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we didn't give up hope (libre)
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Mer 21 Fév 2018 - 21:15
we didn't give up hope
libre
Derrière Salome, les lumières du cirque paraissaient lointaines et les étoiles ne parvenaient plus à réchauffer son corps frigorifié qui allait dans la nuit, sans allure, s’enfoncer dans les méandres de la nature. Malgré le froid contre ses joues, un sourire trônait sur ses lèvres avec une impertinence revêche.
Les numéros du cirque lui ébouriffaient encore l’esprit et des frissons la faisaient toujours tressaillir, comme elle vivait un peu, suspendue aux grandes émotions, aux grandes sensations des artistes. Ses yeux comme des billes suivaient les gestes graciles qui se rejouaient dans son imaginaire. Et Léo, le plus formidable d’entre tous, laissait jaillir sous la voûte une pléthore de couteaux qui à chaque incisive, chatouillait le rictus aggravé de sa cicatrice. Mais Salome tremblait au souvenir de la douloureuse, auquel se mêlait le frémissement d’excitation et d’effroi, puis, quelques éclats de rire égarés, une ombre passagère ; son cœur battait à l’unisson des roulements de tambours, des jets de lumière précipités dans le fond de l’œil.
Salome était sortie du chapiteau un peu évaporée, la bouche rouge de ses excès, trimballant le teint blafard de ses nuits insomniaques, de toutes ces fêtes qui raisonnaient encore dans sa tête, des trémoussements endiablés, des abus enfiévrés. Mais ça ne suffisait jamais. La chaire à vif de ses désirs, elle voguait sur un tapis de feuilles mortes, cherchant des ennuis en floraison idylliques. Elle s'en fichait de partir loin.
Dans la forêt de Salem, elle respirait la chaire calcinée des sorcières brûlées. En fait, de la résine de sapin. Quand elle marchait, les branches pliaient sous son poids, alors qu'elle allait sans trop savoir où sans trop savoir pourquoi, longeant la lisière de la forêt sans oser. Sans oser oui s'éloigner trop des lumières rassurantes de la campagne, d'un village, de la ville, d'un réverbère sur le bas-côté. Sans oser trop s'effacer, s'effondrer sous les ombres menaçantes, à l'abris des grands arbres dénudés. Et la musique hurlait dans les bois, un vieux rock qui faisait trembler le calme de la nuit à la lueur d'un smartphone. Salome bougeait son corps, et l'espace autour de son déhanché vibrait. Elle s'en fichait d'errer toute seule comme une âme en folie. Parfois, le monde devait simplement se contenter de lui appartenir. Elle ne se doutait pas, Salome, qu'une silhouette suivait ses faits et gestes. Et si elle avait prêté l'oreille, elle aurait entendu qu'ils étaient deux ce soir-là à faire rougir la forêt de plaisir. Mais comme elle allait en aveugle, sa bouche criait une morsure, un peu de folie pour ébranler le théâtre diurne. Y'avait le goût du risque, du danger excitant. Il ne faut pas avoir peur de traîner seule la nuit. Le monde est parfois trop grand pour les mauvais endroit au mauvais moment. Et Foxglove est un trou perdu. A la campagne, on se sent toujours seul et on oublie, parfois, que l'Homme a des passions étranges. Le petit chaperon rouge attendait son grand méchant loup. Pour l'occasion, elle portait des bas résilles, et le carmin de sa bouche appelait déjà un quelque chose d'écorché malsain. Mais ce que le grand méchant loup ignorait, c'était qu'au pire, sa proie irait déclencher des incendies.
 
 
   
☾ anesidora
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Mar 6 Mar 2018 - 23:22

Et pour devenir ce grand loup qui se respecte, il ne manquait plus à Atala qu'un chaperon carmin. Une Lucy à son Dracula, lui qui tenait plus du chiroptère que du canidé.
Les ongles sales mais les crocs soigneusement rangés, le garde-forestier avait relevé la tête. Il huma l'air qui fleurait bon la rudesse de l'hiver quand ce furent ses oreilles qui l'alertèrent en premier. Un vieux crépitement, un gémissement électrique vomi par une machine à écran tactile. Humaine. Et à ses narines s'infiltrèrent les effluves d'un parfum bon marché. Féminin. Ce fut la personnification même du grabuge urbain qu'il aperçut se déhancher entre les troncs. Elle était là, cramoisie et bruyante, l'Hellébore au rouge à lèvres baveux, envahissante et envahisseuse dans ses collants vulgaires. Mais tant qu'elle resterait à la lisière, tant qu'elle ne quitterait pas la lueur des lampadaires, Atala, grand seigneur en hôte de ces bois, se dit qu'il pourrait la tolérer. Quand bien même la fille avait des allures de citadine, il lui trouva un petit quelque chose d'animal. Pas assez toutefois pour qu'elle ne lui inspire une once de sympathie car sa présence seule suffisait à faire détaler la moindre vie animale. Les ombres des arbres elles-mêmes semblaient se mouvoir à contre-courant de ses pas de danse tordus comme si elles cherchaient à garder leurs distances.

