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take me for a ride // (jaakoppi)
Nana
 
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take me for a ride // (jaakoppi) Bd76de9612aa6382318fef4b9aa8fed3
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Mar 24 Jan 2017 - 19:01
take me for a ride


Le vent froid embrassait son visage. Il faisait éclore au coin de ses yeux clairs de petites larmes, qu’elle essuyait du dos de sa main frigorifiée.
Le soleil pâle irradiait faiblement à travers les nuages, baignant d'une lueur froide le matin d’hiver. Autour de Nana, le monde était gris. Le ciel était gris, les maisons étaient grises, la neige était grise. Elle s’enivrait de la grisaille ambiante dans laquelle elle se fondait, fade et sans couleurs.
Depuis le temps, elle ne savait plus comment briller.
Elle avait oublié.
Elle était comme ce soleil d’hiver blafard et languissant. Une ombre. Un simulacre.

Elle lança un regard vague à la silhouette du parc d’attraction devant lequel elle passait toujours. Elle s’arrêta un instant pour observer les allées vidées de leurs visiteurs, absorbée par le calme impérieux que le lieu dégageait.
L’écœurement de couleurs estival s’était laissé dévorer par la morosité mélancolique de l’hiver. Sur le ciel blême se découpaient les lignes vertigineuses des attractions léthargiques.

Au milieu des carcasses métalliques assoupies sous la neige se tenait un enfant. Une apparition.
Nana ferma les paupières un instant, mais il était toujours là, le mirage.
En s’approchant des grilles closes elle reconnut Jaak.
Un feu-follet dans les abysses.
C’était beau comme dans un rêve.
Jaak ?
Son appel meurt sur ses lèvres. Ça semblait tellement irréel.
Jaak ? Je suis pas certaine que t’aies le droit d’être là-bas. Tu devrais revenir.
Elle s’interrompit. Elle n’était pas certaine qu’il puisse l’entendre. Elle haussa un peu la voix.
Jaak, reviens s’il te plait.
Elle ne voulait pas crier, Nana. Sa voix oscillait sous l’effet du désarroi.

Il ne lui répondait pas, et elle ne savait pas quoi faire. Elle refusait de le laisser là, dévorée par un sentiment de responsabilité. Ou dévorée par l’espoir inavoué qu’il ait besoin d’elle.
Que quelqu’un ait besoin d’elle.
(N’importe qui)

Jaak, si tu n’es pas revenu à trois, c’est moi qui viens te chercher, ok ?
Plus douce qu’autoritaire. Sa phrase s’était brisée en un léger rire, nerveux, innocent.
un
deux
trois

Elle-même elle n’y avait pas cru. Son soupir dessine dans l’air un petit nuage blanc.
Nana reste plantée là. Hésitante, refusant de renoncer pourtant (elle en avait assez de se décevoir tout le temps).
Elle escalade les grilles rouillées du parc.
L’adrénaline la fait frémir.
La rend euphorique.
Elle s’aventure dans Cipherland de son pas mal assuré, ployant sous l’interdit et pourtant extatique, grisée par cette liberté inouïe.
Elle l'avait oubliée, cette sensation.
Jaak ?

Mais il s’est déjà évanoui.
Son feu-follet dans les abysses.

ft. jaakoppi

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Mar 24 Jan 2017 - 21:11

Dans les tasses son corps s'écoule. Les pieds en l'air, la tête à l'envers, le cliquetis répétitif de l'écran de son portable.

Éteint, allumé.
Il n'y a même pas de pokémon intéressant dans le coin à cette heure-ci.
Éteintes, allumées.

Rouges vertes bleues jaunes. La dentelle de lumière fait des vagues dans les airs entre les stands. Les loupiottes rayonnent de leur couleur et projettent des ombres chatoyantes.

Il avait trouvé cela beau pour la première fois, ce rêve. Différent des autres, différent des cauchemars d'usage. Et pourtant pourquoi lui retourne-t-il autant le ventre ?

Il en était sûr il s'agit des stands de ce parc, ici, il y a longtemps. Peut-être pendant la période de Noël ? Ça y ressemblait en tout cas. Il passe tous les jours dans le coin en revenant de l'école, et, lors de la période des fêtes :
les mêmes couleurs, telle une toile d'araignée, arpentent les toits des stands, entour les attractions.

Les spots sont comme dans une discothèque, comme ceux de l'ambulance.
Comme ceux qui parcourent le sol et s'affole, tandis que ses cheveux mouillés -ou ceux d'un autre- dégoulinent sur le carrelage.

Il frotte ses moufles les unes contre les autres. Il ne sait pas pourquoi il est là. Il n'y a rien qui lui revient en tête. Il n'est jamais rentré dans le parc en cette période de toutes façons. Il réalise, échappe un « ah ! ».
Le parc est toujours fermé en hiver.

Pourtant la musique, la foule, le chemin qui mène à chez lui, l'ambiance festive... Non il est sûr d'avoir déjà vu le parc ouvert à ce moment, pas cette année, pas l'année dernière...sûrement avant oui. Il passait devant et ne pouvait pas entrer. Oui il se souvient.

Il replis ses jambes à lui et se redresse dans la tasse géante, immobile. Il a envie de penser à autre chose, maintenant qu'il est là autant se balader. Il se sent stupide d'avoir grimpé la barrière sur un coup de tête, une curiosité mal placée.
Pourquoi cherche-t-il autant à savoir ?

Il agrippe le poteau d'entrée de l'attraction d'une main, tourne autour, s'ennuie seul, ici, il peut bien gambader de toute part. Ça ne changera pas qu'il reste seul. Il aurait demandé à des camarades de venir mais...

Il y a ce bourdonnement dans une de ses oreilles. Il plaque une moufle contre celle-ci. Il remarque pour la première fois depuis deux heures qu'il a froid. Il plaque encore plus le tissu contre sa peau rougie. Toujours ce fond sonore, qui le talonne. Il tourne plus vite. Son ouïe lui joue des tours . Il se glace, entend son nom, une fois, ralenti la cadence, deux fois plus...

Son cœur s'affole, l'adulte qui prend sur le fait l'enfant. Il relève d'à peine le regard, joue le jeu de n'avoir rien entendu. Du coin de l’œil il aperçoit Nana, l'ignore. Bien que tout son corps brûle sous la peur.

Maintenant que toute son attention est concentrée sur la voix, il est si clair qu'il s'agit de Nana. Une voix douce, presque attendrissante. Une voix qui vous veut du bien.

