histoire
Premier Mai 1991, Los Angeles, Californie, USA, chaleur étouffante, dix-huit heures… c’est l’heure de l’apéro et toi, tu décides que c’est pile le moment de montrer le bout de ton nez.
A part la chevelure blonde, t’avais tout de papa, même que tu te demandes encore comment ils ont pu t’appeler Cassandre avec ce que t’as entre les jambes. Ce n’était qu’un détail vue que tu leur en as fait baver, comme si inconsciemment tu te vengeais.
Cass, t’étais ce môme en tout points chiant. Du genre à trop parler, à poser beaucoup trop de questions, à brailler et à courir partout tout en foutant le bordel. Une plaie ; même la nuit tu ne pouvais t’empêcher de bouger.
A l’âge de deux ans, tes parents ils ont commencés à un peu s’inquiétés… tu te mangeais tout dans la gueule. Les murs, les portes,
et cetera. Ils ont donc réagis. Myope et astigmate, comme si ce n’était pas déjà suffisant, il fallait que tu sois les deux. Casses-couilles jusqu’au bout. T’as chialé comme jamais quand l’ophtalmologue a posé les binocles sur ton nez : soudainement le monde est passé en HD pour tout et cet événement marqua aussi le commencement de nouvelles conneries. Paix aux âmes de tes géniteurs.
Soulagement sans pareil quand t’es enfin rentré à l’école Cassandre, même si les autres bambins se foutaient de ta gueule… parce que mama et papa ils allaient avoir un peu de répit. Au début on aurait pensé que t’allais apprendre en premier à te battre, à donner des coups pour faire fermer la gueule des mioches, mais non, c’est à tes parents que t’en as foutu pleins la vue. Hyperactif, mais t’étais un génie en cours. Posé, réfléchie, calme, sérieux… le genre d’adjectifs que ta famille ne s’attendait pas à lire sur les bulletins, ainsi que les bonnes notes qui accompagnées les compliments.
Ils étaient soulagés et c’était bénéfique pour leur boulot. Ils tenaient ensembles un bar/café assez cosy faisait aussi office de salle d’exposition pour ta mère. Maggie Thompson de son nom de jeune fille était originaire de la Silicon Valley, mais partie jeune pour New-York City où elle étudia l’art et devint une peintre plutôt bien renommée. C’est là bas qu’elle fit la rencontre de ton père, Giovanni Dé Orchis, un jeune parrain de la mafia Italienne dans les rues de Brooklyn. Comment ? Pourquoi ? Tu leur demanderas, toujours est-il que Gio se rangea et mis les voiles avec son épouse vers la côte Californienne, après une lune de miel à Florence en Italie.
T’as toujours pensé que t’allais voyager Cassie, enfin, visiter plus ton pays, parce que t’es partie à l’étranger en vacances avec papa et mama, mais… à aucuns moment tu t’imaginais propulsé à l’autre bout des États-Unis. La raison ? T’as bien grandit et avec le temps t’as commencé un peu à mal tourné, t’as abandonné le garçon sérieux en classe pour devenir le clown… t’as aussi fini par apprendre à encaisser les coups et surtout à les rendrent. Progressivement t’es passé du petit voyou au pseudo grand méchant loup.
Faut dire que l’arrivée de tes sœurs Diana et Rhéa n’a rien arrangé. Au début c’était normal, elles avaient juste six ans de moins, mais plus elles grandissaient et plus tu te disais qu’il fallait les protéger les jumelles. T’as commencé à devenir violent avec tous ceux qui les regardaient avec ce regard que tu n’aimes pas, celui du type qui bave devant un steak.
Comportement louable, ouais sauf que t’en as grave abusé et ça, ça plaisait moyen moyen à tes parents, même s’ils avaient su faire l’impasse sur tes tatouages de gangster (t’en fera d’autres par la suite). Papa il a alors était plus clair que jamais et t’es devenu étrangement pâle : école militaire. T’avais pas vraiment le choix Cassandre, tu devais réussir l’examen d’entrée qui était ultra serré, le vieux il t’a promis qu’en cas d’échec tu ne reverrais plus jamais le jour. Bien évidemment, t’as tout déchiré et malgré tes soucis de vue tu fus pris, pour le plus grand bonheur de tes ancêtres encore vivants.
C’est comme ça qu’à dix-sept tu entras à l’Académie Militaire de West Point dans l’état de New-York. Du sang t’en as craché et de la terre t’en as bouffé, mais ça t’as forgé. Cassie, t’es revenu plus ou moins sur le droit chemin. Au terme de quatre ans tu fus diplômé second de ta promotion, pourtant au lieu de poursuivre t’as demandé une dérogation pour tenter une formation de détective. Dans ta lettre tu as mis en avant le fait que l’école t’avais ouvert les yeux et que c’était réellement à quoi tu te destinais, maintenant que tu n’étais plus trop paumé. Ils ont un peu grimacés avant de finir par accepter. Ainsi tu t’engageais dans une formation de deux ans pour au bout du compte te voir affecter à Foxglove Valley dans l’Oregon. La plus grosse blague de ta vie, mais t’étais pas vraiment en position pour refuser vue la fleur qu’ils t’avaient accordé quelque années plus tôt.
