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Un bouquet de fleurs en plastique || Lénore & Cosmo
Cosmo Müller
 
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Cosmo Müller
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Avatar(s) : Cecil Palmer - WTNV
Mar 26 Sep 2017 - 20:38

  
Un bouquet de fleurs en plastique || Lénore & Cosmo 1506450714-cosmoic4Un bouquet de fleurs en plastique || Lénore & Cosmo 1500636119017423500




Il y a un bruit de succion désagréable dès lors qu’il pose un pied à terre. Ceux-ci s’enfoncent dans la terre molle, la boue cherchant surement à l’attirer à lui dans une étreinte humide, ne se séparant de ses semelles qu’à grands cris du coeur. Tout autour de lui semble froid et mort,en même temps attend-on d’un cimetière qu’il soit un endroit accueillant. Il semble que la métaphore du cimetière comme lieu glaçant soit éculée, du moins pour Cosmo. Cette ambiance ne lui procure aucune émotion, ci-ce n’est l’excitation, une sorte de curiosité malsaine, et peut être un peu de calme aussi.

L’écran bleu de son telephone vient déchirer le noir de la nuit, projetant sa lumière sur son visage, y apposant comme un masque grotesque et pâle, creusant ses joues, ses orbites et faisant briller ses yeux d’une lueur inhumaine.

3:27 A.M - une fois l’heure regardée il éteint l’objet et le replace dans la poche de son blouson remontant son col et son écharpe sur son nez.

Ce n’est pas la première fois qu’il vient au cimetière. Il y est venu six fois dans les deux derniers mois, depuis qu’il s’est mis en tête de chercher des informations sur une entité, pauvre hère se traînant en ces lieux. Devait-il avoir peur ? Peut être, mais la peur chez Cosmo n’existe pas, elle est remplacé par une exquise curiosité, une volonté de savoir, de toucher l’irréel du bout des doigts comme la forme la plus tangible d’absolu. Il avait passé des heures le dos courbé sur son bureau parcourant des articles de journaux, des témoignages plus où moins probants sur internet, à se rougir les yeux contre papiers et écrans, à rester éveiller la nuit sans pouvoir taire ses pensées qui à la manière d’une méduse déployaient leur long filaments entre des bribes de conscience pour les rassembler, les electrifier en une mélasse survoltée.

Pour l’instant il fait sombre, il erre comme une ombre entre les tombes qui tombent en ruine pour certaine, dans l’oubli pour d’autres. Le cimetière est par definition un lieu de mémoire et, Cosmo se surprend à se demander ce qu’il arrive lorsqu’il n’y a plus de mémoire à partager, que plus personne ne vient visiter ces cailloux sans intérêt. Des cailloux sur des chairs mortes voila tout, aiment à dire certains. Mais L’allumé sait qu’il n’en est rien et que les cimetières et ces chairs qui fusionnent avec la boue dans laquelle il marche ne sont que des lieux plus propices au repos des esprits, aux fantômes errants et aux créatures fantastiques. Une des chimères qu’il est venu poursuivre jusqu’ici.

D’un mouvement d’épaule mélangé à un frisson il rajuste le sac sur son dos, ses pas réguliers et lents l’entraînant dans les entrailles du lieux. Pendant un moment il ne pense à rien, il est pourtant rare que sa tête se vide et, lorsqu’il sort de sa torpeur, un sentiment d’angoisse plonge  dans ses tripes comme un harpon dans ses organes palpitants. Il reconnait cette partie du cimetière pour y avoir été une fois, dans un de ses plus désagréables souvenirs. Il avait pris soin de toujours d’eviter cet endroit. Il se rend compte avec horreur où ses pas l’ont mené et couard comme il est n’a pas le courage de remonter les yeux, se bornant à fixer ses pieds.
Pourtant il sait et tout ce cinéma n’est que fioritures.
Dans la pierre froide et sombre il devine la cicatrice, le coup de burin qui dessine des signes, des signes qui forment des mots. Des mots qui forment un nom.

Clyde Johnson 1988-1999


Une petite vague de nausée agite ses entrailles, qui laisse place un déferlement de colère. Des années il a soutenu que Clyde n’était pas mort, et même s’il ne le hurle plus à qui veut l’entendre, son idée n’a pas changé. Surtout pas maintenant.

