La mission était simple, en ce jour de congés ou Julia était finalement sortie de son atelier pour faire autre chose que de mélanger diverses fragrances. Il suffisait de s'attacher les cheveux, se parfumer très légèrement, bergamote et poivre noir, s'envoyer un baiser mutin dans le miroir et aller se chercher un énième café pour le consommer hors de sa demeure.
L'esprit était devenu, ces derniers temps, bien plus pénible que prévu. Si sa présence silencieuse était presque anecdotique à l'arrivée de la jeune femme à Foxglove Valley, il était devenu bien plus agressif et l'empêchait désormais de dormir, hurlant à la mort pendant une bonne partie de la nuit. La seule parade, actuellement, était d'aller dormir autre part, et Julia ne comptait plus l'argent dépensé en chambres de motel minables et en boules qiès. Le café était donc son meilleur allié, et elle éprouvait réellement le besoin de sortir, en règle générale et plus particulièrement en ce moment.
Ses talons claquant régulièrement contre le bitume du trottoir, elle fredonnait un énième air plus ou moins inventé, pale redite, finalement, d'un vieux titre de Green Day dont l'existence même avait fini par lui échapper à un moment du processus. Toisant les gens dans la rue, elle détaillait d'un regard critique les passants sur le chemin. Cette dame aurait du se maquiller en sortant: ses cernes étaient bien trop violacés, et cela gâchait son visage. Cet homme aurait du changer de chaussures, qui semblaient rapées sur les cotés. Et celui-là aurait du changer de parfum.
Humpf. Que faisait-elle dans ce trou à rats minable, déjà? Paris lui manquait, et elle avait grand hâte d'y retourner. Les lumières, les quais de Seine, ses amies parisiennes et les parisiens si charmants. Tout était plus brillant là bas, et elle détestait cordialement cette petite ville de campagne flanquée d'un fantôme qui braillait à la mort et de gens si dénués de bon goût.
Un peu calmée dans ses revendications esthétiques par l'odeur du café chaud qui sortait de sa cup en carton, quelques minutes plus tard, elle entreprit de faire un tour du propriétaire, en grande dame , dans les rues de la ville, en tentant de se diriger vers la bibliothèque afin de continuer à chercher si par miracle un journal local ou international parlait d'un jeune homme brun mort entre -2000 avant Jésus Christ et 1992 dont la grande passion était de hurler comme un perdu passé vingt-deux heures. Fredonnant un de ses airs favoris, de Pink Floyd cette fois ci, elle erre, un peu perdue sur l'organisation de "ce bourbier nauséabond" se demandant si le Mac Gronald était oui ou non bien sur le chemin de la bibliothèque.
Une femme, avec deux enfants, qui tente désespérément de contenir le premier dans sa poussette tandis que le second braille frénétiquement au sujet d'un ballon perdu. Elle sent le lait caillé et la transpiration. Les enfants sentent le shampooing hypoallergénique et une pâle copie de pâte a tartiner aux noisettes. Un couple double Julia par la droite, ils se tiennent la main, ils sentent, eux, une odeur partagée de désodorisant à la fausse fleur de coton qui rend un peu nauséeux. Une adolescente sur sa trottinette sent le muguet, elle, tandis qu'elle agite ses tresses en riant, suivie de près par un prétendant, très certainement, qui lui ne sent rien d'intéressant. La jeune femme sourit, et approuve intérieurement le choix olfactif de la petite, qui a le bon goût de ne pas céder aux monstruosités sentant le marshmallow et autre saloperie sucrée qu'on tente de vendre aux petites, comme si elles étaient un genre de friandises. Rien que d'y penser, Julia se sent mal à l'aise. Au loin, un homme, grand, le cheveu presque blanc. Elle ne sait pas encore ce qu'il sent.
Et cela ne l'aiderait pas de toutes façons à trouver le chemin de la bibliothèque. Elle qui est irrémédiablement perdue, et qui continue à chercher sa route, battant le pavé comme une princesse, pour donner le change.
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Ven 25 Aoû 2017 - 18:31
「 Are we the waiting 」 And time passes by.
Julia & Talv
Une odeur simple,
Habitude
Une caresse douce
Dans son cou.
Son monde entier dans cette senteur, Parfum subtilement enivrant,
De thé vert et de santal,
Discrétion légère, D'un voile sur son personnage.