Qui s'approche, petit à petit...petit à petit jusqu'à être tout contre vous. Il se crispe sur les mots « viens te chercher ».

C'est toujours comme ça avec elle. Il a envie de lui crier que même si elle vient le chercher il ne partira pas. Elle n'est pas sa mère, puis il est sûr il est plus fort qu'elle.

Il pourrait la repousser si fort. À la faire tomber par terre il est sûr. Mais taper sur une femme, ça ferait de lui un crétin.

Elle commence à compter, il ne la croit pas, la commissure de ses lèvres relevée dans un sourire supérieur. Nana la libraire est une femme calme après tout. Jamais ne l'a-t-il vu faire d'effusion, jamais hausser le ton.

Lorsqu'il la croise, il aime recevoir son sourire mais rien de plus, car plus serait trop déjà. C'est pour ça qu'il n'aime pas rester longtemps avec elle. Petit à petit...

Tout son corps se glace, avec ses jolis vêtements, ses jolies manières, sa jolie voix, son joli visage. La voilà, les mains bien ancrées sur la barrière, ses jolies jambes passant par-dessus bord.

La peur, l'incompréhension, la colère d'avoir tort. Tout lui tenaille les tripes, le font grincer des dents. Il se met à courir, ses pieds craquetant la fine couche de neiges glacées sous ses pas. Il se plaque derrière la pancarte "test your strenght !".

Profite, lorsqu'elle est bien avancée, de la voir tourner la tête pour courir jusqu'au stand tir à côté. Il saute par-dessus le comptoir, se plaque en catimini derrière. Son regard accroche le fusil Airsoft devant lui.

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Ven 3 Fév 2017 - 23:40
take me for a ride


Elle s’aventure avec reluctance dans le labyrinthe de pancartes vives. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans le parc (trop creuse trop fade elle avait peur de ne pas y être à sa place).
Elle l’avait parfois contemplé en passant, la foule iridescente ondoyant sous ses yeux. Et elle avec sa peau blanche ses doigts blancs son cœur vide ses yeux vides elle ne pouvait faire partie de cette danse (ou du moins s’en persuadait-elle).
L’hiver adoucissait sa rupture avec ce monde. Les couleurs se taisaient face à la neige impérieuse.
Le ciel était d’une fadeur monochrome.

Elle entend parfois la neige qui crisse sous ses pas d’enfant. Partout et nulle part à la fois.
Elle est trop vieille pour se laisser emporter dans ce cache-cache improvisé.
(En)volée son enfance.
Pas vrai Nana, que tu es trop grande pour ça maintenant. L’enfance, c’est fini. Fini les jeux, fini les comptines, fini les rires.
Trop docile, encore une fois.
Elle se sent stupide. Inutile. Elle ne sait pas quoi faire. Elle ne se souvient plus, Nana. Elle a oublié comment avoir dix ans depuis bien trop longtemps.

Faisons un pari, tiens.
Elle ne sait pas s’il l’entend. S’il la voit. Elle sent son regard dans son dos à chaque instant. Puis elle se retourne et il n’est pas là. Il est dans chaque branche qui craque, chaque murmure du vent, chaque craquement du sol gelé. Il est son ombre et celle de chaque structure.
Aucun doute, il est bien meilleur qu’elle à ce jeu.
Si je gagne ce cache-cache, on dit qu'on sort d'ici ensemble, ok ?
Elle retrouve dans ces paroles une étincelle qu’elle croyait éteinte.
Comme un fantôme du passé.
Comme les vestiges d’une histoire reléguée au fond de son cerveau.

Le froid rougissait le bout de son nez. Elle enfouit son visage dans son écharpe. Elle se faufilait dans le parc avec un sourire mutin.
Elle oubliait le vent le temps le monde qui tournait.
Elle s’aventurait dans son enfance à mesure qu’elle s’aventurait dans le parc.
Elle s’oubliait dans un lent glissement de Nana à Annabeth.
(Voilà longtemps qu’elle n’était pas redevenue Annabeth)
Elle se dérobe entre les pancartes criardes, traverse des attractions mortes au fil des bruits de course qu’elle entend (croit entendre).  Elle ne sait plus très bien jouer à ce jeu, jouer à la chasse dans ce dédale de métal et de peinture qui s’écaille, dans ce pays régressif qu’est Cipherland.
Dans chacune de ses inspirations elle se sent un peu plus libérée du poids qui pèse toujours sur sa poitrine.
Elle effleure du bout des doigts cette liberté parfaite dont elle avait oublié l’existence. Elle renoue avec cette vie qu’elle ne vivait plus.

L’air glacial brûlait ses poumons.

ft. jaakoppi

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Lun 20 Fév 2017 - 23:45

Et puis c'est ses moufles qui accrochent la fausse arme.
Contre lui il la plaque, et il se sent encore plus fort d'un seul coup. Il passe l'arme en bandoulière dans son dos. Il se remémore ce jeu auquel il a tellement envie de jouer, mais pas l'argent pour.

Il retire ses gants pour un instant, défait son écharpe, retire son chapeau pour le laisser pendre à l'arrière, la ficelle le retenant toujours à son cou.
Avec une certaine minutie, il enveloppe son écharpe en partie autour de son visage pour représenter une certaine icône. Il n'a plus froid, le son étrange ne le dérange plus. Il est là, en train de voir pour la première fois Nana sortir de sa zone de confort, purement jouer avec lui.

La peur est bien présente -après tout il ne veut pas se faire attraper- mais munit d'une pointe d'amusement, juste assez pour le booster dans son jeu de rôles.

Une fois les gants remis, Jaak attrape le bord du comptoir et redresse quelque peu son visage -à présent faussement handicapé d'un œil - il note la position de sa Nana avant, accroupit de sortir de sa cachette pour se faufiler derrière le stand.

Dans sa tête il planifie sa course, puis commence sa mission.

Le temps passe et il continue de la laisser tourner en rond, écoute son marchandage sans y répondre. Comme si ça peut lui plaire. Pourquoi il voudrait sortir ? Pourquoi il voudrait la laisser partir ? Après tout ils sont à présent déjà des hors-la-loi en quelque sorte. On ne peut pas faire comme si rien de tout ça n'est en train d'arriver.

C'est bien Nana ça, tenter d'éviter les vagues. Pourtant la voilà en train d'en faire d'elle-même. Lui il pense simplement que c'est dommage que se soit pas ouvert. Mais enfin ce n'est pas comme s'il aurait pu y aller avec sa mère, elle n'aime pas trop tout ça. Enfin il suppose, c'est une maman après tout...