T’as repris tes cliques et tes claques pour un retour vers la côte Ouest. T’es d’abord passé voir ta famille, faire un coucou, avant d’aller te perdre dans la forêt. Ils t’ont un peu parlé de Foxglove, de ce qu’il se disait sur ce lieu, vu que ne t’es clairement pas le genre de personne qui écoute la radio ou lit les journaux Cassandre. T’étais un peu septique au fil de la conversation, mais ce n’était pas ça qui allait t’arrêter.
La première année fut tranquille. T’enquêtais sur plusieurs petites affaires tout en t’imprégnant au mieux de l’ambiance, du folklore surtout. C’est au cours de l’année suivante que la vie pris un virage quelque peu serré. Une histoire de cambriolage chez une vieille dame, rien de bien palpitant aux premiers abords, jusqu’à ce que tu tombes sur ce jeu de cartes bizarre… quand tu l’as pris il s’est passé un truc particulier. Tu t’es vue, ailleurs, dans un corps qui t’étais aussi étranger que familier. Panique à bord. T’as lâché le jeu et t’es sortie. Au départ t’as voulu tout mettre sur le compte de la fatigue, ce à quoi tu ne t’attendais pas, c’est que cela recommence dans la semaine et que ça t’obsèdes au point de faire des recherches… T’as à peine eux le temps Cass de re-mater ce film avec Brad Pitt et capter que t’étais la réincarnation de la meuf la plus malchanceuse de la Grèce Antique, qu’un mec a déboulé dans ton bureau.
Haussement du sourcil, un air d’incompréhension total sur le visage, même s’il te semblait capter des mots. C’était trop soudain, trop nouveau pour que ton cerveau puisses réellement bien saisir la chose… pour que cela te sembles possible. Le gars il commençait à monter, ça se voyait clairement, mais t’es un fils de rital Cassandre et t’as le sang chaud ; alors tout à volé en éclat. Feu d’artifice. Il t’a fallut plus d’une bonne minute pour accepter l’idée que c’était toi qui avait fait ça. L’homme fut soudainement plus cool, comme s’il venait de prendre la douche froide du siècle. Il te parla de sa cause pendant un bon moment, devenant grave insistant et limite lourd avec son blabla interminable, pourtant, sans vraiment comprendre pourquoi, tu l’as suivie.
Hellébore. T’en es devenue un Cass, un réincarné aux souvenirs effacés qui traque ceux qui en ont encore dans le seul but de les atomiser avec ton pouvoir, tendis que toi, t’en garde une trace. Plus le temps passe, plus tu te demande si ce que tu fais est bien. Plus le temps passe et plus les questions dans ton cerveau s’agitent.
Tu fixes une fois de plus le plafond immaculé, tournoyant sur ton fauteuil, alors qu’elle s’abat sur toi, encore, se répercutant en écho :
Qui suis-je ?souvenirs effacés
Nom ♦ De Troie.
Prénom ♦ Cassandre.
Avatar ♦ OC.
Nationalité ♦ Troyenne.
Occupation ♦ Princesse.
«
L’odeur du sel dans l’air. Mes cheveux ébènes voltigeant au vent caressant aussi bien mon dos que mon visage. Mon regard nuageux perdu à l’horizon, guettant les vagues d'une mer bien calme. Je sens que mon cœur bât vite dans ma poitrine. J’ai peur ; pourtant je n’ai pas de raisons de m’inquiéter, mais il y a bien ce pressentiment, persistant, limite oppressant en moi. Je frissonne. »
«
Personne ne me crois, pas même ce palais dans lequel je réside, ni les murs des temples et les colonnes de la ville. Pourquoi personne ne veut-il entendre raison ?! J’aimerais pouvoir me résigner et abandonner, mais quelque chose de supérieur m’en empêche. Je soupire. Revoyant la mort de ce frère aîné tant aimé et l’erreur de mon cadet menant à notre perte… je vois les portes tomber, les corps et les toges se colorer de sang. Qu’ai-je loupé pour mériter une vie si compliquée ? »
«
Je cours et je ne saisi pas pourquoi, je fuis. Je ne peux échapper à mon destin. J’ai la mort de tant de personnes sur les mains que subir ce sort ne serait qu’une délivrance… mais je m’obstine, peut-être un réflexe ultime de survie ? Ou un nouvel acte de folie ? La réponse ne m’appartient pas. Mes jambes flanchent et je le sais, c’est la fin. La douleur n’est pas si terrible, était-ce cela que je craignais malgré moi depuis le début ? Non. La souffrance je l’ai connu bien plus dure et froide que cette lame entre mes côtes. Mon esprit m’échappe, la vie me glisse entre les doigts… aussi vite que le flux de l’hémoglobine se rependant sur le sol. Il me semble que je souris avant que tout s’éteigne et que je plonge dans le Néant. »