La trahison était quelque chose d’horrible. Un acte ignoble capable de briser confiances et nations, si répréhensible que le neuvième Cercle des Enfers y était dédié. La trahison provoquait douleur, larmes et sanglots. Faisait naître un sentiment de colère, de rage, de frustration et d’incompréhension. Entraînait une surprise qui faisait serrer les dents et qui provoquait bien souvent ces mots, plein de regret et d’amertume, sifflés, la mâchoire contractée : « j’aurais dû m’en douter. »
Aussi, lorsque le joint du tuyau de douche explosa littéralement au visage de Vito, le cri qu’il poussa fut plein d’horreur, de désarroi et de stupeur. Il avait été trahi.
Parce que c’était 1/ l’un des moments de la journée qu’il préférait, 2/ l’un des moments de la journée où il était le pus vulnérable, Vito se sentit personnellement offensé par cette mal-fonction de la tuyauterie. Ca, et le fait d’être aspergé d’un jet bouillant alors qu’il profitait de l’eau chaude pour détendre son dos, sa nuque et ses épaules éternellement tendues (aka il passait trop de temps devant le PC). Il aimait la chaleur. Mais pas autant.
La salle de bain n’était pas très grande, la cabine de douche non plus. Quelques soudains pas en arrière ne lui suffirent pas pour fuir le joug intarissable de la fuite. Glisser, s’emmêler dans le rideau de douche et chuter, si, en revanche. Il fallut quelques secondes d’immobilité pour que le cerveau de Vito assimile ce qu’il s’était passé durant les dix dernières secondes, où la transition shampoing/chute-sur-les-fesses-sous-une-pluie-à-70°C avait été plutôt violente. La douche avait explosé, et c’était plutôt problématique. Il y avait de l’eau partout. En gros : c’était la galère.
Après une deuxième tentative pour se lever (la première, il avait re-glissé), Vito s’empressa de se décaler et se sortir de la salle de bain. Il songea, au passage, à attraper une serviette qu’il maintint autour de ses hanches parce que contrairement à ses deux colocataires, il avait un semblant de dignité. (Qui avait été déjà bien entamée par se fichu joint de douche.) Il n’avait jamais réussi à faire de nœud qui tenait, alors il la tenait avec sa main gauche.
« Méli ! » fit-il en débarquant dans le salon, d’un ton marqué d’une certaine alarme. Il n’avait aucune idée d’où l’interpellé pouvait être (chambre, canapé, toilettes ?) alors il avait haussé la voix - peut-être plus fort que prévu. « Viens m'aider ! Où on a mis le seau ? » Sans attendre de réponse, il courut dans la cuisine pour ouvrir à la volée le placard sous l’évier. « La douche a pété, ‘y a de l’eau partout ! »
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Dim 6 Nov 2016 - 11:38
splash free
vito le bo
T'étais affalé comme à ton habitude sur le canapé. En mode oklm, oui oui. T'as même laissé ton t-shirt quelque part dans l'appart, à un endroit où nul ne sait, vu que tu laisses tes t-shirts un peu partout – visiblement tu dois avec des antécédents de nudiste. Et tu étais bien, là, à zapper les chaînes de la télé, à moitié endormi. Le problème, c'est que Vito n'a visiblement pas le sens de la vie en communauté. Alors il a crié. Que ce ne soit pas à cause d'une araignée, sinon tu vas le tuer.
Mais y a eut le bruit d'un corps qui tombe, et là ça t'a intrigué. Mais t'as pas bougé pour autant. Second bruit. Non Méli, tu ne bougeas toujours pas, si ce n'est ta nuque pour regarder vers la salle de bain, comme si tu te nommais Superman et que tu pouvais voir à travers les murs et la porte. Et soudain, tu le vois arriver, mouillé – pas dans le sens sexuel svp – avec uniquement une serviette et tu te dis que ça y est, enfin, Vito est passé du côté obscur et il a dit adieu à ses vêtements. T'allais hurler de joie, d'ailleurs, sauf que Vito a expliqué en hurlant la situation et non pas ça
PAS LA DOUCHE
Alors tu te lèves, tu manques de te péter la gueule parce que visiblement ton t-shirt était par terre. Tu te dépêches d'aller le rejoindre dans la cuisine, parce que la logique fait qu'il y a toujours des seaux sous l'évier. Sauf que vous défiez la logique et qu'ils ne sont bien entendus pas-là. Alors tu hurles de panique, parce que tu adores hurler, alors de panique c'est encore plus cool.
– Putain Vito, fais pas ta prude, enlève ta serviette et va éponger, faire un truc dans la salle de bain mec !
Tu es en train d'ouvrir toutes les portes en vitesse grand V, alors tu ne vois même pas le seau rangé avec les casseroles. Tu prends même pas le temps de les refermer d'ailleurs, et tu regardes même dans les tiroirs à couverts. Putain Méli Un seau dans un tiroir ?
i lov u bb #166B95
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Mar 22 Nov 2016 - 23:44
splash free de la facture d'eaufeat meli
Peut-être. Que ça aurait pu être un seau pliable. Qu’on pouvait ranger dans un tiroir à côté des couvertes et des spatules Ikea. C’était peut-être un concept que Méli tenait là, un seau pliant comme une tente Quechua. T’aurais pu être riche, Méli. T’aurais pu être riche. We could have had it all, Meli. Rolling in the deep, Meli.
