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[FINI] EVERYONE HAS A SECRET ft. Calum
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Ven 20 Oct 2017 - 22:49



T'as tout fait, t'as tout essayé pour l'éviter, pour jamais le retrouver, pour pas tomber mais t'as pas réussi, parce que t'es faible, t'es d'une faiblesse alarmante, comme si un seul de ses regards suffisait à balayer ces quelques années et c'est tout ce dont il avait eu besoin, pour t'attacher à lui une nouvelle fois, pour t'avoir à ses côtés une dernière fois -- un regard, juste à son égard.

Le lendemain de ces retrouvailles, des mots se sont échangés et curieusement, par simple coïncidence, vous vous êtes retrouvés ; alors, peut-être, peut-être que ce n'est plus comme avant, peut-être que c'est différent, peut-être que vous n'êtes plus des enfants mais qu'importe ; qu'importe, tu t'en fous royalement, tant qu'il t'offre l'occasion de le regarder un peu plus longtemps, un peu plus longuement, un instant ; juste suffisant.

Nouvelle soirée et vous voilà tout deux près de la fenêtre, ni trop loin des autres, ni trop proches, comme si vous n'osiez pas approfondir une quelconque intimité, comme si c'était trop tôt ou que cela ne se fera jamais ; et tu rigoles Reese, tu ris à ses phrases avec cette joie de vivre qui ne te quitte jamais, tu répliques avec cette fausse vanité, avec cette fausse impertinence que tu ne possèdes pas vraiment, qui ne te ressembles pas vraiment, pas avec tes amis, pas avec lui ; seulement avec tes ennemis, ceux qui te font mal et qui le font par choix, comme ceux qui t'appelles ou comme celui que t'appelais papa.

mais pourtant tu ris
comme si ce n'était rien
t'espère tomber dans l'oubli
comme pour t'libérer de tes liens


Y a l'alcool qui s'insuffle et la fumée qui se glisse, tu t'sens bien Reese, tu t'sens bien comme jamais et tu le sais, tu le sais que c'est tout particulièrement parce qu'il est là, tout particulièrement parce qu'il est à côté de toi. Ce toit, il appartient à Nath que vous avez retrouvés après cette soirée, qui s'était vainement excusée et qui finalement s'en était amusée ; et vous vous êtes ainsi revu, là, comme dans un accord tacite sans pourtant rien vous dire, sans pour autant rien s'envoyer, comme si l'un était persuadé que l'autre y serait.

Eh ! T'es là, toi ?

Tu lèves la tête, le sourire s'effaçant déjà et c'est étrange, mais tu le sentais qu'on s'adressait à toi, que cette voix qui venait, que ses pas qui se rapprochaient ; ils t'étaient adressés.

Tu le connaissais.
C'est ce que t'aimerais affirmer.


Ah...-
Eeeh... J'pensais pas te retrouver ici. te coupe-t-il, ce garçon si banale, si normal, avec ce regard, un regard si noir, l'air plus mauvais que jamais, comme si cette douce politesse n'annonçait rien de bon -- et t'es gêné, Reese, t'es gêné, alors que, pourtant, t'assumes, toujours, tu t'en fiches bien du reste, des autres et des uns, mais là, t'es gêné Reese, t'es gêné, parce que Lui est là ; et ça change tout, ça te change même toi. Alors tu le vois ce garçon, que tu connais que par son nom, ce garçon qui se cale près de toi comme si vous vous connaissiez vraiment et t'oses rien dire, Reese, t'oses rien dire alors que y a cette tension, ce malaise qui s’insuffle et c'est fou ce que la honte te tord l'estomac.

t'as soudainement mal aux bras
au corps, à l'âme et à soi


Tu t'rappelles pas d'moi ? Ah, c'est vrai que t'as plus connu mon père, pas vrai ? Tu travailles là aussi ? T'as pas une famille à bousiller ?

((tais-toi))

Ca fait quoi de traîner avec la pute de la fac ?

-- mais c'est pas à toi qu'il s'adressait, alors tu te tais, parce que tu dis rien Reese, tu dis jamais rien.






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Sam 21 Oct 2017 - 12:21

Everyone has a secret ; feat. Reese



Y'a eu les regards, les textos, les prises de nouvelles, les piques tendres, et à travers ce téléphone, t'as eu l'impression d'avoir de nouveau dix-sept ans, à répondre au tac au tac, à répondre à la minute même, sans réfléchir, sans penser que tu passerais pour le mec accro, alors que merde, merde, t'as plus dix-sept ans, t'es plus amoureux, y'a plus ce battement de cœur, cette tendresse, cet amour. Alors tu sais, t'es là, affalé sur ce canapé, verre à la main, clope au bec, et tu ris, et tu fumes, avec Reese, si proche de toi, comme si vous ne vous étiez jamais quitté, et tu ris, et tu rigoles, et tu lui racontes toutes tes histoires folles. Cette meuf, qui t'a dragué alors que t'étais pour la première fois devant un corps mort, que bordel, ça fait quand même quelque chose de se retrouver devant un corps froid et blanc, devant un cadavre.

Et vous riez, et vous plaisantez, et puis, y'a cette voix, cette voix qui vient tout casser, et tu redresses la tête, suis du regard ce mec, et tu fronces les sourcils quand il s'installe. Tu ne l'aimes pas. Tu n'aimes pas sa posture, tu n'aimes pas son regard, tu n'aimes pas cette façon qu'il a de s'adresser à Reese, cette façon qu'il a de détruire votre bulle, cette façon qu'il a de s'approprier quelque chose qui ne lui appartient pas, qui ne lui appartiendra jamais. Tu n'aimes pas ce que tu entends, et tu n'aimes pas quand il s'adresse à toi, comme s'il pouvait s'adresser à n'importe qui, et finalement, t'as un peu ce caractère de riche, t'as un peu cette pensée qu'il fait parti que de la plèbe, et depuis quand la plèbe s'adresse à toi comme ça, Calum ?

Et y'a Reese qui dit rien, et ton bras glisse autour des épaules de Reese, le rapproche de toi, dans un geste si protecteur et si possessif, et tu te penches vers lui, pour te rapprocher de ce gars, ce gars qui connaît rien à la vie, ce gars que t'aimes pas, ce gars qui t'apprend des choses sur Reese que tu ne connais pas, ce gars que t'as envie d'enfoncer, de détruire, d'écraser, tel un vulgaire moustique qui vient te faire chier pendant l'été.

J'sais pas, ça fait quoi de savoir que j'me suis tapé ton père aussi ? Pas vraiment le meilleur coup du monde, c'est peut-être pour ça que j'ai réussis à me faire ta mère dans la foulée. La pauvre femme, c'est clair que d'avoir un mari avec un micro-pénis c'est pas la joie... Tu te rends compte la pauvre ? J'lui ai donné son premier orgasme en plus de vingt ans. Et bordel, on dirait pas comme ça, mais sa bouche, sa bouche putain, un délice autour de la queue. L'une des meilleures pipes de ma vie. J'pourrais en jouir rien que d'y penser. C'est qu'elle a dû en faire pour avoir cette technique. Par contre elle m'a coûté cher cette pique, cent et quelques je crois. J'ai bouffé des pâtes le reste du mois, mais bordel, ça en valait le coup.