Couché dans la neige sous le faux ponton du bateau pirate il s'imagine Nana dans l'une des machines, la pieuvre par exemple, les cheveux qui fouettent son visage et elle qui crie  complètement affolé. Même qu'elle vomirait peut-être à la fin -mais il suppose se retiendra jusqu'aux toilettes ou une poubelle pour pas en mettre de partout, parce qu'elle est précieuse.

Ça lui arrache un rire léger, qui bien vite s'éteint. L'enfant l'observe, elle lui tourne encore le dos. Décidément, t'es nulle Nana. Il rampe en dehors de sa cachette, puis accourt vite derrière le muret le plus proche pour éviter d'être vu.

Bien, une révision s'impose, il commence à être à bout de souffle, et ce n'est pas très amusant dans le fond, puis aussi il a un peu peur qu'elle se lasse et qu'elle appelle juste la police. C'est une possibilité qu'il ne peut pas écarter.

Tournant la bandoulière, le gamin agrippe le faux fusil.
Il prend le temps, trois secondes exactement.

Avant de tirer en l'air, le canon siffle, la bille part. Il se redresse mais reste de dos pour un petit côté théâtral.

Times Up ! Tu as perdu Nana !

Il se retourne dans sa direction. Puis s'élance.

Pour la peine...

sa voix est saccadée par la course, mais loin de courir vers elle, il part sur le côté, vers la fameuse pieuvre, à pleine vitesse.

Refuser l'interception, refuser de rentrer à la maison. Il grimpe le portique, passe par-dessus la barrière de sécurité puis commencer à escalader la structure.

Aller !....Attrape moi si tu peux ! Si tu veux vraiment....me ramener comme tu dis ! Parce que....tu dis beaucoup Nana, mais...tu dis juste !


Il ne sait même pas si sa phrase fait sens, il est essoufflé et concentré tout à la fois dans sa grimpette, ayant retiré les moufles pour le coup, voulant grimper en haut de la tentacule la plus en hauteur.

Ici, il n'y a qu'eux, dans cette zone hors limites, hors de tout, il pense aux loupiottes et au spectacle. Lors de l'ascension il pense à la mère du garçon, le regard pétrifié,

Mais preuve d'un amour infini.
Nana
 
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Mer 1 Mar 2017 - 21:32
take me for a ride


Le son du fusil à bille retentit,
résonne,
crépite dans son cerveau.
Elle se retourne dans un sursaut. L’enfant s’est levé, s’est lassé. Elle a perdu.
L’écho du bruit disparait dans l’air mais reste gravé dans ses oreilles. C’est le son de sa déception encore, parce que se décevoir Nana ne sait faire que ça.
L’échec la dévore comme elle n’aurait jamais pensé être dévorée,
rage puérile de l’enfant perdante,
haine d’elle-même et de ses fiascos.
Nana, même un stupide jeu tu ne peux pas le gagner.
Mauvaise joueuse.
La colère la consume, cette colère enfouie qui la mange un peu plus à chaque mensonge chaque faux sourire chaque jeu perdu.

Un instant elle se sent nulle
Paumée
Inutile.
Mais elle se ressaisit parce que ce n’est pas elle qui compte aujourd’hui, petite peste égocentrique qui se cache sous une douceur dégueulasse.
Elle se hait tant.
Elle se hait parce qu’elle n’est pas une sainte parce qu’elle n’est pas un ange.
Parce qu’elle n’a pas réussi à aider Jaak cette fois non plus,
Cet oiseau tombé du nuit,
Ce gamin perdu auquel finalement elle se raccrochait comme à une image de sa gentillesse.
Si égoïste.
Soudain elle se rappelle. Annabeth n’existe plus parce qu’Annabeth dégoûte Nana, elle la dégoûte par sa flagrante humanité.
Nana tu es une sainte, une vierge.
Elle ne pouvait s’aimer qu’en étant Nana, pas vrai ?

Elle regarde ses cheveux noirs d’encre qui dansent avec le vent.
Ce n’est pas Nana qui compte, pas vrai ?
Il court, s’envole, l’oiseau. Il la fuit et
Son cœur se brise un peu.
Son cœur qu’elle pensait bon à jeter.
Elle reste là, confuse. Elle le regarde s’éloigner et disparaître et elle reste là enracinée dans son impuissance.
Ce jeu était plus qu’un jeu, et c’était là le problème de Nana, au fond. Ce n’était jamais un jeu, c’était toujours une représentation. Elle était incapable de se défaire du piège qu’elle s’était tendue il y a si longtemps.
Mais ce n’était qu’un enfant.
Jaak, au fond, il s’en fiche bien que Nana ne soit pas parfaite. Il s’en fiche qu’elle soit en colère parfois, ou même triste, il s’en fiche qu’elle ne soit pas docile et hypocrite.
Elle ne sait plus vraiment comment faire, Nana, elle se sait plus comment être.

Elle prend une grande respiration.
Inspire


Expire

Elle fait le vide dans son esprit troublé.
Ses jambes se mettent en marche lentement, ses pas de plus en plus rapides font craquer le sol gelé dans une harmonie dissonante.
J’ai un cœur.
Elle court sans détacher ses yeux de la silhouette chétive de l’enfant chéri, elle ne réfléchit plus vraiment peut-être et sans s’en rendre compte elle le regarde escalader la pieuvre mécanique, debout au pied de la structure.
Elle étouffe sa peur elle étouffe sa docilité et elle commence à l’escalader elle-aussi
parce qu’elle veut lui prouver qu’elle ne fait pas que dire
(ne me dis pas ça, pas toi aussi)
qu'elle n'est pas que mots soufflés par des lèvres roses
qu'elle est aussi des gestes
(parce que les gestes sont tellement plus lourds de sens pour un enfant)
parce qu’elle a honte de n’avoir été à ses yeux qu’une adulte ennuyeuse et fade
parce qu’il est temps qu’elle se batte
qu’elle cesse de se laisser noyer.

Elle s’élève jusqu’à la plus haut des tentacules, son éternel sourire flottant évanoui, son doux visage paré d’une détermination musclée d’enfant qui refuse de perdre.
Son but atteint elle tend ses doigts délicats rougis par le froid à Jaakoppi, ses lèvres s’étirant à nouveau dans son sourire habituel.
Je ne fais pas que dire, regarde. Je t’ai battu.
Elle lève les yeux vers le ciel, ses pieds se balançant dans le vide.
Ne regarde pas en bas.
Alors dis-moi, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu peux me le dire, tu sais, c'est pas comme si j'allais te balancer ou un truc du genre.

ft. jaakoppi

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Jeu 2 Mar 2017 - 7:15

Tu sais...