Il n’y avait pas de spatule Ikea dans cet appartement. D’ailleurs, il n’y avait pas grand chose d’Ikea dans parce que l’Ikea le plus proche était trop loin, et qu’aucun n’avait eu le courage de s’y rendre. Surtout pas Vito, à vélo. A la place, il y avait des meubles, rangements et placards achetés au magasin de meubles le plus proche. Celui au coin d’une avenue, tenu par une dame qui avait mangé tellement d’ailes de poulets frites qu’elle dégorgeait maintenant l’huile absorbée par tous les pores de sa peau. Vito détestait rarement les gens. Pourtant, elle. Oh, elle. Non, ils n’avaient pas de canapé recouvert de plastique (pardon, de faux cuir), mais leurs étagères. Oh, les étagères. C’est quoi, une fixation, déjà ?
Au moins, Méli avait eu la décence de paniquer. Peut-être même plus que Vito, qui s’était littéralement tout reçu au visage, en espérant que ce ne soit pas un foreshadowing de la suite. C’est à dire qu’il était déjà quasiment à poil. Et Meli, en tout innocence, venait de lui suggérer de l’être encore plus.
« Bordel Méli, il faut couper l’eau avant ! Ou est le seau ?! »
(En fait, le seau était dans la salle de bain.)
« Je sais qu’il est dans le coin ! » Ben voyons.
Méli claquait toutes les portes des placards de la cuisine et Vito lui aurait peut-être demandé d’arrêter de faire autant de bruit s’il n’était pas occupé à chercher ce fichu seau ET à maintenir cette fichue serviette. Qui ne servirai pas d’éponge, non non. Méli claquait toutes les portes des placards de la cuisine et pendant ce temps là, l’eau continuait de couler dans la pièce d’à côté, gonflant petit à petit la facture d’eau. Méli claquait toutes les portes des placards de la cuisine et ce qui devait arriver arriva.
Il y eut un “krsh”, un “hhrrrriiin”, un “sskuht” et “BLAM”. Méli, on espère tous que tu as la tête dure. Parce qu’à force d’agiter les placards, les tiroirs et tout ce bazar, quelque chose avait craqué. Un joint derrière, un vis, l’accroche, l’opération du Saint Esprit, la bénédiction du Seigneur qui maintenait tout ça en place (et qui avait décidé qu’ils n’étaient plus dignes.) Quoiqu’il en soit, un bout du mur avait lâché (adieu le bail) et le placard entier était tombé. Sur Méli.
Ce qu’il y avait dans le placard, vous demandez-vous ? Toutes sortes de choses. Des choses qui se déversent et qui tâchent. Vito, une nouvelle fois, cria.
« Meli ? MELI ! OH MERDE » rip
Prochaine étape : l’électrocution ou la combustion spontanée ? Vote now on your phones.
Spoiler:
Tu te rends compte que j’ai écrit ça avec la BO de Princess Mononoke dans le casque ?
codage par joy
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Ven 25 Nov 2016 - 15:28
splash free
vito le bo
C'est la panique, comme dirait Bowie, sauf que c'est pas à Detroit City, mais dans l'appartement, sanctuaire sacré de toute colocation indécente. C'est la grosse panique même. Si ça continue, la facture d'eau sera plus grosse que toi Méli, et tu ne peux pas permettre cela. Alors, tu deviens brutal contre les pauvres portes des meubles. Tu claques, tu tires, tu re-claques. Ce ne serait pas trop de dire que tu les arraches. Vraiment. Très fort. Trop fort. Tu ne t'en rends pas encore compte, mais tu arrives bientôt à ta perte. Mais toi, tu dis préfères dire.
– Va couper l'eau, je sais pas où c'est ni quel bouton ! Je sais pas lire « eau » moi ?? C'est un goutte dessiné dessus putain ???? FAIS-LE !
Nouvelle porte que tu ouvres, en hauteur cette fois-ci. Ah, il était bien beau ce meuble. Était, oui. Parce que ni d'une, ni de deux, la catastrophe sonne à la porte. Tu l'avais pas vu venir celle-là : peut-être trop de gras devant tes yeux, qui sait. Toujours est-il que. CRACK.
C'est la septième nucléaire ! Tu hurles un bon coup alors que tu te fais agresser par des paquets de pâtes ouvertes, mais aussi du gruyère ?! Et serait-ce là de la sauce barbecue que tu viens de te prendre dans le nez ? Et la farine qui c'est collé avec l'huile, aussi bien sur ta peau contre ton jean ? Et le bois qui rencontre ton pieds. Ton gros orteil même. Tu hurles à en réveiller l'Afrique, pour le coup. C'est le scream absolu là. Le réflexe fait que tu te débats avec le meuble que tu repousses rapidement, hurlant de tout cœur, toujours et encore, prenant ton pieds dans tes mains collantes, sautillant de douleur, glissant contre le sol désormais salle.
BAM.
La tête qui cogne contre la poubelle. Et dieu sait que tu l'aimes, cette poubelle. Et en plus, tu re glisses à cause de ton vêtement dégueux.
– SA MERE, VITO. NIQUE LUI SA RACE PUTAIN DE MERDE.
élégance zéro, méli Parce qu'en plus tu te sens super sale alors tu décides de retirer ton jean parce qu'être collant c'est vraiment pas agréable, purée. Tu regardes ton pieds qui est étrangement violet. Et ton coeur qui est presque multicolore, lissé par les sauces et les autres liquides de cette étagère de merde. Tu as même la peau blanche à cause du sucre et de … de sel ?