C'était devenu d'une banalité Écrasante.
La routine.
Il fallait
qu'il écrive.
C'était une nécessité
Indispensable.
La plume semblait doucement lui frôler les doigts, Effilés d'une blancheur pâle, Lui semblait dire d'un air affable ;
Viens donc m'utiliser.
L'appel,
La tentation.
Forte chance que sa défense n'existe guère,
Ou malchance - que tu en es fière.
Il s'habille ;
Mécanique.
Aujourd'hui n'est pas un jour de chasse ;
Maussade.
Il lui faut un échappatoire, Un lieu sans déboire ; L'immensité du monde s'offre à ses pieds,
Sans n'avoir aucun lieu où se réfugier.
Partir,
Loin.
Loin de chez lui et de cette odeur Infâme,
De cigarettes mortes,
Échouées.
Dans l'océan des sentiments
Éphémères,
Le Temps
N'est qu'un voleur
Et il vole, Sans peur.
Du bruit,
L'agresse,
Cette rue est calme pourtant, En temps normal.
Il a besoin, D'écrire,
De fuir ;
Se retrouver en lui-même.
La bibliothèque.
Un rictus léger s'apparentant à un sourire
Vague
S'esquisse sur ses lèvres, Fines.
Il n'est de réels sourires que le Temps ne vous dérobe ; malice.
Ça le fait rire ;
Intérieurement,
Mépris. Toutes ces personnes qui passent,
Et repassent,
Pour ne rien faire Sinon subir.
Subir l'existence,
Subir le passé,
Gâcher l'avenir.
Le vent,
Vague douceur,
Lui frôle la peau, Des poignets ; Du visage ; Du cou.
Emportant sa vague odeur au loin.
Fuir le monde, N'est pas facile,
Quelque chose l'agace.
Un rapide coup d’œil ; Ce doit être la demoiselle là-bas,
Aux airs de princesse ;
Agacement répété.
Au bon vouloir La vie ;
Il continue la sienne.
Elle vient en sens inverse, Et alors.
Ce n'était qu'une futile caresse, Des sens,
En leur honneur ;
Le temps d'un passage Éphémère ; Croisement de rue.
Mais quelque part dans l'éther, deux esprits passés hurlèrent, séparés d'une insondable barrière de verre ; vibration à s'en briser les tympans.
Et quelque chose se brise, Alors qu'elle passe en sens inverse de la rue, Juste A côté.
Elle sifflait.
Du Pink Floyd.
Des cris intenses, lointains ; des sirènes de pompier, la police, les hôpitaux. L'immensité du monde à ses pieds, et la fin en toute forme de cette nuit enchantée.
Atroce.
Un voile sur ses yeux ;
Je fuis dans mon éternelle obscurité
Planté au milieu de la rue, Alors qu'elle passe;
En coup de vent.
Et ils se croisent,
Tout simplement.
La brise entame sa valse,
Frôlant sa peau en extase,
De ce toucher si frivole, Emportant au loin,
Sa saveur qui s'étiole,
Au fil du Temps.
Adieu Sverige, il faut bien que j'avance ; du moins,
Essayer.
Terminer l'esprit en lambeaux.
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Ven 25 Aoû 2017 - 19:26
ft. Julia
ft. Talv
「 Are we the waiting 」
Princesse Julia passe à coté de l'homme, incertaine de la direction générale à suivre pour trouver le temple du savoir de Foxglove Valley. Un instant, elle se demande si il n'est pas un peu bizarre, mais apprécie l'aspect global du personnage avant de repartir.
Un pas. Le vent doux souffle, emportant avec lui une volute de senteur.
Deux pas. La tête qui tourne, légèrement, une voix connue, c'est flou, que se passe t'il?
Trois pas. Elle ne le sait pas, car elle a déjà la nausée. Thé vert et santal. Boum. Boum. Boum. La tête qui va éclater, a chacun des pas qui suivra. Elle connaît. Elle connaît trop. Et un éclat de voix, même tonalité que les hurlements, il faut se mettre à l'abri, vite.
Concentration, tant qu'il en reste un peu. Encore un deux trois quatre pas et le tournant au coin de la rue il faut se mettre à l'abri vite rentrer quelque part de tranquille avant le malaise c'est déjà arrivé ça pourrait se reproduire pas les pompiers s'il vous plait s'il vous plait.