La montée n'est pas rude, au contraire, il lui semble presque avoir pratiqué toute sa vie. La sensation de la grimpe, ancré en lui, des souvenirs qui ne lui appartienne pas. Un goût du risque qui ne lui appartient pas non plus. Un autre en lui qui le terrifie et tout à la fois le fascine. Un enfant dont il se souvient mais connaît si peu.
Si peu...

Un peu comme les bribes d'un rêve abracadabrant, pourtant si réel.
Il ne sait pas encore s'il a envie d'en sortir ou non.
La structure vibre sous ses pas, puis s'accorde tout aussi bien sur les siens. Ton visage se tourne vers le bas, et la voilà déjà après toi. Nana qui décidément, a décrété qu'aujourd'hui elle abattrait son ancienne image auprès de toi.

Tu m'impressionnes Nana. Jaakoppi ne sait pas non plus s'il a envie d'être impressionné. Nana est bien plus rassurante en princesse après tout. Il n'est pas sûr d'avoir envie de découvrir cette Nana-là qui fait un peu moins la douce, un peu moins passive dans son jeu.
Sûrement parce que plus le temps passe et s'étale en cette direction, moins il peut réfuter en lui les sentiments grandissants.
Que Nana ferait une bien meilleure maman.
(cette compétition lui fait mal au cœur. Si seulement il pouvait apprendre le concept de grande sœur.)

Une fois en haut de son royaume, il prend peur, l'espace d'un instant seulement, les yeux plongés dans le vide en dessous, puis sur la silhouette qui s'approche, vient conquérante.
Pourquoi elle s'acharne autant ? lui n'a pas envie qu'elle gagne.
Il préfère la voir jouer, supplier, aimer, puis faire semblant d'abandonner, et toujours revenir.
Parce qu'il ne sait pas ce qui se passera une fois qu'elle gagnera pour de bon ?
Est-ce que...elle se dira "mission accomplie" puis partira aider un autre enfant perdu ?
C'est pour cela que Jaak, en fine bouche, ignore cette flagrante victoire.
Préférant se concentrer sur comment la rendre obsolète.

J'ai fait un rêve étrange et j'avais envie de le continuer...

Mais rien n'est venue s'ajouter à ses idées en trainant, ici, rien si ce n'est un nouvel empilement de souvenirs qui ne font pas sens. Aussi étrange que te concernant directement. Le manège ne semble pas vouloir s'arrêter, une fois le pied à l'étrier Jaak a été embarqué. C'est un navire sans direction qui pourfend des vagues de papiers et des brises en torrent. Du haut de ses dix ans il est loin d'avoir besoin d'un plan.

Face à elle, c'est comme s'il a toujours besoin de prouver ses capacités. Regarde Nana comme je joue au grand, puis fait semblant de ne pas comprendre les règles liées à une telle implication.
Non Jaakoppi il, veut juste voir Nana pleurer il croit, au fond de lui, refuse de l'avouer.

Parce que les larmes de Nana il les fantasme, avec des grands cris, des bras qui couvent son corps et demandent pardon, demandent pourquoi, puis demandent à remonter le temps.

Le sens du tragique, oui Nana le possède sûrement.
(Jaak n'est pas très sûr d'où lui vient cette soudaine envie de théâtralité.)

J'me dis : "Qui suis-je ?" Je sais pas. Aujourd'hui t'es différente Nana. Est-ce que tu essaies d'être quelqu'un d'autre, ou c'est toi, là, devant moi ? Tu...

Lui aussi a les pieds suspendus plusieurs mètres au-dessus du sol, assit sur cette ferraille qui fait office de lisière entre ciel et terre.
Un monde puis un autre.
Un ailleurs et un ici bas.
Passé, futur, présent.
Il ne sait plus dans lequel il vit en ce moment.

Ce n'est qu'un enfant après tout, le besoin de gouter tous les bonbons de l'étalage est trop grand. L'enfant oui, a envie d'être partout à la fois. (et plus il y pense, plus nulle part aussi). (voir le monde dans tous ses états)

Nana...
(est-ce que tu te souviens "d'avant"?)

Son corps glisse, il maitrise, il est un enfant, un enfant perché. Métal ou bois, parc de fer, ou récré boisé. Les pieds en l'air, les jambes serrées et les jupes des filles relevées. (il imagine les couettes de Lou-Anne à l'envers, et aussi ses pommettes remontées)

Entre 30 centimètres de vide, et six mètres, la différence s'estompent dans son esprit -il est perdu ailleurs.
Se retrouve enfin -comme avant- à jouer au chat perché. Le corps renversé, la frange inversée, la chapka pendante (fil bloqué derrière ton menton pointé en l'air), l'arme factice pendouillant après toi (avant toi ?) en plein vide.

En une seconde le voilà lui aussi, entre ciel et terre, bloquant la terre d'acier sous ses guibolles emmitouflées, et, à n'importe quel moment à présent, pouvant rejoindre le ciel, en se laissant aller à l'encontre du sol.
Dans son regard il y a un petit brin de défis qui dit :

Tu me contrôles pas Nana,
Tu peux rien faire pour moi Nana,
Tu sais pas de quoi tu parles Nana,
Pourquoi Nana, pourquoi tu es toujours là pour moi ?
Alors que moi, je n'ai jamais appelé ton nom, même pas une fois, même pas en rêve.
(même si réveillé j'y ai pensé plus d'une fois.) (ça ne change rien à tout ça.)

... C'est pas toi... qui décides lorsqu'... on finit de jouer.

hrp:
Nana
 
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Jeu 2 Mar 2017 - 9:33
take me for a ride


La réalité est bien souvent...
…décevante par rapport aux rêves.
Elle se tait avant de finir sa phrase.
Nana, sois belle et tais-toi.
Jaakoppi, il n’a que dix ans, et Nana ne sait pas si elle a le droit de lui dire de telles choses.
Elle aimerait sauver ses derniers fragments d’innocence,
Les préserver de la cruauté du monde.
Elle voudrait l’envelopper de sa douce chaleur et le protéger pour toujours, cet enfant que la vie s’était déjà affairée à casser un peu.
Parfois elle se plongeait dans ses yeux noirs comme la nuit et elle se sentait coupable,
Coupable d’avoir tout gâché avec sa famille alors qu’elle avait tout ce qu’il aurait voulu avoir.
Parfois elle se plongeait dans ses yeux noirs comme le jais et elle avait l’impression qu’il en savait bien plus qu’elle.
Qu’il avait plus vécu.
Qu’il avait plus souffert.
Alors elle se disait qu’elle n’avait pas le droit de lui jeter à la figure la réalité quand elle était si moche.