Tu lui souris, méchamment, avec tout le mépris que tu peux lui porter. Et tu reprends :

Allez chéri, dégage, sinon, j'te raconte comment j'me la suis faite.

Et la menace est là, claire, et ta voix pourtant est presque doucereuse. Mais il s'en va, après deux regards noirs, un à Reese, un à toi, regard que tu lui renvoies sans hésiter, sans même y penser. Tu attends qu'il soit hors de ta vue pour te tourner vers Reese, ton bras toujours autour de ses épaules et tu lâches dans un murmure, ta bouche trop proche de son oreille :

C'est quoi ces conneries ?

Et tu aimerais vraiment qu'il te dise que c'est faux, qu'il ne fait pas comme toi, qu'il fait pas le tapin, qu'il donne pas son corps comme ça. Au fond de toi, ça te retourne l'estomac, ça te donne envie de vomir ; pas le geste, pas ça, non, mais juste qu'il doive le faire, qu'il t'ait pas appelé, tu lui en aurais donné de l'argent, t'en as rien à faire, de l'argent, c'est pas important.  




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Sam 21 Oct 2017 - 15:51




T'as les poignets qui font mal, les chevilles qui te brûlent, tu t'sens sale jusqu'au plus profond de toi, t'aimerais t'retirer la crasse qui s'est logés jusque dans tes pores, planter tes ongles et gratter, gratter ; t'aimerais hurler, gueuler, t'aimerais dire "désolé" et rajouter "j'ai pas fait exprès" t'aimerais nier, dire que c'est pas vrai, t'aimerais essuyer ses larmes qui rougeoie, t'aimerais effacer cette peau à la couleur du ciel, que tu masques derrière des inscriptions superficielles.

T'es si proche de lui, si proche et c'est lui qui te rapproche, t'as le palpitant qui fait mal Reese, ça tape si fort, si fort que t'aimerais qu'il s'arrête, qu'il se stoppe une bonne fois pour toute, t'aimerais qu'il meurt ; parce tout ça, tout ça tu sais que c'est une erreur. Tu le regardes, comme si l'autre n'existait déjà plus, tu le regardes et tu l'écoutes, tes prunelles s'écarquillant légèrement et l'idée que ce soit vrai, ne te traverse même pas l'esprit, l'idée qu'il en fasse de même, n'est que folie ; non, tu l'écoutes avec cette sensation loin de toute raison, tu l'écoutes et tu devrais pas, tu devrais pas, non, ton corps devrait pas se réchauffer comme ça.

Tu le détailles, tu le vois ce regard si mauvais, si hautain, comme si son interlocuteur n'était rien et t'as l'impression de le retrouver, de te dire que certaine chose n'ont pas changé, que ce comportement lui ressemble peut-être un peu trop, comme avant ; de ce garçon au dessus de tout, au dessus des lois, avec ce besoin de déraison, ce besoin de perdre toute raison, mépriser ce qu'il voulait, ce qui le dérangeait -- et t'as soudainement cette peur, que ce regard se retourne contre toi.

Tu ne jettes même pas un œil à cet étudiant que tu ne connais pas vraiment, t'es comme statufié face à ce visage que tu connais bien et que tu redécouvres, face à ce garçon qui a changé et puis pas vraiment, mais le contact se brise quand enfin il vint te demander des comptes là, juste contre ton oreille et non, non, tu devrais pas, ton corps devrait pas frissonner comme ça, ton cœur devrait pas s'emballer comme ça, ton corps devrait pas se réchauffer comme ça ; tout va trop vite soudainement et tout se précipite, t'aimerais t'écarter et te rapprocher, t'aimerais l'embrasser et t'éloigner, t'aimais lui dire Désolé, j'ai pas fait exprès -- ça devait pas se finir comme ça, pas de cette manière-là.

Alors tu baisses les yeux sur tes genoux, te mords la lèvre et comme par automatisme, une de tes mains vint se lier à un de tes poignets cachés derrière ce sweat trop grand, peut-être un peu sous ses tatouages ; comme si l'encre suffisait à négliger le reste, comme si les aiguilles pouvaient écraser tout ce qu'on t'infligeais, un peu ici et un peu là.

T'es pas une putain Reese, t'es pire que ça.

— Les risques du métier.

Rien... et tu sais que tu devrais pas dire ça Reese, mais ça sort comme ça, comme pour t'échapper parce que t'es lâche Reese, t'es plus ce garçon courageux, t'es plus ce garçon impétueux, on t'as cassé Reese, on t'as bafoué, trompé, on a joué avec toi Reese, on a joué avec ton cœur plus encore qu'avec ton corps -- mais tu devrais pas dire ça Reese, pas parce que c'est lui, tu le connais, il te lâchera pas juste avec ça et surtout, surtout, il venait de te protéger, de faire un pas, il venait, peut-être, tu l'espérais, pour toi.

Reste courageux Reese, c'est tout ce qu'il te reste.

Alors tu redresses la tête, croise son regard si proche et vous êtes proches, trop proche sur ce canapé, mais qu'importe, qu'importe, ça fait mal mais qu'importe, t'as envie de pleurer, mais qu'importe, t'as envie de t'excuser mais qu'importe ; soit courageux Reese, soit courageux, pas honteux.

Parce que c'est tout ce qu'il te reste.


Son père m'a appelé... et tu détailles ces yeux marrons qui ne te lâche pas, qui te détailles comme tu les détailles et t'as cette envie de vomir Reese, t'as cette envie de mourir, merde, de vomir - pardon, c'est pas ce que tu voulais dire.

Quelle connerie, comme tu dis.

...et c'est tout.

-- parce que t'as très bien compris.







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Sam 21 Oct 2017 - 16:48

Everyone has a secret ; feat. Reese



Rien. Un peu comme ce qu'il se passe entre vous. Rien. Un peu comme ce que tu es pour lui. Rien. Un peu comme ce que tu as le droit de dire. Rien. Un peu comme tout ce que tu seras pour lui.

Il ouvre enfin la bouche, après s'être redressé, après que son regard t'ait trouvé, et tu t'empêches de te mordre la lèvre, tu t'empêches de le secouer, de lui dire de t'expliquer vite. Tu t'en empêches si fort, Calum, si fort, tellement fort, toujours plus fort. Et il avoue, à demi mot, et tu as envie de le frapper, un peu. De le frapper fort, pour lui remettre les idées en place, pour lui dire d'arrêter ces conneries, pour lui dire qu'il faut qu'il arrête ça, tout de suite, maintenant.

Stop.

T'es si mal placé pour parler, Calum. Mais tu sais, toi, t'es ce qu'on appelle une pute de luxe, qui baise qu'avec des riches qui laissent bien trop d'argent sur la table de chevet de l'hôtel avant de partir. Toi, Calum, t'es la pute des riches bobos, c'est rare que tu t'abaisses à quelque chose de plus bas, tu viens bien, pour une pute qui fait l'tapin. Parce que finalement, t'as toujours vécu dans le luxe, t'as toujours vécu là-dedans, t'as cette vitesse de vie, cette noblesse dont tu ne peux pas vraiment te passer. Alors tu sais, Calum, t'es une pute de luxe, celle qu'on baise entre deux rendez-vous de sociétés, dans une chambre d'hôtel qui fait neuf fois ton studio. Mais lui ? Non, tu refuses. Tu refuses qu'on le touche comme ça, tu refuses qu'on le salisse comme ça. Il a pas le droit de te faire ça.

