show yourself, little star
(i wanna show you a smile)

l’avantage de cet endroit, c’est qu’on peut regarder les étoiles (alors qu’on est pas censé les voir).
puisque derrière chaque ciel bleu il se cache des secrets, kevin aime bien les chercher. elle aime bien pouvoir tenter de dénicher des choses que certains se donnent tant de mal à déguiser. allez montre toi, petite étoile, de toute façon malgré le soleil et le ciel, je vais te trouver.
et la voilà, qui apparaît. un peu timide un peu isolée, elle est là elle brille elle peut la voir — toute jolie. l’oeil collé contre la lentille kevin peut la regarder autant qu’elle le souhaite. après tout, c’est la sienne maintenant. elle pourra l’observer jusqu’à épuisement.
on ne se lasse jamais de regarder au loin (parce que tout dans l’espace a l’air tellement calme, tellement bien)
elle avait lu que certains savaient lire l’avenir dans les étoiles — apparemment de là haut elles voient les choses autrement et c’est pour ça qu’elles peuvent peut-être nous révéler certaines vérités, enfin il paraît. kevin elle ne voit rien que de jolies petites lumières qui lui chuchotent
la fin du monde n’est pas encore arrivée.
mais c’était comme si elle avait pointé le bout de son nez (vous savez) quand en buvant un café avec du lait un matin (elle en a renversé sur toute la table) elle a entendu la petite voix de grace tenter de lui expliquer quelque choses (c’est compliqué d’annoncer des nouvelles aussi terribles ça vous change ça vous
déstabilise) ça les a tous transformé.
son téléphone a vibré vous savez et parfois elle se dit qu’elle n’aurait pas du décrocher. (la main tremblante elle est restée un peu sans voix kevin — c’est très rare comme évènement, ça n’arrive pas très souvent)

elle jette un dernier coup d’oeil dans le creux de la lentille. elle est toujours là, l’étoile, elle brille et kevin ne sait pas si elle peut lire l’avenir dans le noir de l’espace (mais elle peut tout de même poser quelques questions) parce qu’elle n’a pas assez de réponses kevin
et sa tête continue à se remplir de points d’interrogations.

allez montre moi, petite étoile, si sur terre il y avait un chemin
(déjà tout tracé)
qui a mené notre petit ange vers ce genre de destin

c’est idiot (un peu enfantin, vous savez) de parler à un petit corps céleste, impossible à atteindre à toucher à enlacer, et de croire qu’il est tout à elle. mais c’est vrai, vous savez, kevin n’a rien trouvé à offrir à sa petite étoile qu’une autre
petite étoile.
elle l’attend d’ailleurs, en faisant les cents pas (elle n’est pourtant jamais à l’heure) les cheveux relevés en une queue de cheval elle a enfilé son blouson de cuir et ses bottes (celles qu’elle met tout le temps)
elle a le coeur battant (kevin)
elle a peur finalement
(de craquer) ce n’est pas la chose à faire en tant que MARRAINE tu as ton rôle à jouer (même si papa ne va pas du tout apprécier, s’il le sait)

et soudain alors qu’elle tourne encore et tourne tourne il y a
LA PORTE QUI S’OUVRE.
elle peut apercevoir les deux têtes blondes qui arrivent (et un bruit de pas qui manque)
mais ce n’est pas qui compte tu vois, allez, laisse moi te montrer,
petite étoile
à quel point je tiens à toi.