Ici c'est désert, allez savoir pourquoi. Maintenant il faut partir.
Julia court a toutes jambes, elle s'enfuit, vite, en direction de chez elle. Le café est tombé par terre, et il coule, lentement.
Le café est tombé par terre, et il coule, lentement.
Face contre terre, contre le goudron humide, il voit les cafés qu'il ramenait couler vers son visage. Ça va brûler, ça va faire mal, il ferme les yeux, bouche d'évacuation, le drame est évité, merci Seigneur, merci pour tout, je plaisante, qu'as tu fait pour moi tout ce temps là?
En entendant les rires autour de lui, il sait bien que le Seigneur l'a abandonné une fois de plus. Il a mal, c'est diffus, et il ne sait pas si il pourra se relever. C'est trop dangereux, de toutes façons. Flou, larmes, cris, un coup sourd.
Julia tente d'enfoncer ses clés dans la serrure, le visage baigné de larmes. Elle ne voit plus rien, et elle a mal. Les clés tombent.
Pourquoi tu m'as laissé tomber pourquoi tu m'as fait comme ça pourquoi personne ne vient me chercher me sauver pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi
La jeune femme est assise sur son paillasson et se bouche les oreilles.
Tout est flou. Fatigue. Pleurs. Au revoir.
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Ven 25 Aoû 2017 - 20:34
「 Are we the waiting 」 And time passes by.
Julia & Talv
L'étendue des souvenirs est béant, D'une blessure
Avenir.
Qu'une incapacité sourde à taire, Ce hurlement
Dans sa tête.
Le cœur qui se déchiquette,
La mémoire qui nous emmène
Dans cet univers sans espoir, L'immensité d'un trou noir ;
Désespoir.
Il était devenu
Sa propre proie.
Il avait envie de crier
La souffrance.
Dans une rue de gris
Bitumée,
Sans abri aucun, Pour se défaire de ses liens,
Qui le maintenaient
Sain et équilibré.
C'était l'écoulement du sablier
Qui s'arrête.
A l'antre du monde d'éther Qui hurle la douleur des retrouvailles
Vengeance
Haine Douleur
Regrets.
Talv
Pas Sverige
Serra Les poings ;
Crispation.
Il ne devait Pas Hurler Au ciel
Aux nuages
Infinis Sa rage Et la
Douleur.
Ca déchire les os
Ça déchire le cœur,
Et ça vous laisse
En erreur.
Mort.
Il était mort
Décès
De l'intérieur.
Les ongles s'enfonçaient
Agréablement ;
Sous sa peau d'albâtre, Un filet de sang danse.
Sverige
tu veux sortir ?
Je ne te laisserai pas.
C'était
Un rictus,
Qui ornait ses lèvres d'un sourire, Atrocement ironique.
Il devait
Le traquer.
Mais c'était déjà Trop tard.
Les secondes filent ;
Les souvenirs s'enivrent,
De leur jeu débile. Elle a disparu.
Un instinct de chasseur en peine ;
Un jour je te retrouverai,
Car je sais maintenant que tu es dans cette plaine, Mon terrain de chasse préféré.
Tu es enfin venu à Foxglove Valley.
Et Talv,
L'enfant de l'hiver,
Relève doucement la tête, Vers le ciel nuageux.
Bientôt l'orage.
Il fixe le ciel Comme pour lui dire ;
Qu'un jour,
Tout sera enfin fini.
C'était un serment à l'infini, au Temps et ses ennemis.
Le monde Redevient clair.
Sverige s'est calmé.
Ses doigts le démangent.
Quoi, tu veux parler?
A la bibliothèque.
Et ce fut une valse entière De sentiments perdus,
D'émotions au vent.
Le vieux cahier relié de cuir vieilli
S'ouvrit ;
Le bruit des pages trop collées, La caresse d'un velours enneigé.
Et le stylo plume commença sa danse,
La gigue des souvenirs enterrés,
Dans le plus grand des oublis,
Enfermés.
Si quelqu'un se demande, De qui
Talv ou Sverige
était présent ici ; Assis sur cette table de bibliothèque en bois simple, Verni ;
Personne,
Ne serait capable de répondre.
C'était un incroyable mouvement,
Presto agitato,
De la Moonlight Sonata
Beethoven.
L'encre se déversait,
Trop rapidement,
A quand le point final ?