De combien t'as besoin par mois ?

Parce que t'es prêt à lui donner, Calum. Prêt à lui donner tout ce que t'as ; parce que pour lui, t'en as rien à foutre de plus vivre dans le luxe, de plus te balader avec des fringues de marques, de plus avoir ton mac. Parce que pour lui, Calum, t'es prêt à manger des pâtes tout le reste de ta vie, t'es prêt à baiser dans des toilettes crades tous les soirs, t'en as rien à foutre, Calum, rien à branler. Peut-être qu'au fond, tu l'aimes encore, tu l'aimes toujours.

Et tu t'approches un peu plus de lui, pour lui murmurer au creux de l'oreille, fatigué, désespéré :

Pourquoi tu m'as pas appelé... ?

Parce que ta richesse, tu la lui donnes, Calum. Tout ce que t'as, tout ce que t'es. Au nom de cette vieille amitié, au nom de cet amour, de ton premier amour. Toute ta richesse, Calum, tu la lui donnes, t'es même prêt à retourner chez tes parents, à récupérer leurs numéros de comptes, ceux qu'ils t'ont toujours donné sans hésitation, comme pour acheter ton amour.

Parce qu'un appel, et tu lui aurais tout donné.  




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Sam 21 Oct 2017 - 17:44



T'es pas une putain Reese, t'es pire que ça. T'es ce garçon qu'on appelle pour mentir, pour te salir, ce garçon qu'on appelle pour une soirée, pour dire que tu es marié, pour dire que t'es l'amant de ce client, t'es ce garçon qu'on appelle pour se vider la tête, l'esprit et les couilles, celui qu'on appelle pour causer, parfois pour sucer, parfois pour bousiller -- t'es pas une putain Reese, t'es pire que ça.

Alors, alors, des fois c'est sympa, des fois c'est agréable, de ces personnes parfois perdues, de ces personnes parfois bien foutues, des paroles, des mots, des conversations juste pour être là, juste pour faire semblant et tu mens Reese, tu fais semblant, de compatir, d'être cet ami, d'être ce confident ; Alors, alors, des fois c'est moins sympa, des fois c'est désagréable, de ces personnes frustrés, dans ce besoin de tout casser, de crier et de gueuler, de marquer, de se défouler et tu pleures Reese, parfois tu pleures sur ces draps qui ne t'appartiennes pas, sur ce sol qui se fait froid, malgré les brûlures et la chaleur de tes reins ; t'es pire que ça Reese, t'es juste rien, une parcelle de rien, celui qui encaisse, celui qui est victime de tout les vices de cette maudit ville qui part en vrille.

De combien t'as besoin par mois ?
Cal... et t'as déjà les deux bras qui se lèvent, comme si tes mains allaient se caler sur ses épaules, comme pour prendre de la distance, comme pour lui dire que c'est absurde, qu'il ne doit pas ; pas cette proposition là.

Mais il ne s'en formalise pas, au contraire il s'avance, toujours plus près, toujours trop près et t'as comme cette impression de te liquéfier, d'autant plus quand il prend la parole et ça te fait mal au cœur, bordel, ça te casse en deux, ça te casse en miette, t'aimerais agripper son visage, le regarder et l'embrasser, lui faire oublier et lui assurer que ce n'est pas vrai ; t'aimerais faire tant de chose Reese, t'as toujours eu envie de faire tant de chose mais les rêves ne sont pas la réalité et cette leçon là, tu l'as bien assimilé.

Pourquoi tu m'as pas appelé... ? -- Pourquoi t'es pas revenu, pourquoi t'es parti, pourquoi tu m'as abandonné, pourquoi t'as faire ça, Reese, dis-moi ? Alors tu fermes les yeux le temps d'un instant, tu inspires beaucoup d'air et tu bloques tes poumons, quand tes paupières se relèvent, tu sais pas ce que tu vas dire Reese, tu sais pas comment lui dire ce que tu gardes en toi depuis cette soirée-là, depuis plus tôt que ça.

Parce que je devais pas être en mesure de t’appeler... et ce n'est qu'un murmure, et tu sais, tu sais que t'aurais pas du lui avouer, tu sais qu'il va pas comprendre, qu'il va peut-être mal l'interpréter, mais comment faire, comment lui dire que tu serais revenu, que t'étais à deux doigts de frapper chez-lui, à sa porte, que t'étais prêt à l'appeler rien que pour entendre la voix de son répondeur, que t'as douté, que t'as faillit craquer ; mais t'es pas revenu Reese, t'as tenu, t'as tout fait pour l'éviter parce que, parce que --

Parce que, t'es pas quelqu'un pour lui Reese.
Parce que, t'es pas quelqu'un de bien Reese.

-- parce que, t'as voulu le protéger et te suicider.

Ecoute... et écoute bien. J'ai pas besoin de ton argent Cal, je... j'veux dire, j'arrive à vivre okay ? Je suis escort depuis longtemps maintenant... je vis bien, je continue mes études et... j'les continue pour sortir de ça okay ? Je vais m'en sortir, c'est juste... le temps que j'me démerde, après j'arrêterai. Ce boulot c'est la merde j'veux bien te l'octroyer mais ça va okay ? C'est juste... et t'arrives plus à soutenir son regard, t'arrives plus à avouer ce que t'es devenu, t'arrives plus parce que ce regard c'est son regard, celui qui te remue l'estomac, celui qui te rends maladroit, celui qui fait de toi ce que tu n'es pas ; ou peut-être est-ce l'inverse, peut-être que c'est ce regard qui dévoile enfin qui tu es vraiment, loin de ce garçon trop souriant et confiant qui ne l'est pas vraiment.

C'est pas si terrible... et ta voix se casse, se brise, comme une blessure qui s'éternise.

Mais pas par tristesse, pas par maladresse, non, non, non -- ce que t'avoue pas, Reese, ce que tu lui dis pas, c'est que t'aimes ce travail comme tu l’exècres, parce que sous ces draps qui ne t'appartiennent pas, humide de tes larmes, y a eu ce sourire, ce sourire que t'as offert au plafond pendant l'acte, un sourire qui t'as fait sentir vivant, qui t'as vaguement fait sentir aimé, qui t'as ainsi fait sentir désiré -- parce que, parce que t'es pas vivant Reese, t'es un mort-vivant qui cherche des instants hors du temps, tu cherches quelque chose, quelque chose que t'auras jamais vraiment, tu cherches ce que seule une personne a su te donner --

-- tu cherches ce regard qui t'as aimé.







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Sam 21 Oct 2017 - 18:12

Everyone has a secret ; feat. Reese



Une syllabe, et ce diminutif qui roule entre ses lèvres, qui s'échappe de sa bouche avant que tu ne le coupes, avant qu'il te réponde. Pourquoi. Parce que. Juste parce que, parce qu'il pouvait pas, parce qu'il en avait pas le droit, parce que vous étiez pas fait pour ça, parce que vous venez pas du même monde, parce que... parce qu'il était lui, et que t'étais toi. Surtout parce que t'étais toi.

