evil/president morty (r&m)
mathias lauridsen
hellébore
vingt-huit ans
né un premier mai à portland (oregon)
nationalité américaine, origine allemande
barman au café flower’s seed
émotion
fusil de chasse

ilan et ses traits durs sur son visage sévère,
il dessine sur ses lèvres un sourire,
celui pour vous séduire,
mais ce n'est pas avec cette mine légère,
qu’il faut absolument le croire – ô non, il est bien trop noir,
((comme ce bandeau qu'il porte pour cacher un œil mort,
une pupille vide, due à une malformation,
mais cela ne l'empêche pas de faire attention,
car il fait toujours de gros efforts,
pour observer,
analyser,
vous paralyser))

ilan c'est un menteur et il n'a aucune douceur avec les inconnus, il est presque tordu,
peu importe qui vous êtes : il vous déteste avec de grandes chances,
même s'il pense,
((qu'un jour tout ira mieux pour lui,
qu’il finira ses journées aussi bien que ses nuits)).

malgré tout, il a une certaine bienveillance :
faire attention au chat qui réclame à manger,
saluer le petit oiseau qui chante contre la fenêtre à moitié fermer,
féliciter le chien qui garde la maison quand il aboie auprès de chaque passant,
et en y pensant,
toutes ces actions le rendent plus doux, plus tendre,
qu’il ne paraît,
et peut-être qu’un jour, il pourra rendre,
aux autres, autant de générosité, sans se faire si discret.
peu importe ce qu’il y a dans vos assiettes,
ilan ne jugera personne, au contraire (et sans surprise),
c’est son alimentation particulière qui peut être incomprise,
pourtant, il a bon appétit, il ne perd pas une miette.

avec ses vêtements sobres, de gris taupe, de beige et d’acajou,
de coton et de synthétique qui réchauffe un peu trop les joues.
il arrose ses plantes avec un style qui lui est propre,
il n'existe pas d’autres personnes qui se comporte,
ainsi, non ilan a quelque chose de sage, quelque chose de respectueux,
dans son semi-regard, parfois malicieux,
parfois vicieux,
d’une haine inespérée,
pour l’h u m a n i t é.

- un jour fiston, tu iras à la chasse avec moi,
là, tu es encore trop petit.
alors pour tes quinze ans, je t'emmènerai à la forêt,
on chassera le gibier.
c’est promis !

en réalité, même si les parents de ce cher ilan sont des chasseurs,
ils ne sont pas si méchants, ils ne font même pas peurs,
ils répondent juste à de simples traditions,
(et pour ilan, c’était normal,
il n’y avait aucun mal),
son père et sa mère n’ont aucunes mauvaises intentions.
au contraire, ils prenaient soin de leur fils,
qui aurait pu être aveugle et qui finalement, ne voit que d’un seul œil,
((c’est peut-être à cause de cela qu’est né son étrange orgueil))

puis le jour arrive enfin,
ilan avec son premier fusil en main,
c’est en pointant le calibre vers une biche, que son premier souvenir,
défile devant ses yeux, en lui donnant cette étrange envie de vomir.
et de lâcher l’arme,
puis des larmes,
sans qu’il puisse comprendre tout de suite,
jusqu’à ce qu’il prenne la fuite.
la déception de son père est forte, mais ce n’est rien,
face à la tristesse qu’il a ressenti lorsqu’ilan prend la décision de s’enfuir, loin.

chère maman, cher papa,

en réalité, je ne pense pas que vous resterez mes parents, j’ai essayé de vous expliquer ce qui s’est passé le jour de mon anniversaire. je comprends que cela est très compliqué pour vous, je comprend aussi que vous n’y croyez pas. pourtant je dis la vérité. si un jour vous aurez envie de me croire, alors sachez que je serais certainement à foxglove valley. là-bas, je sais qu’il y aura des personnes comme moi, qui me comprendront. je ne peux pas vivre dans une famille de chasseurs, c’est trop lourd à supporter.
prenez soin de vous.


votre fils, ilan.

pendant des jours, des mois,
ilan a eu cette vie de clochard, une vie,
que personne d'autre n’envie,
il a perdu tant de fois, la foi et le désir de continuer à (sur)vivre,
tout ce manque le rend fou et ivre,
ilan ferme les yeux puis il imagine,
ce jour où tout ira mieux et qu’il aura bonne mine.

et c’est l’effort et le travail gratuit qui réussissent alors à lui donner une chance,
il a offert tant de bienveillance,
qu’il a pu se trouver un endroit où se loger,
jusqu’à ce qu’il entre dans cette union, qui lui promet alors d’être soulagé,
de toute cette souffrance du passé,
qui l’a tant tracassé...

il était une fois, un cerf, si grand, si beau, si fier,
il n’avait pas d’amis,
(contrairement à bambi,
dont l’histoire si connue ferait pleurer n’importe qui),
il avait pourtant une belle forêt, tout ce qu’il faut pour être conquis.
soudain, un chasseur arriva et il tira sur ce beau cerf,
les animaux autour perdaient tout espoir,
lorsqu’ils comprirent la fin de cette histoire,
ils l’ont alors enterré de manière sincère,
comme des humains le feraient pour des proches,
comme des humains le feraient pour aucun reproche…