Jamais.
Et il finit Par se faire happer
Par le passé.
C'était une journée,
Comme une autre.
Du moins c'est ce qu'il croyait ; Il le voulait.
A réviser ses partiels, Il était assis sur leur table de salon,
Spacieux salon,
Décoré, Moderne, Blanc,
Immaculé.
Son ami était parti lui chercher,
Du café.
Alors qu'il se plongeait dans ses bouquins, Le Code Pénal,
Constitutionnel.
Et vous savez,
L’instinct est un animal cruel,
Et c'est lui qui fait naître en vous, Le sentiment des plus blessants,
Le regret.
J'ai souvent éprouvé, Du regret dans ma vie.
Ceci est son histoire,
L'histoire de mon regret.
Terminer l'esprit en lambeaux.
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Ven 25 Aoû 2017 - 21:00
ft. Julia
ft. Talv
「 Are we the waiting 」
Hé le pd hé la pédale hé hé hé hé hé la petite fiotte qui pleure alors ça fait quoi de voir des vrais mecs tu bandes ou pas tu bandes ou pas tu bandes ou pas alors
Et ton Dieu maintenant ou il est ton Dieu il n'y a jamais eu de Dieu ni de Jésus ni de rien du tout pour les différents et pour les gens dans ton genre et c'est pour ça que c'est sur toi qu'on tombe Dieu ne t'aime pas et ne t'a jamais aimé
Les clés sont rattrapées, et la jeune femme ouvre enfin sa porte, dans un état presque second. Les voisins penseront qu'elle se drogue, très certainement. De travers, elle s'affale sur son canapé et s'enfouit la tête dans des coussins pour arrêter de voir, mais elle voit quand même. Inspiration. Elle se retourne encore et fixe le plafond. Expiration. Elle sait qu'elle n'a pas le choix. Julia embrasse le chaos des souvenirs.
Ils vont encore frapper tu le sais tu le sens tu es par terre et ça fait mal d'avance. Mais un riverain ouvre la fenêtre et hurle quelque chose a l'attention des types tu ne sais pas quoi mais tu sais quelque chose. Dieu ne t'aime pas mais tes jambes tiennent bien.
Et tu démarres ta course folle toi le petit gabarit le poids léger ça fait mal ça tire tu saignes mais tu cours jusqu'à la porte ils te suivent mais ils ne sont pas assez rapides pour te rattraper pour le moment mais tu n'as pas tes clés et tu arrives devant la porte sans solutions.
Julia se tord et a envie de hurler elle aussi qu'ils doivent partir et le laisser. Elle doit se calmer, et elle ne peut rien faire. Elle le sait aussi. Inspiration. Expiration. Prier pour que le pire n'arrive pas maintenant. Pitié. Pas maintenant.
Tu sonnes quand tu es en bas d'accord? Tu sonnes et je viendrais ouvrir. Alors tu appuies sur la sonnette comme un sourd et ça fait dring dring dring dix vingt trente fois et tu espères qu'il n'est pas sous la douche et qu'il va entendre ton ami et qu'il va venir t'aider car ils se rapprochent en courant et tu t'adosses à la porte en te couvrant la tête pour encaisser ce qui va arriver à nouveau tu sens la sueur et un peu le sang et tu as peur peur tellement peur que tu trembles comme une feuille morte. S'il te plait mon ami dépêche toi.
Perdue dans le flot terrible du souvenir, Julia est agrippée aux coussins du canapé comme si sa vie en dépendait. Au dessus de sa tête, un visage familier la regarde.
Invité
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Ven 25 Aoû 2017 - 22:05
「 Are we the waiting 」 And time passes by.
Julia & Talv
La plume du beau stylo,
Continue à crisser,
Sur le papier velours ; Il glisse
Rapidement
Serpente
Ces lignes
D'encre noire à une vitesse
Hallucinante.
Ce n'est pas la fin de l'histoire, Ëtre Hellébore ne suffira pas cette fois,
A le faire disparaître,
A faire disparaître, Le passé encombrant.
C'est un spectacle hypnotique,
Un délire
Hypothétique ; Les regards se fixent, Sur cet étrange homme,
Aux cheveux d'argents,
Qui écrit Écrit Comme si
Sa vie en dépendait.
Le pressentiment Hurle,
Oppressant.
