histoire
C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage.
Maud connaissait l'histoire par coeur, elle aurait même pu la rejouer à l'envers si le coeur lui en aurait dit. Sa mère lui en parlait les soirs quand l'alcool lui arrachait les mots plus facilement.
Jeune et en quête de plaisir simple, elle s'était introduite dans le concert de ce groupe venu du froid et elle l'avait vu. Elle avait contée de nombreuse fois la beauté magnétique de l'homme qu'elle avait vu sur scène, comment ils s'étaient attirées l'un vers l'autre comme des aimants, laissant la facilité des breuvages faire l'action sur leurs corps de ce que leur voix n'avait pas su dire.
C'était facile au début, elle restait avec eux sur les tournées, participait à leur soirée et se recroquevillait près du corps de son père tous les soirs. Puis le ventre c'est arrondit et les choses se sont compliquées. S'occuper d'une petite chose fragile avait été dur dans l'ambiance inconvenante du groupe et de leurs habitudes et elle avait dû avouer avoir abandonné la petiote à son sort à certains moment.
A Maud il ne restait que des bribes
Cris, rires, musique bruyante, destruction, coups …
et elle dans un coin sans faire de bruits comme on lui avait appris. Sa mère se ressaisit quand il commença à lever le bras plus d'un soir sur elle puis sur la petite. Elle avait fui sans un regard et sans remords, l'enfant sous le bras.
Elle tenta de reprendre contact avec ses parents dont les ponts avaient été coupés depuis longtemps mais la rancune et la honte avait eu raisons d'eux, elle resta un temps chez sa soeur mais repartit ne voulant plus croisé le regard de pitié que cette dernière lui affichait en permanence.
Elle s'était battue pour elles deux était rentrée à la Nouvelle Orléans et avait pris des petits boulots. Elle avait subi la honte des filles-mères et avait toujours dit à Maud d'être plus fortes que ses origines et de jamais laisser les autres la pousser au fond du trou et elle se battit de toutes ses forces, même un peu trop quand elle fut renvoyée pour avoir frapper une autre camarade
C'est une des raisons qui les ont fait déménager à Foxglove ValleyValley, ça et un travail mieux rémunérer pour sa mère. Maud avait appréciée la localité et le semblant d'air différent, ses nerfs se calmèrent, mais les inquiétudes sur ses origines restèrent ancrée en elle comme si une partie d'elle même était restée avec ce père qu'elle ne connaissait pas.
Elle exorcisa ses démons avec les dessins qu'elle créait et avec les soins qu'elle fournissait à sa mère qui s'épuisait de plus en plus
Puis la bête arriva, elle s'insinua lentement comme un poison mais elle finit par ronger lentement sa mère petit à petit, on lui avait dit dans la salle d'examen que ça s'appelait le cancer et que malheureusement sa mère avait très peu de chance de s'en sortir.
Elle n'avait pas compris et sa mère avait fui, le traitement, les médecins et l'hôpital, elle voulait finir sa vie sans médicament en la prenant au jour qui venait, quittant son travail et retournant chez sa soeur pour fournir un appui à Maud quand elle ne serait pas là. C'est à cette période qu'elle encouragea Maud à se concentrer sur le tatouage sa vraie passion, servant parfois de cobaye pour certains tests de la jeune fille.
Elle s'accrocha mais ce fut Maud qui la vue fermer les yeux sur le monde une dernière fois. Maud n'avait pas pleurée, elle n'avait pas réussi à croire qu'elle était vraiment partie, elle avait seulement senti une brisure en elle, devant le corps de son seul maintien sur cette terre, une cassure que sa tante n'avait fait que recouvrir en couvrant la jeune fille d'attention mais qui n'avait jamais vraiment disparue.
Puis elle partit de l'ambiance aseptisée de la maison de sa tante quand elle atteint ses 20ans, elle avait trouvée un petit appart' à Foxglove Valley et un boulot d'un temps qui lui assurait un petit revenu jusqu'à ce qu'elle se fasse un petit nom en tant que tatoueuse. Elle y est restée et depuis, alterne les rendez vous chez les clients et les commandes de soirée, galèrant avec les fins de mois, mais fière de ce qu'elle tente d'accomplir, l'esprit de sa mère comme un ange gardien au dessus de ses épaules.