{les y e u x s'assombrirent
en songeant à ce p a s s é brûlé.
Dieu, donne une r é p o n s e enfin à l'homme
qui prie encore pour t o i,
qui e s p è r e en vain.
Regarde-moi juste une dernière f o i s.}

Dieu ne rend jamais un enfant.

Il se perd. Dans un souvenir, dans le passé ou l'ont oubli les détails minuscules, mais les voix ne disparaissent jamais. E r r e, e r r e, e r r e cette vie s'est enfuie, cassée. Prie ce Dieu qui ne répond plus, qui s'est disloqué. Cette foi s'est ébranlée, mordue à vif, coupée à la racine. Un morceau de chair pend lamentablement dans une cage thoracique déboussolée, affolée, c'est un cœur qui hurle jusqu'à se refermer, malhabile. Les cicatrices se marquent, cautérisent difficilement, ne s'évaporent que dans des hasards qui ne te sont plus offerts à présent. Le temps ne guérit rien, il ne fait que cacher le vide, combler les trous faiblement, fébrile. V o i s, v o i s, v o i s les paysages se sont effrités, sont devenus las, délavés. Le sol se dérobe sous tes pieds.

C h e r c h e, c h e r c h e, c h e r c h e un enfant dans les yeux d'autrui pour réparé ce qui a été cassé. Ce que l'Homme a détruit dans cette vie, dans la tienne. R e m o n t e, r e m o n t e, r e m o n t e le temps vivement que tu puisses changer cet instant fatidique qui a tout emporté. Les ténèbres ne doivent plus posséder l'état d'esprit d'un soldat entraîné. La guerre n'apportait rien à ce monde, mais tu as levé les armes pour protéger les citoyens, les tiens. Dieu allait te pardonner tes péchés d'avoir du sang sur les mains. R é c o m p e n s é, r é c o m p e n s é, r é c o m p e n s é, il t'a donné un cadeau si précieux, l'existence d'un enfant. Ses rires, son sourire, son innocence qui réparaient les barrières abîmées de cette vie violente. P u n i, p u n i, p u n i par les années qui ont tout ravagées, démembrées. Nouveau monde écroulé, piétiné dans l’œuf. R a g e, r a g e, r a g e à présent que cette main fut prisonnière, ligotées. Souviens-toi de l'impuissance de l'humain et de la férocité de l'humanité. P a y e, p a y e, p a y e pour les tâches noires qui refusent de s'effacer sur ta peau basanée. Remémores-toi ce qui arrive dans tes songes, ces moments qui se revivent sans fin. A p p r e n d s, a p p r e n d s, a p p r e n d s l'injustice de la société.

R e v o i s, r e v o i s, r e v o i s les visages de ceux qui sont morts sous tes balles. Tente en vain de racheter ta propre lâcheté en rendant hommage à ceux qui partent si rapidement. R e n d s, r e n d s, r e n d s une beauté éphémère pour des familles. Et reçois des remerciements qui ne te sciaient pas. C'est une façon presque paresseuse de repentir ton âme bafouée, vidée, tâchée. Observe ce monde de loin, dans un silence qui rend fébriles les gens qui le croisent. De tes orbes teintés par la Mort, r e m a r q u e, r e m a r q u e, r e m a r q u e ce qui est passé et ne reviendra jamais. Homme blessé, homme désabusé, homme perdu. La violence parcoure encore les prairies blanches. A c c e p t e, a c c e p t e, a c c e p t e que tu ne sois qu'une bête en suspension au-dessus des âmes en perditions, fragiles. Accepte cette part d'ombre dans cette maturité trop vite fermée au monde. Seul, c'est un mot qui caractérise cette voix rauque, vibrante et résonnante qui ne s'élance que trop peu souvent. I m a g i n e, i m a g i n e, i m a g i n e à quel point ce monde aurait pu être beau et r é a l i s e, r é a l i s e, r é a l i s e à quel point il ne le sera jamais. Arme de destruction massive en ébullition. Ne pardonne jamais à cette terre parce que Dieu t'a châtié, il a décidé que cette vie n'était rien, que la tienne ne valait rien. Que le bonheur est un mirage qui apparaît soudainement pour se tarir le lendemain. P o u r t a n t, p o u r t a n t, p o u r t a n t la vue d'un enfant... Un enfant dont l'innocence vit sur ses traits. Un enfant dont le sourire peut guérir toutes les plaies infectées. Un enfant tout simplement renvoie l'image de cet être perdu, adouci la haine pour la transformer en lassitude. L a s, l a s, l a s il ne reste que le combat pour combler les recoins si vides.

H u r l e, h u r l e, h u r l e et bats-toi une nouvelle fois. Revient à la vie, inspire et expire. C'est une pensée vaine, les sentiments étouffent, les sentiments s'écrasent violemment contre les parois, incapables de sortir. C r è v e, c r è v e, c r è v e en silence gentiment comme le chien que tu es. Chien armé, soldat obéissant, exécuteur implacable et parfait. Koschei, es-tu seulement plus que cela ? As-tu déjà été plus que cela ? Même dans cette illusion brève d'une vie ordinaire, étais-tu vraiment humain ?

((Ancien soldat ; Chien obéissant ; Tortionnaire ; Alcoolique ; Dépressif sur les bords ; Violent ; Renfermé ; Silencieux ; En ébullition constante ; Ancien grand croyant ; Détesté & haineux ; Rancunier ; Solitaire ; Mature ; Semble avoir trop vécu ; Multiples cicatrices ; Habile ; Pro des techniques de combats rapprochés ; Ne craint pas de se salir les mains ; Travaille sans grande conviction, sans but ; Patient ; Ordonné, organisé ; Encaisse facilement les coups autant que les joutes verbales ; Las ; Fatigué ; Traits marqués, blessés ; Coeur meurtri ; Souffre de la perte de son fils ; Doux avec les enfants ; Adore les gamins ; A tendance parfois à s'attacher rapidement à des jeunes ; Voit l'image de son propre fils en eux ; Vide ; Sans but précis ; N'est cependant pas suicidaire ; Porte un masque quand il bosse comme traqueur ;
Sans scrupules ; Ne croit plus au pardon, au salut de son âme ; Accro au café ; Consomme souvent des drogues dures le soir pour dormir ; Laisse toujours tourner la vidéo des premiers pas de son fils chez lui, un vieux rock recouvrant les sons cependant ; Capacité d'adaptation élevée ; Ignore facilement autrui ; Ombre vagabonde ; Attend juste la mort.))