Et il te ment, il te ment tellement, Calum. Et tu sais qu'il te ment, parce qu'il soutient pas ton regard, parce qu'il le fuit, parce qu'il hésite, parce que tu le connais, tu le connais tellement. Il a pas tant changé que ça, toi non plus finalement. Et tu sais, y'a cette idée qui germe, cette idée qui est mauvaise, cette idée qui va peut-être le faire fuir, mais peut-être, peut-être qu'au moins, il arrêtera quelques jours, peut-être qu'au moins, tu l'aideras à faire quelque chose, à sortir la tête de l'eau, à aller mieux, un moment, un instant.

C'est pas si terrible. Et tu aimerais lui crier : menteur menteur menteur menteur ! Tu te tais pourtant, et tu le regardes, tu continues de le regarder alors qu'il fuit ton regard, et tu soupires, las, fatigué. Et y'a cette idée qui est là, dans un coin de ta tête, et tu sais qu'elle est mauvaise, tu sais qu'il faut pas que tu le fasses, mais s'il refuse ton aide, tu le forceras à l'accepter. S'il refuse ton aide, tu l'obligeras à t'accepter.

Okay. Okay.

Et tu lâches ton verre sur la table basse pas si loin, ta main vient glisser dans la poche intérieure de ta veste et tu sors quelques billets, trop de billets, beaucoup trop de billets, entouré d'un élastique, de la même façon qu'ils ont été lâché sur ta table de chevet, y'a pas un billet qui manque. Tu gardes toujours ton fric avec toi, parce que tu laisses rien dans ton studio pourri, sait-on jamais qui pourrait venir squatter. Et tu lui glisses à l'intérieur de sa veste, sans que personne ne le voie, sans que personne n'y fasse attention. Et tu lâches, de cette voix bien trop possessive, de cette voix que tu avais tellement l'habitude d'usée, de cette voix avec laquelle on ne te refusait rien :

Alors si t'arrêtes pas, t'es à moi.

Et tu sais que tu ne devrais pas, tu sais que c'est malsain, mais jamais tu ne le toucheras, jamais tu ne feras quoique ce soit, tu veux juste jouer à son propre jeu, l'obliger à craquer, l'obliger à laisser tomber. Et si c'est pas le cas, tant pis, tu paieras, tu continueras de payer, payer pour son temps, payer pour ses textos, payer pour vos soirées. Tu continueras de payer, et toi, tu continueras de bosser. Mais jamais, ô grand jamais, tu ne le laisseras continuer.  




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Sam 21 Oct 2017 - 19:21



C'est pour ça que t'es parti Reese, c'est pour ça que tu lui as effacé la mémoire, de cette soirée, celle de ton départ, celle où vous vous êtes embrassés une fois, peut-être une fois de trop, dont il ne se rappelait pas -- mais c'est pour ça, c'est pour ça que t'as fait ça Reese, parce qu'il tient trop à toi.

Et que tu tiens trop à lui, même s'il ne le croit pas.


-- et peut-être que quand il le saura, il ne te croira toujours pas.

Alors quand il prend la parole, quand il glisse ces billets que tu sais bien trop conséquent rien qu'à leurs poids, quand il prend son timbre, celui auquel on ne lui refusait rien, celui que tu connaissais bien, mais qu'il ne t'avait encore jamais adressé -- parce qu'avant, avant, tout était plus simple que ça ; tu l'observes.

Tu l'observes. Glisse ta langue sur tes lèvres comme si tu réfléchissais, tu fermes les paupières, laisse ton dos se laisser aller contre le dossier et qu'importe son bras toujours autour de toi, qui te réchauffe, qui te rassure, qui te connais trop bien. Tu laisses une main se glisser dans tes cheveux, les décoiffer et tu dis rien, non tu dis rien, tu réfléchis mais tu dis rien ; parce que tu dis jamais rien et tu le sais, tu le sais que c'est mal et pas bien.

Et tu le sais, que c'est malsain.

Toute logique te dirais de dire non, de refuser, de lui rendre l'argent et de t'en aller, parce que t'avais encore le droit de ne pas l'accepter, t'avais encore le droit de l'abandonner mais justement, tu peux pas, tu peux pas, tu peux pas le laisser comme ça. Tu sais très bien pourquoi il fait ça, pourquoi il te dit Tu es à moi ((non, non, frissonne pas, pas comme ça)) comme pour t'aider, te protéger, parce que t'as toujours été comme ça avec lui Calum, qu'importe ses refus, qu'importe ce qu'il pouvait bien en dire, t'as toujours été là, comme il l'avait été ; jusqu'à cette soirée-là.

T'arrives pas à dire non, Reese, parce qu'il a ce regard, ce regard qui lui appartient, ce regard que t'as cherché vainement, parce qu'il est tout ce que tu désires et tout ce que tu réprimes, parce qu'il t'aime même si c'est autrement à présent, parce qu'il est là, avec toi, malgré tout ce qu'il ne sait pas, malgré que tu l'ais abandonné, parce que t'en as rêvé d'être à lui, t'as rêvé de sa voix et de lui dire oh, oui ! qu'importe le contexte, qu'importe les conséquences.

Sauf que c'est ton ami, bien avant ton fantasme, parce que en acceptant, t'auras pas le droit Reese, t'auras pas le droit d'être son ami, parce que tu devras faire semblant, parce que t'y arriveras pas - tout simplement. Ça sera trop réel, trop plein de sentiments, parce que t'as pas besoin de cet argent pour être avec lui, pour être à lui, d'une certaine façon -- mais si tu dis non, Reese, si tu dis non, c'est comme si tu l'abandonnais encore, comme si tu lui refusait une nouvelle fois ce que tu lui avais dit cette soirée-là.

Tu vas le regretter, tu le sais.

Alors t'ouvres les prunelles, retombe dans son regard et tu sais, tu sais qu'il a payé assez pour toute la soirée, que c'est le prix de toute une journée alors tu te mords les lèvres, si transparent pour le moment puis tu prends ton téléphone, celui à clapet, celui qui t'appelait et tu l’éteins devant lui avec un Bip trop retentissant malgré la musique et les conversations et quand, enfin, tu le regardes à nouveau ; tu te dis, que tu feras de ton mieux.

Comme toujours.
Pour lui.

Je suis à toi, jusqu'à demain.

-- jusqu'à tout jamais ; même s'il n'en sait rien.







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Dim 22 Oct 2017 - 13:22

Everyone has a secret ; feat. Reese



Vos regards ne se lâchent pas, et ils semblent réfléchir, te juger ; et tu sais que tu viens de briser quelque chose dans cette relation que vous reconstruisez, tu sais que tu viens de mettre une barrière, que tu viens de fissurer les bases de cette relation. Tu le sais, tu le sais très bien, mais ce n'est pas grave Tu t'en fous, tu veux qu'il arrête, et tu obtiens toujours ce que tu veux, Calum ; tu veux qu'il arrête, alors il arrêtera. Et il cède, après un instant bien trop long à ton goût, il cède après un moment de réflexion long, si long qu'il t'a serré le cœur, mais tu comprends, tu comprends parfaitement. Il récupère son téléphone, l'éteint, et enfin, il ouvre la bouche.

Jusqu'à demain.