Non, rien.
Elle laisse le silence s’installer, il prend de la place et il l’étouffe parce qu’il est lourd de reproches d’un enfant qu’elle ne peut pas comprendre.
Elle regarde le vide et elle a l’impression de s’y plonger.
Son cœur se déchire un peu. Ça lui fait mal.
Ça lui fait mal parce qu’elle voudrait que Jaak soit infiniment heureux et qu’elle a l’impression de ne pas pouvoir lui offrir tant de bonheur.
Nana pourquoi tu es si inutile ?
Elle lève vivement la tête pour cesser de se perdre dans le néant. Ça tourne un peu. Le ciel et la ville se fondent au loin dans un tourbillon d’éther et de béton.

Est-ce que tu essaies d'être quelqu'un d'autre, ou c'est toi, là, devant moi ?


Ca lui coupe le souffle comme une gifle.
Elle fixe ses mains qui tremblent un peu
(à cause du froid ou à cause de la question).
Elle ne sait que répondre parce qu’elle ne connait la réponse.
Je ne sais pas.
Je ne sais pas qui est Nana
Je ne sais pas qui elle doit être
Je ne sais pas qui elle veut être
Mais comment être quand elle ne sait pas d’où elle vient ni où elle va ?
Elle avait parfois l’impression d’avancer dans des ténèbres sans fin, dans le brouillard d’une vie qui n’a aucun sens et qui n’en aura jamais.
Elle n’a jamais trouvé cette lueur pour la guider jusqu’au matin.
Elle couvre ses yeux de ses mains froides comme la mort parce qu’elle n’a plus envie de voir le monde tourner autour d’elle,
Parce que le monde avance et qu’elle reste là comme enracinée
Je ne sais pas.
comme une fleur à qui on ne demande rien sinon d’être jolie d’être plaisante pour un instant éphémère seulement
une fleur qui reste belle et seulement belle alors que le temps file et qu’elle voudrait être plus que belle sans savoir comment faire.
Je crois… que je ne sais pas qui je suis. Je ne sais pas qui je dois être.
Tant de questions qu’elle refusait de se poser. Tant de questions laissées endormies.
Tant de questions gravées sur sa peau en filigrane.

Elle entend son nom qui reste suspendu dans l’air, soufflé par l’enfant par le vent par des fantômes, elle ne sait pas très bien.
Elle croit entendre le nom d’une inconnue.
Elle est confuse, Nana,
Perdue à nouveau.
Elle voudrait disparaitre.

Puis lentement elle le regarde glisser, se laisser tomber, faire confiance au vide plus qu’il ne lui faisait confiance à elle.
Elle lui tend les bras pour le rattraper mais il lui file entre les doigts
(lui aussi)
Elle fixe son corps frêle qui se balance dans le vide.
Elle pose sa main sur l’une des jambes de Jaak, dernier ancrage avec le monstre de métal, dernier ancrage avec la réalité.
Il est si doux son geste que s’il décidait de se laisser tomber elle ne pourrait pas le rattraper,
Mais ça la rassure en quelque sorte, cette chaleur diffuse qui lie leurs deux existences,
Dernière attache entre leurs vies qui ne tiennent qu’à un fil.

Je suis désolée.
La peur fait frémir sa voix.
Je suis vraiment désolée.
Elle ne sait faire que ça s’excuser.
Reviens, s’il te plait.
Ne me laisse pas.
Et elle reste là, et elle ne sait pas quoi faire. Elle ne sait jamais quoi faire.
Elle aimerait le comprendre un peu mieux, Jaak.
Elle se laisse étouffer par une culpabilité dévorante, ce sentiment atroce que tout était de sa faute.
Tout était toujours de sa faute.
En voulant l’aider ne l’avait-elle pas brisé un peu plus ?
Elle ne voulait pas qu’il ait mal.
Elle ne voulait pas que ça se passe ainsi.
Elle ravale ses larmes parce qu’elle n’est plus une enfant. Elle n’a plus le droit de pleurer.
Elle ravale ses larmes comme elle ravale sa colère, parce que c’est ça qu’elle est Nana.
De la douceur et de la joie.
Nana est une sainte.
Nana n’a pas le droit de pleurer.

ft. jaakoppi

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Dim 5 Mar 2017 - 20:40

Les cheveux dressés, les pupilles perdues dans l'atmosphère. Il a entendu Nana. Il a entendu sa confusion avant de se jeter à l'eau.
Il a écouté son doute et son désarroi. Ses sourcils se sont froncés sous cette peine qui n'est pas la sienne.
Pourquoi elle lui fait la morale alors si elle-même n'est pas sur le bon chemin ?
Pourquoi elle lui court après et joue à la poupée avec lui, si elle ne sait pas comment s'occuper d'elle-même.
Il la trouve...
Impudente.
Il la trouve...
Tellement humaine.

Mais Jaak les humains ils lui crèvent les poumons, le laisse sans voix. Ils lui disent en silence qu'il n'est qu'un enfant. Qu'il a encore tout son temps pour apprendre à pleurer comme les grands. Qu'il devrait juste rire et sourire, ne sécher que les larmes qui proviennent de blessures sur lesquelles on peut mettre de vrais pansements.

Elle souffre, et pourtant elle lui offre du baume au cœur. Pourquoi ne l'utilise-t-elle pas sur elle-même ? La réponse est logique mais il ne veut pas l'entendre. Non il refuse.
S'il ne refuse pas, qu'est-ce que ça veut dire de sa mère ?

Une seconde d'oubli, il faillit faillir, glisser dans l'autre monde. Par bonheur la main de la douce Nana vient finir de l'ancrer sur place. Elle ne le retient pas vraiment, parce qu'elle n'a pas le droit.
De sentir cette faiblesse, le respect qu'elle a pour lui, sa propre défaillance...c'est Jaak qui a envie de pleurer. Nana tu es...
Trop lucide envers toi-même. Bien plus que tu n'aimes l'admettre.