Il n’est pas mort
Et voilà qu’on lui offre une sépulture.
Les sépultures c’est pour les morts. Les dates finies, les pleurs, c’est pour les morts tous ça.
Il est vivant.
V I V A N T.
Y’a que les morts qu’on met dans ce Zoo de chairs pourries et d’âmes en peine. Y’a que les corps qu’on cache sous la terre parce qu’on a trop peur de les voir.
Et regarde cette tombe comme elle est laide, abandonnée. Elle commence a vivre les affres du temps. Et regarde comme elle est bête, il n’y a pas de corps dedans. Elle est vide. Qu’ont-ils mit dedans ? Une poupée de chiffons ? des papiers journaux ? toutes leurs larmes ?  leur rancoeur et leur peine ? Evidement il fallait faire bonne figure, il ne fallait pas que le cercueil ai l’air trop léger, trop vide.
Quelque part. Quelque part. Il est toujours là quelque part. On peut presque le sentir.
Et Cosmo le sait.
Saleté de tombe, saleté de cimetière, saleté de plante en plastique.


Intoxiqué par le sentiment soudain sa jambe frappe rageusement dans le vieux begonia en plastique, noirci par quelques champignons, qui décore pauvrement la tombe de Clyde.

Dans le silence il n’y a rien, sauf le bruit erratique de sa respiration qui tombe comme une hache et celui du bégonia qui roule un peu plus loin. Il tremble, immobile, un instant puis pris de panique se meut bien vite pour rattraper le pauvre pot qui, entre ses mains, semble agité d’un tremblement de terre. Il mord sa lèvre gercée, honteux comme un gosse, tout plein de cette honte qu’il n’a jamais, et repose le brave begonia là où est sa place.

« … Pardon. »

Cosmo se laisse tomber sur la pierre tombale comme un mouchoir que l’on lâche et qui semble choir au ralenti, les genoux repliés, la tête entre ses mains pour tenter d’en stopper les tremblement. Il est fatigué je crois. Ou triste. Les deux vont de paire et se confondent tu sais ? C’est fatiguant d’être triste tout le temps; parce qu’on cherche à le cacher.

« Mais regarde toi mon vieux… Tu t’excuses auprès d’une tombe vide.»


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Invité
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Lun 12 Mar 2018 - 11:42
un bouquet de
fleurs en plastique
dans l'ombre je sais qu'il n'y a pas de lueur en ce monde j'attends de toi que tu me répondes
par cette nuit sans lune ni trace
lénore pour une fois ne se repaît pas de la vie d'en face
dans l'ombre il n'y a ni écolier·ère curieux·se courant les rues sombres à l'affut des lueurs de ce monde
ni corneille perchée aux rebords de fenêtres dont ne songe jamais à fermer les volets
à becqueter de quoi camoufler la vacuité d'une (in)existence racontée à la troisième personne
(de l'insignifiant rendu contraire
qui repose sur des fondations de cendre et de poussière)
il n'y a rien non
rien d'autre que lénore dans les traits qui se rapprochent peut-être le plus de ce qu'iel est
dans l'enceinte de ce qui se rapproche peut-être le plus d'un chez-luiel ces dernières années
et dont la promesse de solitude se voit foulée aux pieds par l'esprit inquisiteur qui remonte les allées
peut-être que
dans sa quête de réponse
cette personne a quelque chose à lui donner
(morbide addition à la collection d'ossements éparpillée dans chaque coin de sa minuscule propriété)
c'est bien ce qui læ décide à se montrer
le visage baigné de la brume qui lui permet de laisser son identité au secret
(existe-t-elle seulement)
d'habitude les gens reprochent plutôt des choses aux tombes pleines.
ce n'est qu'en s'approchant que ça y est
lénore te reconnaît
cosmo
curieux cosmo aux curieuses passions et curieuses préoccupations
plusieurs fois déjà une corneille tout aussi curieuse que toi a voleté dans ton sillage se délecter de tes activités
(mais ça
le devineras-tu jamais)
c'est peut-être vrai qu'elle est vide.
cette tombe un peu abîmée
un peu oubliée
avec ses fleurs en plastique
et son affliction anachronique
sans-visage n'était pas encore là quand elle a été creusée.
pas lénore
s a n s – v i s a g e
le nom que la rumeur lui a donné
auquel iel souhaite se conformer
et par lequel on saura bien læ trouver
(le sans-visage du cimetière
avec sa grande carcasse drapée de noir
et ses épaules surmontées de brume
au point qu'on ne saurait y distinguer le moindre trait
fut-ce ou non une nuit de pleine lune)
qu'est-ce tu penses qu'on y aurait mis … ?
sans visage, pas de sourire
mais oh que sa voix le respire
(malicieuse et tordue
comme sa sanité perdue)
... cosmo ?
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Cosmo Müller
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Dim 1 Juil 2018 - 18:27