T'as jusqu'à demain pour repayer, Calum, t'as jusqu'à demain pour recommencer. Et tu vas le faire. Tous les jours, tu vas payer, tu vas le faire, tu t'en sais capable, tu vas faire en sorte qu'il ne reçoive plus ce genre de regard, ce genre d'insulte. Tu vas faire en sorte qu'il vive bien, et qu'importe si tu dois bosser deux fois plus, te faire payer plus, tu t'en fous, Calum. Parce que de lui, tu t'en fous pas, et c'est lui qui est important, pas toi. Tu l'as retrouvé, et il n'est pas question que tu le laisses filer une deuxième fois.

Ton bras abandonne ses épaules et tu reprends de la distance, la même que celle qu'il y avait avant que l'autre con n'arrive, avant qu'il ne brise votre bulle, avant qu'il ne détruise cette complicité qui s'était installée. Et finalement, tu n'arrives pas, tu ne peux pas, repartir sur une conversation normale, comme si tout était normal, parce qu rien ne l'est, rien ne l'est bordel. Rien n'est normal, ici, là, maintenant, tout de suite, à l'instant. Rien n'est normal et ça te rend fou, ça t'énerve.

Et t'as besoin de fuir.
De le fuir, de te fuir. Putain, il t'a pas appelé Calum. Il t'a pas appelé quand il en avait le plus besoin, il t'a pas appelé et il a préféré vendre son corps que t'appeler. Tu parles d'un pote, tu parles d'un meilleur ami. T'es qu'une merde Calum, et même maintenant, tu le forces à faire des trucs qu'il veut pas, ce n'est pas étonnant qu'il t'ait pas appelé, clairement pas.

Tu ris légèrement, comme pour détendre l'atmosphère, mais ça sonne faux, si faux, tellement faux. Tu jette un regard à ton téléphone pour connaître l'heure, lâches ensuite :

Je dois y aller de toutes façons, je bosse demain.

Mensonge. Mais tu vas trouver de quoi bosser demain, tu en as besoin. Et lui aussi en a besoin.

Donc voilà. A plus tard.

Et tu te lèves du canapé, récupérant ta veste. Tu lui jettes un regard, un clin d’œil, et déjà, sans lui laisser le temps de répondre, tu fais volte-face.

Tu viens de payer ton meilleur ami. Tu l'as payé, comme on te paye. Tu l'as payé pour ne pas le savoir avec un ou une autre. Tu l'as payé, comme on paye quelqu'un que l'on veut acheter, quelqu'un que l'on veut louer. Et ça te rend malade de lui faire ça, malade de l'obliger à ça. Et tu fuis, comme un lâche... y'a que lui pour te foutre dans cet état là.  




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Dim 22 Oct 2017 - 16:38




Vous gachez votre amitié pour de l'argent et ça te donne envie de gerber, t'as comme cette impression d'avoir lutté, d'avoir tout fait pour au final rien donner ; et le pire, le pire c'est que t'as accepté, t'as accepté cet argent parce qu'il s'est présenté comme un client et t'as pas envie de ça, non, t'as pas envie de ça et tu sais, tu sais pourquoi il fait ça et ça te rends malade, ça te rends malade comme si ça retirait une petite partie de toi.

Alors tu fais rien, tu dis rien, quand il rigole si faussement, si maladroitement que t'as cette violente envie de le faire taire, de lui rendre ces billets et juste de te barrer - mais il part avant toi, il te laisse là, juste comme ça et il s'en va ; et tu fais rien, tu dis rien Reese, parce que tu dis jamais rien. Y a ce clin d’œil qui se glisse comme si toute la situation lui était sous contrôle et t'as la violente envie de le lui arracher et de le secouer ; toi si passif, toi si doux, délesté de toute mauvaises pensées -- parce que tu le connais, tu le connais, tu sais que ça le rends fou comme ça te rends malade ; à moins qu'il ait changé, à moins qu'au contraire, il te le fasse payer.

Et tu l'aurais mérité.

Tu restes là, peut-être une minute ou deux à phaser bêtement, comme si tout te semblait irréel ; tu viens d'être payé, d'être loué par ton meilleur ami et t'es plus vraiment toi à partir de maintenant Reese, t'es plus vraiment toi-même, t'appartient à quelqu'un, tu lui appartiens à lui comme tu appartiendrais à n'importe quel client -- et tu te sens sale, bordel, tu te sens plus sale encore que si on venait de te bafouer de la pire des manières.

T'as cette envie de pleurer.

Mais à la place, tu te redresses, avec ce besoin de partir à ton tour, de rentrer et de te coucher, de dormir, dormir et surtout de ne pas te réveiller - tu te sens vidé de tes forces, exténué mais t'as pas la force de chialer, t'as pas la force comme t'as pas eu la force de le rattraper, parce que t'es déboussolé Reese, t'es déboussolé comme tu l'as pas été pendant des années, parce que c'est lui, parce que c'est toujours lui.

Alors tu te lèves, tu traverses la pièce sans un regard pour personne, t'évites le monde et tu t'en vas, tu t'en vas comme t'es venu -- tu descends les escaliers un à un et tu pourrais prendre l’ascenseur, mais qu'importe, tu te sens pas en mesure de rester statique et cloîtré ; la sortie t'amméne directement sur la rue mais tu t'en détourne pour rejoindre le parking dans le but de traverser les grilles et les voitures pour rentrer chez-toi.

Rentrer chez-toi. Tu sais pas vraiment, finalement, si tu vas rentrer chez-toi, si tu vas avoir le courage de voir Vito ce soir ou même demain matin, tu sais pas vraiment si t'es prêt à lui faire face sans chialer comme une merde et c'est pas faute de vous connaître mais il serait sûr qu'il te prendrait pour un dingue -- puis tu connais ton coloc, il s’inquiéterait et t'as vraiment, vraiment pas envie de lui rajouter cette partie de ta vie sur le dos, t'as vraiment pas envie de confier à quelqu'un ce qui fait de vous ce vous -- un vous qui n'existe plus, qui n'a existé que le temps d'une soirée.

Reste courageux Reese, c'est tout ce qu'il te reste.

Sauf que tes pas ralentissent sensiblement quand tu vois qu'Il est là, qu'Il est encore là, le regard dans le vague et une cigarette au bout des lèvres et bien malgré toi, tu t'arrêtes, juste comme ça, les mains dans les poches et tu les sens les billets, tu les caresses et t'as violemment envie de les brûler.

Il ne t'as donné aucune instruction ; tu décides donc de faire comme bon te semble -- tu t'avances encore un peu, juste assez pour qu'il te remarque, puis tu lèves les prunelles vers le ciel en espérant voir les étoiles mais les nuages couvrent chacune de leurs étincelles - pourtant, tu restes là, dans un état contemplatif, juste à côté de lui, juste à côté de celui qui venait tout bonnement de t'acheter comme un vulgaire objet.

Tu sais que je vais pas l'utiliser ?

-- mais il ne te regarde pas, s'empêche de pleurer.







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Dim 22 Oct 2017 - 17:14

Everyone has a secret ; feat. Reese



T'as le cœur qui tambourine quand tu descends les escaliers en courant ; t'as la respiration qui fait des siennes, t'as les mains moites et t'as cette envie de pleurer, de chialer. Tu viens de tout casser, de tout briser... A vrai dire, tu t'attendais à rien, Calum, tu t'attendais pas à ce que vous deveniez de nouveau les meilleurs potes du monde, tu ne t'attendais pas à ce que ton cœur batte encore pour lui, tu ne t'attendais pas à tout ça, non, pas du tout. Mais bordel, bordel Calum, t'as de l'argent. Tu pourrais en avoir encore et encore, tu pourrais en avoir tellement que tu ne saurais plus quoi en faire, mais t'as décidé de prendre ton indépendance, t'as décidé de bosser, t'as décidé de faire ce boulot là et pas un autre. T'as eu le choix, pas lui.

