La bibliothèque
Antique sanctuaire
Qui s'élève et vous écrase
De sa majestueuse grandeur.
Le silence règne
Le silence est roi
Le silence est maître,
De ces lieux poussiéreux,
Desquels le chasseur vient se repaître
Inspiration charnelle
Carnée
Les mots immatériels.
Talv a l'allure des hommes
Qui se fichent du monde qui les entoure,
Et pourtant n'inspirent que la peur, Terreur.
Il est grand
Trop grand
Et sa longue veste brune
En rajoute à sa froide majesté
D'un chasseur en recherche d'inspiration
Ou d'une proie mais pas aujourd'hui.Il a son sac
Son cartable de cuir trop vieux
Il s'en va
S'en ira
Ecrire
S'envoler avec ses mots.
Mais le Destin, c'est drôle, vachement drôle.
Et ce même Destin décide que non
Il n'écrira pas aujourd'hui.
«
BOUH!!!! »
Crise cardiaque
Comment peut-on crier dans un lieu aussi sacré ?
Mépris
Choc.
Mais le temps pour une fois n'est pas son amie
Il n'a pas le temps de réagir
Avant qu'un déluge de paroles ne s'abatte
Et lui transperce les tympans.
Un gars typé asiatique
Il a l'air un peu débile
Commence à
Déblatérer
Ses mots dont Talv n'en saisit même pas la moitié.
Ce sont des bribes
Juste des bribes
Il retient
Harland
Amélia Et puis c'est tout.
Ce qui domine son esprit,
N'est rien d'autre qu'un choc
Ce que fait ce jeune homme est
Un blasphème.
Mais c'est qu'il lui manque vraiment une case.Il parle en langage SMS
Ça existe ça même?
Des gens qui s'expriment ainsi.
Talv ne peut que rester planté là
A essayer de trouver une occasion
De le faire taire
Ce survolté.
On est dans une bibliothèque
Et les regards qui se portent sur eux,
Sont incroyablement gênants.
Ledit Harland sort un papier dans sa poche
Une occasion pour calmer le jeu et sortir?
Non,
L'hérésie continue.
Talv sent bien qu'il ne peut strictement rien faire
Sinon se pincer l'arête du nez
Et faire taire ce prédateur en lui qui gronde
De le bouffer juste tout cru. En plus il veut un interview cet énergumène mais il s'est cru où ?
Ses paroles s'enchaînent
Ses mots se vomissent littéralement
Talv
Ne le supporte déjà plus ;
En vrai ça ne fait que deux minutes qu'il te parle
Le Temps rit,
Enfantin.
Tu vas voir ce que c'est, instigation.
Une suggestion
De son esprit
Il va le sortir à l'instigation de sa connerie.
Le débit de mots se calme.
Talv
L'observe,
De ses yeux de bleu glace
Où luit un mépris à peine contenu.
Il fait peur
Le bibliothécaire n'ose pas s'avancer
Fragilité ;
Et les regards réprobateurs,
Haineux des lecteurs
Se portent sur eux.
Non tu n'écriras pas aujourd'hui!
Ça a l'air de te faire rire
Ma vieille amie.
Et Talv agit en conséquence
Tu l'as cherché pauvre fou
Et ne pipant mot
L'attrape par son oreille décollée
C'est plus facile ainsi Et le traîne hors de la salle d'un pas pressé
Sa prise est ferme,
Tant pis si il fait mal.
Ils atterrissent dans la cour intérieure,
Et Talv le lâche enfin
Avant de lui administrer une tape -qui claque- sur sa tête
Dont le cerveau ne doit déjà pas contenir beaucoup de cellules grises.
« Sais-tu seulement ce qui me retient
De t'enfoncer une balle dans le crâne ? »
Son ton est calme ;
Mais son regard lui d'une rage
Glaciale.
C'est un myosotis et il le sait
Il le sent
La chasse peut débuter mais avant
Ses yeux se plissent d'un air méprisant
Ce n'est qu'une proie après tout ; « Que me veux-tu donc réellement. »