Il a compris.
Nana aussi, se bat avec des démons qui ne lui appartienne pas. Mais elle est trop parfaite, bien plus que lui. Elle s'en va à la guerre en silence. C'est parce qu'il la fait sortir de ses gonds qu'elle lui laisse entrapercevoir qu'en soit elle porte les linges d'un autre monde. Il a envie de lui dire.
Reviens-moi, comme elle lui dit :
Reviens, s’il te plaît.

Il ne sait pas de quoi elle s'excuse, mais son ton l'irrite. Ce ton à la limite des pleurs, mais qui ne débordent pas. Une vie sans remous, Nana comment peux-tu supporter une telle chape ? Jaak à dix ans, l'a déjà renversé à ses pieds. Qu'est-ce que ça présage du lui adulte ?

L'enfant sait, Nana ne peut pas lui revenir, elle n'est pas à lui, ses bras ne sont pas pour toujours à lui. Il n'a pas le droit de faire comme si. Au final ils finiront tous deux blessés si Jaak refuse de couler ce lien. Il ne sait même plus pourquoi il agit d'une aussi vilaine manière avec elle, ni pourquoi il est si en colère de ne pas voir les sanglots s'étaler le long de ses joues.

C'est pas drôle.
Sage, il se redresse -faillit lâcher lors du moment, fait trembler tout le perchoir.
À nouveau assit, ses émotions sifflent dans ses tympans.
Lui aussi a envie d'être encore plus loin, l'impudent d'entre eux deux.
Impétueux, il se dresse -la structure vibre, son corps chancèle, Jaak joue à l'équilibriste quelques secondes avec ses bras.

Tout au bout de la planche, prêt à sauter à l'eau, sans en avoir particulièrement le projet. Il a juste envie là, de blesser (mais refuse toujours de se l'avouer).
Jaak reste un enfant qui a peur de se jeter seul dans l'océan.
D'air.
Il lui tend la main, puis change d'idée, la pointe du doigt.
(Il sait bien pourtant que c'est impoli de montrer les gens ainsi.)
Face à elle, prêt à l'accuser, il laisse son bras retomber avec mollesse le long de son corps.
Il pourrait.
Mais ça implique de sortir du jeu.
De parler d'un tabou qu'il n'est pas sûr d'être prêt à aborder.

L'arme en bandeau, borgne pour de faux, Jaak a choisi.

Why are we still here?

(ça voix tremble, il ne mimique pas ce personnage, mais ce n'est pas grave, c'est le message qu'il compte.)
Just to suffer? Every night, I can feel my leg... and my arm... even my fingers. The body I've lost... the comrades I've lost... won't stop hurting... It's like they're all still there. You feel it, too, don't you? I'm gonna make them give back our past.

Dieu qu'il avait envie d'y jouer, il voyait la cinématique défiler devant ses yeux en même temps qu'il débite les paroles. Les mots avaient un tel double sens pour lui à présent, depuis qu'il était "éveillé" à un autre.

Jaak ne voulait plus voir pleurer Nana, parce que Nana pleurant aurait été une mère, et qu'il n'a pas le droit d'en avoir une autre.
Ce n'est pas grave il se dit, lui-même renifle ses larmes, les iris noirs posés entre eux sur le métal bariolé de couleur.
Parce qu'il peut toujours être son héros.


hrp:
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Ven 10 Mar 2017 - 22:01
take me for a ride


Les sanglots se mêlent et se démêlent dans sa gorge. Elle ne veut pas pleurer,
Pas devant lui .
Elle laisse mourir ses larmes amères, comme des perles sur ses cils clairs.
Encore une fois, elle étouffe la tempête.
Encore une fois, elle noie ses sentiments.
Nana, est-ce qu’elle est encore capable d’en ressentir, des sentiments ? Elle ne sait plus vraiment comment faire, Nana, parce qu’elle ne sait pas qu’on peut l’aimer sans qu’elle ne soit cet créature faible et fragile, fade et docile.
Et Mona, elle ressentait tellement de choses,
Cette passion brûlante et étouffante,
Cet amour absolu qui ronge Nana,
Parce que Nana elle ne sait pas ce que c’est, elle ne sait pas comment elle fait.

Elle regarde Jaak se redresser, l’enfant sage, et du revers de sa main elle fait disparaitre la rosée de ses yeux clairs et confus.
Elle ne veut pas paraître plus niaise qu’elle ne l’est.
Elle ne veut pas qu’il la prenne pour une imbécile.
(elle l’aimait tellement elle ne voulait pas qu’il la déteste)
Le métal tremble doucement quand l’enfant se dresse, et Nana se demande si ce n’est pas elle, qui tremble pour lui.
Si frêle, si fragile.
Il est debout sur leur perchoir et de ses mains claires elle serre un peu plus fort la structure, l’acier froid comme un dernier rempart entre le vide et eux.
Le charme est rompu, ce contact délicat qui la raccrochait à Jaak dans un sentiment de le protéger (de se rassurer).
Nana tu es celle que l’on protège, tu ne protèges personne.
Elle clos ses paupières et le monde tourbillonne. Le vide glacial se fait plus dévorant encore.
Elle rouvre les yeux et il la pointe du doigt, elle soutient son regard (difficilement). Les frontières se brouillent et elle ne sait plus vraiment qui est l’adulte ici.
Elle a peur, encore.
Son petit bras retombe le long de son corps et elle détourne le regard. Elle fixe ses pieds qui se balancent dans le vide parce que c’est moins insoutenable que le visage de Jaak.
Est-ce que lui aussi tu l’as déçu Nana ?
Est-ce que lui aussi il va se détourner de toi ?


Elle écoute sa voix qui tremble comme un écho de son corps saisi de frissons. Il déclame sa tirade sans assurance, tous les deux ébranlés par ce jeu qui n’en était plus vraiment un, assassinés par des sous-entendus trop lourds qu’aucun pourtant n’osait prononcer.
Mais c’était trop tard maintenant pas vrai ?
Le brasier était lancé et il finirait par les consumer.
Dans l’esprit troublé de Nana les paroles de Jaak résonnent. Un jeu qui n’en était plus un.
You feel it, too, don't you?

Oui.
(Elle pense à Mona)

Elle lève les yeux vers Jaakoppi et elle lui sourit.
Elle lui sourit parce qu’il ne l’avait pas laissée pleurer, parce qu’il s’était tu avant que leur lien ne change pour toujours.
Et Nana ne voulait pas que ça change,
Nana n’aurait pas supporté de perdre ça aussi, de tout gâcher cette fois aussi.
La débâcle viendra, mais elle viendra plus tard.