Néanmoins, ah, néanmoins, subsistait en Atala un soupçon de curiosité. Le genre de celle qui avait tué le chat. Alors au lieu de faire demi-tour, il se prit au jeu et se mit à l'épier. Savait-on jamais. Une mauvaise rencontre était si vite arrivée. Pas avec lui bien sûr, un homme certainement moins bien attentionné, un peu plus émoustillé par les allures mutines de cette frivole promeneuse. Alors le panier de fleurs et de feuilles séchées au bras, il se faufila dans la pénombre, curieusement agile dans sa chemise à carreaux grossièrement rapiécée et ses rangers boueuses honteusement âgées, prenant soin de se tenir à l'écart de la lueur bleutée de l'écran du portable.
Ceci dit, trop sûr de lui, Atala fit craquer une branche puis frôla un buisson dont le frémissement des feuilles suffit à le dénoncer puisque la jeune femme lança un regard dans sa direction. Et nonobstant l'obscurité, leurs regards s'accrochèrent, sans vraiment se voir mais suffisamment longtemps pour trahir sa présence. Comme une biche prise dans les phares, le Magnolia se figea, soudainement plus gibier que chasseur mais pas un mot de ne sortit de sa bouche, pas même un souffle ou l'esquisse d'un « oh » de confusion. Il resta là, immobile à la regarder sans même envisager le grotesque de la situation. Le type pris en flagrant délit de filature, un mec de la forêt bien grand et bien chelou avec sa gueule carrée et ses cheveux longs. Car Atala ne se considérait pas comme un homme, plus depuis longtemps. Magnolia sauvage, Atala était la forêt, de la mousse sous ses pieds aux particules d'eau sur son crâne embrasé. Et après tout puisqu'elle était en son domaine, c'était sans doute à elle de faire le premier geste. Du moins, le croyait-il, roi arrogant dans son mutisme et son air renfrogné.

Hors RP:
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Lun 19 Mar 2018 - 9:38
we didn't give up hope
libre
Ca craquait, ça frôlait, ça titillait.  

Une onde de frisson dans sa chevelure roussie et jusqu’à la ligne, la broussaille de ses sourcils.  

Elle se figeait soudain, les yeux bien grands ouverts, la bouche close faisait même taire les petites notes bruyantes. Mais c’était pour mieux éclater la nuit l’instant suivant, pour mieux faire valoir l’apogée des sons grossiers qui écloraient sur les tapisseries de racines et de ramures.  

Il était là, le lutin grossier de la forêt, il était là. Le vent soufflait l’esprit des arbres à la bordure du bosquet. Ca n’avait rien d’un divin hasard, car après tout, la bête et l’homme avaient de commun leur affligeant bas instinct. La chasse restait un plaisir un peu malsain, mais tellement ancien. Salome avait la tête qui tournait au ralenti, une langueur morte jetée sur un moment d’intimité perdu, un tête à tête presque sinistre entre les éclats de la forêt et les chaleurs urbaines des humeurs sales d’une putain échappée du cirque, de sa clique où les fous bâtissent des civilisations aux allures de jungles métalliques où valeurs écorchées côtoient crimes maquillés. À ses pupilles qui crachaient dans l’obscurité des lames fines et inquisitrices. Qui pouvait bien prétendre à épier la folle Salome ?

Mais elle ne surgissait ni ne bondissait devant l'obscurité, car s'il était roi dans son royaume, elle était reine de sa petite parcelle de terre. Sans esquisser de bond sauvage, sa masse semblait se détourner du mystérieux invité surprise. Il était peut-être homme, peut-être loup, peut-être bête, peut-être esprit de la forêt et il sentait bon dans la pénombre les senteurs forestières d'une nature oubliée, cachée. Salome amorça un pas de côté, l'air de rien. Un sourire écorcha ses lèvres pulpeuses, et un rire pas doux du tout pas beau du tout, voir même très laid, habilla la nuit d'une surdose de provocation.

Elle ne connaissait pas la peur ce soir, Salome, emportée par sa propre ivresse. Elle ne savait rien, et dans cette ignorance superbe, elle se moquait de tout et de tout le monde, tandis qu'elle ravalait dans son rituel urbain et maléfique les regards prononcés contre sa peau. C'était comme une source dont elle s'abreuvait pour mieux se gorger. Une rivière invisible s'écoulait depuis l'obscurité et elle s'y baignait sans pudeur. Offerte.  

Alors elle alla frôler les premiers troncs, remontant la lisière, toujours aussi frivole et indocile, narguant de sa vilaine grâce l'ombre tapie.

 
hrp : tu as très bien fait ♥️ merci d'avoir répondu.
   
☾ anesidora
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