T'arrives à l'extérieur et tu respires, tentes de calmer ta respiration qui va si vite, ton cœur qui tambourine. Tu marches un peu, un instant, ou deux, et tu t'appuies sur la première voiture qui passe, cherchant dans tes poches tes clopes. Tu en allumes une dès qu'elle se porte à tes lèvres et tu inspires, expires, inspires de nouveau, expires encore. Ta main tremblante vient passer dans tes cheveux, les emmêle et frotte ta nuque ensuite. Tu trembles.

Qu'est-ce que t'as foutu Calum ?
Qu'est-ce que t'as fait comme merde bordel ?
Pourquoi tu viens de tout foutre en l'air ?

Tu sais que je vais pas l'utiliser ?

Tu sursautes presque ; tu prends sur toi pour ne pas lui répondre directement, pour réfléchir à ta réponse. Alors tu inspires une bouffée de cancer, l'expires lentement avant de lâcher, le regrettant déjà :

Pourquoi ? Parce qu'on a pas baisé ?

Et tu tournes ton visage vers lui, l'observes, et tu mets cette distance entre vous. Tu détruis le semblant de relation que vous venez de construire en quelques jours. Tu la détruis sans hésitation, pour lui, et si t'étais honnête, tu la détruis égoïstement pour toi. Ça te rend malade de le savoir faire ce que tu fais, ça te rend malade de savoir qu'il vend son corps, qu'il le loue, qu'on le lui salisse autant qu'on te salis le tien. Mais toi c'est pas pareil, Calum, t'as décidé de faire ça, et toi c'est pas pareil Calum, c'est jamais pareil quand ça te concerne, quand ça le concerne.

Mais tu sais pourquoi il te dit ça, tu sais pourquoi il te le dit. Vous êtes amis. Vous êtes amis, t'es pas son client, il est pas ton objet, il l'a jamais été. Vous êtes amis, et c'est pour ça qu'il l'utilisera pas. Alors faut détruire ça, Calum, faut détruire tout ça, détruire cette amitié ancienne, cet amour éternel.

T'as le cœur qui tambourine et t'as les mains moites. Tu fous tout en l'air, mais tu sais pas vraiment si c'est pour lui ou pour toi, si c'est parce que t'es pas capable d'assumer que t'es jaloux, pas capable d'assumer que tu l'aimes encore et que tu refuses, tu refuses qu'il utilise son corps comme ça. Tu détruis tout, sans hésitation, sans y réfléchir vraiment, parce que tu préfères être son client, pendant un, peut-être deux ans, payer toutes les semaines, tu préfères retourner chez tes parents, que de le savoir à faire tu ne sais quoi, avec tu ne sais qui, et surtout, surtout se faire payer pour. Alors tu ouvres la bouche, de cette voix si froide et si distante, de cette voix qu'utilise ton père, de cette voix que tu détestes, cette voix que tu exècres :

On sait tous les deux comment ça marche. Et tu sais quoi Reese ? Je décide d'être ton client, pas ton pote. Donc cet argent, tu peux clairement l'utiliser.

Et en une seule phrase, tu viens de foutre en l'air toutes ces années d'amitié.  




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Dim 22 Oct 2017 - 18:15



Tu veux pas y croire, tu veux pas y croire qu'il ait changé comme ça, pour toi, pour toi, il le fait pour toi, pourtant il te réponds, il est différent et clairement, clairement t'as l'impression qu'il se venge de toute ces années là, de cette fois-là et t'es désolé, t'arrive pas à lui dire, pas à lui avouer, pas encore, pas ce soir alors que tout va mal, pas ce soir alors que t'as juste envie d'à nouveau disparaître et de jamais réapparaître.

Sa voix claque dans l'air et t'as clairement l'impression qu'il te giffle - t'aurais préféré qu'il te gifle ; comment en êtes-vous arrivés là ? T'as pas le temps de réfléchir, tu le regardes mais ne dit rien, tu l'observes et tu sembles déçu Reese, tes deux orbes trop sombres laisse transparaître une déception flagrante - et t'y peux rien, Reese, t'as l'habitude de cette transparence, parce que tu sais pas mentir Reese, tu sais pas mentir, pas à ceux que tu aimes, pas à lui, particulièrement à lui ; et quoi qu'il en pense, tu lui as jamais mentis - dissimuler, ne veut pas dire mentir, pas vrai ? T'as envie de gerber.

Mais ne t'inquiète pas Reese, lui aussi est à vomir.

On sait tous les deux comment ça marche. Et tu sais quoi Reese ? Je décide d'être ton client, pas ton pote. Donc cet argent, tu peux clairement l'utiliser.

Tu ne le lâche pas des yeux et cette envie de pleurer est si intense et si terrible que tu t'impressionnes toi-même quand tu ne bronches pas, parce que tu ne bronches pas malgré que ton cœur s'émiette et cette idée, cette idée qu'il te fait payer de l'avoir abandonner se glisse dans ton esprit et elle y reste, elle s'y encre et ça te fait tellement, tellement souffrir Reese, plus encore que les brûlures de cigarettes, plus encore que les liens sur tes poignets, plus encore que coups de fouets -- et t'as cette envie de t'effondrer, de lui foutre une baffe et de t'excuser ; et le pire, le pire dans toute cette histoire, c'est que vous vous aimez.

Il a le droit de faire ça Reese, il a le droit de le faire après ce que tu lui as fait, alors tais-toi, ferme-là et reste courageux ; c'est tout ce qu'il te reste.

Okay. Très bien. T'es mon client et tu me donnes l'argent, en attendant rien ne m'oblige à l'utiliser et si tu continues de m'en donner, je l'utiliserai pour aider ceux qui ont en vraiment besoin... mais t'as pas d'avis à avoir là-dessus, pas vrai ? et ta voix n'est ni agressive ni impétueuse, elle en est même douce, peut-être un peu doucereuse, parce que t'arrives pas à répliquer méchamment Reese, t'arriverais même pas à lui faire du mal même si l'envie de le frapper ne fait que s’accroître de minute en minute, t'es de ces personnes trop gentille, trop bonne, trop conne mais tu t'en fiches pas mal, pas vrai ? Tu t'en fiches, parce que jamais, au grand jamais, tu lui feras du mal ; tu te l'ai juré, comme une promesse à cet amour qui fut, peut-être, le premier.


Je dépenserai pas un seul centime... et tu te frottes les mains, comme pour te réchauffer tandis que tu baisses les yeux et t'allumerai bien une clope, rien que pour gagner en chaleur mais ça voudrait dire rester et t'as pas envie, non, t'as envie de t'enfuir Reese, alors tu espères prendre congés, sans lui laisser le temps de répliquer et peut-être, espères-tu vainement, qu'il laissera tomber : Du coup, je vais y aller... appelles-moi, si jamais.


-- et il te sourit, d'un sourire presque timide.







