couvre-moi de lavande
au crépuscule elle était égarée nana, de sa chevelure d'aube couronnée
avalée par le soir sa peau blanche se tachait des ombres de la nuit
ses pieds embourbés dans les sentiers alors que l'été se meurt doucement comme le soleil à l'horizon
et comme les fleurs son coeur est un peu fané
se mourant faiblement dans sa poitrine depuis la fin du printemps.
elle était assise sur un de ces bancs qui bordaient le vieux cimetière
avec dans les mains un recueil d'un rimbaud ou d'un baudelaire
(comme si toute sa vie était un poème
tragique
une ode aux chrysanthèmes)
sous le soleil à l'agonie elle se prenait pour une blanche ophélie
(flottant comme un grand lys)
attendant patiemment dans le soir tombant cette fantasmagorie qu'elle voulait réelle
comme un dernier espoir elle l'attendait comme un amant
aux moires de la nuit iel est apparu.e
enfin
carcasse noire aux airs de corneille, vêtu.e comme la mort
(car c'était ainsi que nana l'accueillait)
bonsoir. je vous attendais.le sel de ses larmes avait séché désormais
mais la teinte de ses amours déçus se lisait encore dans sa voix qui tremblait.
ft. lénore