Pourquoi, Pourquoi,
Je le sens ;
Quelque chose
Cloche.
La sonnette
HURLE.
Elle hurle,
Elle gueule,
Le désespoir, La douleur,
L'inévitable.
Alors il se relève d'un bond, Ses cheveux longs,
Dans un mouvement pressé,
Beethoven n'est toujours pas passé,
Danse,
Sous la lumière argentée, De la Lune qui s'est levée.
Les escaliers,
Obstacle,
Il les dévale, Et son corps,
Fin,
Se tend.
Pitié, Pitié,
Il prie,
Ce Dieu qui n'existe pas.
Des coups,
Un dos,
Qui se colle à la porte vitrée de l'immeuble, C'est lui.
Au secours.
Dieu tu n'es
Qu'un mythe
Une croyance indéfinie D'un monde qui part en vrille.
La rage s'empare de mes sens,
Elle gronde,
Sourde à toute entente, La Raison - qu'elle se taise.
J'ouvre la porte de dedans, Te tire
Vers moi,
A moi ; Et je bloque Ce coup Qui s'apprêtait
A s'abattre.
Son corps d'escrimeur se tend De tous ses muscles ; Et ses yeux
Brillent,
De cette haine, Envers ce monde
Corrompu,
Entièrement souillé, De ce Dieu imbu, De ce pouvoir qu'il a usurpé.
Et dans ma plus grande hérésie,
Je t'aimerai jusqu'à la fin de ma vie ;
Les gaillards qui te poursuivent, S'encaissent,
Des coups
Qui pleuvent, Je leur crie de se tirer,
Avant que je ne les tue,
Que je leur ôte cette fausse vie Offerte par une idole de plâtre effritée.
Ma réputation viendra de là,
Ils courent,
Comme des faons effarouchés, Ayant perdu toutes leurs couilles.
La rage retombe ;
Tu m'observes.
Tu es
Apeuré.
D'eux ?
Ou de moi.
Je veux
T'approcher
Te prendre
Dans mes bras ;
Tu fuis.
Blessure.
Je veux
Panser tes blessures,
Tu esquives, T'enfermes, Dans notre salle de bain.
Et je suis là, Désemparé, Avec mes lois ;
Inefficaces,
Bouts de papier.
A quoi cela sert, De faire du droit, Si l'on ne peut même pas protéger,
Ceux que l'on aime.
R E G R E T S.
La plume crissa,
S'éventra.
Le papier fragile,
Se troua.
L'encre coula ;
Et l'entièreté du monde s'écroula.
A bientôt mon ami, je reviendrai te raconter les histoires Que tu écoutais gamin.
Un être
A bout de souffle,
S'arrache la peau Sur son stylo
Éventré,
L'encre coule,
C'était le sang de toute la rage engendrée, Il faudra bien qu'un jour, Tout cela s'arrête ; Je te le promets.
Terminer l'esprit en lambeaux.
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Ven 25 Aoû 2017 - 22:45
ft. Julia
ft. Talv
「 Are we the waiting 」
Les yeux fermés pour oublier la présence de l'autre qui la regarde de trop près, Julia pleure. Les coups, les cris, c'est beaucoup. C'est beaucoup trop pour cet instant, et elle se perd dedans dans l'espoir, a force de trop ressentir, de ne plus rien ressentir du tout.
La porte s'ouvre alors que tu fermes les yeux pour prendre le coup qui n'arrive jamais. Il est arrivé, il a couru, superbe comme un héros et terrifiant comme un animal sauvage. Les coups pleuvent, il hurle, tu es sauvé, mais tu pleures encore en le regardant intervenir. Regarde dans quel état tu le mets regarde comme il est violent regarde ce que tu lui fais regarde regarde mieux petite merde ce que tu lui fais regarde putain. Même pas foutu de se défendre tout seul tout juste bon à compter sur lui regarde le encore bien lui qui t'aide tout le temps t'es même pas capable de lui rendre la pareille si il était dans la merde lui t'aurais pas d'autre choix que de le laisser crever tellement t'es faible et fragile et jamais tu seras un vrai mec jamais jamais jamais jamais et un jour il se barrera et ce sera mieux pour lui.