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Dim 22 Oct 2017 - 20:52

Everyone has a secret ; feat. Reese



Tu lui en as voulu, d'être parti, tu lui en as voulu, d'avoir disparu. Et tu lui en veux, d'être là, de t'annoncer tout ça, et tu devrais accepter ? Tu devrais dire d'accord sans rien tenter ? Tu devrais faire comme si ça ne te faisait rien ? Comme si tu étais n'importe qui ? Comme si tu ne tenais pas à lui ? Merde Calum, merde, merde. T'as le cœur en miette déjà, t'étais bien mieux sans lui ; t'étais mieux sans lui Calum, mais tu veux pas te l'avouer. T'étais mieux sans savoir tout ce qu'il se passait, t'étais mieux en pensant qu'il s'était cassé d'cette ville, qu'il avait refait sa vie ailleurs. T'étais mieux sans repenser à lui, loin de lui, à oublier ces sentiments, ce crush, cet amour impossible de tes dix-sept ans. T'étais tellement mieux sans lui, Calum. Regarde toi maintenant, à trembler, à avoir envie de pleurer, à vouloir le secouer, l'embrasser, le repousser, lui dire d'aller se faire enculer.

Bordel Calum.

Du coup, je vais y aller... appelles-moi, si jamais.

Il dépensera rien. Que dalle, il s'en branle, il en à rien à foutre, il s'en fout, Calum. Merde. Merde merde merde. Pourquoi c'est si compliqué, pourquoi t'as réagis comme ça ? T'aimerais pouvoir tout effacer et tout recommencer, t'aimerais pouvoir lui dire que tu veux juste l'aider, que tu veux jusqu'il arrête ça. C'est tout, c'est tout ce que tu souhaites...

Ce sourire te tue, et tu t'énerves, d'un coup, violemment, sans prendre le temps d'y réfléchir, parce que merde, pourquoi ça se passe comme ça ? Pourquoi ça se passe si mal, alors que tout était si bien ? Pourquoi... ?

Pourquoi ?! Pourquoi putain ?! Pourquoi t'es comme ça ? Putain j'en ai du fric, je t'en donne, j'te donne tout ce que j'ai s'il faut pourquoi tu continueras putain ?! J'veux pas... t'acheter, j'm'en branle j'en ai rien à foutre bordel ! Mais pourquoi tu veux pas... merde ! Merde putain. Pourquoi tu veux pas que je t'aide putain ?

Tu écrases rageusement ta cigarette à l'aide de ta chaussure, et tu pourrais presque donner un coup de pied dans l'obstacle le plus proche, mais tu te retiens. Tu serres les dents, tu serres les poings et tu soupires. T'es maladroit, t'as jamais été très fort avec les mots, ça a toujours été un problème pour toi. Mais bordel putain, tu veux juste l'aider, juste ça. Pourquoi c'est si compliqué ?

Je veux juste t'aider, okay ? Alors je le fais mal, je sais, okay, mais t'es con, et t'es borné putain, j'pourrais être en train de crever en te disant de prendre cet argent que tu l'accepterais pas alors merde. Merde putain. Voilà. Tu m'fais chier, Reese. Tu fais chier.

Et t'es juste... juste pas doué avec tout ça, tu veux juste l'aider, tu veux juste essayer d'être là, rattraper ton absence, rattraper les moments où t'as pas été là, où tu l'as laissé tomber, où t'as rien fait pour l'aider.  




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Dim 22 Oct 2017 - 21:35




T'aimerais t'excuser, t'excuser et dire désolé, t'aimerais prendre son visage en coupe et l'embrasser, lui dire que c'est promis, c'est finis mais tu peux pas, tu peux juste pas parce que tu lui as pris quelque chose qui t'appartiens pas, parce que, parce que quand il saura, peut-être qu'il voudra plus de toi et ce qui est certain, ce qui est certain, c'est qu'il t'en voudra ; et le pire, c'est que t'arrives même pas à imaginer qu'il t'aime après tout ça.

T'étais déjà prêt à faire volte-face, à marcher dans le froid le plus vite possible et peut-être qu'en marchant plus vite, tes larmes se seraient taries, peut-être qu'au final, t'aurais pu cacher tout ça même à toi ; la vérité c'est que tu serais rentré avec presque du mal à marcher, t'aurais pleuré jusqu'à humidifier les manches de ton sweat et peut-être que tu l'aurais jeté tout ce fric, peut-être que tu l'aurais foutu dans les mains de Vito en rentrant avant de te cloisonner dans ta chambre pour ne plus en sortir ; t'aurais pleuré comme un adolescent en mal de vivre, peut-être pour cacher le grincement des fissures qui se formait sur ton cœur, ses craquelures inaudibles, presque silencieuse, de cet amour impossible.


Sauf qu'il prend la parole, il prend la parole et c'est aussi agréable que douloureux, parce qu'il n'a pas changé, il est resté le même, il n'est pas devenu ce garçon mauvais mais ça fait mal, ça fait mal parce que tout ce qu'il te dit est si sincère, si honnête et t'as soudainement cette vision de ce garçon que tu as lâchement abandonné, de ce garçon à qui tu as volé les derniers souvenirs de votre baiser, ce garçon impétueux qui cherche toujours à t'aider, qui remuerait ciel et terre pour te sauver et ça te réchauffe le cœur et te brise en deux.

Je...! et tu le regardes s'énerver et ça te rends malade, t'as subitement envie de te rapprocher, d'agripper ses poignets pour le calmer, trouver son regard et lui expliquer -- mais t'es pratiquement sûr qu'il te dégagerai ; alors t'attends qu'il ait fini pour t'exprimer :  Je veux juste pas de ton fric, Cal, je continuerais parce que ça fait des années et que ça ne me dérange pas plus que ça, parce que j'aime ce travail Cal, okay ? J'aime ce boulot parce qu'il me donne l'impression d'être vivant, okay ? Alors ça peut te sembler... complètement dingue mais c'est vrai et je... et t'en perds les mots, t'en perds les mots parce que s'il n'est pas doué pour parler, t'es bien pire que ça Reese, t'arrives juste pas à tout formuler comme tu le voudrais, t'arrives juste pas à t'exprimer et c'est peut-être pour ça que tu te tais.

T'es pas énervé, t'es plutôt hyper stressé comme si la situation t'angoissait, t'as brutalement envie de marcher, de faire les cents pas, de t'approcher, de faire n'importe quoi mais t'arrives pas à être statique, tu sors les mains de tes poches sans vraiment savoir quoi en faire et t'as envie de fuir, t'as envie de t'expliquer, t'as envie de faire les deux à la fois ; peut-être comme cette soirée-là. Mais t'es pas irrité Reese, t'es pas énervé, tu sembles juste profondément désolé.

C'est pas que j'veux pas que tu m'aides Cal... ! C'est... c'est juste que si tu m'enlèves ce travail... je suis plus rien du tout... et tu baisses les yeux, profondément honteux -- et tu prends ton visage dans tes mains comme pour t'empêcher de craquer, comme pour t'empêcher de pleurer, t'as l'impression que ton occipital va exploser, que le bruit dans tes tympans va jamais s'arrêter, que ton palpitant va s'échapper. ...mais j'te laisserai jamais crever...


-- et sa voix n'est qu'un murmure entre deux battements de cœur trop rapide.







