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léthargie / daphnéo
Le Lanceur de couteaux
 
hellébore
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Le Lanceur de couteaux
léthargie / daphnéo - Page 2 180115060143147335
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Lun 6 Nov 2017 - 18:30


Léo avait éclaté d'un rire de foudre de s'être trompé - puis, il s'était laissé faire. Avec la générosité des bêtes sauvages, Léo a abandonné à Daphné ses bras et ses jambes : le moule entier de sa silhouette de papier pour les amours ternaires.  
Pour les minutes devenues des pistes, Léo a cessé d'être Léo. Il est devenu une ombre, fauve et juvénile, vampire espiègle de la jeunesse. Il s'est effacé, dans le sillon rouge et furieux de sa môme mystique, qui a le cœur boursouflé de chagrins embrasés. Il s'est fait une carrure à sa mesure, a raccordé tous les fils de son cœur doré à l'humilité de l'inconnu. Des jeunes hommes en fleur des bords de Seine : à la crevaison de la bulle gargantuesque de son orgueil, Léo se suspend à rien d'autre que l'amour fou. Tous ses yeux, toute la verve solaire de son souffle apollinien est pour Daphné - tour à tour il n'est plus que, milord, légionnaire, amant d'un jour. Il se tait et il croit qu'il n'existe plus rien, que contre lui la nymphe éraflée, qui brille sur les convulsions de la java.

‹ C'est Edith Piaf ›, il corrige sans se moquer.

Leo à la racine de lui-même, danse sur la brèche qui s'est ouverte sur le salon. Son regard dioptre avale en même temps des lumières labiles, les ciels d'orange ceints d'Haussmann et du zinc. Leurs talons ripent sur une faille à trois temps, qui ne trace dans la tête de Léo, que des vapeurs de souvenir - il a tout oublié de la rage au cœur, maintenant il ne connaît que les pavés, les palais de craie, les romantismes pastels qui se suspendent à son cœur. Il a un délice inconnu, de s'entendre raisonner creux lorsque Piaf lui dit - de se rappeler de ses amours. La joue contre les cheveux bruns, ça le fait sourire. ‹ Tu comprends le français ? › Ils tournent un peu paresseusement maintenant - ce qui compte, c'est la brûlure de l'autre, c'est d'être fatigués d'avoir beaucoup dansé. Il fixe le mur qui tourne par-dessus elle. ‹ Parce qu'elle parle d'une musique qui rentre dans la tête et qui lui fait penser à l'amour. Celle-là c'est ma préférée. ›

Léo sans savoir pourquoi, se replonge dans un silence dévoué. Sur les notes ils trébuchent sur le gouffre parisien, pressés par une foule chimérique, fouettés d'un vent qui n'existe pas. Tout ce à quoi il songe, c'est de boire l'Europe, et loucher sur Daphné d'air et de bronze, tordue par la danse : qui d'un battement désespéré de jambes, lui prend toutes les pensées. Il tire une cigarette de la poche de sa chemise, et l'allume sans lui en proposer une. ‹ Un jour faudra qu'on aille à Paris. Ça craint moins qu'ici. ›


Daphné
 
myosotis
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Daphné
meurs
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Mer 8 Nov 2017 - 23:43

donne moi ta main camarade toi qui viens d'un pays où les hommes sont beaux

leurs corps fondent au bord des précipices sans fond, aux parois tapissée de craies bleues, de porcelaine de limoges - leurs corps expirent, inspirent les odeurs de soufre chaud à leurs oreilles comme le doux crépitement du feu qui bat dans ses entrailles - leurs corps - ils immolent tout doucement tendresse avouée à coup de cœur et de cils des fils qui relient leurs cœurs entre eux padam padam tango millimétré quelques centimètres les séparent des nano secondes entre chaque bouffée d'amour daphné tremble sous les ailes des démons comme coupés au couteau cloués sur le tableau ciré de leur appartement vieillot et terriblement charmant

elle crache des petites pétales de france en entendant edith piaf ça lui colle à la peau ces syllabes noires et vermillons comme le rouge à lèvres crémeux qu'elle s'applique parfois en pensant rêveusement aux carotides qui y passeront (daphné se perd) dans les bras trop grands de léo lion parmi les hommes dieu sur les parvis de l'olympe elle traîne sur son dos des doigts qui tracent des étoiles

un peu, comme tout le monde sur les bancs de l'école aux graffitis ancrés encre sacrée elle avait appris les bonjour et les merci les mois les aujourd'hui comme toute bonne élève aux patient cols claudine

