sers moi la main,
accroche toi à mes doigts, brisés, abîmés,
tu sais ses doigts là amochés,
bleuis par les hématomes, cachés par des arguments mensongers,
rappelles toi de ses masques là pour dissimuler la haine gratuite que je subissais,
en affirmant tomber comme un maladroit,
en affirmant ces quelques accidents comme si c'était facile à avaler,
et pourtant.
tout le monde,
l'a si bien,
cru.
alors tu vois cette main là, un peu abstraite, un peu dématérialisée,
presque inexistante,
aux yeux de tous,
mais pas pour,
n o u s.
ce que j'essaye de me convaincre car je reste aveuglé face à cette situation, une immonde incompréhension,
qui me fera payer toutes ces erreurs.
alors je garde emprise sur toi, sur ta main là que je saisie toujours en caressant,
un instant,
avec l'index, le pouce, le majeur, cette douce épiderme qui semble s'éclaircir au fur et à mesure,
alors qu'en réalité,
c'est ton âme toute entière qui se dissout sous la lumière.
alors ton silence qui me fait comprendre qu'au final, ça ne sera pas cette fin heureuse,
non,
les rideaux ne tomberont pas, les spectateurs n'applaudiront guère avec des larmes qui hurlent la beauté de notre amour, dans le coin de leurs yeux,
non.
plus rien de tout ça,
c'est beau de rêver quand le ciel se couvre de noir,
mais là c'est bien réel,
et c'est bien devant mes yeux, plus rien que cet espace libre,
car tu m'as abandonné et ma main ne tient plus que du,
vide.
le teint livide,
je suis figé, je n'arrive plus à m'exprimer à crier.
ma voix s'est éteinte comme toi lia,
tu es partie et j'en suis devenu muet, alors que vais-je devenir ? quand je me décide, nonchalant, de repartir sur mon chemin.
j'aurais peut-être du tenter,
de me retrancher la gorger pour de nouveau mourir une nouvelle fois, avec toi, dans la,
cuisine.
(rires.)
c'est tellement n'importe quoi de croire à ça, je suis déjà,
dans l'autre monde,
celui des morts.
alors je dors,
à moi de pleurer sur mon sort.
peut-être que ça va en faire des heureux,
alors.
(a d i e u.)
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