Tu l'aimes a crever et il a besoin d'un vrai mec pas d'une lopette dans ton genre. Alors quand il s'approche tu cours encore à toutes jambes loin tu ne supportes plus son regard bleu sur toi et tu t'enfermes. Ne me regarde plus plus jamais je t'en prie laisse moi laisse moi tranquille un moment je vais devenir un homme un vrai et ça ira mieux après je te promets et tu pourras compter sur moi mais laisse moi maintenant me démaquiller dans la salle de bains et m'enfoncer dans l'eau chaude dans le silence le silence le silence.
Un vague hoquet humide sort de la gorge de Julia;
"Mais ça n'avait rien à voir....?"
Un battement de cils interrogateur. Son compagnon n'est plus là. Et elle aussi, se retrouve là, vidée, rincée, comme exsangue, dans ce silence pesant, d'un coup. Elle se lève, fouille dans le frigo, se sort une canette d'une bière américaine qu'elle qualifie en temps normal de pisse mais qui est le bienvenue, s'allume mécaniquement une cigarette en reprenant ses esprits, et allume sa télé pour ne pas avoir a supporter l'absence de bruit une seconde de plus.
Elle a eu de nouvelles informations. De longs cheveux argents dansent devant ses yeux quelques instants, et d'autres, plus courts, se superposent. Es-ce que cela voudrait dire que...?
Cela ne voudra rien dire du tout pour le moment. Cigarette encore dans la main, Julia s'est endormie.
Invité
Invité
Ven 25 Aoû 2017 - 23:20
「 Are we the waiting 」 And time passes by.
Julia & Talv
Il n'y a aucune logique,
Aucune cohérence ;
A toute cette histoire improbable, Serait-elle lui?
Ou par pure coïncidence, Elle aurait simplement siffloté, La bonne chanson ;
Le hasard n'existe pas.
Peut-être parce qu'il est Hellébore, Peut-être parce qu'il arbore,
Cet air méprisant,
Hautain Oppressant,
Qu'il connaît toute la trame ?
Ou est-il simplement
Trop prétentieux ;
Mais il n'y a pas de Dieu,
L'idole de pacotille est morte
Choyant à terre dans un son
Jouissif
De plâtre brisé.
Des murmures
Froissent
Le silence lourd. Les yeux de bleu glace Reprennent leur mouvement.
L'encre
Coule de partout. Il grimace. Il déteste attirer l'attention, Un chasseur mise toujours
Sur la discrétion,
Et le plaisir de traquer. Remballant délicatement son stylo plume
Défoncé
Il se jure intérieurement de le faire payer A Sverige. Il l'aimait bien ce stylo
Heureusement
Que ce n'était pas son préféré.
Heureusement.
Comme si il existait encore des événements que l'on pouvait réellement qualifier,
D'heureux.
Ce cahier pleure ;
Mon ami je suis désolé.
Et il s'excuse
Avec agacement
auprès du bibliothécaire qui hésite A le sermonner Ou bien à lui demander si tout va bien.
Les mains tremblent,
L'émotion est mauvaise,
L'hiver Lui permettrait de reprendre les ficelles, Incroyable marionnette ; L'été
Le consume
Par sa chaleur éternelle.
Les objets douloureux
Glissent
Dans son cartable de cuir ; Il a besoin d'un café
Et d'une dose de meurtrière
Pour fuir.
La grimace s'efface de son rictus incompris ;
La froideur reprend ses droits.
Le mépris illumine à nouveau son regarde
Perdu
Encore quelques instants plus tôt.
Il toise les curieux indiscrets, Qui l'observent,
Occupez-vous donc de vos affaires.
Se relevant de cette table de bois verni, Témoin de sa détresse et de son
Dérapage
Il sort de la salle ; Se dirige vers le café intégré.
Un latte s'il-vous-plaît.
Paie en liquide,
Les pièces clinquent sur le comptoir.
Il a besoin de sa cigarette.
Sur la terrasse suspendue,
Au-dessus,
Du jardin en hauteur, S'élevant du sous-sol,
Vers le ciel,
Tendant les mains, Vers l'espoir
Inexistant.
S'assied sur une chaise ; Clos doucement ses paupières
Sur ses pupilles pleines de reproches,
Se laissant envahir par le tournoiement,
La danse sensuelle de la fumée et des caresses apaisantes,
De la belle meurtrière embrassant son amant, Au lait doux, toucher de velours tournoyant,
Cadence parfaite.
Terminer l'esprit en lambeaux. (7h chrono jpp)
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