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Dim 22 Oct 2017 - 22:06

Everyone has a secret ; feat. Reese



Et alors il ouvre la bouche. Il aime ce travail Calum, il aime ce qu'il fait, il aime ça. Toi non, t'aimes pas ça, tu t'en fous juste. Mais lui, lui il aime ça. Et ça le rend vivant, et t'as envie de lui crier, lui crier que toi, tu peux le rendre vivant, y'a ton toi de dix-sept ans qui voudrait le supplier d'arrêter, le supplier de comprendre, le supplier de te croire, que toi, tu ferais tout pour le rendre vivant. Y'a ton cœur qui palpite, qui rate des battements, qui va trop vite. Y'a cet amour, enfouis, caché, que tu pensais oublier qui revient à la surface, qui te rappelle qu'il a toujours été là, et t'as envie de vomir, t'as envie de hurler, hurler si fort, le plus fort possible, parce que tu es frustré.

Tu ne te comprends pas, tu ne sais même plus ce que tu ressens à son égard. Est-ce que tu l'aimes ? Est-ce que c'est un ancien sentiment qui refait surface ? Est-ce que tu te raccroches trop à ce que vous avez été et ce que vous n'êtes plus maintenant ? Lui et toi, ça a toujours été impossible Calum, t'as jamais eu l'impression que ça pouvait être réciproque, c'est pour ça que t'as jamais rien tenté, que tu n'as jamais essayé de lui faire comprendre.

C'est... c'est juste que si tu m'enlèves ce travail... je suis plus rien du tout...

Non c'est faux. C'est faux, c'est faux, si faux. Il est tellement plus que ce travail, Calum, il est tellement plus que ça, tellement plus que toi. Il baisse la tête, prend son visage dans ses mains et t'as l'impression que ton cœur s'effrite, qu'il s'effondre. Tu ne te comprends pas, tu ne comprends pas tout cet amalgame de sentiments, tous ces envies contradictoires, tous ces besoins insupportables. Tu passes une main dans tes cheveux et tu t'approches d'un pas, puis deux. Tes bras l'entourent doucement, l'un passe sur ses épaules, le serre contre toi, alors que l'autre entoure son dos. Ta main monte et descend dans son dos, comme pour le réconforter, comme pour le calmer, et tu ne sais pas trop quoi dire, tu ne sais pas quoi faire, alors tu attends, cherches les mots... avant de lâcher enfin ce qui te semble le plus logique, ce qui te semble le plus important :

T'es plus que ça, Reese, tu vaux plus que ça, t'es pas rien, c'est pas vrai. Dis moi comment t'aider, s'il te plaît... dis moi juste... dis moi juste comment je peux t'aider.

Tu veux juste lui être utile, tu veux juste pouvoir l'aider comme le ferait un ami, n'importe qui. Tu veux juste pouvoir être présent, toi qui a été si longtemps absent. Tu aimerais juste... comprendre tout ce que tu ressens, aussi, mais c'est secondaire, tu y réfléchiras à tête reposée, loin de lui, loin de tout ça. Pour le moment, tu veux juste trouver un moyen de lui venir en aide sans tour foirer.  




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Dim 22 Oct 2017 - 22:45



Tu te souviens de ces lèvres contre les tiennes et c'est chaud et c'est doux et c'est tiède, t'avais eu cette impression d'être à ta place, irrémédiablement à ta place et quand t'étais sur le point de mettre fin à tout ça, tu t'es souvenu de ces lèvres contre les tiennes, de cette chaleur, de cette douceur, de cette tiédeur ; alors t'as fait machine arrière, comme si tu prenais conscience qu'il y avait une place pour toi -- c'est Lui, qui t'as sauvé cette soirée-là.


Tu pleures pas Reese, tu pleures pas parce que si tu pleures, si tu craques, tu sais que tu vas plus pouvoir t'arrêter, tu sais que tu vas tout lui déballer, que tu vas lui avouer, lui dire ce que t'as fait, ce que t'as oser faire sans qu'il ne puisse s'en rappeler -- et tu sais, tu sais que si tu lui dis, ça sera fini ; et tu veux pas, tu veux pas que ça se finisse Reese, t'as jamais voulu que ça se finisse et c'est pour ça que t'es là, devant lui, bien vivant à l'aimer putain d'éperdument.

Et tu sens son corps venir à la rencontre du tien, tu sens ses bras et ses mains et tu bouges pas d'un poil Reese, tu bouges pas parce que t'as trop peur, t'as trop peur de t'accrocher à lui et de ne plus jamais le lâcher, t'as trop peur de l'enlacer et de l'embrasser sans faire exprès ; t'as peur, Reese, t'es terrifié de ce que tu ressens pour lui, parce que ce n'est pas réciproque, ce n'est plus réciproque et d'un coup de vent, d'un revers de main, il pourrait casser tout ce qui fait que tu bats encore, tout ce qui fait que tu respires avec effort -- et tu peux pas Reese, tu peux pas, t'as trop peur qu'il comprenne et qu'il n'aime pas ça.

Tu préfères fantasmer sur l'idée que c'est toujours le cas -- même si ces yeux ne lui appartiennent pas, même si ces doigts ne sont pas à lui, même si tu te fais payer pour l'impression d'exister, d'être aimé et désirer ; et c'est triste, tellement triste, parce que si tu lui disais, peut-être, peut-être que vous pourriez vous aimer.

T'es plus que ça, Reese, tu vaux plus que ça, t'es pas rien, c'est pas vrai. Dis moi comment t'aider, s'il te plaît... dis moi juste... dis moi juste comment je peux t'aider.

C'est impressionnant, on te l'as déjà dit tout ça, on te l'as déjà dit, t'as des amis qui te l'ont déjà dit Reese, t'as juste haussé les épaules, sourit, avant de changer de sujet ; mais quand c'est lui qui te le dis, quand c'est lui qui te dit que t'es pas juste rien, que t'es plus que ça, c'est pas pareils, c'est différent et tu sais, tu sais qu'il le pense vraiment, même après quatre ans, il le pense toujours et c'est horrible mais tu ravales tes larmes ; pas ici, pas maintenant, pas comme ça.

Alors ça change pas l'estime que tu as de toi-même, parce que ce sont des mots, des choses, des concepts qu'on t'as appris depuis que tu sais marcher, parce qu'on t'as bourré dans le crâne que t'étais pas moins qu'un objet, alors peut-être que ça change rien à l'idée que t'as de toi-même, peut-être que ça changera jamais, t'en sais rien, mais ça te réchauffe le cœur, ça te fait du bien, ça te rends irrémédiablement heureux et c'est simple et c'est absurde et idiot mais t'as déjà l'impression de mieux respirer, de moins suffoquer, d'un peu, juste un peu, exister.

Me paie pas... dans un premier temps. ...et... ne pars pas, reste avec moi, même si je te fais profondément chier... et bordel, ce que cette demande est égoïste, tu es un putain d'égoïste Reese, mais tu t'en fiches, tu t'en fous, il t'as demandé et tu lui réponds, mais ce que cette phrase sous-entends c'est surtout, surtout... ...m’abandonne pas...même si je fais n'importe quoi, surtout si je fais n'importe quoi...m'abandonne pas...pas comme moi j'ai oser le faire avec toi...


-- mais tu l'as pas abandonné Reese, t'as juste essayer de le protéger.






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