parle-moi en français dis-moi ce que tu m'as déjà dit avec le fracas de  baudelaire et les baisers d'hugo, raconte-moi ta misère et tes amours noircis sous la plume que je ne comprends pas ; livre-moi le souffle charnu et lumineux de la piaf argentique, qui naquit sur la scène et mourut dans ses planches. parle-moi en français et on ira vivre là-bas elle serait partie dans la seconde si elle ne pleurait pas en songeant aux clowns tristes - mais la caresse de sa joue sur ses cheveux terrasse tous ses fantômes venus hanter cette funeste soirée padam padam à l'apogée des minuits daphné n'a plus peur de rien - sa peau tambourine les rythmes effrénés des passions qu'on ne dit pas, dont on tait le nom car il n'a pas de sons ni de lettres (c'est un soupir) un souffle condensé saveur jaunie, couleur papier. elle amène à la coupole de ses lèvres le vin bleui des siennes, vibrantes de folie douce - celle qui la fait battre quand elle pleure sur d'autres femmes

ça crache

son baiser électrocute la valse padam padam daphné recule, céleste soubresaut (daphné hurle) silence religieux amen padam padam sa tête n'est plus qu'un torrent de rouge à lèvres elle

(je t'aime gabriela) et l'apostrophe la tue d'un seul coup

léo

sa voix arrache le plafond comme un drap une tenture brune sur leurs corps décharnés daphné se raccroche aux poitrails des combattants qui n'ont que les couteaux pour se défendre

je

l'air embrasse toujours sa bouche un peu mutin elle la sent elle la sent toujours avec son parfum musc qu'elle aspergeait sur toutes les filles comme de la volaille marchandise en lingerie elle la

j'ai

chaque mot donne mille gémissements et des millions d'aiguilles dans le crâne - voyez cet entrelacs d'épines

léo, faut que je m'allonge

cela fait cinq minutes deux ans (quatre siècles ?) qu'ils se sont arrêtés de tourner padam padam crie toujours la piaf dans son habit de do - elle cherche le canapé à l'aveuglette et s'y jette sur le dos ne cherchant qu'à se débarrasser de l'agréable sensation de rouge sur ses lèvres délaisse léo à contre-cœur mais à ce moment-là ce n'est pas lui qu'elle aime oh non ce n'est pas son nom qu'elle halète dans les nuits diluviennes

pardon
pardon
léo


à l'aide
MITZI
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Avatar(s) : Jean Kirschtein - Shingeki no Kyojin
Lun 13 Nov 2017 - 23:23


Parle-lui français - reprends sur tes lèvres les racines de pierre, qui courent sous Rivoli, qui s'élancent à l'assaut de la Seine. Parle-lui les mots amoureux de tes souvenirs, de la fille dans l'embrasure de ton regard, Léo - tu ne sais plus quel fil elle dévidait sur ton cœur, mais tu t'en souviens assez pour avoir autant d'absolu qu'elle sur l'ambre de tes yeux. T'es belle avec l'accent peut-être pas parfait, mais qui ressemble au moins assez au soleil délavé du vieux continent et aux rayons du rêve. Ça l'amuse follement, de parler les fantasmes, de parler comme les souhaits d'enfants. Il recommence, en la faisant valser à l'orée de la Ville Lumière, la cigarette au vertige de sa bouche : ‹ Daphné, la plus jolie fille c'est toi. La main chaste, brûlante sur sa taille, c'est
tout ce qui la retient de tomber.

Léo est incendié d'une peur incandescente, pure et infantile, de ne pas se faire rattraper par Daphné - de n'être saisi qu'aux tripes, par le cri des origines. ‹ Daphné ›, sa voix blanchit, ‹ Daphné qu'est-ce qu'il y a ? › calcinée sur ses nerfs à vif. Léo la porte et s'agenouille à la folie, dans son visage Lutèce a été écrasée par les éruptions. De la paume de sa main, il trace le sillon inquiet et fiévreux des vérités qui lui sont cachées ; mais qu'il devine aux tremblements des lèvres, à la froideur des éclats brisés. Et la certitude sinistre roule dans son thorax - des chimères roses qui prennent le pas sur les leurs. Il écrase la cigarette dans le cendrier, Léo aux lèvres allergiques aux promesses, exhale des dogmes pour elle. Il crée à l'égosillée des douceurs du bout des doigts chauds, il a les lames de feu pour les nœuds obscurs des souvenirs. Léo n'a qu'à demander à cette femme terrible dans son ombre, pour créer à Daphné un château. Alors il s'improvise divin, pousse les portes des au-delà, jamais en demandant la permission : après tout Paris c'est aussi un peu chez lui. Léo délicat au bord du sofa, Léo empereur ardent à Paname : fait le sang en miel, et l'offre à Daphné. Les doigts contre les tempes battantes, sa voix est chaude comme la maison. ‹ C'est fini. Ça va aller. ›