Descendons, s’il te plait, j’ai le vertige.
Elle ponctue sa phrase d’un petit rire innocent qui chasse les derniers vestiges de cette Nana qu’elle avait voulu être mais qu’elle n’arrivait pas à être.
Elle préférait être cette Nana malléable et influençable, parce que c’était plus facile.
Si facile.
Elle redescend de l’attraction endormie avec des gestes hésitants.
(elle est de retour Nana précieuse)
Si tu veux pas que je vomisse, crois-moi, on ne devrait pas rester là-haut.
Par ses manières et sa voix rieuse elle met fin à cette comédie dérangeante.
Elle n’est douée pour rien sinon pour fuir.

ft. jaakoppi

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Lun 17 Avr 2017 - 22:44

Son sourire...
Comment dire ?
Jaak dira que c'est le vent qui fouette son visage
Tel un coquelicot sous la brise.
Jaak dira que c'est le froid
Qui mange la pâleur usuelle de sa peau.
Bien d'excuses encore font la queuleuleu.

C'est fini.
Il ne dit rien alors qu'elle l'invite à
Poser les pieds au sol.
...
C'est un peu ça leur relation non ?

Allo la lune
Les bourrasques légères font danser les cheveux de Nana toujours bien "arrangés".
Elle, un bouquin dans les mains.
Les traits toujours doux lorsqu'ils se posent sur la bouille de l'enfant.
Jaak défait son écharpe, retrouve sa vue complète.
Ici la terre.
(il a presque envie de la laisser filer entre ses doigts)
(mais c'est pas très économique tout ça)
(et puis...)

Enfin il accepte de descendre, suit les pas de l'adulte avec précaution.
Il se rend soudain compte
de la hauteur
de tout ce qui aurait pu se produire
que le vent soufflait bien fort.
Qu'il avait la tête à l’envers plusieurs mètres au-dessus du vide.
Ses doigts s'agrippent plus fort à la structure.
La fatigue le submerge tout comme l'excitation.
(tout ça c'est interdit, tout ça c'est exaltant)
(il n'est pas sûr de recommencer pour autant)
Le mioche a un peu peur dans le fond.

Il dit en revoir dans ses pensées au manège. Ce qu'il a ressenti là-haut, la décision qu'il a prise.
Encore un peu plus
Un peu plus longtemps Nana
Quelques heures, quelques jours de plus,
quelques semaines et peut-être...
Il préfère ne pas y penser.  

L'étoffe entre ses doigts à nouveau autour de son cou.
Il ne s'emmitoufle pas dedans avec une fausse négligence qu'il tente d'ignorer.
Tous ces petits signaux...
Le sourire taquin qu'il a emprunté à un autre sur sa bouille.
(il savait le faire avant, mais ces derniers temps Jaakoppi a l'impression de réapprendre les expressions basiques des enfants.)
Les mains dans les poches, il hausse les épaules avant même qu'une question soit posée.
Parce qu'il a envie d'engager, prendre la parole en premier, l'empêcher de s'échapper quelque part, de s'éloigner plus que ce qu'elle vient d'effectuer.

Dit Nana est-ce que tu crois on peut lancer certaines machines ? ça serait pas cool de faire le train fantôme hein dit ?
(fait rouler les graviers sous ses chaussures abimées)
...enfin faut sûrement des clés ou quoi...mais on sait jamais non ?

Jaak n'a pas envie de finir cet après-midi gris sur tes yeux embués.
Cette fausse note et le frémissement de la bordure de vos cœurs sous le point de se briser.
Cette sensation d'avoir au bout de ses douze doigts les moyens de se mettre en vrac.
Lui
Toi.
Il veut
entendre ton rire fanfaronner et se dire qu'il a fini par tenir cette preste promesse.
Si subite, il s'en rend compte mais ça lui tient,
dans son petit corps.
Il n'a pas l'étoffe, il sait, d'un Jean-Paul Belmondo, mais de toutes façons c'est juste
Un film à petit budget
Toi
Lui.

Ensemble dans ce vaste parc rien que pour
Vous.
Nana
 
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Jeu 20 Avr 2017 - 16:43
take me for a ride


ses pieds s'ancrent sur le sol alors enfin elle peut respirer
le monde cesse de tournoyer
(elle se sent comme au sortir d'un rêve)
fini de rêver nana, fini de jouer
elle les laisse derrière elle ses brèves minutes d'enfance volée
(nana c'est l'adulte c'est être sans tâches elle étouffe sa rage)
un instant elle s'était évadée un instant les rôles s'étaient inversés
elle préférerait oublier
oublier les émotions qui l'avaient submergées oublier qu'elle avait failli pleurer
nana ne pleure pas nana ne ressent pas
aussi terne aussi vide que le ciel blanc qui les surplombe qui les dévore
elle ne sait pas quoi dire elle voudrait s'excuser
s'excuser encore
d'avoir lâché prise
d'avoir oublié d'être nana

de ses mains rongées par le froid elle emmitoufle jaak dans son écharpe
(comme une maman comme une grande soeur)
dans un geste plein de douceur
mais le jeu n'est pas fini (il n'est jamais fini)
parce que c'est jaak qui décide c'est jaak qui la dirige
elle hausse les épaules
elle cède
elle perd

on peut toujours aller voir.
elle lui tend la main, se met en marche lentement
encore secouée par ce qui vient de se passer
tu es sûr d'avoir envie de faire le train fantôme ? ça me fait peur ces choses là.
nana elle ne sait plus qui être pour faire plaisir à jaakoppi
(elle se dit qu'elle devrait être elle-même peut-être pas celle qu'elle voudrait être mais elle ne sait pas comment faire)
nana ne sait pas sortir des mensonges parce qu'elle n'existe que par eux
elle se dit qu'elle est creuse qu'il n'y a rien d'autre que le masque que la comédie
qu'avec le temps annabeth s'est évanouie
(évaporée)
elle se dit que tout ça, ça l'a un peu cassée
que l'innocence s'en est allée

on pourra revenir quand le parc sera ouvert, si tu veux. pour faire les attractions.
elle lui sourit tendrement
c'est différent ce n'est plus comme avant
avec jaak parfois elle a l'impression d'essayer de mettre la mer en cage
(parce qu'elle ne comprend rien nana elle est bien trop sage)

ft. jaakoppi

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Lun 29 Mai 2017 - 0:03

Ce petit rayon de mensonges, il veut y croire.
Lorsqu'elle tend sa main
Jaakoppi si agrippe et n'essaye de pas penser
A quel point il s'y accroche fort à quel point il
refuse
égoïstement
de la lâcher.
(il n'aurait jamais dû l'attraper mais il l'a fait)