Entre ses mains sa tête lourde d’un trop plein de souvenir dodeline dans le froid.
Il observe contre ses bottes la boue maintenant séchée, et les traces de ses cents pas enragés au pied de la tombe, dans la terre encore fraichement battue.

Et c’est une voix (sans age et sans forme et sans ton, et de tout tons pourtant) qui vient presque lui lecher l’échine.
Une voix sans visage qui le sort de la torpeur.

Comme un pauvre diable il sursaute, comme hors de sa boite. Hors de lui.

Relevant les yeux ce n’est pas homme qu’il rencontre.
Non.
C’est brume

Epaisse et dense, trônant au sommet d’une masse drapée de noire, une forme ni humaine, ni animale.
Une forme qui est tout à la fois sans être rien du tout.

Il a beau plisser les yeux dans l’ombre de la nuit, dans les bras de la brume il n’y a rien, pas de visage.
Et les yeux écharpés sans accroches, destinés à tomber sans traits auxquels pouvoir se raccrocher, esquisse inhumaine d’humanité, de brumes et de rires.
Rire, glaçant comme les peurs et doux comme un souffle d’enfant.
Son nom
Cosmo
Dans cette absence de bouche et de voix pourtant si présente prend des accents étranges qu’il n’aurait jamais imaginé auparavant. C’est une voix qui deshabille l’âme en nommant.

Aucun son ne sort des ses lippes ouvertes, bloqués dans la gorge comme la corde autour du cou.

Les fleurs en plastique ont cette odeur d’ethanol qui peut être lui monte à la tête. Cosmo n’a pas les peurs des gens de bonne vertu, il sait se repaitre des ombres noires et des folies les plus secretes ; de ces fantômes dans les contes qu’on dit pour se faire peur.

Mais,

Les yeux écarquillés ne sont pas peur, ils ont cette passion et cette fièvre qui n’animent que les enfants et les fous. Les prédicateurs les plus convaincus, croyants jusqu’au fond des veines.

Le rire nerveux qui né comme un orage au fond de sa gorge est teinté d’éclairs ; soulagement, nervosité,

Jubilation.

Et le sourire de fendre son visage comme une grosse plaie, un grand coup de couteau qui vient tirer ses traits dans la grimace abjecte des nerfs tendus comme les cordes d’un violon qui hurle.

C’est tout à coup, aussi simplement que ça, la vague des mois de nuits blanches, de papiers lus et relus, d’obsession malsaines et de fresques nocturnes qui se retire tout à coup.

« H…… ! » Il déglutit, les lèvres sèches et les yeux fous, rouges et brulant qui refusent de se fermer, de peur d’écarter cette vision face à lui. Comme si, si fragile, elle pouvait s’envoler d’un coup de cils. La nuque rigide ne se détourne pas. Mais il faut bien dire quelque chose. « Ils » ‘ils’ c’est beaucoup de monde des visages abstraits de grandes personnes désolées, de policiers, de médecins, de parents. Cosmo déteste ‘ils’ avec une ferveur impossible, il crache ce mot comme un poison chaud. « Ils n’ont jamais retrouvé le corps. Et comme ils n’aiment pas ce qui n’a pas de sens ils ont du y enterrer une marionette, un pantin, un bout de chiffon. J’en sais rien. Il font une tombe, même vide pour avoir la conscience tranquille et ne plus se soucier des choses, et oublier plus facilement, mais moi »

Un instant, un instant seulement son regard s’accroche à la tombe avant de revenir fixer cette forme qu’il est impossible de voir «  Mais moi je n’oublie pas. »

On dit que les cimetières sont des lieux de mémoires mais pour Cosmo ils suintent l’hypocrisie.
On met les morts en terre pour se laver la conscience, pour mieux les oublier. Les cimetières sont des poubelles qui rendent les gens heureux.

« Pourquoi tu te montres maintenant ? »


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