miroir,
ô beau miroir,
tu dois tellement te lasser de me voir me pouponner,
des minutes,
heures entières.
tu dois tellement être agacé par mes traits froids, mes lèvres pincées,
mon attitude de femme bien élevée,
un peu révoltée, avec cette chevelure blonde abîmée par l'ammoniaque et les faux pigments brunis et argentés.
beaucoup trop soignée, trop appliquée,
maniaque au possible.
sur la table de la coiffeuse, les objets sont si bien alignés.
et je me lève, droite et fière,
un sourire discret, là, dessiné sur mon visage rêveur.
mes talons claquent contre le parquet,
et je te quitte, joli miroir.
(mon reflet ne va pas me manquer.)
je descend les marches de l'escalier, je sens, l'odeur,
du bon thé préparé avec passion.
j'attrape le journal qui traîne sur une table,
je vous salue,
chers clients, chers adhérents à l'union,
vous le savez si bien à quel point je suis sage et polie.
mais vous êtes aussi au courant qu'un rien, une petite chose de travers et je n'hésiterai guère,
à vous le faire remarquer,
avec un ton peu doux, un peu amère, plutôt sévère,
comme si j'étais votre mère.
peut-être que je vous impressionne car je sais tout de vous,
((délicate et curieuse demoiselle, autrefois assassinée,
sale type borné, à l'époque condamné au bûché,
pauvre artiste brisée, avant cette étoile pendue,
journaliste compliqué, ancien soldat anéantit,
androgyne à la mémoire douteuse, autrefois raffinée pourtant brûlée.
borgne solitaire, ancien gibier une excellente proie d'un chasseur avide,
brave policier, avant ce scientifique qui pointe un calibre contre sa tempe,
petite observatrice, à l'époque ce loup sauvage un autre trophée d'un traqueur assoiffé,
élégante fauconnière, ancien petit rouge gorge qui perd sa liberté.))
un regard qui se perd vers vos visages si familiers.
puis je garde,
le silence.
(vos secrets seront bien cachés.)
puis je m'enfuis, je pars à la recherche de ceux qui pourraient approuver mes idées,
traqueuse dans l'âme,
éternellement audacieuse
mais généreusement gracieuse, je suis différente de ceux qui approuve la terreur,
mon arme secrète, c'est de vous persuader,
(petites fleurs qui ne souhaitent pas oublier.)
moi je suis,
celle que vous trouvez toute empoisonnée.
pourtant présente,
uniquement pour vous soulager, du mal que vous avez,
commis,
vécu.
((saluez-moi,
je suis juste votre amie.))

je suis cette fille de bonne famille,
qui avec grande ambition, souhaite juste vivre dans le bonheur et l'aventure.
avec précision j'applique ce vernis pervenche,
sur des doigts fins qui veulent prendre leur revanche,
d'une vie un peu trop espérée,
juste une première chance, pour moi cela suffisait.
et il a fallu que j'observe derrière la fenêtre, cet argus bleu qui virevolte,
puis en douceur, se pose contre le rosier,
du beau jardin de ma famille.
père, mère, grand-parents m'avaient déjà tout appris sur tout ce qu'il faut savoir.
la réincarnation n'est pas un mythe et encore moins un mensonge.
alors j'ai compris lorsque ces souvenirs se sont réveillés dans ma tête lourde,
(puis j'ai hurlé.)
j'ai rarement supporté, toute cette mémoire qui ne pouvait plus m'appartenir.
j'ai pris cette décision de tout effacer, d'en finir.
(sauf ce joli papillon bleu,
qui voulait sympathiser.)
je suis l'héritière, d'une affaire familiale, si majestueuse.
je suis la nouvelle reine,
d'un royaume silencieux.


ô mon aimée,
tu es partie lorsque tu as fini par ne plus accepter,
la philosophie qu'autrefois tu approuvais, mais je ne t'en veux pas,
je suis juste tendue,
quand je te croise dans la rue,
je suis juste perdue,
quand mon regard s'accroche au tien,
et que tu sembles si froide, si désintéressée.
alors j'essaye de contenir un peu mes émotions,
et je te souris juste doucement sans y mettre un seul sentiment,
pour te faire croire,
que c'est terminé.
(retourne auprès de moi,
je t'en supplie.)

salut c'est evil triangle.
comme d'habitude je maintiens que je suis pas raisonnable.
sinon j'adore recycler d'anciennes idées.
ceci était un de mes prédéfinis et finalement je me l'approprie, jugez pas.