ne t'ai pas permit, avec cette dramatisation qui ne te ressembles pas vraiment.

Ça ne va pas coller ; il a raison, à quoi tu pensais, sérieusement ? T'aimerais dire Rien, t'aimerais en rajouter, accentuer, chuchoter Rien de particulier mais t'y arrives pas, même pas à ta propre conscience qui ne te lâche pas -- oh, pardonne-moi.

Au pire, on peut avancer à deux.

Y a ton cœur qui fait un raté, comme s'il allait imploser, comme s'il allait défailler -- tu redresses le visage pour la énième fois, cherche son regard sans le trouver et tu le détailles, le temps d'un instant, temps qu'il prend pour enchaîner et comme par automatisme, tu te mets à rire brièvement -- à quoi tu pensais, sérieusement ? A rien, évidemment, à rien de particulier.

Tu f'rais un très bon médecin, j'te garantis rien de mon côté, j't'avoue qu'j'ai toujours pas lâché l'affaire de m'lancer dans les tatouages mais bon... faut bien un plan B, alors t'sais, au pire des cas, j'te gribouillerai un truc... souris-tu d'un sourire que tu n'avais pas arboré depuis la soirée, un sourire qui te ressemble, un sourire qui ne t'as jamais lâché, cet éclat un peu trop lumineux pour un garçon trop honteux.

il l'a jamais voulu tu sais
tout s'est précipité, tout s'est enchaîné
et t'étais là devant lui, tu sais
alors il l'a fait, il l'a choisi, pour toi, pour te libérer


...Mais, okay, d'accord... et tu détournes le regard encore et toujours, de ce sourire plus doux, plus tendre, alors que tes yeux se reposaient devant toi sans véritable accroche. Au pire, on peut avancer à deux.

De toute façon, t'es déjà perdu Reese, t'es déjà perdu au moment même où ses yeux ont rencontrés les tiens, t'étais perdu et tu sais, tu sais que tout vas pas aller, que tu vas souffrir, que ça sera douloureux et malheureux, mais tu peux pas, tu peux pas, le laisser comme ça, une nouvelle fois ; non, tu peux pas, pas après tout ça, pas après cette soirée-là.

T'oses pas encore, t'oses pas encore lui dire, lui avouer, t'oses pas lui dire que tu te sens bien et que tu te sens mal, les deux à la fois, les deux en même temps, t'oses pas lui dire, t'oses pas lui avouer que t'es heureux de l'avoir retrouvé, qu'importe ce qui en découlerait, qu'importe sa rancœur, t'oses pas lui dire, lui avouer que tu t'es retenu pour pas l’appeler, que tu t'es fait violence pour pas le retrouver, que tu t'es fait du mal pour pas l'aimer.

-- et ses paupières tombent
et il sourit ; qu'importe l'avenir.







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