Car qu'est-ce que disait la fille à l'accordéoniste, déjà -
Arrêtez
Arrêtez la musique


Daphné
 
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Daphné
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Sam 25 Nov 2017 - 0:16

arrêtez la musique

la faille des détresses s'était grande ouverte sous ses pieds ; daphné, un œil entre chaque monde, a la nausée qui prend le cœur. son corps hurle à l'acmé des encéphales de l'arracher à ces bras bordés de miel, quand un petit organe douloureux -qui porte comme nom amour- lui braille encore plus fort qu'il n'y aura que cette femme pour la guider dans la vie. qu'elle ne connaîtra plus que dior et les vieilles eaux de parfum, les chouchous à fleur et les corsets qu'on dégraffe d'une main. les images fleurissent ; c'est un bouquet qu'on ne peut tenir sans se faire mal - aïe - c'est un bouquet fané, tout violet dans sa petite mort léo léo tu sens comme on peut s'entendre résonner à l'intérieur de soi ? une fois qu'on a passé la porte mais que la serrure n'était pas bien verrouillée. on a le vertige sur le palier et on se demande ce qu'il y a de l'autre côté. parfois on ferme parce qu'on a peur du noir ; daphné baigne dans une lumière glauque.

léo

elle avale l'italie au bord de sa gorge et cueille hâtivement l'accent - ce n'est pas toi qu'il veut appeler

léo

ce n'est pas toi qu'il aime

léo

ce n'est pas toi qu'il déteste et ce n'est pas toi qui dépose les vanités de velours dans le creux de ses tempes ce n'est

arrête
arrête


ça s'emmêle je crois

tu me touches plus JAMAIS

le coup est parti comme un fusil chargé, la voix détruite d'une haine étrangère, elle l'avait frappé en pleine poitrine. daphné n'a pas compris - pendant une seconde ses bras étaient garants de ses pensées, monstres amoureux et conscience propre. elle avait entendu BAM et léo s'était retrouvé en faible, comme elle ne l'avait jamais vu

putain léo je choc inhibé par la main posée contre sa bouche je suis désolée, ça va ? putain pardon je sais pas ce- ce qu'il m'a pris

léo, comme toujours, a tenu sa promesse : c'est fini et maintenant daphné s'en veut jusqu'au bout du monde. mais toutes ses forces l'ont quitté - ce n'était pas les siennes. alors pour se faire pardonner elle le rejoint genoux sur le sol et, du bout des doigts, l'attrape pour le relever en touchant les points qui blessent l'égo.
elle ne sait pas se battre.
MITZI
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Lun 4 Déc 2017 - 17:44


C'est fini de crier au pied des mousselines : Léo s'en assure. Dissipateur des ombres, il avale la détresse pour renvoyer à son Parnasse cette figure d'élégance, plus jolie que la sienne dans la façon qu'elle a de lui appartenir. Sur Laurent ou un autre, il conjure de sa voix la plus orange, des promesses pures d'enfant de leur couper les mains : pour qu'elles ne puissent plus faire mal. Il répond à Daphné sur le même ton des douceurs, oui, je suis là, oui, c'est moi - Léo est son nom, obélisque de papier au cœur de la Concorde. Mais il doit s'arrêter, et il ne sait pas exactement ce que cela veut dire lorsqu'il a les délivrances au creux des paumes ; il ne veut pas lui laisser la tourmente derrière les paupières.

Le coup part à l'ignorance de ses yeux, et résonne creux contre son torse. Léo terrassé, reste interdit contre le sol. Il est nu pour un instant, défait de ses délicatesses avortées, précipité à la lumière crue d'une humilité imposée. Il a perdu son orgueil à ses joues, et les yeux marrons sont dévoilés à cette seconde, pour ne plus délivrer qu'une incompréhension naïve.
Il ne doit plus jamais la toucher.

‹ C'est pas grave › concède-t-il, du ton anodin des gravités abyssales, mais malgré tout toujours doux pour elle. Il fait mine d'épousseter son pantalon, quand en vérité ce sont des poussières d'humiliation qu'il cherche à chasser. Ses yeux d'adulte contournent soigneusement l'angle ardent des siens, bleus et trop grands pour lui. D'ordinaire après le choc il tombe sur Terre le tonnerre de l'ego, mais Léo s'est trop défait de son sang, trop enveloppé de boniments en pétales, pour connaître la fureur face à Daphné. Alors il ne subsiste au bout de ses lèvres qu'une écorchure qui lui pique, béante de son ignorance. Il fait rouler ses phalanges sur sa nuque, pour battre ses vertèbres humiliées au craquement des normes ; et il se plie enfin à reposer les yeux sur Daphné, moitié ingénue moitié arme brillante. Il sait que ce n'est que dans la fine entaille jusqu'à son cœur qu'on peut le blesser. ‹ Tu te sens mieux au moins ? › Sur sa poitrine, le lanceur de couteaux serre la main de son assistante, incertain de qui lui a offert des lames pour le blesser. Il ne lui en veut pas ; mais sous ses doigts il devine le goût suranné du métal : et une chaleur venue de par-delà l'Atlantique qui lui veut du mal.