Cette inquiétude qu'elle émet, autrefois il aurait
Pouffé, rie, il aurait fait voltiger cet atmosphère de tombe et de non-dit.
Il aurait, oui.
Mais il n'en a plus envie.
Jaakoppi qui chaque jour s’emmure un peu plus dans cet espace incertain
Il y a une fine marge entre enfance et l'illusion. ( Jaakoppi qui a juste peur de la désillusion de celle-ci)
C'est étrange non Nana ?
De soudain régresser face à ce qu'on avait surpassé avant.
C'est si terrible
et tout à la fois réconfortant
de se sentir rapetisser jusqu'à plus n'avoir envie que de se blottir et plus jamais sortir de l'hiver.
C'est d'autant plus étrange car la plupart du temps lorsqu'il pense à ses visions
Il fait beau il fait chaud
Pourtant il a tout de même ces frissons de grand froid.
Tel un mauvais augure d'une fin qu'il connait déjà.
Alors pourquoi ce mauvais augure pourquoi cette peur pourquoi cet incompris au fond de lui.
Comme si ce qu'il y avait entre est peut-être bien pire que la fin elle-même.

Le ciel est blanc, lorsqu'il lève les yeux au ciel.
Il a du mal à regarder celui-ci malgré que le soleil joue à cache-cache.
Cette impression il l'a de plus en plus en ce moment.
Malgré qu'il regarde le monde autour de lui il a l'impression que son regard fuit constamment
comme déconnecté d'ici.
Pourtant ces pieds sont bien à terre, tout comme les tiens.
Pourtant il vient enfin de se réveiller de votre envolé.
Il pense, voilà tout, il pense qu'il a déjà vécu ça, cette sensation de planer dans le vide en étant tout à la fois ancré.
tandis que vous croquer sous vos pas le sol gelé il réalise avec une certaine honte.
Qu'il vient tout juste de se servir de toi comme d'une poupée de chiffon pour planer un peu plus longtemps.
T'embarquer dans son épopée imaginaire d'enfant sans penser aux conséquences, sans avoir à se concentrer sur le monde réel.

Aujourd'hui Jaakoppi a l'impression d'être
Vraiment méchant.
A te pousser à bout juste pour se sentir mieux, piétiner tes sentiments sous prétexte du jeux
Pour mieux
Apaiser les siens.  

Alors avant même d'arriver jusqu'à l'attraction en question il s'arrête pour t'interpeller.

Je pensais vraiment pas que tu es le genre à avoir peur des fantômes Nana. Je veux dire, tu lis tellement, tu as sûrement lus des histoires où on explique quoi faire si jamais un apparait vraiment. Un méchant qui te veux du mal je veux dire. Mais,
il hausse les épaules, si tu as peur on y va pas Nana.

Puis tu as raison ça sera plus drôle de revenir lorsque l'endroit sera...vivant. Mais il n'a pas vraiment envie d'avouer qu'il a tord, il a envie de faire comme-ci l'idée venait de lui comme s'il est assez gentil pour penser lui-même à une meilleure option qui ne te contrarie pas trop.
Le môme soupire
Regarde les alentours.
Les mots du trailer promotionnel de Metal Gear Solid 5 reviennent encore une fois en sa mémoire.
Why are we still here,
Just to suffer, [...]
Il a une raison d'être ici, seul,
Il n'a aucune raison de rester ici accompagné.
Nana n'a pas à subir sa rébellion d'enfant.
(et puis, c'est elle qui l'a attrapé en premier)
Nana qui a serré un peu plus tôt son écharpe.
Nana qui donne trop d'elle sans même s'en rendre compte
Alors que lui joue au mauvais garçon.
Il la regarde à nouveau.

En vrai j'ai faim j'ai pas goûté et il fait froid... tu crois qu'on peut aller à la librairie ? Franc j'ai un poème à apprendre pour l'école mais j'arrive pas à le réviser tout seul, tu veux bien m'aider Nana s'il te plaît ?

Panser ton cœur il s'en croit capable Jaakoppi alors qu'il nage en eau trouble en ce qui concerne tes sentiments, tel l'enfant qu'il est essayant de croire qu'il devrait te protéger comme le ferait un grand.
Alors qu'il sait bien au fond
tout au fond
Lorsque tu as bonne mine
Nana
Il a envie de serrer tes doigts jusqu'à t'en faire blanchir les jointures.
Nana
 
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Lun 26 Juin 2017 - 14:46
take me for a ride


elle voudrait se raccrocher
à la chaleur tiède
de sa paume d'enfant perdue contre la sienne
fermer les yeux
un instant
oublier l'hiver et ne voir que le printemps
oublier que le silence est glaçant (mille fois plus que le vent)
cette sensation de leurs mains qui se serrent comme
un dernier morceau d'innocence
(au fond de son coeur elle avait l'impression que
tout était perdu)
elle avait l'impression que si leurs mains se lâchaient alors
jaakoppi
(serait perdu en mer)
nana tu voudrais qu'il ait toujours besoin de ton aide

aujourd'hui tout est
différent
(jaakoppi est de moins en moins un enfant)

tu es gentil. c'est promis, en échange, on reviendra au printemps.
attendons la
renaissance
nana et jaak ils reviendront se noyer dans la foule
dans les couleurs
dans les lumières
de cipherland
(quand tout sera un peu moins fade un peu moins
douloureux aussi)
nana elle ne dira jamais que tu lui as fait un peu mal
parce que nana ne souffre pas nana s'efface s'oublie
(nana ne vit que par les autres que par toi
jaakoppi)
oui, rentrons. on gardera secrète cette balade, je ne veux pas que tu te fasses gronder.
nana c'est facile
tu sais
de la manipuler de l'utiliser (et de la jeter)
même pour un enfant
il suffit de lui donner un sourire un petit bout de ton coeur et nana
elle fera tout pour toi
elle s'oubliera pour toi
(c'est si facile d'aimer les autres plutôt que de s'aimer soi)

on révisera ta poésie autour d'un chocolat chaud si tu veux.
leurs mains liées elle l’entraîne vers la sortie
jaak a dit
nana a obéi
(c'est facile comme une comptine)

- fin du rp les bbchats -

ft. jaakoppi

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