Daphné
 
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Dim 10 Déc 2017 - 22:51

arrêtez la musique

le mouvement a glacé ses doigts avec l'arctique, avec la violence du froid. toute petite contre le gel, elle souffle et tremble d'un froid qui n'est pas le sien ; d'une colère qu'elle ne connaît jamais face à léo. sa magie c'est de la rendre douce, frêle, mignonne à souhait. il ne la voit que comme ça : parfois sombre et toujours cassable. face à lui daphné est vautrée de fissures.

alors ce n'est pas grave de te faire tomber léo ? tes larmes sont invisibles ou bien elles n'existent pas ? daphné ne sait plus par où te prendre pour ne pas les faire couler. elle ne maîtrise pas les cascades ; elle en a un peu peur, de l'eau qui éteint le soleil - celle qu'elle n'a jamais vu. les lumières ultramarines occultent les possibilités de pleurer : sous ce toit, on embrasse quand on est triste.

oui, ça va mieux. dans sa folie douce elle a entendue ta voix au-dessus des cris qui essayait de la calmer. mais ce n'était pas elle, tu sais, c'est son complexe et amoureux reflet (comment dire) à part que même dans les mirages tu es là léo, partout, ombre solaire et violente - douce et corruptible. elle te veut tendre et un peu mordant. assez pour la défendre, et pour ne pas flancher. mais elle le sait, sa confiance le lui hurle ; tu tiendras toujours ta promesse. je sais pas si tu peux comprendre mais

des volutes d'outremer s'échappent de sa bouche, résidus des tourments dont on oublie les prénoms. mais ? est-ce que le soleil est assez fort pour se souvenir ? daphné connaît déjà la réponse - ce sont les astres, omniprésents, qui lui ont soufflé une vérité terrible et inconnue. déjà bafouée du mensonge - elle n'a pas la force de se relever ni d'apprendre le langage des fleurs. par d'habitude, elle se cale contre lui - son épaule contre son cœur et les mains sur leurs ventres. au final qui est tombé ? fin bon, c'est pas grave, cette soirée est déjà trop compliquée et chiante.

pour les adolescentes.
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Ven 15 Déc 2017 - 21:45


Léo peut-être ne peut pas comprendre la morsure des superbes, amoureux et eiffeliens, dont les yeux ne sont pas pour lui. Il charge son sourire d'amours scolaires, pour avaler les vices et vertus des morts qu'il connaît : il travaille à les faire disparaître. Il secoue ses cheveux blonds du mouvement fier qui dit merde au soir et au matin, pour s'oublier des cheveux bruns et des boucles de passion gelée. Ne l'a-t-il pas juré : il n'a les yeux que sur la cible.

‹ T'as raison. › Il plante sur le front secoué de Daphné : un baiser qui a raison. ‹ On a qu'à dire que c'est pas arrivé. › Que tu n'as pas les ombres mordues par ce minet, et qu'il n'est pas tombé à son pied esthète et orgueilleux d'innocence : que tu n'es que l'amante, Daphné, primordiale et aveugle, avec sur toutes tes dents les éclats sans innocence du fond de la rivière. On n'a qu'à dire qu'il ne peut pas comprendre et qu'il oublie tout : ça Daphné, peut-être ne le sais-tu que par l'entrebâillement de ses lumières ; mais là est la grande spécialité de Leo Cavalieri. Plus que faire danser les couteaux : jeter les souvenirs coupants par-dessus bord il adore.

Sans lâcher sa main, il s'éloigne pour couper la musique : il avorte les fantômes et déclare la soirée finie. C'est l'heure où il faut reposer les os frais d'autres vies et glisser les blessures sous le tapis. Il réunit sa chaleur à la sienne, et son bras libre passe autour des épaules qu'il trouve trop frêles. ‹ Viens. On va se coucher. › Il dessine encore la nuit, du bout des lèvres sur elle : c'est un réflexe d'enfant arrogant, il déteste encore de l'avoir sentie si loin ; ça lui a fait peur. Léo emmêle ses doigts avec les siens, pour bien s'assurer de faire de son contact un nœud gordien : et prend le chemin royal de la chambre, là où on s'en fout, et où il est encore maître des lancers de couteaux qui ratent la mort.


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